1. Retour

Victoria Olsson

J'avais toujours été fasciné par Paris. Du plus loin que je me souvienne, j'y avais toujours trouvé un charme particulier, une aura, un petit truc hors du temps, qui faisait que cette endroit était ma maison. J'avais toujours adoré marcher dans ses rues imprégnées d'histoire. J'y avais toujours aimé la culture, la vie, les soirées. Mais ce que j'avais toujours aimé plus que tout, c'était les balades tard le soir, quand seul quelques lampadaires illuminés le bord de la Seine.

J'avais toujours adoré Paris, et c'était ce sentiment précis, de plénitude, que j'avais ressenti en posant mes pieds sur le sol français après 6 mois exilés à l'autre bout de la terre.

De retour à la maison. Pour de bon.

Je n'avais pas eu le temps d'extirper ma valise du tapis roulant qu'une tornade blonde du nom de Louna m'avait sauté dessus telle une dégénérée.

- Tu m'as manqué! Eh t'aurais pas pris un peu de poitrine toi? demanda ma meilleure amie en s'écartant de moi après sûrement l'un des plus gros câlins de ma vie.

- Tu t'es vu toi, répliquais-je, depuis quand t'es blonde?

La nouvelle blonde toucha d'une main ses longs cheveux avant d'hausser les épaules.

- Besoin de changement, répondit t-elle, j'arrive pas à croire que tu sois là Vic! Tu m'as tellement manqué! 6 mois c'est définitivement trop long, plus jamais je te laisse partir!

Je me mis à rire face à l'expression déterminée de ma sœur de coeur.

- Ou alors tu m'amènes avec toi hein? Putain je suis sûr que t'as des centaines d'histoires à me raconter, j'ai trop hâte! s'écria t-elle alors que nous traversions l'aéroport Paris-Charles-de-Gaulle.

- Si tu savais, pouffais-je, il m'est arrivé des trucs de ouf.

- Soirée potin ma grosse! s'exclama Louna en sautillant partout.

- Ce soir? demandais-je en hissant ma valise dans le uber. Je suis archi crevée meuf, j'ai besoin d'hiberner pendant genre une semaine.

Ma meilleure amie me regarda avec ce regard qui voulait dire « me fais pas ce coup là », les sourcils froncés et la mine boudeuse.

- Eh oh je viens de m'taper 12 heures de vol, plus le décalage horaire, c'est archi légitime que je sois morte, expliquais-je en montant à l'arrière de la voiture.

- De toute façon ce soir on sort, faut que j'te présente des gens.

- Lou, ce soir je dors, répliquais-je.

Je regarda ma montre, il était 18h.

- Rectification, dans 1h je dors.

- Hors de question, ce soir on sort grosse et ça même si je dois te tirer par la peau du cul. Ça fait 6 mois que j'attend ça alors crois moi bien je vais pas attendre 1 jour de plus.

- Mais jsuis..

- Tutututut, me coupa t-elle, ce soir on sort, c'est non négociable. Faut que je te présente Ken.

- Ken? pouffais-je, et elle est où Barbie?

La blonde me regarda avec ses yeux fusils, comme j'avais pris l'habitude de les appeler. Mauvaise blague? Je pouffa en la voyant prendre son air sévère, avant de me calmer et reprendre mon sérieux.

- Et c'est qui ce petit Ken?

- Mon mec.

Je m'étouffa de surprise avec ma propre salive, ce qui donna un rendu pour le moins peu classe et sexy. Je jeta un coup d'œil dans le
rétroviseur pour m'assurer que le chauffeur n'avait rien vu avant de me tourner vers la blonde.

- T'as un mec? demandais-je en écarquillant les yeux.

- Fais pas l'étonnée, j'ai toujours été mille fois plus doué que toi, répondit-elle avec un petit sourire.

Pas faux. J'avais toujours été une catastrophe ambulante niveau relationnel. Et ça en avait fait fuir pas mal. Les quelques uns qui s'étaient accrochés c'est moi qui les avait dégagés. J'avais jamais réussi à m'accrocher. Puis j'en avais pas envie. Je les avais plus considéré comme des passes temps qu'autre chose.

Louna m'avait longtemps dit que j'étais une sans coeur. Mais bon vaut mieux être une sans coeur qu'un coeur d'artichaut non?

J'avais grimpé en pestant sur les très précises 48 marches menant à l'appartement de ma meilleure amie, en tirant ma valise comme je le pouvais. Ce truc pesait une tonne et soudainement je regrettais vraiment d'avoir ramené autant de fringues.

La blonde poussa la porte, et j'entra dans un soupir. Rien n'avait bougé. La cuisine était toujours impeccablement rangé. Au mur trônait toujours la photo du jour de notre remise du bac. A sa droite, c'était celle de mes 8 ans. Et à gauche, c'était nos vacances en Espagne, 2 ans plus tôt.

- Cet appart m'avait manqué.

- Sympa, l'appart t'as plus manqué que là proprio ça fait plaisir, grogna t-elle en attrapant une bouteille de coca.

