➝ chapitre 6: i wanna be somebody to someone.
❝ᴀɴᴅ ɪғ ᴛʜᴇ sᴜɴ's ᴜᴘsᴇᴛ ᴀɴᴅ ᴛʜᴇ sᴋʏ ɢᴏᴇs ᴄᴏʟᴅ ᴛʜᴇɴ ɪғ ᴛʜᴇ ᴄʟᴏᴜᴅs ɢᴇᴛ ʜᴇᴀᴠʏ ᴀɴᴅ sᴛᴀʀᴛ ᴛᴏ ғᴀʟʟ
ɪ ʀᴇᴀʟʟʏ ɴᴇᴇᴅ sᴏᴍᴇʙᴏᴅʏ ᴛᴏ ᴄᴀʟʟ ᴍʏ ᴏᴡɴ
ɪ ᴡᴀɴɴᴀ ʙᴇ sᴏᴍᴇʙᴏᴅʏ ᴛᴏ sᴏᴍᴇᴏɴᴇ.❞
sᴏᴍᴇᴏɴᴇ ᴛᴏ ʏᴏᴜ - ʙᴀɴɴᴇʀs
J'ouvre mon casier, dans l'espoir de trouver un médicament pour la toux, j'ai la gorge encombrée et n'arrive pas à parler correctement. Chanceuse comme je suis, j'ai justement un oral en français dans deux heures. Je sais bien que la professeur ne sera pas d'accord pour que je le repasse quand je serai rétablie. Bon dieu, je vais être tellement ridicule.
Malheureusement, je n'en trouve pas... je soupire et ferme mon casier.
« Bonjour mademoiselle Watson. »
Je sursaute et me retrouve nez à nez avec Charlie. Il me sourit à pleines dents, je pose la main sur ma poitrine et soupire.
« Quoi ça se voit tant que ça? Désolée mais je ne contrôle pas mon excès de sébum! » dit-il en pointant un bouton rouge sur son front.
J'éclate de rire.
« Tu ne parles pas beaucoup. »
« Malade. »
Il opine puis tourne la tête vers le fond du couloir, derrière moi.
« Thomas arrive vers nous. »
Je me retourne vers le blond, nos regards se croisent. Je fais mine de rien et tente de remettre mon cadenas avec calme.
« Thomas est tout près. »
Je m'affole, n'arrivant pas à verrouiller mon casier correctement. J'entends des pas retentir derrière moi.
« Salut. »
« Emma il est là! »
Je laisse tomber ma figure dans ma paume.
« Salut. Thomas. »
« Tout va bien? »
« Super, j'ai juste la gorge enrouée. »
« J'ai des bonbons au miel si tu veux. »
Je me mords la lèvre et opine. Il me sourit et sort un paquet de son sac pout l'ouvrir et me le rendre. Je le remercie, c'est délicieux.
« Tu n'as pas l'air de connaître les Werther's ça m'étonne! »
« C'est divin, d'où ça vient? »
Je retourne le paquet pour voir les ingrédients. Charlie se racle la gorge.
« Je vais vous laisser, j'ai ce livre à la bibliothèque à rendre. Au fait, c'est toujours d'accord pour ce soir? »
« Oui bien sûr! »
« D'accord. Alors à ce soir championne de foot. »
Je gémis et m'appuie sur les casiers alors qu'il s'éloigne après avoir fait un clin d'œil à Thomas.
« Ce gars me fait rire. »
« Il est très lourd. Mais c'est vrai qu'il est drôle, et très gentil. »
« Vous avez rendez-vous ce soir? »
Je me tourne vers lui, il me fixe intensément de ses yeux noirs.
« Ce n'est pas un rendez-vous. Il m'a simplement invitée à visiter un musée pas bien loin. »
« Tu en es sur? »
« Oui. Évidemment. »
Il me fixe avec un sourire taquin qui étire ses lèvres.
« Tu devrai lui demander. Pour être sûr. »
« Mais non Thomas. Ce n'est pas un rendez-vous, tu peux arrêter de m'harceler avec ça! »
Ma voix part en cacahouète à la fin de ma phrase, détruisant le peu de crédibilité que j'avais. Il éclate de rire, je le fusille du regard.
