37. Rebelle

• Désolée pour l'absence, je viens de finir ma semaine de partiel, il me reste un oral mi mai, mais je vais être plus présente maintenant, encore désolée pour l'attente •

Victoria Olsson

La tête posait sur le torse d'Idriss, je dessinais silencieusement des motifs hasardeux sur son avant bras. La dernière fois que j'avais regardé mon téléphone, il était un peu plus de cinq heures du matin.

Le brun s'était endormi alors que nous parlions et j'avais essayé de toutes mes forces de faire de même, mais apparemment les esprits tourmentés n'avaient pas vraiment le droit au repos. Alors j'avais simplement passé la nuit à le regarder dormir. Son torse se soulevait doucement, et par moment même il fronçait les sourcils dans son sommeil.

Il était beau, vraiment beau. Peut être encore plus avec ses cheveux un peu trop long, détaché, bouclé et en bataille.

- Et si t'arrêtais de me bouffer du regard minus? grogna t-il les yeux toujours fermé.

- Pas vrai, murmurais-je.

- Tu me mates à t'en décoller la rétine. T'inquiètes pas, j'te comprend, je me materai sûrement comme ça si j'me trouvais avec un mec pareil dans mon lit.

Je lui pinça les côtes alors qu'il pouffait comme un débile. Il m'attira contre lui en passant son bras sur ma taille avant de dégager avec son bras libre quelques mèches rebelles.

- Tu es belle Victoria Olsson.

Vous sentez mes joues chauffer. Parce que moi oui.

- J'croyais que les cheveux oranges et le bronzage passoire ça te bottait pas trop, répondis-je avec un petit sourire.

- T'as vraiment une tête de gosse aussi démaquillée, pouffa t-il.

Il hérita d'un coup dans les côtes et d'un sale regard. J'allais me relever, feignant d'être vexée quand le kabyle me colla à nouveau de lui.

- Je te laisserai pas partir.

Ses mots résonnèrent directement dans mon coeur, alors qu'il me fixait avec une intensité folle. Je fondais. Littéralement.

- Puis je les aime bien tes cheveux finalement. Encore plus quand ils sont détachés et en bataille. Ça te donne un côté rebelle.

- Je suis une rebelle, râlais-je.

- Je sais. T'es ma rebelle.

Je savais pas vraiment si c'était une référence à mon caractère ou si il faisait une allusion au personnage des franchises Disney, mais je lui répondit simplement par un petit sourire.

- C'est cette histoire de photo qui t'as empêché de dormir? demanda t-il.

J'hocha la tête en la posant contre son épaule. Sa peau était si chaude et à la fois douce.

- Je pensais que c'était contre Louna, mais je me suis plantée, murmurais-je. Tu sais, en ce moment j'ai un peu l'impression que tout s'écroule autour de moi. Mon job, l'appart, la photo.

Il caressa doucement ma joue.

- T'es le seul truc qui me maintient à la surface je crois, avouais-je mes yeux plongés dans les siens.

Il vint délicatement plaqué ses lèvres contre les miennes. Pourquoi j'avais toujours l'impression de mieux respirer quand ses lèvres étaient sur les miennes?

On était tellement loin de ce qui s'était passé 7 mois plutôt. Loin de la Victoria butée, déterminé à ne pas s'attacher, et loin du Idriss méfiant et borné.

On avait fait tellement de chemin que j'avais l'impression d'avoir vécu au moins trois vies entre ces deux instants. Parce que c'était vrai, qui aurait pu croire il y a quelques mois, qu'on se retrouverait là, allongé, nu, l'un contre l'autre, dans notre petite bulle.

J'y aurai jamais cru. Et pourtant aucun endroit au monde ne m'attirait plus.

On resta encore un petit au moment au lit jusqu'à ce que je doive me lever pour partir en cours. Le brun avait râlé en disant que c'était vraiment pas pratique de traîner avec une gosse encore dans les études. Je lui avais bien entendu répondu avec mon troisième doigts et il avait rigolé avant de se lever à son tour et m'embrasser. On avait déjeuné devant la télé puis j'étais partie au grand désespoir du rappeur.

Ma journée avait été remplie de souvenir de notre nuit, de lui et moi l'un contre l'autre. J'avais un peu plané à 2000, bien loin de mes problèmes. Puis dans la journée j'avais reçu un message de Louna me proposant de passer à l'appartement pour une soirée.

J'étais rentrée directement chez Deen pour prendre une douche et changer les habits que je me trainais depuis la veille pour un pantalon à carreau dans les tons rouges, un simple top et ma veste en cuir. J'étais partie sur m'attacher les cheveux, puis les mots d'Idriss m'étaient revenu en tête, alors je les avais laissé reposé en bataille dans mon dos.

- Deen, t'es prêt? criais-je en sortant de la salle de bain.

- Je trouve pas mon sweat, râla t-il.

- T'es as une centaine, prends le premier qui passe, répondis-je en entrant dans sa chambre.

Il était assis sur son lit, absolument résigné. Je roula des yeux en me mettant à chercher le sweat qu'il voulait absolument. Et bien sûr je le trouva tout au fond de son armoire.

- T'es sûr que t'as les yeux en face des trous? lançais-je en lui passant.

