Je vous préviens tout de suite, ceci est issu d'un bon délire sur Tumblr avec Naïs, doooooonc il se pourrait que ce soit un peu cursed. Imaginez Emerens et Nicomaque qui lisent ensemble des fanfictions sur eux level de cursed.

Bon, maintenant que vous êtes prévenus, je vous laisse apprécier ces deux petites saloperies~

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Vous savez dans la vie, il y a une éternelle constante :

Quand je m'ennuie, ce n'est jamais une bonne chose pour le monde.

Comment on en est arrivés là ? Simple. Une habituelle période d'insomnie m'a conduit à aller consulter mon tag Ao3, et les coïncidences rigolotes voulaient que quelques jours avant, Nicomaque ait leaké une de nos conversations Discord parmi les plus crades. Dans le sens « conversations sexuelles » crades.

Oui, je me suis tapé Nicomaque Papoulos, et oui, je ne comprends pas pourquoi vous êtes toujours surpris.

Mais passons. Donc, il y avait ce leak qui tournait autour des Internets, et bon, vu que Maquo est actuellement en couple « exclusif », il est clair que je n'allais pas calmer ça avec la méthode habituelle, à savoir, lui rouler une énorme pelle en direct. J'ai des limites, et je pense qu'aucun de mes partenaires ou amis m'aurait pardonné d'aider à de la tromperie, même, surtout, si c'est avec Nicomaque Papoulos.

Donc, j'ai laissé ça couler. Et j'imagine que c'est ça qui a entraîné la quantité ahurissante de fanfictions taguées Emerens/Nicomaque dans le tag des Ultimes.

Evidemment, c'est le meilleur exutoire anti-ennui que je pouvais trouver. Donc, qu'est-ce que j'ai fait ? J'ai fait le tour des fanfictions avant d'envoyer un message à Nicomaque avec les meilleurs passages de certaines. Je ne savais pas qu'on pouvait utiliser un flingue comme ça, d'ailleurs, et pourtant, je suis un expert en la matière de fantasmes déviants.

Il n'a pas tardé à répondre avec ses propres extraits. Et s'en est ensuit, après une petite discussion édifiante en la matière, une proposition de sa part.

T'as un compte Twitch, non ?

J'ai haussé un sourcil. Oui, effectivement, j'ai un compte Twitch, je m'en sers juste deux fois l'an pour live, histoire de faire ma promo ou, de temps à autres, de faire des FAQs. C'est assez rare que je m'en serve pour autre chose que la communication sérieuse avec les fans. Mais bon, je me sentais d'humeur guillerette, et savoir que toute idée venant de Nicomaque Papoulos déborderait forcément d'immoralité ne m'a, cette fois, pas arrêté.

Oui, j'ai un compte Twitch. Assez pro, par contre. Pourquoi, t'as une idée ?

Eh, écoute, on appelle ça communiquer avec sa fanbase. J'te propose on fait un live ou on rank quelques-unes de ces petites merveilles, histoire de rigoler un bon coup ?

Je crois que c'est le manque de sommeil qui m'a incité à accepter. Parce que, même si j'avais déjà fait ce genre d'activités, c'était avec Mareva dans le cadre d'une étude sur la littérature, ou Thibault pour se marrer sur comment certains nous imaginent. Jamais avec Nicomaque.

Mais bon, ça ne serait que prétexte à sortir plus de fanfictions, et je pense que je suis déjà assez clair sur le fait que le RPF ne m'a jamais dérangé, je ne voyais donc aucune atteinte supplémentaire à ma réputation. En tout cas, rien que je ne puisse ménager. Eh, je ne suis pas le roi des scandales pour rien.

Conclusion ? Le pacte avec le diable fut signé. Et qui est le diable vous demanderez-vous ? Qui peut savoir ?

Okay. Par contre, on fait ça chez toi. T'es toujours persona non grata au manoir.

Et tu veux pas me faire rentrer en toute immoralité ? Pas cool.

J'ai surtout envie de survivre une journée de plus, aussi étonnant que cela puisse paraître. Après les cours ?

Incroyable, pas de pulsions suicidaires aujourd'hui ? Et ouais, après les cours.