« Pourquoi championne de foot? » me demande-t-il après s'être calmé.
« Oh... ça. »
Je me sens soudainement gênée, devrais-je lui dire? Après tout qu'est-ce que j'y perds? Justement, il pourrait m'aider.
« Des filles de l'équipe de football de l'école m'ont proposé de venir dans l'équipe. Apparemment je suis douée... »
« C'est génial ça! Et quoi tu as dit oui? »
Je baisse la tête et la secoue.
« Je ne sais pas trop quoi faire. Je n'ai pas vraiment de temps pour moi... et je ne veux pas laisser mon frère seul... »
« Ce ne sont pas des arguments valables. »
« Tu ne considères pas mon frère comme un argument valable? »
« Non, car ton frère je peux aller le chercher avec ma petite soeur, il pourrait aussi les soirs d'entrainements ou de match, venir manger à la maison. Ali est assez proche de Max, elle serait contente de l'avoir de temps en temps à la maison! »
Je me tourne vers lui.
« Tu ferais ça pour moi? »
« Bien sûr, tu devrais vraiment y aller. »
« Tu le penses réellement? »
« Oui, puis si elles te l'ont proposé, c'est que tu dois avoir beaucoup de talent. J'aimerai te voir jouer à un match. Comme ça on s'entrainerait en même temps, je t'y conduirai. »
Il m'explique tous cela, des étoiles dans les yeux. C'est vrai que ça donne envie... Max ne m'en voudra certainement pas, surtout s'il peut m'accompagner ensuite aux match. Au contraire, ça le réjouirai. Puis, il m'a confié qu'il n'avait jamais aussi bien mangé depuis des mois. Il serait si heureux que Thomas lui refasse la cuisine.
« J'y réfléchirai. »
« Penses-y bien. C'est une super manière de se défouler, décompresser et oublier une rude journée. Et puis ça fait beau sur le cv. »
J'éclate de rire, il me suit. Je vois Ema passer, elle nous fusille du regard. Enfin non. Elle me fusille du regard. Je me tend et baisse les yeux.
« Vous avez reparlé depuis? » je bredouille, une fois Ema disparue.
« Oui. »
« ...Et? »
Il se mord la lèvre, s'appuie contre le casier, pour rapprocher son visage du mien, mais raisonnablement, afin de pouvoir baisser le ton.
« On a discuté, je lui ai avoué que j'étais allé manger chez toi. »
Je grimace, m'attendant au pire.
« Elle a pété un plomb. On a rompu. »
J'écarquille les yeux.
« Thomas... je suis désolée... »
« Pourquoi l'être? C'est une connasse, si tu savais ce qu'elle a dit à mon sujet, et au tiens. Je crois qu'elle nous déteste maintenant... »
« Ma seule amie me déteste... »
Je m'appuie sur mon casier et soupire en fermant les yeux. Mon souffle s'accélère, mon estomac se noue, je ne peux m'empêcher de serrer mes poings.
Voilà ce à quoi je m'attendais. La solitude.
Sauf que je n'imaginais pas que mon amitié avec Ema se terminerait de la sorte...
Je sens une pression sur mon épaule, et ouvre les yeux.
« Je suis là moi. On peut devenir amis, si cela te convient. »
« Cela me convient. » je lui dis en riant.
Il me sourit, je fais de même. La sonnerie nous interrompt, je lui fais signe, et me dirige vers ma classe, après m'être assuré d'avoir vraiment refermé mon casier, cette fois.
J'ouvre mon sac, une fois assise à mon banc. Je sursaute en voyant le paquet de Werthers fourré à l'intérieur. Je souris bêtement, Thomas a du l'y glisser quand j'étais occupé à mon casier.
Je passe le cour à me nourrir discrètement de ces bonbons au caramel. Je sors du cours, plus heureuse que quand j'y suis rentrée.
Mais j'ai quand même mon oral en français maintenant, et soudainement, le stresse revient.
