26. Tensions

Victoria Olsson

J'avais passé une semaine chez Deen, et mon dieu ce que j'aimais ce gars. Il avait pas arrêter de me faire rire avec ses vannes pourris, ses snaps de râleur et ses problèmes de bouffe.

J'avais enchainé entre le taf et les petites sorties avec Jasmine et Louna, tout en prenant bien soin d'éviter Idriss. Ce que j'avais étonnamment bien réussi. J'avais aucune envie de le voir. J'avais cru pendant un petit moment que c'était un mec bien, reglo et sincère. Mais son petit numéro avec sa brune avait littéralement explosé tous les sentiments positifs que je pouvais avoir à son égard. Je voulais plus entendre parler de lui.

Bien sûr, c'était compliqué à réaliser, sachant que je me trouvais dans un Uber avec Deen, Moh et Eff Gee, en direction de l'aéroport d'Orly. Là où nous attendaient Idriss et toute la bande.

J'avais failli annuler à la dernière minute ce voyage. J'avais vraiment envie de découvrir la Grèce, mais pas avec lui. Pas quand dès que je pensais à lui, je nous voyais, puis je le voyais quelques secondes après avec une meuf collée au bras.

C'était pas de la jalousie. Parce que pour être jalouse, il aurait fallu que je ressente quelque chose pour ce petit con. Non c'était ma fierté et mon ego qu'il avait littéralement piétinée.

- Ken va nous massacrer, grogna Moh en regardant son téléphone.

- On est pas si en retard, répondit Deen.

- Tu déconnes, on était censé y être il y a 30 minutes déjà. Louna m'harcèle carrément.

Je lui montra les dizaines de messages que j'avais reçu, me promettant de sanglante retrouvaille. Outch.

- C'est la faute de Moh, lança Eff.

- J'trouvais pas mes tongs ok, répondit-il en roulant des yeux.

Je pouffa, c'était une excuse de merde pour dire qu'il arrivait pas à fermer sa valise qui était littéralement blindé. Autant dire qu'il allait pouvoir se payer le supplément poids.

Quand le Uber s'arrêta devant le terminal, on descendit littéralement en courant avec nos valises. Le temps de les enregistrer, de passer tous les contrôles et de trouver notre porte d'embarquement, Moh en total défaitiste n'avait pas arrêter de dire qu'on allait louper notre avion. Entre Deen qui sonnait aux détecteurs, Eff qui avait des liquides dans son bagage cabine et moi qui avait limite dû me déshabiller pour qu'ils captent que finalement c'était l'armature en métal de mon soutien-gorge qui déclenchait les capteurs, ce fut une vrai grosse galère. On avait dû courir comme des malades pour retrouver les autres devant la porte d'embarquement qui avait déjà ouverte.

Quand ils nous virent entrain de courir comme des dératés, tout rouge et les cheveux en pétards ils écarquillèrent les yeux.

- C'est les tongs à Moh, dis-je en reprenant mon souffle alors que Théo se foutait de ma gueule.

Je m'évertuais à bien éviter Idriss qui lui me fixait. On avait eu aucun contact depuis que je m'étais barrée sans un mot de chez lui.

Et je comptais bien continuer comme ça.

Une fois l'embarquement passé, je me retrouva à côté d'Hakim. Ayant pris mon billet la dernière j'avais hérité d'une des dernières places disponible dans l'avion. Et apparement le kabyle avait du faire la même.

Je posa mon sac dans les rangements avant de me tourner vers Mekra qui avait déjà enfilé son casque.

Ça allait être long si il ne me calculait pas.

J'me posa à mon tour, tous les autres étaient plusieurs mètres devant nous, a se foutre des deux ovnis perdu au fond de l'avion.

Au moins c'était pas Idriss.

J'préférai de loin être à côté d'un Hakim qui me calculait pas plutôt qu'un Idriss qui me fixait.

Ce n'est que quelques heures plus tard qu'on avait atterrit à l'aéroport d'Athènes. Autant dire qu'on avait tous un peu la tête à l'envers, à moitié endormie. Louna avait littéralement du mal à ouvrir les yeux, et c'était beaucoup trop drôle a voir. Ken la tirait par la main, mais on aurait dit qu'elle était à deux doigts de se poser par terre pour se taper la plus grosse sieste de l'univers.

Après avoir récupéré nos valises, qui par miracle étaient toutes arrivés à destination, on alla chercher les voitures que Ken, qui s'était improvisé guide touristique, avait loué.

Adèle qui faisait partie du voyage, tenait dans ses bras Ismael, qui n'arrêtait pas de babiller et de rire en tirant les dreads de son père. J'vais crever d'amour pour ce petit sérieux.

- Bon du coup, 1ère voiture, Haks, Théo, Jas', Id et Vic, pour la deu..

- J'peux monter dans une autre voiture? l'interrompis-je.