J'ai levé les yeux au ciel. Le fait que j'ai couché régulièrement avec lui pendant une longue période ne veut pas dire qu'il ne m'emmerde pas profondément, ou que je lui laisse le droit de me tacler sur ma profonde envie de mourir. Pas sans répliquer, en tout cas, parce que Nicomaque se prend toujours les droits.

Ta gueule ou ça va devenir des pulsions meurtrières. Je ramène le matos.

Et c'est comme ça que je me retrouve à la porte de l'appart de ce cher Nicomaque, ordinateur portable, caméra et micro bien au chaud dans mon sac, à attendre tranquillement qu'il daigne se hisser du sol pour venir m'ouvrir. En espérant qu'il ait au moins pas trop bu. C'est déjà assez pénible de renifler cette odeur de vieux tabac froid qui émane de sa porte.

N'ayant bien évidemment aucun scrupule à manifester ma présence, je sonne pour la cinquième fois de la minute. Et cette fois, mon appel trouve réponse, puisque la porte s'ouvre sur un Ultime Ethicien en chemise mal boutonnée, qui a au moins fait l'effort de se raser.

Le courant d'air provoqué par l'ouverture de la porte me projette au visage un afflux d'odeurs de nicotine, de whisky et de renfermé. Putain, j'avais oublié qu'il savait à peine s'occuper de lui-même. Otto n'est pas là pour le remettre un tant soit peu sur pied en ce moment ou quoi ?

« Bordel, je grommelle en agitant la main devant moi, c'est toujours aussi infect chez toi. Moi qui pensais que le seul avantage que tu trouvais dans ton couple c'était d'être traité comme un prince ?

— Fallait pas proposer de faire ça chez moi si c'est pour te plaindre, ricane Nicomaque avec un rictus. Tu rentres ou la vue de mon misérable appartement mal rangé est trop pénible pour tes chastes yeux ?

— Moi ? Chaste ? Ton cul raconte une autre histoire. Et autant que je sens que je vais devoir prendre trois douches pour me débarrasser de ta crasse, autant j'ai pas envie que tu viennes empuantir mon beau manoir. En plus, si Louna nous tue tous les deux, ce sera très contre-productif. »

En plus, tu te permets de me tacler, je me permets de me plaindre. Il y a bien longtemps que j'ai abandonné toute idée de respecter ta petite sensibilité dans cette relation, et le pire étant que je crois bien que ça te plaît, pas vrai ?

Bon, il a au moins l'exquise politesse de me tenir la porte. Et de me laisser aller droit à la seule fenêtre de son salon pour l'ouvrir en grand, essayant de chasser l'odeur de l'alcool bon marché et du tabac pas frais. Qui s'accroche encore aux meubles malgré tous mes efforts.

« Aw, tu t'inquiètes pour moi ? » Dit-il en me voyant essayer de rendre son lieu de vie un poil plus... Viable. « Adorable. »

Je lève les yeux au ciel.

« Si ça n'en tenait qu'à moi, je te laisserais pourrir dans ta merde, trésor, mais il se trouve que je vais passer un temps non négligeable dans ladite merde, et j'aimerais bien éviter que ce live soit une excuse pour replonger. »

Oui, parce que l'odeur du tabac commence déjà à m'attaquer le cerveau. J'ai vraiment besoin d'air frais. Et tant pis si on chope un rhume, de toute façon j'ai un super système immunitaire appelé le karma positif du cancer et qu'est-ce que ça peut me foutre si monsieur Papoulos est cloué au lit par une fièvre carabinée...

J'installe mon ordi portable et le reste du matériel, ignorant le flemmard derrière moi qui ne prend même pas la peine de débarrasser le décor. Presque envie de mettre un fond vert purement cache-misère, mais c'est un live, ce serait pire, et déjà que j'en ai assez rien à foutre pour faire un live avec Nicomaque Papoulos, on va pas s'emmerder de ce que les gens voient de son appart.

Enfin, c'est branché. Je m'installe ostensiblement sur sa chaise de bureau, le laissant traîner un autre fauteuil vers l'écran, et lance le live. La quantité de vues au bout de deux secondes m'arrache un rictus.

