chapitre 17
Cela fait maintenant pas tout à fait deux jours que le jeune homme est réveillé. Son côté droit lui fait encore mal et la douleur irradie jusque dans son dos.
Sa cuisse cicatrise bien, mais ça ne l'empêche pas de souffrir au moindre mouvement, le médecin lui a assuré que ça passerait rapidement et qu'il pourrait se lever et marcher dans quelques jours.
Il veut bien le croire, mais rester assis dans son lit avec l'incapacité d'aller même aux toilettes sans l'aide d'une tiers personne est vraiment pas très enchanteur.
Sa tante vient de partir, elle est restée ici tout ce temps et il a fallu que son neveu la supplie de rentrer se reposer, il s'en veut tellement. Cette femme en fait déjà plus que n'importe qui, et voilà qu'il lui rajoute une charge de travail. C'est malheureusement le cas de tous ceux qui lui sont proches, quand il ne les perd pas tragiquement, il les fait s'inquiéter pour lui.
Peter pense chaque jour aux enfants et il imagine leurs retrouvailles avec leurs familles. C'est une pensée qui le fait sourire, ceci dit quand il pense à Angel, son sourire se fane et son cœur se serre. Il n'a pas eu l'occasion de lui dire au-revoir ou bien même de la revoir et de prendre de ses nouvelles, il n'a pas son numéro de téléphone et ne peut donc pas l'appeler.
Il rumine cette malchance encore et encore. C'est vraiment pas juste, après tout ce qu'ils ont traversé, le destin a décidé de les séparer, c'est tellement bête et douloureux. Mais c'est mieux ainsi, elle sera plus heureuse et en sécurité loin de lui. Enfin, c'est ce qu'il ce dit.
Le jeune homme bouge un peu afin de mieux s'installer contre les coussins, cette position assise est nettement mieux, mais il a mal et cherche une meilleure posture. Une fois mieux installé, il tourne la tête vers la fenêtre et observe le jour recouvrir la nuit et éblouir la ville.
Deux coups légers contre la porte le sortent de ses pensées.
- Entrez ! Dit-il. Alors qu'il place un sourire de façade sur son visage. Après tout, il est sain et sauf, il ne peut pas faire la tronche et déprimer pour si peu.
La porte s'ouvre doucement et Monsieur Stark apparaît.
- Hey, Underoos. Lui dit gaiement le milliardaire en entrant. Il vient s'asseoir sur le fauteuil, retire ses chaussures négligeament, sans s'aider de ses mains et pose ses pieds sur le bord du lit. Alors mon pote ? Lui demande Monsieur Stark. Comment vas-tu ?
Peter aime bien ce Tony là, celui qui est décontracté et un peu fou. Bien sûr qu'il adore le Tony Stark implacable et prétentieux, qui parvient à faire taire n'importe qui. Bien sûr qu'il aime le Tony Stark portant l'armure la plus cool de l'univers, défendant la terre de menaces étrangères. Mais le Tony qui est là avec lui, ce matin dans sa chambre lui plaît plus encore, il est plus humain, plus paternel. Ça réchauffe son cœur.
- Ça va. Réponds le jeune homme sans vraiment réfléchir. Évidemment que ça va, il est vivant, tout s'est arrangé, les malfaiteurs ont été arrêté et toute l'organisation s'est effondrée. Que demander de plus ? Angel. Lui souffle son cerveau.
L'homme le regarde un sourcil levé.
- Vraiment ? L'interroge-t-il. Tu crois que je vais gober ce mensonge ? Tony rigole doucement. Tu sais à qui tu parles là ? Se moque le milliardaire. Il pose sa tête en arrière sur le dossier du fauteuil et ferme les yeux. Allez raconte. Dit-il au jeune homme avec un geste de sa main invitant Peter à vider son sac. Je t'écoute.
Le jeune homme ne sait pas si c'est une blague ou bien si c'est vraiment si facile de lire en lui, mais il reste silencieux, regardant l'homme le plus important des Etats Unis, attendre les confessions d'un gamin sans importance. Que doit-il faire ?
