Chapitre 2
Ça y est, nous y sommes...
Cette fête a laquelle j'assiste sans trop en savoir la raison est dans une heure.
J'ai pour ce faire engagé une nounou qui gardera Sofiane jusqu'à mon retour, qui ne saurait tarder.
Car oui, cela me déchire de devoir le laisser seul, sans sa sœur près de lui, collée contre son cœur pour n'en rater aucun battement.
J'ai peur que mon père se rende compte que j'ai employé une nounou pour la simple et bonne raison que je redoute de laisser Sofiane seul avec ses géniteurs.
Papa rentrerai dans une colère noire si il l'apprenait, alors j'ai ordonné a la nounou, en la soudoyant un peu, de se faire très discrète. Elle a acquiescé en attrapant ma main afin de la serrer, preuve de notre accord.
Elle est ici maintenant, et moi je ne pars toujours pas, car la fête débute dans 45 minutes et que je n'ai aucunement envie de poireauter devant la maison d'un inconnu tout en étant vêtue d'une robe moulante qui laissait, selon moi, un peu trop apparaître mes formes.
Je suis donc dans la salle de bain, en train de tenter tant bien que mal de faire tenir mes cheveux en un chignon style "coiffé-décoiffé". Décidément, j'ai le vocabulaire de Cristina Cordula présentement... Cela ne me ressemble pas.
Une pince a chignon tombe et je grogne, ne pouvant la ramasser car je tiens mes cheveux en même temps... J'ai le don de me mettre dans des situations compliquées !
« Besoin d'aide, ma belle ? »
Je couine de peur et me retourne. C'était simplement la nounou ! Quelle idiote..!
« Oui, j'accepte votre aide avec plaisir.»
La femme ramasse la pince qu'elle pose à côté de l'évier et elle entreprend, d'un geste expert, de ramener mes cheveux au sommet de mon crâne. Je m'apprête à dire que ce n'était pas ce genre de chignons que je voulais, mais lorsque je croise mon reflet, j'oublie mon idée.
Je suis simplement... Wouah ! Magnifique ? Un peu trop égocentrique comme adjectif, je vais me rabattre sur transformée.
« Me
madame. Vous n'auriez pas pu faire meilleure coiffure...»
Un rire cristallin s'échappe de ses lèvres légèrement maquillées.
«Sans nul doute ! Je suis fière de moi, sans vouloir paraître narcissique.»
«Tant que vous ne tombez pas amoureuse de mon reflet, ça me va !»
Face a ma réplique, la nounou semble décontenancée. Il est vrai que c'est rare de rencontrer des réparties pareilles dans sa vie, mais qu'elle attende de voir celle de Sofiane et elle va sans doute faire une syncope.
«Oui, c'est vrai, c'est vrai...»
murmure t-elle, comme pour se donner une consistance. C'est a mon tour d'éclater de rire.
«Dois je en déduire que vous ne connaissez pas le mythe de Narcisse ?»
Elle rougit et son regard, enfin, prouve qu'elle a compris.
«Ah ouiiii ! Narcisse ! Je suis bête, excusez moi...»
La voir ainsi se confondre en excuses me ferait presque oublier que, dans un peu plus d'un quart d'heure, je dois être a cette fameuse fête. Elle tapote ma tête en disant :
«C'est fini...Aïsha ?»
«Oui, je suis bien Aïsha, vous n'êtes pour le moment pas atteinte d'Alzheimer, ce qui est une bonne nouvelle, non ?»
La femme semble habituée à mes réparties, puisqu'elle éclate de rire.
«Bien diagnostiqué, Aïsha ! Dois je conclure que tu vas faire carrière dans la médecine ?»
Elle m'a prise de court...
«Ma voie professionnelle n'est encore qu'un voile brumeux a l'horizon. Je ne sais pour l'instant quel métier j'exercerai a l'avenir.»
Satisfaite de ma réponse, elle me dit :
«Aïsha, tu vas être en retard. Je prendrais soin de ton frère, je te le promets.»
Je lui lance un dernier regard chaleureux et je quitte la maison sans_grand dieu non ! Je me garderai bien de faire ça !_ en toucher un mot à mes géniteurs.
La fête bat son plein depuis environ une heure et demi, et déjà, l'alcoolisme est plus que présent. La moitié de la salle ne marche pas droit, étourdie par les mélanges malsains concoctés avec fiévreur par les barmans employés a l'occasion.
Je les plains.