« Eh bien eh bien, j'ai manqué à des gens ? »

Le chat s'affole, mais le pire est lorsque le visage satisfait de Nicomaque apparaît dans le champ de la caméra, tandis que son propriétaire enroule son bras autour de mes épaules, faisant signe à l'écran. Il n'a toujours pas remis sa chemise correctement, et visiblement Otto lui a laissé un petit cadeau dans le creux de l'épaule...

Je ne peux m'empêcher de me pincer l'arête du nez devant certains messages du chat.

« Je sais que certains d'entre vous sont en train de vivre leur meilleure fanfic, mais je tiens à vous rappeler que le petit monsieur ici présent est en couple, exclusif, pas avec moi. Donc j'y touche pas, merci.

— Petit ? S'insurge Nicomaque. Je fais près d'un mètre quatre-vingts !

— T'es quand même plus petit que moi, donc t'es petit. Allez, assieds-toi au lieu d'afficher tes suçons, tu viens de ruiner ma transition, là. »

Nan mais sans blague. Toujours souriant, il s'installe sur la chaise à ma droite, sans retirer son bras de mes épaules. Je le laisse faire. Vu le sujet du jour, autant exciter un peu les foules, ça ne fera que multiplier les fanfictions.

« Bon, je reprends, puisque monsieur ne semble pas vouloir me laisser présenter mon sujet correctement, je crains n'avoir pas d'autre choix que d'utiliser une méthode plus classique. Vous aurez compris du titre du live, j'ai fait un petit tour sur Ao3 récemment... »

Nouvel emballement du chat. La panique de la moitié des fans qui ne savent pas mon rapport à la real-person-fiction me fait rire de nouveau.

« Du calme, je suis pas ici pour vous faire un procès. Juste me moquer un peu. Dans les limites du découragement des auteurs en ce qui me concerne, contrairement à certains je ne suis pas un monstre...

— Oh allez t'es pas drôle, lance Nicomaque. Faut bien tacler un peu de temps à autres ! »

Je lève les yeux au ciel.

« Pour cet animal-là, je promets rien, mes méthodes de bâillon habituel ne s'appliquent pas aux gens en couple strictement monogame. Du coup bon, habituel disclaimer, je suis pas là pour critiquer vos méthodes d'écriture ou de construction d'histoire, juste juger des meilleures situations dans lesquelles vous avez décidé de me fourrer, dans tous les sens du terme. »

Nicomaque bougonne, mais tant pis pour lui. Contrairement à lui j'ai des principes, et ne pas décourager les auteurs amateurs en est un auquel je me dois de me plier. Heureusement, je connais un tant soit peu les meilleures tournures de phrase pour me moquer exactement de ce que je dois me moquer. A savoir, le out-of-character.

« je vais anonymiser tout ça, bien évidemment, j'enchaîne en activant mes filtres de stream. Mais si certains parmi vous se reconnaissent, vous pouvez vous faire de la pub. Après tout, si je suis tombé sur ces fanfics, c'est bien pour les lire, non ? »

Et de nouveau le chat s'emballe. Je capte quelques messages entre deux nuées d'emojis de gens qui me proposent leur fanfic, ou d'autres qui demandent à ce que la leur ne soit pas traitée. Je prends note de la plupart des trucs, de toute façon mes modos ont l'air assez efficaces pour me faire une petite liste de liens. Trop aimables à eux.

Le live a cours depuis bien une demi-heure, et Nicomaque est déjà à moitié mort de rire, achevé par une fanfic particulièrement hardcore. Classée assez haut dans la tier-list, d'ailleurs. Quoi ? J'y ai retrouvé pas mal de mes kinks, l'immoralité en déborde par tous les pores, j'aurais presque pu croire qu'ils ont raconté une de mes journées si j'avais eu accès à une dague.

Spoiler alerte, on me laisse rarement avoir des armes dans les mains.