•••
« Je suis sûrement en échec... »
« Tais-toi un peu! »
Je gémis, laisse tomber ma fourchette dans mon assiette et passe mes mains sur mon visage, Thomas rit.
« Tu as assuré. La prof souriait beaucoup elle a aimé j'en suis sûr. Tu auras la meilleure note de la classe encore. Je ne sais pas comment tu fais. Même avec un mal de gorge horrible tu arrives à faire tout pêter. »
Je souris.
Il tousse, sort une plaquette de médicaments et en prend un. Curieuse, je regarde discrètement les pilules bleues. Il le remarque et sourit.
« Pourquoi prends-tu ces médicaments, si cela n'est pas indiscret? »
« Ne t'en fais pas ça ne l'est pas. Et je dois prendre ces pilules parce que j'ai ce qui se nomme la dextrocardie. »
« Qu'est-ce que c'est? »
« J'ai le coeur situé à droite de la cage thoracique. »
J'écarquille les yeux. En effet j'avais entendu parlé de ce genre d'anomalies. Mais je n'aurai jamais pensé rencontrer quelqu'un qui en souffrait.
« Heureusement ce n'est rien de bien grave. Ce n'est juste pas très naturel et doit être surveillé. Mais j'ai cependant des douleurs abdominales, du mal à respirer, je peux faire des crises semblables aux crises d'asthme. »
« Je n'aurai jamais pensé que tu aurais le coeur à droite. »
Il éclate de rire.
« Moi non plus à vrai dire. Il arrive qu'on ne le remarque pas tout de suite. Si on ne fait pas de radios cela peut rester secret pendant longtemps. C'est mon cas, je l'ai remarqué à mes dix ans. Tu imagines? Dix ans sans savoir que j'avais le coeur complètement à droite?! »
Je le fixe un moment, en pensant à quoi il pouvait ressembler étant petit. Il devait sûrement être adorable. Je me rends compte que je l'observe depuis un moment et détourne le regard.
« Tu peux éviter de le répéter aux autres s'il te plaît? »
« D'accord. Tu as honte? »
« Non. C'est plus que je n'ai pas envie qu'on le sache. Je préfère avoir le contrôle sur cette information. Il y a tellement de gens stupides et méchants dans le monde. »
« Je comprends. Et Ema? »
Il lève les yeux vers moi et sourit.
« Elle n'est pas au courant?! »
« Non. Je ne voulais pas qu'elle sache. Tu sais comme elle est moqueuse et blessante en ce moment. Je ne voulais pas qu'elle fasse allusion de mon anomalie dans ses blagues dénigrantes. »
J'opine et tourne la tête vers la table de la concernée. Je la vois nous regarder, me fusiller d'un regard meurtrier, j'en frissonne.
« Tu ne devrais pas appeler ça une anomalie. »
Il fronce les sourcils me demandant plus d'explications.
« Ce n'en est pas une. Le terme anomalie est si péjoratif. Je pense que justement, c'est une particularité. Cela te rends unique. »
« Je ne veux pas être unique. Unique signifie bizarre... »
« Je pense que ça signifie singulier et extraordinaire. »
Il lève les yeux vers moi. Ses sourcils son froncés, mais son regard est doux. Il est ému par mes paroles. Cela le touche, je lui sourit, il fait de même.
« Et puis je trouve qu'avoir le coeur à gauche te va bien. Tu aimes à ta façon. »
•••
"Merci pour aujourd'hui..."
"Comment ça?"
J'attends qu'il me réponde en rangeant mes affaires dans mon sac. J'entends le petit bip annonçant un nouveau message.
"Tout ce que tu m'as dit... que j'étais unique et extraordinaire. Ça m'a vraiment touché Em'... merci beaucoup."
"Je le pensais vraiment Thomas. Et tu mérites qu'on te le dise."
Je pose mon téléphone sur mon lit pour prendre une douche rapide. Mine de rien, j'ai commencé à courir dehors, cela m'épuise beaucoup. J'ai donc bien le droit à un petit remontant.
