Un beau matin (AU sans Tuerie)

Encore un matin qui se lève sur notre manoir...

Fin je dis manoir mais on va pas tarder à le reconvertir en village, nom d'un chien. 2026 seulement, et déjà y'a du monde qui se ramène. Genre Lan Yue et ses partenaires. Et aussi, maintenant, je dois me rappeler que mon frère vit de nouveau sous le même toit que moi et que je dois l'empêcher de filmer les dossiers pour les envoyer à maman. Ce qui est, entre nous, mal parti. Elle a déjà eu en trois mois de temps ma tête au réveil, Ruben sur mon dos, la fameuse photo de groupe où on voit que ma tête tellement je suis recouvert de gens, et évidemment une photo de moi recouvert de marques de rouge à lèvres que Sachiko s'est fait un plaisir de me faire.

M'enfin. Au moins, comme nos partenaires ne manquent pas de thunes, on rajoute des tas et des tas d'ailes au manoir, mais je ne risque pas de perdre ma chambre. Du coup c'est là que je suis ce matin. Tout seul, parce que dormir en paix c'est bien aussi, et si je me recharge pas je peux pas servir d'attrape-rêves à tout le monde. Enfin bon... Ruben ça se calme, j'ai cru comprendre qu'Ibrahim essayait de faire des nouvelles rencontres ces temps-ci, et ni Reina ni Emerens ne sont laissés sans surveillance. Quant à Sachiko... Si elle fait des cauchemars, elle ne me les montre jamais. Même en sachant qu'Ansgar ne vient jamais au manoir et que je crois que leur relation s'estompe depuis notre départ d'Hope's Peak, elle a toujours eu l'air de bien s'en sortir.

Enfin je digresse. Faut que je me lève, aujourd'hui j'ai un check-up et Reina doit m'amener à l'hôpital. Je préfère éviter de la mettre en retard, déjà qu'elle a adapté son emploi du temps pour que je n'ai pas à me lever trop tôt... J'me sens assez coupable qu'elle ait à faire ça. Tout ça parce que mes problèmes de dos ont grandement empiré et qu'ils en cherchent la source. Je prie pour que ce ne soit pas une scoliose, mais il paraît que le docteur pense à une hernie discale grave. Le genre dont je vais devoir me faire opérer. Pas forcément mieux.

M'enfin. J'ai mal au dos, comme toujours depuis quelques mois, mais ça ne m'empêche pas de me lever, me doucher et m'habiller en quatrième vitesse. Et je suis tellement occupé à mettre mes colliers que je n'entends pas la porte claquer derrière moi. Par contre, la petite voix qui me salue assez fort pour exploser la tête de quelqu'un qui aurait la gueule de bois, ça, je l'entends !

« Salut Titi ! Je crois j'ai laissé des trucs dans ta chambre avant-hier, du genre mes chips... Tu les as pas vues quelque part ?

— Si t'as laissé des chips, je soupire, elles ont probablement fini quelque part dans mon estomac, Chichi.

— M'étonnerait, ce sont les chips au fromage du Jura, je sais que tu les hais... Allez, dis, tu les as planquées où ? »

Ah, là, là. C'est bien Sachiko, ça, avec ses friandises particulièrement dégueulasses. On disait des femmes enceintes qu'elles avaient tendance à réclamer tout et n'importe quoi en termes de snacks, mais alors elle, c'est pire que ce que je pensais. L'avantage, c'est qu'elle a raison, jamais je vais toucher à ses chips à la con. Fromage du Jura. Avez-vous idée de sortir des parfums pareils ? Déjà que champignons c'était limite...

« Dans le tiroir du bas de ma commode, Chichi. Planquées, histoire que j'ai pas à les voir. Allez, grouille, je dois aller retrouver Reina et -bordel de merde. »

Je crois en toute et sincère honnêteté que le juron était justifié. Inutile de me laver la bouche au savon, maman, toi aussi tu jurerais si tu étais moi et que tu voyais Sachiko Kimura en train de fouiller dans ta commode complètement à poil. Ouais, ouais. Et on va dire que j'ai bien vue sur à peu près tout ce qu'elle a à montrer de dos.

Sans doute devant le juron, Sachiko se retourne, et me lance un sourire en coin, chips à la main. Avant, bien évidemment, de se relever et de se tourner vers moi. Merde... Elle est vraiment à poil en plus ! Même ses cheveux détachés cachent que dalle, on est pas dans un manga... Et puis bon, elle est qu'au second trimestre de sa grossesse, c'est pas assez de ventre pour cacher le... euh... Voilà, quoi, restons tous publics, j'ai déjà assez juré pour aujourd'hui.