Et moi, j'ai les larmes aux yeux tellement je retiens mes rires sur une blague bien salée du chat. D'ailleurs, l'utilisateur en question enchaîne. J'ai fermé les donations, je n'en ai pas besoin et gagner va vie sur ça est quelque peu contraire à ma morale : Le superchat est toujours dispo, cependant, et entendre un jingle accompagner un beau « faites gaffe ils vont essayer en live si ça continue » achève de détruire mon contrôle.

« J'avoue que c'est une bonne idée, ça, enchaîne Nicomaque hilare. Viens on teste !

— y'a pas écrit porno gratuit sur mon front, frère, et pour la énième fois tu es en couple avec Otto, c'est quelque peu une condition bloquante ! En plus, t'es sûr que tu veux tenter alors qu'on vient d'apprendre qu'on pouvait se servir d'un couteau comme ça ?

— Au pire tu me tues et ça passe devant le juge, de toute façon l'excuse de l'activité sexuelle fonctionne toujours...

— Ouais, quand la victime est une femme et le perpétrateur un mec cishet, si je dois te rappeler un truc fabuleux qui s'appelle la misogynie. Nous ne sommes ni l'un ni l'autre. Et j'ai pas spécialement envie de me salir les mains, merci. »

Et le voilà qui meurt de nouveau de rire pendant que je clique sur la fanfiction suivante. Qui nous fait... Assez sortir de registre.

« Du domestic fluff. Tiens donc. Nicomaque, on gère, le domestic fluff, nous ?

— Fais voir les tags... »

Il se penche sur la liste et scrolle les tags, exceptionnellement complet, même pour une fiction sur A03. L'un d'entre eux, joliment intitulé « Nicomaque apporte le petit-dej au lit » le fait de nouveau mourir de rire. Et je dois bien avouer que je ne peux m'empêcher de pouffer lorsqu'il le lit à voix haute entre deux esclaffements.

« Petit-dej au lit ? Les gens, ils ont cru que j'étais capable de faire un petit-dej au lit ? J'arrive même pas à faire des pâtes sans cramer ma cuisine !

— Ah, c'est ça l'odeur de brûlé omniprésente que même les viewers peuvent sentir, je ricane en me bouchant le nez. Putain, Maquo, les gens te surestiment, j'aurais presque de la peine pour toi.

— Tu t'es vu frère, il réplique, enroulant son bras autour de mes épaules. Regarde la suivante. Depuis quand tu sais communiquer de manière saine ? »

Oh, celle-là, je la reconnais, je l'ai survolée hier. Je clique sur le lien Ao3, et s'étale devant nous un magnifique étalage de tags que je n'aurais pas dédaigné dans mon appréciation du fluff domestique si les sujets s'y prêtaient.

« Ah bah tiens puisque t'en parles, regarde celle-ci. J'ai rarement vu aussi cursed.

— Ah, je ne l'ai pas vue, tiens. De quoi ça parle, donc ?

— Accroche-toi bien. On communique sainement toute la durée de la fanfic, on se marie, dans un mariage monogame et exclusif, on adopte un enfant qui est élevé correctement, et pire que tout, on suit une thérapie pour nos addictions et des thérapies de couple pour le plaisir. Et ça aide.

— On QUOI- »

Son expression sidérée est un régal pour les yeux. D'ailleurs, le chat aussi est en train de s'emballer. Je surprends un « Emerens, exclusif ?!? » qui me fait doucement ricaner. Effectivement, moi et la monogamie, ça fait clairement plus de deux.

« Eh oui. Et en plus, le sexe est tellement peu immoral. Chapeau, auteurice, c'est ce qui appelle avoir de l'espoir pour nous.

— J'aurais presque de la peine pour luiel, tiens.

— Toi ? De la peine ?

— C'est bien pour ça que j'ai dit « presque » ! »

Je lui file un coup de coude d'expression de complet doute, et il hausse les épaules, toujours souriant. Me laissant me tourner vers le chat, qui est toujours emballé. Certains expriment même leur secret espoir que ça passe. Enfin, pas si secret, du coup.

« Sérieusement, chat, je rigole, vous êtes complètement unhinged. Vous essayez de faire quoi, là, nous forcer dans une relation saine ? Nous ?