Une fois à l'intérieur de la douche, je profite de la sensation calmante et apaisante que me procure l'eau qui glisse contre ma peau. J'en profite pour laisser mon esprit vagabonder. Je pense à Thomas. À quel point il s'est avéré qu'il n'était pas qui je pensais. Il a bien fait de forcer un peu pour que nous puissions mieux nous connaître. Je pense aussi au fait qu'il ne me laisse pas du tout indifférente. Je ne peux le cacher comme dans les histoires clichées où la fille n'assume pas qu'elle est folle de garçon mignon et gentil.
Je soupire une fois sortie. La première chose que je fais, après m'être enroulée dans mon essuie évidemment, est de checker mon téléphone.
"Ta bouille adorable me fait sourire tous les jours.
Juste penser au fait que je vais te voir demain me rend heureux..."
J'écarquille les yeux. Soudainement, malgré le fait que je sors de la douche et qu'il fait glacial dans ma chambre, je n'ai pas froid. Je suis envahie par une onde de chaleur, j'oublie que mes cheveux trempés laissent s'écouler l'eau sur ma moquette.
"Em?
Ça va?
J'ai été un peu trop déplacé??
Excuse-moi... je ne voulais pas te gêner. Tu peux oublier ce que j'ai dis. Pardon..."
Je souris.
"Pourquoi je dirai ça?"
"Je ne t'ai pas gênée?"
"Non. C'était assez direct. Mais cela me fait plaisir. Puis... tu me fais énormément sourire toi aussi tu sais."
J'ouvre le rideau de ma fenêtre, je vois la lumière de la maison d'en face allumée, au même étage que moi. Je le vois marcher à travers sa chambre, le téléphone en main. Il s'arrête, m'ayant aperçu. Il me sourit alors qu'il s'appuie contre la fenêtre.
"Oh coucou. "
"Bonsoir."
"Joli tenue... ;)"
Je baisse la tête vers mon simple t-shirt ultra large. C'est presque une robe, mais il reste assez court, exposant mes jambes. Je rougis et tire sur le tissus, espérant l'étirer assez pour rendre mon accoutrement moins osé.
"Non. J'aime bien. Tu as de très jolies jambes. Tu devrais les montrer plus souvent, je trouve."
"Elles n'ont rien d'extraordinaire!"
"Elles ont réellement besoin d'être extraordinaires pour que tu les montres? Elles sont belles. Ça suffit."
Je me mords la lèvre et lève la tête vers lui. Il me fixe en souriant tendrement. Bien qu'il soit trop loin pour que je puisse voir ses yeux, je devine les milliers d'étoiles qui y brillent à l'unisson. Cela agrandit mon sourire.
"Je vais dormir Thomas."
"Bonne nuit alors!"
"Bonne nuit."
J'éteins mes lumières et tire mon rideau après avoir lancé un dernier sourire à Thomas. Je me glisse dans mon lit et réfléchis.
Depuis que je le connais, j'ai envie d'être moi-même, et de l'assumer pleinement. Je veux profiter des années qui me restent à l'école. Avant de devenir une adulte sérieuse et de ne plus avoir le temps pour moi.
J'ai passé trop de temps dans un placard, cachée. À faire comme les autres, imiter leurs gestes, leurs style. Pour ne pas me faire repérer, ne pas risquer des ennuis. Le regard des autres, les critiques. Je sais depuis un bon moment que la différence fait peur aux humains. J'en ai fait les frais. Je ne voulais plus faire cette erreur, plus jamais. Mais je sais que ce que je fais, ce n'est pas vivre. Je survis. Et je ne veux plus survivre.
Je veux m'amuser, me défouler, faire de nouvelles rencontres qui pourraient m'aider à me trouver, et découvrir de nouvelles choses.
C'est pourquoi j'envoie ces mots précis à Catharina:
"Je suis partante."
•-•
heyyyyy
je vous laisse ce petit message parce que vu que ma fiction est nouvelle je n'ai pas énormément de feed-back mais je vois cependant des petits lecteurs fantômes et j'aimerais vous demander ce que vous en pensez et tout et tout :)
n'hésitez pas à voter aussi 💕
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