Tony s'impatiente et ouvre un œil, le posant sur le visage étonné du gosse.
- Alors ? Lui demande-t-il. Vas-y.
- Euh... Quoi ? Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ? S'exclame le jeune héros. Ça va. Je vous assure. Il déteste comme sa voix tremble à la fin de sa phrase.
- Ouais. Lui répond Iron Man. Ça se voit. Lui dit-il encore. Tu crois vraiment que je vais te croire ?
Tony se redresse un peu, il laisse tomber ses pieds au sol et observe attentivement le jeune homme.
- Peter. Souffle l'homme posant ses coudes sur ses genoux, cette position le rapprochant du jeune héros. Je sais que ce que tu as vécu t'a marqué.
- Je vais bien. Dit-il exaspéré. Je sais que j'ai pas l'air bien, mais je vous assure que ça va. Essais le jeune héros de convaincre son mentor et lui-même. Je vais bien. Répète-t-il.
- Peter. Recommence le milliardaire un soupir franchissant ses lèvres.
Le jeune homme déglutit et fronce les sourcils, anxieux d'inquiéter son mentor. Il détourne le regard et baisse la tête, le pli du drap soudainement très intéressant.
- Vous voyez... Commence le jeune homme. C'est... Je suis... Il inspire profondément, ce qui provoque une douleur, le jeune homme retient difficilement une grimace avant de reprendre. Je devrais être content. Avoue-t-il un peu honteux. Après tout, j'ai fait tomber une organisation de trafic d'enfants.
- Faire tomber tout un trafic de prostitution d'enfants n'est pas rien Peter. Le félicite son mentor. Tu peux être fier de toi.
- Je sais, je sais. Lui répond rapidement son jeune stagiaire. Mais...
- Mais quoi ? Lui demande l'homme après quelques trop longues secondes de silence.
- Elle est partie et je... Je n'ai pas eu le temps de lui dire... Peter est un peu gêné de se confier ainsi. Je voulais l'inviter au cinéma. Finit-il par avouer.
- Oui, je comprends. Lui répond mystérieusement l'homme. Mais sans son numéro de téléphone c'est pas facile n'est-ce pas ?
- Sans son numéro de téléphone, ni son nom de famille... S'énerve un peu le jeune héros. Je ne sais même pas si elle vit à New-York. Dit-il en élevant la voix et en s'agitant. Aïe !
Peter grogne de douleur et de frustration. S'énerver ainsi alors que son corps guérit encore n'est pas très malin. La douleur de sa cuisse se réveille et le rappelle à l'ordre.
Le génie se lève et pose ses mains sur les épaules de son gamin puis le pousse gentiment contre les coussins.
- Calme-toi. Lui ordonne-t-il. T'énerver ne servira à rien sauf à te blesser encore plus.
Le jeune héros s'appuie sur les oreillers, mais n'est pas calmé pour autant.
- Vous savez. Commence le jeune convalescent en regardant par la fenêtre. Je voulais la protéger, les aider tous, mais elle... Dit-il en un souffle. Mais je n'ai pas le droit de m'attacher, je ne voulais pas, je... C'est tellement... Bafouille Peter. Elle est si...
- Attends, je ne comprends pas pourquoi tu ne dois pas t'attacher à elle ? Demande Tony étonné d'une telle déclaration.
- Je ne peux pas, Monsieur Stark. Lui répond le jeune homme rétablissant le contact visuel. Tous ceux à qui je tiens finissent par souffrir à cause de moi. Dit-il gêné. Voir même pire.
- Quoi ? S'exclame le génie. Mais c'est faux. Ajoute ce dernier. Que s'imagine ce gamin ? Depuis combien de temps pense-t-il ça ? C'est n'importe quoi Peter.
- Mais non ! S'énerve de nouveau le jeune héros. Non, regardez dans quel état était May ou vous, toutes ces fois où je vous ai fait vous inquiéter pour moi. Dit-il.