Il grogna en l'enfilant. Mikael Grognon Castelle.

On était en bas de la rue quand il commença à me fixer avec un petit sourire en coin. Le genre qui ne promettait rien de bon. J'avais hésité entre l'ignorer et lui demander pourquoi il me fixait comme un débile, puis la deuxième option s'était imposée quand il avait commencé à jouer des sourcils.

- Quoi?

- Alors c'était bien hier soir chez le bylka ?

Ok, mes joues venaient probablement de virer au rouge écarlate. Deen explosa de rire en me voyant avant de passer son bras sur mon épaule et me frotter le sommet du crâne.

- Et commence pas à me mytho microbe.

On passe sur le surnom du moment.

- Comment tu le sais? finis-je par demander.

- Il m'a envoyé un message hier en me disant de pas s'inquiéter, qu'il était avec toi. Quand je t'ai pas vu rentrer j'en ai déduis que les choses devaient plutôt bien se passer.

Ok, j'étais maintenant sûre que même mes oreilles devaient être écarlate.

Il continua à me charrier pendant tout le trajet, et moi à rougir comme une gamine de 10ans à qui on essaye de tirer les vers du nez concernant son crush secret.

Je pensais qu'arriver chez Ken serait ma délivrance, mais les choses prirent un tournant carrément pire.

Je m'étais installée entre Alpha et Antoine qui parlait de je ne sais quoi, trop concentrée à regarder la porte. Et quand Idriss avait fini par la franchir, accompagné de son frère, il ne m'avait adressé qu'un petit coup d'œil avant de disparaître dans la cuisine avec quelques uns des gars.

Au début je ne l'avais pas pris mal, je m'attendais pas à ce qu'il me saute dessus devant tout le monde. Mais plus la soirée était passé, plus cette sorte d'ignorance avait persisté. Si bien que même si il était assis à quelques mètres de moi, il ne me jetait absolument aucun regard, rien.

Ne pas être présente aurait été la même chose.

J'avais essayé de m'immiscer un peu dans la discussion, de lancer quelques appels de phare, mais rien. Le brun ne faisait tout bonnement pas attention à moi.

Fatiguée, j'avais complètement zappé l'idée d'attirer son attention. J'étais partie m'asseoir avec Moh et on avait passé la soirée à jouer a fifa.

Et sincèrement je lui avais mis une sacrée race.

- Tu triches, arrêtes putain j'suis sur tu triches c'est pas possible! Mekra surveilles là, j'suis sur elle triche la tipeu!

- T'es juste une brèle assumes, avait répondit le kabyle qui passait derrière.

J'avais pouffé en voyant le visage du marocain se décomposer. Et bim, victoire 2-0 par KO.

Il râla et balança la manette avant de se lever.

- Plus jamais je joue avec toi!

- Petit joueur, me moquais-je en me levant à mon tour.

Doums qui était entrain de se rouler un joint me fit signe de le rejoindre.

- Adèle voulait savoir si y'a moyen que tu nous garde Isma demain aprem. Elle est sur un tournage et Moh et moi on est au stud. Et la nounou est malade, expliqua t-il. On est un peu dans la merde quoi.

- Pas de problème, j'ai pas cours de toute façon, j'ai tout mon temps.

- Tu nous sauves la vie Vichy, cimer tu gères ma reuss!

Il me serra dans ses bras avant de sortir tout content pour montrer son joint aux mecs sur le balcon. Incroyable ce gars.

Idriss étaient parmi eux, mon regard croisa le sien avant qu'il le détourne de nouveau vers les gars.

Fatiguée de son comportement, j'avais décidé qu'il était temps pour moi de rentrer. J'avais enfilé ma veste et m'étais éclipsée discrètement.

Il était hors de question que je passe ma soirée à attendre qu'il daigne me donner un peu d'attention. Et j'étais pas désespérée au point de tout faire pour attirer son attention. Si il voulait jouer au plus con, il s'attaquait à la mauvaise personne, parce que je majorais dans ce domaine. Et de loin.

J'avais plus envie de jouer à ça, au chat et à la souris.

Et plus envie de faire semblant.

- Eh Rebelle!

Sa voix avait brisé le silence ambiant de la petite rue dans laquelle je marchais, tête baissée. Mais je ne m'arrêta pas. C'était trop facile de ne pas me calculer et de vite rappliquer une fois que je me tirais.

Mais il me retint quelques secondes plus tard, une main sur mon poignet. Je me tourna avant de plonger mes yeux dans les siens.

- Tu peux pas faire ça Idriss.

Il fronça les sourcils, m'incitant à continuer.

- Tu peux pas passer la nuit avec moi, tu peux pas m'embrasser comme tu le fais et après faire comme si je n'existais pas devant les gars.

Je vis son regard légèrement s'adoucir, il se pinça l'arrête du nez avant d'attraper ma main.

- Je suis désolé. Je savais pas comment me comporter. J'ai été con.

Sans blague.

- J'sais pas faire les choses quand ça compte. Et j'me comporte comme un idiot.

- Je te demande pas d'être derrière moi h24, jamais de la vie, je serai la première à serrer. Mais j'veux pas être ton secret, murmurais-je.

- Tu l'est pas, répondit-il en m'attirant contre lui. Ça se reproduira pas.

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