Et évidemment, madame ne se gêne pas pour relever ses cheveux et me faire un grand sourire innocent ! Marre à la fin... Elle sait que je suis rouge tomate, elle sait que je lui suis pas indifférent, normal c'est ma femme merde, et elle sait très bien que c'est une des meilleures manières de me faire chier... Contiens-toi, Thibault, contiens-toi, elle a dit non, elle aime pas ça et tu le sais, c'est vraiment pas le moment d'avoir une montée d'hormones nom de Dieu...

« Bah alors Titi, ricane ma magnifique épouse en croquant une chips, il y a un truc qui ne va pas ?

— Nourris notre bébé et ouste, je grogne, trop gêné pour être poli. Y'a Reina qui m'attend et je dois finir de me préparer !

— Awwww. Tant de manque de respect envers ta femme enceinte. Et moi qui pensais que ma visite allait te plaire ! Tu veux pas venir me faire un câlin ? »

C'est un piège. Je sais que c'est un piège. Elle m'a fait le coup quinze fois depuis l'annonce de sa grossesse. Elle veut me rendre horny pour me mettre un stop de ses morts, et comme je suis une personne respectueuse du consentement, eh bah soit je dois aller me calmer ailleurs, soit je dors sur la béquille, pour être poli. Les gens disent que les femmes enceintes ont une libido de malade des fois, eh bah elle, ce qui doit l'exciter, c'est ma frustration, bordel !

Je soupire et fais appel à toute la force de ma volonté pour détourner le regard et prendre mes affaires. Je l'entends ricaner derrière moi, mais heureusement pour moi, elle ne tente pas de se coller à mon dos comme les trois fois d'avant. Heureusement que le bébé commence à donner des coups de pied et que ça la distrait parce que j'étais bien près de m'éclater la tête sur le mur pour me calmer... Foutue Sachiko.

« T'as trouvé ce que tu cherchais au lieu de rester plantée là ?

— Nan, mais presque ! Tu peux pas rester un peu ? C'est si urgent que ça, ton rendez-vous ?

— Je peux pas y aller sans Reina et je vais la mettre en retard... Allez, bouge, quoi... Je te ferais des câlins quand je serais rentré et toi décente !

— Pas drôle, pouffe-t-elle. Je peux t'emmener au pire, j'ai rien de prévu aujourd'hui !

— Je te dis que n-

— Hey, Thibs, désolé de te déranger, mais t'aurais pas vu ma clé USB ? Je crois que je l'avais laissée dans ta chambre quand j'y ai bossé... »

Je me retourne. Et évidemment, j'ai la confirmation que j'ai bien reconnu la voix et que je vais encore plus avoir des problèmes. Putain, Emerens, tu crois que c'est le moment d'en rajouter ? Je vais être en retard, nom de Dieu-

Ce dernier prend d'ailleurs sa son front entre ses mains.

« Si je dérange un truc faut me le dire, hein...

— Tu déranges rien du tout, je m'empresse d'ajouter avant que Sachiko ne puisse faire des siennes. J'allais pas tarder à me casser. »

Il pousse un profond soupir avant de lever les yeux au ciel.

« C'est pas l'impression que ça donne. Va t'habiller, Kimura.

— Tu peux parler, sexdoll, ricane Sachiko. T'es en caleçon, je te rappelle. »

... Le pire c'est que c'est vrai. Et la raison pour laquelle je me refuse dès à présent à passer cette foutue porte. À croire qu'ils se sont accordés pour me faire chier. Parce que se faire bloquer le passage par mon mec à moitié à poil, en caleçon noir, les cheveux détachés et encore trop fatigué pour remarquer tous ces petits détails, eh bah, disons que c'est efficace et que je crois que j'ai jamais autant bavé ? Putain, c'est dur la vie de pan.

Arrgh. Je dois être fort. Pense à ton dos, Thibs, pense à ton dos. Et à Reina, aussi. Ne pas être en retard. Surtout ne pas être en retard...

Vivement que cette gamine naisse que les futurs parents se calment un peu. Enfin, c'est sûrement un vœu pieux. Parce que tel que c'est parti, ça n'arrivera jamais.

________

Ah là là, c'est dur la vie de pan, hein Thibs ?

Surtout avec ce duo du chaos que tu te payes...

Thibault : Je hais ma vie -////////////-

Mais non mais non. :,)

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