— On a même pas de relation saine avec nous-mêmes, franchement c'est fort de café, » ajoute Nicomaque en allumant une cigarette.

Je la lui prends immédiatement des mains. La seule personne que j'autorise à fumer devant moi, c'est Senri, nom d'un chien, et jusqu'à preuve du contraire Nicomaque n'est pas un misanthrope dépressif aux cheveux rouges qui passe son temps à tout garder pour lui !

« Eh là, ne fume pas devant moi où je te l'écrase sur la main.

— Oh oui vas-y~

— Pourquoi je m'y attendais. On est d'accord, chat, je lance en me tournant vers mon écran, c'est du consentement éclairé, là ? »

Nouvelle explosion de messages sur l'écran, l'un d'entre eux lance même un sondage. Etonnamment, le oui est bien plus présent que ce à quoi je m'attendais. Mais bon, je ne vais certainement pas lui laisser ce plaisir, en plus c'est un coup à faire des clips. A la place, je l'écrase sur son bureau. Nicomaque proteste entre ses dents, mais allez savoir si c'est pour la marque de cendres ou le fait que sa main est vierge de brûlure de cigarette.

Par contre, l'odeur de tabac frais ne fait pas du bien à mon sevrage pas si récent. Du coup, pour contrer le soudain manque, je sors de ma poche une sucette, que je m'empresse de caler entre mes dents. Et allez, le superchat suivant est ultra horny.

« Non, je soupire, faisant tourner ma sucette entre mes doigts, ce n'est pas de quoi compenser pour l'absence de son appareil génital, je te remercie.

— Et pourtant dieu sait qu'il te manque~

— Surtout à mordre. Vous voyez, chat, j'ajoute en calant la sucette dans ma joue, ça, ce n'est pas trop une base pour relation saines... »

Bien au contraire, même. Je suis vraiment heureux d'avoir trouvé des partenaires qui peuvent suivre mon rythme et me tirent vers le haut, parce que c'est déjà assez compliqué comme ça de se maintenir à un stade un tant soit peu sain. Et ce même avec un début d'alcoolisme, une addiction au sexe qui prend ses racines bien plus tôt que celle au tabac et des envies suicidaires tous les quatre matins, contrées par la seule force de mon stress post-traumatique.

Donc je pense que, en considérant que j'aie l'envie prodigieusement improbable et répugnante à mes petites mirettes de laisser approcher Nicomaque Papoulos plus près de mon cœur que de mon cul, je pense que je suis bien assez conscient qu'une relation avec lui achèverait de détruire tous mes progrès.

Et qu'est-ce qu'il se passe quand je retombe à mon point le plus bas ?

Ehe. C'est une réponse pour un autre jour...

Le chat transpire la déception. Surjouée ou non, je l'ignore et je m'en fous pas mal.

« En plus, je rigole, vous me voyez, moi, en relation exclusive ? Pas que je vous jette la pierre, on est dans le domaine de la fanfiction, mais sérieusement, les gars, sérieusement, la moitié d'entre vous oublient que j'ai un copain et deux copines.

— C'est ça, c'est ça, flex sur nous pauvres monogames.

— Ah c'est clair que comparé à toi le serial-trompeur, j'ai de quoi flex, hein ! »

Je lui file un nouveau coup de coude, accompagné de tout mon mépris. Eh oui, dans ce duo, y'en a seulement un qui pratique la non-monogamie de manière éthique. Et il peut pas nier, il s'est mis avec Otto littéralement en trompant Liu. Pauvre Liu quand même. Je reste à l'écart pour pas mal de raisons, mais j'espère qu'il a pu rebondir.

Nicomaque lève les mains en l'air, affichant sur son visage de démon un air innocent que personne ne croit.

« Eh, j'ai pas encore trompé Otto, je te signale !

— Pas encore ? Je te préviens, j'aurai aucun scrupule à te balancer.

— Pas cool ! Mais bon, Liu compte pas comme une relation, donc j'ai trompé personne, non mais. »

Oh, tu me laisses une ouverture mais si grande, sans mauvais jeux de mots...