Ils doivent savoir que, par le patte d'expert, des jeunes vont prendre la route complètement soûls et vont finir leur vie avec plus d'alcool dans le sang qu'un fan a Jonnhy Hallyday (R.I.P Jojo, sur ton île de Saint Barth 😓). Ils le savent car ils l'ont sans doute vécu, par le plus grand des malheurs.
Je reporte mon attention sur la musique, et le DJ joue In my feelings de Drake. J'adore cette chanson et malgré moi, je me mets a chanter.
Fort heureusement, le son est trop fort pour que je puisse percer les tympans d'un pauvre innocent m'entendant par erreur psalmodier cette musique en la réduisant a l'état de chanson yaourt. Le barman s'approche de moi et demande :
«Vous voulez boire quelque chose ?»
«J'ai bien peur de ne pas avoir d'argent sur moi...» fais-je en osant un timide sourire.
Le barman éclate d'un rire franc.
«Ce soir, c'est le maître de la soirée qui paye tout ! Alors, que veut tu boire ?»
Je réfléchis un instant et ose dire :
«Ce que vous avez de plus délicat...»
Le barman hoche la tête et se dirige vers le fond de la pièce. Il revient quelques secondes plus tard, deux bouteilles a la main.
«Vous avez le choix entre un champagne au subtil goût de noix ou un vin rouge aux notes fruitées.»
J'hésite un instant, j'ôte le bouchon du vin afin d'en renifler le parfum et déclare enfin :
«Je suis dans l'obligation de vous demander un verre de chaque car le choix est relativement difficile.»
«Entendu mademoiselle, je vous sers ça immédiatement. Mais vous savez, demander deux verres est moins honteux que de demander un mélange de deux alcools pas très délicats, si vous voulez mon avis...»
Je laisse le silence flotter après ses paroles. Je n'ai nul besoin d'en rajouter, il a dit l'essentiel. Il place devant moi une flûte a champagne et un verre a vin. Il sert le vin tout d'abord et me tend le verre :
«Goûtez moi ça !»
J'attrape le verre et le porte a mes lèvres. Je prend quelques secondes pour humer l'odeur parfaite de la boisson. Je ne comprends pas les gens qui ne prennent pas le temps de sentir un alcool avant de le boire. Il ne suffit pas de sentir au gouleau, car l'odeur n'est pas la même en fonction du récipient.
En douceur, le liquide rouge vient lécher mes lèvres, avant de se faufiler dans ma bouche. C'est une explosion de saveurs jouissives.
Le liquide rencontre mon palais et se glisse dans chaque recoin de ma bouche. Je repose le verre sur le comptoir, toute sourire.
«J'ai rarement vu une fille s'y prendre avec l'alcool comme on s'y prend au lit ! »
Je tressaute avant de me tourner vers mon interlocuteur, qui se trouve à côté de moi.
Et là... Ma respiration se bloque. Dieu qu'il est beau ! Un sourire me pend au visage et je réplique :
«Si tu t'y prend comme ça au lit, je me demande combien de filles t'as a tes pieds !»
Il glousse.
«Aucune ! Je ne suis pas du genre a mettre les filles a mes pieds, je ne suis pas fétichiste de cette partie du corps, au contraire...»
Je prends soudain conscience de l'absurdité de nos propos. Nous ne nous connaissons pas !
Pourtant, je joue le jeu malgré moi.
«Je pense que nous devrions goûter ce fameux champagne que ce gentil barman m'a promis. Ainsi, tu t'y prendra tout aussi bien avec l'alcool qu'avec les filles, enfin c'est ce que tu prétend en tout cas...»
Il me dévisage avec un air de défi.
«Si je décrète que je m'y prend comme ça avec les filles, c'est que c'est sans doute vrai. A moins qu'avec ton doute, tu veuilles vérifier...»
Un frisson me parcourt l'échine et j'ai l'impression d'être idiote. Ce gars me veut dans son lit ! Pourtant, je ne prends pas peur.
«Je te crois sur parole...euh...»
Il prend conscience que je ne connais pas son nom.
«Éthan. Et toi ?»
«Aïsha»
Ses sourcils se froncent pendant une milliseconde, mais son teint reprend des couleurs tout aussi rapidement qu'elles ont disparu.
«J'espère qu'avec cette familiarité, tu parviendras a ne plus me parler en adulte...»
Je plaque mes deux mains sur ma bouche.
«Je te parle en adulte !? Oh pardon, je suis désolée...»
