Partie 3 - Les vêtements


Hi! J'espère que vous allez bien?

Merci encore pour vos commentaires sur le dernier chapitre ça me touche énormément! Je suis heureuse que cet OS vous plaise!

Comme je l'avais dit, il y aura quatre parties et nous en sommes déjà à la troisième..!

...

PARTIE 3
« Les vêtements »


1912

Le ciel est encore plus bleu avec la mer à ses pieds. Je ne peux m'empêcher de sourire en taillant mon crayon bleu avant de venir frôler une page de mon journal. J'aime dessiner autour des mots que j'écris. J'ai l'impression d'ainsi leur donner vie. Comme si je pouvais me remémorer les images que j'avais lorsque j'écrivais. On ne sait jamais si, dans quelques années, je retrouve mon propre journal pour me remémorer ce voyage.

-« Est-ce ma main dessiné juste ici? »

Je ris doucement en tournant la tête vers Harold. Ce dernier est assis à mes côtés et, jusqu'à maintenant, il se contentait de fermer les yeux pour profiter du soleil. Le soleil donne l'impression à sa peau de briller. Harold est magnifique. Peut-être que je le réalise surtout depuis que ses doigts sont venus frôler mes lèvres?

Ce moment ne quitte plus mon esprit. C'est un moment que, cette nuit, je n'ai même pas réussi à dessiner. Peut-être est-ce parce qu'il fait parti de ces moments qui ne sont pas fait pour être prisonniers. Qui sont fait pour continuer de flotter sur la mer, comme un souvenir qui finira toujours par remonter à la surface.

J'aime l'idée que les souvenirs de notre histoire remontent un jour à la surface.

-« Je me suis dit que la dessiner serait mieux que la manger? » Je réponds finalement en tournant ma tête vers Harold.

Il rit doucement à cette référence, sa tête retombant légèrement en arrière. Son sourire creuse deux fossettes qui attirent tout de suite mon attention. Harold n'est pas seulement magnifique. Il est aussi charmant.

Et il me charme complètement.

-« En effet. » Il répond en tournant son visage vers moi, un oeil fermé à cause du soleil. « Je devrais dessiner vos lèvres alors.

-Mes lèvres? » Je murmure, surpris.

Harold hoche doucement la tête, son regard glissant en même temps sur mes lèvres qui semblent brûler rien qu'avec un regard.

-« Les dessiner m'empêcherai peut-être de vouloir les toucher. »

Une douce chaleur naît dans mon ventre, ou peut-être dans mon coeur? Je crois qu'il naît dans mon corps tout entier, finalement.

-« Mais je suis un piètre dessinateur. » Avoue Harold dans un sourire.

-« Il ne vous reste donc plus que la seconde option. » Je murmure avec un sourire.

Je n'avais jamais ressenti une telle tension avec une personne. J'avais déjà éprouvé de l'attirance pour d'autres hommes mais jamais ce sentiment aussi puissant. Celui qui donne l'impression de vous consommer en un seul regard, en seul frôlement de mains. Je regarde les lèvres d'Harold et je me demande comment ces gens peuvent dire que c'est un pêché de vouloir les toucher. Je ne vois rien de mauvais dans l'idée d'être un homme et de désirer les lèvres d'Harold. Parce qu'elles ne sont pas une erreur. Elles sont belles. Et je souhaite à tout le monde d'en désirer comme je les désire, même si une infime partie de moi jalouse secrètement les personnes qui auront la chance de les embrasser dans le futur.

-« A quoi pensez-vous, Lewis?

-A vos lèvres. »

Harold sourit doucement avant de murmurer:

-« Et bien, nous avons les mêmes pensées. »

Mes battements coeur s'accélèrent doucement. Alors Harold pense encore à mes lèvres.

-« Pensez-vous que l'on peut se tutoyer? » Me demande t-il.

-« Je le pense, oui. » Je ris doucement.

-« Alors, Lewis, accepterais-tu une soirée en ma compagnie?

-Je passe déjà mon temps ici avec toi. » Je lui fais remarquer avec un sourire.

-« Mais je ne parle pas d'une journée. Je parle d'une nuit. » Murmure Harold.

Je peux lire un brin de timidité dans son regard lorsqu'il me dit cette phrase tout bas. Comme si c'était un secret qu'il laissait enfin résonner. Harold se libère. Il se libère de ses désirs qu'il a toujours dû cacher.

Et je me sens chanceux d'en faire parti aujourd'hui, de ses désirs.

-« J'accepte. » Je souffle sans lâcher ses yeux émeraudes du regard.

Harold sourit doucement avant de se lever, se retrouvant ainsi debout face à moi qui suis toujours assis. Le soleil est maintenant caché dans son dos mais les rayons font briller les boucles qui retombent sur ses épaules.