« Liu compte pas ? Pourtant, tu l'as transformé en chien de manchon pendant près d'un an, le pauvre. C'est déjà dix mois de plus qu'avec une certaine Aug- »

En plein dans le mille. Son visage vient de se crisper. Un pur plaisir que de le tacler sur sa première relation sérieuse qu'il n'a rien trouvé de mieux que de ruiner tout seul. Nom d'un chien, c'est pourtant pas faute d'avoir prévenu Augusta !

« Finis cette phrase et je t'explose les genoux. »

J'ai un large sourire sardonique.

« Je te ferai payer les frais d'hosto et ceux de la prothèse. Et puis, n'oublie pas le chat, les pauvres, ils vont finir par croire que tu toppes ! Ce serait tellement hors-personnage... »

Non mais sans blague. Le seul que je laisse passer par ici, c'est Thibault. D'ailleurs, c'est lui, dans le chat, non ? Oh, oh, quand on parlait de se faire détruire le cul... Je crois qu'il est un petit peu en colère contre moi.

Je parcours rapidement ses messages dans le superchat, qui en plus de ça semblent bien faire rire le reste du chat qui sont en train de me charrier sur mon petit côté mari trophée. Heureusement pour moi, Nicomaque est trop occupé à se demander comment il va se venger de la bombe Augusta et de mes accusations sur son extrême soumission pour prêter attention à l'écran.

« Bien sûr, bien sûr. Parce que tu en connais un rayon en hors-personnage. »

Bien essayé, Nicomaque, mais là même le chat qui veut nous voir en relation saine se moque de toi. Je le regarde fixement, de toute la puissance de mon Ultime, sans bouger. Jusqu'à ce qu'enfin, il comprenne l'énormité qu'il vient de sortir.

« ...Ah oui, c'est vrai. »

Ah, quand même. Le silence se prolonge, néanmoins, puisque se rappeler de mon titre vient visiblement d'éveiller quelque chose dans son petit cerveau.

« Dis-moi, il finit par dire avec son petit air fier, tu en as écrit combien, dans le lot ? »

Tu penses m'avoir piégé ? C'est mignon. Ça me rappelle presque le temps où tu faisais le gentil au tout début de ta scolarité à Hope's Peak en espérant avoir ce que tu voulais. Une tentative vouée à l'échec par ton complet dédain pour l'intelligence des gens.

Forcément, quand on tombe sur autant manipulateur que soi, sous-estimer l'ennemi n'est pas la tactique à adopter, pas vrai ?

Et en l'occurrence, là, tu me sous-estimes.

Faisant tout doucement glisser ma souris vers le bouton d'arrêt du live, je laisse se dessiner sur mes lèvres un sourire en coin des plus mystérieux.

« Tu tiens vraiment à le savoir ? »

Et hop ! Live arrêté. Ça coupe autant les messages de Thibault que l'emballement du chat, les laissant sur un superbe cliffhanger que Louna n'aurait pas dédaigné. A partir de maintenant, je me prépare à voir deux conséquences : La multiplication du nombre de fanfictions sur nous deux avec plus d'indications, cette fois, et la twittosphère qui explose en se demandant quelles fanfictions sont écrites par des comptes fantômes derrière lesquelles je me trouve. Conclusion, les fans vont bondir dessus, espérant identifier mon style.

Plus de lecteurs pour ces braves auteurs et un nouveau scandale pour amuser mes journées, j'appelle ça un combo gagnant.

« Et voilà, je ricane en me frottant les mains. D'ici deux jours environ, ça va être une trend nationale.

— Putain, t'es un génie. Et, entre nous, t'en as écrit combien, alors ? »

Je roule des yeux, toujours souriant. Evidemment, je ne donnerai jamais la réponse devant les médias, c'est la base de la manipulation de son public, l'attente. Mais s'il y tient tant que ça...

« Enfin voyons, Maquo, je suis beaucoup plus discret. Au moins, j'aurais fait l'effort de ne pas y mettre nos noms.

— Dommage. Mais ça se serait con de se quitter là-dessus. Viens on essaie de chercher la fanfic la plus cursed sur n'importe quel élève et on la lit en direct.

— Chiche ! J'ai déjà des beaux exemples, attends voir.... »