Je m'esclaffa et lui balança une petite peluche que je venais de sortir de ma valise. La blonde se la prit en pleine tête. Comme quoi certaines choses ne changeaient jamais. Elle était toujours aussi maladroite.

La blonde regarda la peluche, un petit ourson portant un tee-shirt avec l'inscription « I love New-York ». Elle esquissa un sourire. C'était notre rituel à nous, à chacun de nos voyages, on se ramenait une peluche. C'était gamin oui, mais qu'est ce qu'on y tenait.

On passa plusieurs heures à se raconter nos vies respectives jusqu'à ce que la blonde, me rappelle à mon grand damn, que ce soir, nous sortions.

J'enfila un jean noir, un body de la même couleur échancré dans le dos et une paire de cuissardes à talon. La blonde opta pour une jupe en daim et un haut noir en dentelle.

- T'as encore ta paire de talon là, tu sais les bottines? demanda t-elle

- Ouais, regarde dans la valise, répondis-je en tentant de me coiffer.

Mon reflet dans le miroir portait les traces de fatigue de mon voyage. De grosse cernes avait décidé de s'incruster sous mes yeux. Et mes cheveux avaient décidé d'en faire qu'à leurs têtes, comme d'habitude.

Petite j'avais longtemps détesté être rousse, blonde vénitienne comme je m'étais évertuée à le dire quand on me traitait de rousse. Mais aujourd'hui je devais avouer que j'appréciais ma couleur. Sans être trop voyante, elle faisait ressortir mes yeux clairs. Puis c'était une part de mon identité, de mon ADN.

- Putain que ça fait mal au pied ces merdes, râla Louna debout derrière moi. Faut m'expliquer comment on peut passer une journée avec ça sérieux hein, je pige pas. Ils auraient dû utiliser ça au moyen âge comme moyen de torture.

Je m'esclaffa regardant la blonde enlevait la paire de talon et enfiler une paire de Stan smith. Comme d'habitude.

Je me concentra sur mes cheveux et en fit simplement une queue de cheval. Attaché, ils m'arrivaient au milieu du dos, et je devais avouer que je n'étais pas peu fière de leurs longueurs.

Quelques minutes plus tard, nous étions assise dans un Uber. Les yeux rivés sur les immeubles, j'avais l'impression de redécouvrir ma ville. Et bordel ce que ça me faisait du bien. C'était comme retrouver un vieil ami ou un membre de sa famille.

Mon Paris.

On descendit devant un club plutôt huppé de la ville. Je regarda Louna en fronçant les sourcils. Elle était concentrée sur son téléphone à envoyer des messages.

- T'es sûr que c'est ici? demandais-je, parce que à moins que tu sois soudainement devenue star de télé-réalité, influenceuse ou élève en école de commerce, je suis pas sûr qu'on nous laisse entrer.

- Si c'est ici, répondit-elle en sautillant. Allez viens!

Elle me tira par le bras vers l'entrée de la boîte. Elle donna nos noms au garde du corps qui nous laissa immédiatement entrée. Je la regarda en fronçant les yeux. C'était bien la première fois que je rentrais en boîte sans galèrer.

La musique pulsa directement dans mon corps, les néons et les éclairages jouaient les uns avec les autres comme une douce balade. Les fumigènes et la chaleur me prirent instantanément à la gorge. Merde. J'inspira doucement en suivant Louna qui serpentait entre les corps dansants et collés. On monta jusqu'à l'étage, ou en a peine une fraction de seconde je perdis ma meilleure amie de vue pour la retrouvées quelques secondes plus tard collé dans les bras d'un mec.

C'était un châtain avec une casquette vissé sur la tête, un petit bouc et une petite moustache. Je le fixa pendant un petit moment avant que l'évidence me frappe. Ken. Nekfeu. Elle avait même pas rigolé la petite Louna, pensais-je en comprenant où je venais de mettre les pieds.

La blonde se tourna vers moi en me faisant signe de venir vers elle, la main calé dans celle du rappeur.

J'avais jamais été une dégonflée, j'étais plutôt l'inverse d'ailleurs. J'avais toujours été la grande gueule, celle qui fonçait dans le tas, qui mettait les pieds dans le plat. Mais là, je devais avouer que mon courage et ma confiance a toute épreuve s'était un peu cassé la gueule en apercevant l'auteur de l'album qui avait rythmé les six derniers mois de ma vie.

- Bouge toi meuf, se mit à rire Louna en me voyant planté au milieu totalement perdue.

Et c'est là que je me rendis compte que toute la bande me regardait comme si j'étais un extraterrestre. Oups.

Bienvenue sur cette nouvelle histoire, les postes seront assez rapprochés, à l'heure actuelle j'ai 15 chapitres d'avance donc je pense que pour le moment les chapitres seront postés tous les deux jours.
J'espère du fond du cœur que vous apprécierez cette histoire.
Passez une jolie journée ❤️.

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