-« Rejoins-moi une fois le soleil couché?

-Où ça?

-Dans ma suite? »

J'hoche la tête puis le regarde me sourire une dernière fois avant de s'éloigner sur le pont. Mon regard le suit jusqu'à ce qu'il disparaisse et, la seconde d'après, je laisse un rire de joie s'échapper de mes lèvres. Certains voyageurs me regardent comme si j'étais fou. Peut-être le suis vraiment.

Parce que, lorsque je baisse ma tête vers mon journal, j'écris dans le coin d'une page:

Je deviens fou de lui.

Le soleil s'est couché lorsque j'avance dans les couloirs du bateau, en direction de celui qui mène à ma suite et à celle de Harold juste à côté. Mais je suis stoppé sur ma route par un homme que je reconnais instinctivement. John Jacob Astor IV. Il m'empêche d'avancer, glissant son regard de haut en bas. Je peux lire le jugement dans son regard avant qu'il ne me dise:

-« Je vous ai vu sur le pont, proche de Harold.

-Bonjour à vous aussi. » Je le reprend avec un faux sourire. « Et je suis heureux de vous apprendre que votre vue est en parfaite santé.

-Comment pouvez-vous vous regarder dans une glace?

-En ouvrant les yeux?

-Votre humour ne me fait point rire.

-Cela tombe bien je n'ai point demander à vous parler. » Je lui réponds plus sérieusement.

Son regard noir s'ancre dans le mien. Le poids de la frustration doit être lourde pour qu'il soit aussi mauvais gratuitement. Je sais que je ne suis pas de la même classe sociale que lui. Qu'il aimerait me voir en troisième classe. Mais je suis là, que ça lui plaise ou non.

-« Harold est le fils d'un grand homme. Je ne veux pas le voir se faire influencer par votre ingrate personne.

-Je pense être assez grand pour savoir ce que je souhaite ou non. » Nous coupe une voix.

John et moi tournons la tête vers Harold qui nous écoutait depuis l'entrée du couloir. Il s'approche doucement de nous, son regard dur toujours planté dans celui de John.

-« Vous êtes l'homme le plus riche de ce bateau et avez une femme qui donnera bientôt la vie. Mais vous trouvez quand même le moyens de vous intéresser de trop prêt à celles des autres. Je sais que vous aimez le contrôle, que vous aimez qu'il y ai des classes inférieurs à la vôtre seulement pour vous rappeler que vous êtes supérieurs. Mais qu'en est-il de votre bonheur, John? » Demande Harold.

-« Je suis un homme heureux.

-Un homme heureux ne cherche pas à rendre les autres malheureux. » Murmure Harold.

Puis, sans attendre de réponse venant de John, Harold glisse doucement sa main dans la mienne pour me mener avec lui en direction du couloir d'où il est arrivé. Nous nous regardons en même temps que nous marchons en direction de sa suite puis, sans vraiment le contrôler, nous nous mettons à rire en même temps, sans pouvoir nous arrêter.

-« Je pense qu'il ne risque pas d'oublier tes paroles. » Je dis alors que Harold nous ouvre la porte de sa suite.

-« Qu'il les oublie ou non, ça ne m'intéresse pas vraiment. Si je suis monté dans ce bateau, c'est pour commencer à penser à mon bonheur.

-Et, quel est ton bonheur? » Je lui demande doucement, debout au centre de sa chambre.

Harold me sourit tendrement avant de s'approcher de moi. Mon regard ne lâche plus le sien. J'avais raison lorsque je l'ai vu pour la première fois. Ses yeux sont des émeraudes. Ces pierres précieuses qui reflètent une âme tout aussi magnifique.

-« Mon bonheur se trouve au bout de tes lèvres, Lewis. » Murmure t-il en glissant une main sur ma joue.

Un doux frisson me traverse et je crois que sa main tremble légèrement. Ou peut-être est-ce moi qui tremble? Mes idées ne sont plus vraiment clairs lorsque nos visages s'approchent dangereusement. Harold vient frôler ses lèvres avec les miennes, fermant les yeux à ce simple frôlement. Puis, je glisse doucement ma main le long de son torse recouvert d'une fine chemise pour finalement retrouver sa nuque. Mes doigts jouent avec les boucles qui retombent dessus et un doux sourire naît sur les lèvres d'Harold dont je peux sentir le coeur battre à la chamade.

-« Puis-je? » Il murmure.

-« Quoi donc?

-Attraper mon bonheur? »

Mon souffle se coupe et je n'ai que la force de hocher doucement la tête. Alors, la seconde d'après, Harold attrape son bonheur, faisant le mien aussi. Ses douces lèvres se posent sur les miennes dans un geste d'abord timide mais qui, pourtant, a l'effet d'une explosion en moi.