Des regards confus me mitraillèrent.

- Bah pourquoi?

- J'préfère, répondis-je en jetant un sale regard à Idriss.

- Ok ok, bah échange ta place avec Eff alors.

Au final, je m'étais  assise entre Louna et Moh, Ken au volant et Deen sur le siège passager, un des derniers sons de Jazzy Bazz dans les oreilles, et le vent dans les cheveux.

Louna et moi on braillait les paroles, ou on les criait plutôt, et les mecs faisaient des bruits chelou tout en riant. Deen filmait et Moh nous faisait un remake de danse avec les stars, mais tout seul, et assis.

Ça donnait un rendu assez chelou. Et gênant. Le pauvre quand ça serait affichait partout sur les réseaux il se taperait la mega honte.

Après un peu plus de deux heures de trajet, on arrivadevant, ce qu'on pouvait qualifier, de bête de villa. Littéralement.

Elle était juste énorme, à quelques mètres de la plage, et assez grande pour accueillir tout un bus.

Louna me tira littéralement, beaucoup plus réveillée, vers les grandes portes. Elle s'agita en tournant les clés dans la serrure avant de rentrer en courant. Pire qu'une gamine à Noël. Mais il y avait de quoi. Tout était blanc, sobre, épuré. Dans l'énorme salon trônait un grand canapé en cuir et même une énorme table. L'écran plasma avait de quoi en faire pâlir plus d'un.

Des chambres dans tous les coins, Louna s'était empressé de s'en accaparer une.

Et par la théorie du « surtout ne pas se mettre à côté d'un couple plein d'hormone », je grimpa les escaliers pour trouver une chambre simple avec un lit double, un petit balcon et même une salle de bain. Parfait.

Vu le nombre de chambre présente, j'aurai même pas à la partager. Et ça c'était le bonheur.

- Oh la rouquine t'as vu où que j'allais te porter ta valise? cria Deen du salon.

Je roula en redescendant.

- Cette baraque est ouf! J'ai jamais vu un truc pareil.

- Et t'as pas encore vu la piscine, répondit Ken en entrant dans la pièce.

- Y'a une piscine? Mais c'est beaucoup trop ouf!

On se précipita comme des gamins pour apercevoir la piscine, et merde Ken avait clairement pas rigolé. Elle était énorme.

J'allais me retourner pour appeler Moh quand d'un coup d'épaule Deen me fit tomber dans la piscine. Habillée.

- J'vais te tuer burb, j'te jure que si je te choppes je t'arraches les boules putain! hurlais-je en plaquant mes cheveux en arrière.

Apparement craintif pour sa progéniture, le rappeur disparu dans la maison en a peine quelques secondes. Je jeta un sale regard à Doums qui riait avant de me hisser en dehors de la piscine.

Trempée de la tête au pied, j'eus à peine posé un pied sur le carrelage que Ken m'arrêta en criant.

- C'est mort Vic tu vas tout salir! Tu te sèches et après tu rentres.

Je roula des yeux avant de crier à qui voulait l'entendre d'aller me chercher une serviette.

Quelques minutes plus tard Antoine me ramena une serviette. Je le remercia avant d'essorer et essuyer mes cheveux.

Je noua la serviette autour de ma poitrine avant de faire glisser mon jean trempé par terre. Rappelez moi de tuer le bigo. Je fis la même chose avec mon tee-shirt avant de les étendre sur un des transats.

Je traversa le plus discrètement la villa avant de rejoindre ma chambre. J'entra en me frottant les yeux, le chlore m'avait détruit la rétine. C'était ça d'avoir des yeux claires. C'étaient des gros faibles.

Je m'avança vers la valise, et c'est à ce moment là que je me rendis compte que quelqu'un était dans la salle de bain.

À peine trois secondes plus tard Idriss en sortait.

- Qu'est ce tu fais?

J'avais envie de le pousser, lui et son sale sourire, par dessus le balcon.

- Je m'installe.

- Non, répondis-je. Pas question. Y'a ma valise là, elle est pas assez grosse peut être? J'étais là avant. Alors c'est bon remballe tes affaires et va faire chier quelqu'un d'autre.

- Toutes les autres chambres sont prises, répondit-il en continuant de sortir ses affaires de sa valise.

J'étais tenté par le fait de lui tirer le sac des mains pour qu'il arrête d'envahir mon espace personnel.

- N'importe quoi, y'a au moins 15 chambre dans cette baraque. Putain mais arrête de sortir tes fringues tu m'entends?

Visiblement non.

- Y'en à 8 et elle sont toutes prises. La dernière place est ici.

Ne lui saute pas dessus pour l'étriper Vicky, retiens toi.

-Échanges avec un des gars alors. Je dormirai pas avec toi.

Les bras croisés sur la poitrine, je le toisais de mes pauvres petits 1m65.

- Et moi je bougerai pas.

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