chapitre 10

Sa porte s'ouvre seulement deux minutes plus tard et les autres enfants sont là, il peut entendre Angel pleurer dans la salle de bain, son cœur tambourine dans son corps, il est incapable de ne pas faire un pas vers la pièce d'eau. Mais très vite, Diego le reprend et gueule.

- HEY ! MON GARS. Dit-il avec malice. Si tu fais un pas de plus vers cette porte, c'est le gosse qui morfle.

Et en effet, l'homme patibulaire retient un gamin de douze ans pas plus et une arme est collée dans son dos.

Le petit est complètement livide, tremblant et en pleure. Peter se mord la lèvre, putain, il n'a pas le choix. Il suit l'homme jusqu'à la porte menant vers la petite cour grise. Il n'a même pas eu le temps de prendre le téléphone. Une fois tous les petits dehors, il est poussé vers l'extérieur avant que Diego ne referme la porte en rigolant. Peter ne trébuche même pas. Il observe un à un chaque gamin.

Tous les gosses sont passés par les douches et tous sont en pleure. Peter ne peut pas croire qu'il vit une chose pareille. Comment peut-on faire ça à des enfants ?

Le jeune héros se retourne et observe la porte espérant que la jeune fille soit bientôt libérée.

Ce n'est qu'après un temps qui semble interminable que la porte s'ouvre à nouveau.

Angel est poussée si méchamment qu'elle manque de tomber, mais fort heureusement, Peter est là pour la rattraper, elle se heurte au torse du jeune homme qui ne la lâche pas et la maintient contre lui le regard planté dans celui de Jimmy. Que lui a-t-il fait ? Si jamais, si jamais il a... Peter ne répond plus de rien.

Le garde se contente de sourire sournoisement avant de claquer la porte. Laissant les enfants et Peter qui tremble de colère.

Angel frémit de tout son corps, ses longs cheveux noirs dégoulinent d'eau froide dans son dos. Ses vêtements ne sont plus les mêmes. Elle sanglote doucement incapable pour le moment de faire autre chose. Elle se sent si humiliée, si mal.

Peter bouillonne de rage. Comme il aimerait pouvoir tuer ses types. Comme il aimerait tout changer.

La jeune brune cache son visage contre la poitrine de Peter. Reconnaissante qu'il soit là pour la soutenir. Elle pleure et pleure encore, même si elle s'était jurée d'être forte, elle craque.

Le jeune homme patiente un peu ne voulant la bousculer plus, caressant son dos de haut en bas pour l'apaiser. Il attend que les frissons se calment doucement avant de lui parler tout bas.

- Angel ? L'interroge-t-il. Il se racle la gorge pour faire passer le ton colérique de son timbre. Est-ce qu'il...? Le jeune homme est incapable de terminer sa phrase tant ça le dégoûte et le fait enrager.

La jeune fille secoue la tête négativement. Et Peter souffle de soulagement.

- Mais... Commence-t-elle le souffle entrecoupé de hoquet de détresse. Sa voix étouffée contre Peter. Il m'a regardé... Dit-elle. Il m'a touché... Il voulait, il a voulu... Dit-elle en pleurant. Mais... John est arrivé et il l'a engueulé. Finit par raconter la belle brune.

Peter se tend, il est remonté comme jamais encore. Il n'avait pas, durant toute son existence, pensé une seule fois, une seule minute, qu'il pourrait détester, haïr quelqu'un autant que ces deux là. Ses poings et ses dents serrés, il essaie tant bien que mal de se reprendre afin de rassurer Angel.

Il faut encore plusieurs minutes à la brunette pour se séparer de Peter se reculant d'un pas à peine, et relever son visage, dévasté de larmes, vers celui du jeune homme. Quand son regard noir rencontre les iris noisette du jeune homme, elle y voit tant de choses, c'est un feu destructeur qui brûle tout au fond de son âme, il est tellement en colère, qu'elle ne peut se retenir plus, et enlace le garçon, posant son oreille contre son cœur.

Peter la serre aussi fort qu'il le peut sans lui broyer les os. C'est pour lui la seule manière de la soutenir en cet instant. Il sait qu'il ne doit pas céder à l'envie de la protéger, il ne devrait pas avoir autant envie de vengeance. Que doit-il faire ?

Ces types le poussent dans ses retranchements et fouilles dans ses pensées les plus sombres, laissant ses doutes le submerger et l'engloutir tout entier. Rester enfermé dans cette cellule, la solitude, l'obscurité, la faim et les coups n'aident en rien à ne pas penser au pire côté de son être, celui qui met en danger tout ceux qui lui sont chers. Mais pour ces enfants, pour Angel, il doit lutter contre cette créature qui enfouit cette incertitude dans son cœur. Il va se battre, et même sans costume, sans Spider-Man, il les sauvera tous.