Puis je l'embrasse à mon tour, un peu plus fort, et un de ses bras s'enroule autour de moi pour me rapprocher de lui. Comme s'il ne voulait pas que je m'en aille. Et je n'en ai point l'envie. Nos corps se collent l'un à l'autre en même temps que nos baisers se font plus passionnés. Mes doigts s'accrochent à ses boucles tandis que ses mains viennent guider mes hanches en même temps que nous reculons pour retomber sur les draps de soie.

-« Tu es magnifique. » Murmure Harold, couché au dessus de moi.

Je souris doucement, levant ma main pour caresser tendrement sa joue.

-« Le bonheur te va bien. » Je murmure.

Puis nos lèvres se retrouvent, plus passionnées que jamais. Nos deux corps roulent dans les draps en même temps que nous nous retirons nos vêtements qui atterrissent dans un seul et même tas au coin de la chambre.

Nos corps maintenant nus se frôlent et frissonnent. J'en viens à me demander s'il est possible qu'un coeur lâche d'amour? Oui, d'amour. Parce que c'est le seul mot qui me vient lorsque les lèvres de Harold parsèment mon corps de baiser ou encore lorsque je lâche plusieurs soupirs de bien être dans son cou.

Nous faisons l'amour.

Cette phrase prend tout son sens cette nuit. Lorsque nos mains se cherchent dans les draps pour entrelacer nos doigts sous le désir. Lorsque je ressens ce besoins de l'embrasser comme si ma vie en dépendait.

-« Je sens mon âme s'envoler. » Je souffle contre ses lèvres.

-« Prends donc la mienne avec. » Murmure Harold.

Et dans un dernier mouvement, dans un dernier baiser, dans une dernière caresse, je sens nos âmes s'envoler, nos corps se consumer. Je sens cette douce chaleur devenir un incendie qui nous brûle de l'intérieur.

Oh, tout ça n'a pas le goût d'un péché.

Mais bien le goût de l'éternité.

2020

C'est épuisé que j'entre dans le laboratoire.

Je m'étire doucement puis m'approche instinctivement de Louis qui se retourne en m'entendant arriver. Il me sourit puis glisse ses yeux sur ma joue avant de rire doucement.

-« Tu as encore la trace de l'oreiller. »

Puis, semblant ne pas vraiment le contrôler, il tend sa main vers ma joue pour la caresser du bout des doigts. Je me fige légèrement à ce geste et Louis semble réaliser son geste seulement maintenant parce qu'il retire rapidement sa main avant de se racler la gorge.

-« Je dois aller voir où en est le journal. » Il dit rapidement avant de s'éloigner.

Je n'ai pas le temps de répondre qu'il est déjà parti plus loin dans le laboratoire. Je soupire sans pouvoir m'en empêcher alors que je sens mon coeur se réchauffer et se serrer en même temps. Ça devient une torture d'être aussi proche de Louis chaque jour sans avoir la chance de le toucher, de l'embrasser, de l'aimer..

Parce qu'il faut que je me rende à l'évidence. Ce n'est plus seulement de l'attirance. Ce n'est plus seulement quelques sentiments. C'est de l'amour. J'aime Louis. J'aime le regarder lorsqu'il est en train de travailler et qu'il ne peut s'empêcher de demander mon avis. J'aime le voir sourire lorsque nous faisons une nouvelle découverte. J'aime l'entendre rire lorsque nous prenons notre déjeuner et qu'il se détend enfin après toute la pression du boulot.

J'ai aimé le sentir si près de moi lors de notre dernière soirée.

J'ai aimé cet espoir en voyant nos lèvres à quelques centimètres.

Mais Louis s'est éloigné et s'est en allé.

-« Sérieux, vous venez des abysses pour être aussi aveugles tous les deux? » Lâche soudainement Niall en arrivant vers moi.

Niall est un autre collègue qui travaille avec nous. Mais surtout il semble être celui qui a tout de suite remarqué mes sentiments envers Louis. A chaque fois il me demande où j'en suis et à chaque je me pince les lèvres en répétant que je suis nul part.

Sauf que, cette fois, je n'ai pas le temps de lui répondre que j'entends Louis m'appeler à l'autre bout du laboratoire:

-« Harry! Harry viens voir ça! »

Je fronce les sourcils et me dirige rapidement vers Louis qui m'attend devant un microscope. Il sourit en se tournant vers moi et se décale pour me faire signe de prendre sa place. Je le regarde, un peu perdu, mais Louis continue de simplement me sourire en me me montrant le microscope juste au dessus du journal qu'on a réussi à conserver.