Et son regard compatissant me prouve qu'il a remarqué que j'étais sincère. Et ce regard, je le connais. Ce jeune homme me rappelle vraiment, mais vraiment quelqu'un. Mais je ne saurais dire qui, a mon plus grand malheur.
«Mais tu as de la chance, Aïsha, car j'adore quand on me parle en adulte. Ainsi, je me sens moins ignorant. »
Je hoche la tête sans dégager mon regard du sien. Je laisse une bonne minute de silence planer entre nous, comme si on honorait un mort, avant de la trancher en disant :
«Eh bien, on se la boit cette flûte de champagne ? On s'égare, là...»
Il frappe sa main sur le comptoir, mais ce sans violence.
«Tu as utilisé la troisième personne !!!»
Je le fixe sans comprendre, avant d'abattre ma main a mon tour sur le comptoir.
«Mais ouiii ! Il faut croire que je suis capable de ne pas parler en adulte, finalement !»
Il éclate de rire.
«Évidemment que tu peux, tu n'en est pas une ! Passons, et buvons ce verre de champagne avant qu'il se barre avec ses petites jambes !»
L'image d'une flûte courant sur le comptoir avec son pied menu m'arrache un fou rire. J'en suis réduite a l'état d'étouffement littéral quand Éthan me murmure :
« J'aurais sans doute dû faire une blague plus tôt, histoire de voir ce magnifique sourire collé a ton visage jusqu'à la fin de la soirée...»
Je cesse aussitôt de rire. Ce qu'il vient de dire est surprenant.
J'attrape les deux flûtes et lui en tend une, éludant ainsi toutes les questions qu'il me brûle de poser.
«Éthan, il faut simplement que tu portes cette flûte a tes lèvres, que tu inspires profondément et que tu penches ton verre de façon à ce que le champagne vienne, a la manière des vagues, lécher tes lèvres et t'apportent ainsi le premier goût. Ensuite, entrouvre la bouche afin de laisser le liquide venir dans ta bouche, toucher ta langue et de diffuser dans toute ta cavité buccale. Un frisson devrait t'échapper et tu seras au comble du bonheur a ce moment là.»
Éthan a ses yeux noirs rivés vers moi, a demi absent. Il secoue la tête une fois, deux fois, trois fois avant de de dire :
«On dirait que tu viens de décrire un baiser, c'est relativement déstabilisant...»
Il porte ensuite la flûte a ses lèvres et j'en fais de même. Je laisse le liquide m'envahir et diffuser une chaleur douce dans tout mon corps. Je soupire en reposant mon verre et Éthan suit mon geste. Son regard est brillant.
«Aïsha, c'est magique ! C'était... Juste wouah ! J'ai l'impression d'avoir couru le marathon du bonheur !»
Je souris discrètement, mais une voix rompt ce moment.
«Éthan, on a besoin de toi, c'est toi le roi de la fête après tout !»
C'est lui !? Oh...oups... Je me le suis accaparé alors que tout le monde réclamait sans doute son attention. Je me sens honteuse.
«Rooh j'arrive. Aïsha, tu m'as fait vivre quelque chose d'incroyable, je te rendrai la pareille, promis !» il griffonne sur un bout de papier et me le tend. «C'est mon numéro de téléphone, enregistre le. Je dois te laisser, a plus et...merci...»
«De rien, Éthan.» je fais en le regardant s'éloigner au bras de son amie.
La soirée se déroule ensuite sans accroc, mais pour ma part je suis accro a une série sur Netflix alors je ne sers presque a rien, a part a divertir ceux qui regardent par dessus mon épaule mon téléphone afin de suivre l'épisode de ma série. Je finis par m'endormir sur un sofa, plus fatiguée par le bruit de la fête que par ma journée entière.
Hey le gang !
Je suppose que vous adorez déjà Éthan. Pour ceux qui se le demandent, Éthan a les cheveux noirs et les yeux de cette même couleur. Par ce fait, on ne voit pas ses pupilles. Aïsha, quand a elle, a les yeux verts, le teint très légèrement bronzé et les cheveux blonds. Sofiane est comme sa sœur sur les deux premiers points mais lui a les cheveux châtains.
Si ce chapitre vous a plu, n'hésitez pas à commenter, a voter, a partager et bien sûr, a ajouter cette histoire dans votre bibliothèque si ce n'est pas déjà fait 😉
Bye bye le gang, au prochain chapitre 👋🏼😘
Plumedeplomb 🖋️
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