Bonne nuit
-Bonne nuit, mon ange.
Seule la raie de lumière, sous ma porte, déchirait l'obscurité de ma chambre. Clic. La lumière du couloir venait de s'éteindre. J'étais dans le noir complet. J'écoutai les bruits, les craquements de la maison dans la nuit. Je ne me sentais pas vraiment fatigué mais j'espérai qu'en fermant les yeux, le sommeil viendrait à moi. Il fallait que j'arrête d'être aussi attentif à tous ces bruits.
Les escaliers craquaient sous les pas de quelqu'un. Mon père sûrement, qui avait eu un petit creux nocturne. Je l'entendis ouvrir la porte de la cuisine, s'affairer un moment, puis sortir en fermant derrière lui. Il remonta l'escalier puis entra dans sa chambre. Je l'ai su grâce au bruit de la porte.
Tout était silencieux maintenant. Mais peut on vraiment atteindre le silence total? J'entendais le léger bruissement du vent au-dehors, et le tambour de mon coeur. Et un autre battement. Un autre battement? Légèrement décalé, comme s'il voulait se cacher derrière. Il semblait venir de partout et de nulle part à la fois. Ce son m'enveloppait, rampait autour de moi.
Mon pouls accéléra. Le second battement également. Je m'enveloppai dans ma couverture, comme si ce maigre rempart de tissu pouvait me protéger.
Le battement continuait, et il s'accompagnait désormais d'un léger bruissement, indéfinissable.
Je fermai les yeux. Fort. Ce n'était sûrement que mon imagination, il suffisait que je ferme les yeux, j'étais en sécurité dans mon lit, ce souffle d'air n'existait pas, ce contact sur mes pieds non plus, ce n'était que mon imagination, sûrement...
Non. C'était vrai. Et quelque chose touchait mes orteils. C'était froid. D'un froid malsain. Je n'osais pas bouger, il fallait que je fasse le mort. Des bribes de phrases tirées de manuels de survie me revenaient à l'esprit, que faire si vous êtes attaqué par un ours, un loup, un zombie... Je faisais le mort. La chose semblait très intéressée par mon pied mort et s'enroulait autour de mes orteils, de ma cheville... Je donnai un voilent coup de pied, c'était trop pour moi, c'était quoi ce truc?! La chose se retira avec un sifflement et je respirai à nouveau. Il était parti. J'espérais qu'il était parti. J'allais pouvoir m'endormir tranquillement et rêver de...
Un râle sorti des enfers résonna dans ma chambre et une lourde masse s'abattit sur moi. Mon coeur cognait contre mes côtés tandis que des tentacules s'enfilaient sous les draps, effleuraient mon corps...
J'étais tout raide, paralysé. Les tentacules se firent plus agressives. Elles recouvraient presque tout mon corps à présent, je ne pouvais plus bouger et soudain, un tentacule passa derrière ma nuque, m'immobilisa. Un bouche visqueuse s'écrasa contre la mienne.
Nuit
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