- On va sortir d'ici. Dit-il déterminé. Je te le promets.

Les deux adolescents restent côte à côte le temps de la sortie. Peter explique à Angel la conversation qu'il a entendu hier et ce qu'il compte faire, mais n'ayant eu le temps de prendre le téléphone tout à l'heure, les choses sont déjà mal parti.

- Cette nuit je vais vous libérer. Lui dit-il tout bas surveillant la porte. Je vais sortir de ma cellule et vous libérer.

- Comment vas-tu faire ? Lui demande Angel, son bras passé sous le coude de Peter. Elle se demande bien comment Peter va réussir à sortir de sa prison.

- Je sais que tu te poses beaucoup de questions mais ne t'en fais pas, je sais quoi faire. Avoue-t-il. Nous devons prévenir les autres.

- Hum hum. Acquiesce la jeune brune. Je vais m'en occuper.

Aussitôt dit, aussitôt fait, elle s'éloigne doucement et va prévenir les trois premiers enfants à côté d'elle puis ils vont à leur tour prévenir les autres et tous sont au courant en moins de temps qu'il le faut pour le dire.

Tous regardent Peter, ce dernier leur faisant signe de ne rien dire.

Peu de temps après, Jimmy et Diego viennent les faire rentrer. Peter se demande bien pourquoi John, qui semble être le chef n'est pas très présent. Sans doutes, est-il occupé avec les acheteurs ? Aux yeux de Peter, ce type semble être le plus dangereux et surtout le plus intelligent des trois.

Quand la jolie brune passe devant Jimmy, il la regarde avec avidité et la siffle avant de lui toucher les cheveux. Angel couine de peur et se dépêche d'avancer aussi loin que possible de ce sale type. Peter s'énerve et fait un pas en direction du gars à la voix inquiétante, mais Diego se place devant lui au même instant et le menace de sa matraque électrique.

Le jeune homme est poussé jusqu'à sa cellule et avant d'y pénétrer, d'un coup d'œil, il aperçoit Angel. Leurs regards se croisent et Peter se permet de lui faire un clin d'œil. Ce n'est peut-être pas grand chose, mais pour elle s'est avant tout le rappel qu'elle n'est pas seule et que Peter est là pour elle et pour les autres.

C'est à la nuit tombée, quand Peter entend Diego ronfler, qu'il décide de passer à l'action.

Il récupère le téléphone et l'examine. La batterie est à trois pour-cent seulement. Ça s'annonce mal. Il n'aura qu'une seule chance, il doit agir intelligemment.

Il glisse le téléphone dans sa poche et s'approche à pas de velours de la porte. Avec précaution, il ouvre la trappe au milieu et jette un œil.

Il sifflote tout bas et un à un, les visages des enfants des cellules qu'il peut voir apparaissent dans les petites ouvertures ou à travers les barreaux.

Ils sont tous prêts. Il entend un petit bruit chantant venant de l'autre côté et sait que c'est Angel.

Avec mille précautions, il pose ses mains sur la porte et pousse. L'acier se tord doucement mais grince, c'est un peu risqué mais si les types arrivent à dormir, alors que l'un des leurs ronfle comme une locomotive à vapeur, il se dit qu'avec un peu de chance, ils n'entendront pas la porte se plier.

Il s'arrête une seconde et observe le couloir, il est silencieux. Il voit le regard étonné des plus jeunes de l'autre côté, mais ils ne savent pas réellement ce qui arrive.

Peter, une fois certain que les trois kidnappeurs sont toujours endormis, reprend son pliage de porte. Il pousse encore, et le fer ploie sous sa force surhumaine, bientôt après un dernier effort, l'acier se plie et le jeune héros parvient à créer un espace suffisamment grand pour qu'il puisse s'y glisser.

Le jeune homme sort de sa cellule, le corps tremblant et l'angoisse grandissante, il ne peut se permettre la moindre erreur, il en va de la sécurité de onze jeunes gens.

S'il avait été seul tout aurait été différent, il n'aurait risqué la vie de personne. Mais là, à la moindre faute, au moindre faux pas, tout peut basculer. Mais il ne se permet pas de douter. Il n'en a pas le droit. Il a promis de les libérer et c'est ce qu'il va faire. Quoiqu'il puisse lui arriver, les autres seront sains et sauf.

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