- Mais on s'inquiète pour toi, c'est normal. C'est notre rôle. Lui répond le milliardaire.
- Ah oui ! Se défend Peter alors qu'il fait une grimace quand son côté pulse de douleur. Il pose une main sur son flanc et reprend. Et mon oncle et mon père et ma mère ? Demande-t-il sur le coup de la colère. Je vous le dit, tous ceux que j'aime finissent soit mort, soit blessé, soit inquiet à longueur de journée à cause de moi. Hurle Peter, les larmes aux yeux. Il tourne la tête et cache ses larmes en se concentrant, de nouveau, sur l'extérieur.
- Peter. L'appelle Tony. Il se lève et s'approche du lit. L'homme pose une main sur le bras de son gosse et l'oblige par ce geste à regagner son regard. Rien de tout cela n'est de ta faute. Non ! Intervient-il avant que Peter ne lui coupe la parole. C'est la vie, c'est ainsi. Tu crois que te priver de bonheur va nous rendre plus heureux ?
Le jeune homme médite sur les deniers mots de son mentor.
- C'est vraiment nul. Souffle l'adolescent.
- C'est vrai. Lui répond le milliardaire. C'est nul, mais est-ce bien une raison pour baisser les bras ? Guéris et retrouve-la. Lui suggère Tony. Le milliardaire entame un mouvement pour se rasseoir, mais il s'arrête dans son geste, surprenant le jeune homme. Ah ! Dit Tony en se rappelant du pourquoi de sa venue, en plus de prendre des nouvelles de son enfant.
L'homme sort de sa poche un Starkphone et lui tend. Peter s'en saisit et l'interroge du regard.
- J'ai eu honte, si tu savais quand j'ai trouvé ce qui te servait de portable dans ton sac, non seulement ce n'était pas un Starkphone. Lui dit-il d'un air moqueur. Ce qui marque plutôt mal pour un stagiaire de Stark Industrie, tu ne trouves pas ? Continue-t-il. Mais en plus de voir que ton écran était si fissuré que je me demande encore comment tu pouvais voir à travers. Quelle tristesse. En rajoutes le milliardaire. Alors j'ai pensé que je pourrais t'offrir celui-ci, il est incassable.
- Merci Monsieur Stark. Dit le jeune homme en regardant le téléphone de plus près. Il est super.
- J'ai enregistré tes contacts. Lui explique le milliardaire. Tu devrais quand même vérifier. Rajoute-t-il.
Peter manipule l'appareil et ouvre son répertoire. Quand le premier prénom de sa liste apparaît, le jeune héros écarquille les yeux et tourne sa tête vers son mentor.
- Qu'est-ce que... Commence-t-il incapable de finir sa phrase.
- Encore une chance que tu aies Tony Stark de ton côté. Réplique l'homme un sourire en coin bien mystérieux sur le visage.
- Quoi ? Lui demande Peter perplexe. Ça veut dire quoi ? L'interroge ce dernier.
- Ça veut dire... Commence le milliardaire avec un clin d'œil. Que j'ai son nom, son numéro de téléphone, et même son adresse. Dit-il en rigolant face à la tête complètement surprise de son jeune protégé. Il ne te reste plus qu'à l'appeler.
- Mais... C'est... Comment ? L'interroge son jeune protégé.
- Non vraiment ? Lui demande Tony un faux air vexé sur le visage. Tu sais qui je suis ? Et sans un mot de plus, l'homme se baisse et récupère ses chaussures qu'il porte à la main et se dirige vers la porte.
Avant de sortir, il se tourne vers Peter qui fixe l'écran les yeux brillants.
- Tu devrais l'appeler. Dit-il. Elle s'appelle Angel Marquez et elle habite à New-York à seulement quelques rues d'ici.
Et Tony s'en va laissant Peter seul à son coup de fil, complètement abasourdi et surpris, mais tellement heureux.
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