-« Regardes.. » Murmure en se penchant près de mon oreille lorsque je regarde à travers le microscope. « On arrive à lire une phrase. »

Concentré sur ce que je vois à travers le microscope, j'arrive à reconnaitre des lettres tracées malgré l'eau et tous les résidus qui nous empêcheraient de le voir à l'oeil nu. Puis, j'arrive enfin à lire la phrase en même temps qu'un sourire naît sur mes lèvres.

Je deviens fou de lui.

Je me redresse, à la fois surpris et heureux alors que Louis me regarde avec un grand sourire aussi. C'est complètement fou. On a réussi à conserver ce journal mais vient aussi d'y retrouver une première phrase. Ça veut dire qu'on pourra peut-être en trouver d'autres.

-« Je deviens fou de lui. » Répète Louis à voix haute, ne me quittant pas du regard.

Et je sais qu'il ne fait que relire la phrase inscrite dans ce journal mais je ne peux contrôler mon estomac qui se retourne agréablement et mon coeur qui bat un peu plus fort. C'est comme une douce torture.

-« C'est pas tout. » Reprend Louis. « Regarde la lettre qu'il signe à la fin. »

Je sors de mes pensées et redeviens professionnel pour regarder à nouveau à travers le microscope.

-« Un L? » Je remarque.

-« Je pense que c'est la première lettre de la personne qui tenait ce journal. » Me dit Louis lorsque je me redresse en face de lui. « Et tu te souviens où est-ce qu'on a déjà vu cette lettre? »

J'ouvre grand les yeux en réalisant puis me dirige rapidement vers un autre endroit du laboratoire, Louis sur mes pas.

Nous arrivons devant les vêtements que nous avons retrouvés et mes doutes se confirment.

-« C'est la lettre brodé sur certains vêtements retrouvés.. » Je souffle.

-« Exactement. » Murmure Louis derrière moi. « Et ça ne peut pas être un hasard. C'est bien ce que l'on pensait, Harry. Tous ces objets ont un lien. La première personne dont le prénom commence par un L est la même personne qui tenait le journal et qui portait les vêtements ressemblant à des vêtements de troisième classe.

-Mais les autres vêtements semblent être à une personne de première classe. La même à qui appartiendrait le collier.

-Il y avait donc bien deux personnes ensemble à ce moment-là. Une personne de première classe et une personne de troisième classe.

-Il y a un H brodé sur les autres vêtements. » Je rappelle à Louis. « Il faut que des experts remontent l'histoire de ce collier et nous donnent la liste de ceux à qui il a appartenu. La dernière personne qui l'a porté est ce fameux H.

-Les experts sont déjà en train de s'en occuper. On aura sûrement la liste demain. » Me confirme Louis.

Je hoche la tête avant de rajouter:

-« Il y a une date inscrite sur la page? Quelque chose qui pourrait nous dire quand est-ce que cette phrase a été écrite? Quel jour?

-Non mais il n'y a que des feuilles blanches après.. » Me répond Louis.

-« Oh.. » Je souffle. « Ça voudrait dire que..

-La personne a dû l'écrire peu de temps avant que le Titanic heurte l'iceberg. » Termine Louis pour moi.

Sans vraiment pouvoir le contrôler, je sens mon coeur se serrer. Pourtant je connais ce drame par coeur, je travaille dessus tous les jours depuis des années. Je sais qu'il y a eu de nombreux morts, ce n'est plus un secret. Mais, je sais pas. Là maintenant, ça me rend plus triste que d'habitude. Comme si je m'étais attaché à l'histoire de ces personnes sans même savoir encore qui elles sont.

-« Il y a encore un espoir de trouver des noms derrière le dessin. Ou de trouver des indices pour reconnaitre la personne dessus. » Dit Louis en s'approchant de moi. « Mais on ne peut pas encore l'examiner.

-Très bien. » Je souffle en hochant la tête. « Occupons-nous du journal, du collier et des vêtements alors. Il doit bien y avoir d'autres traces à trouver.

-Je suis d'accord avec toi. »

J'hoche alors la tête en regardant Louis avec un léger sourire avant de m'éloigner. Mais Louis me retiens rapidement en me rappelant:

-« Harry?

-Oui?

-Ça ne te fait pas bizarre à toi..? Enfin.. Que ça soit un L et un H..? » Me demande timidement Louis.

Mon coeur se serre doucement. Evidemment, c'est la première chose qui m'a heurtée mais je n'ai pas osé faire la remarque. J'essaie de me faire à l'idée que mes sentiments ne vont que dans un sens. C'est comme essayer de m'éloigner de Louis pour éviter d'avoir trop mal à l'arrivée. Je pense avoir compris cette nuit, lorsqu'il s'est éloigné, que mon amour pour lui ne sera sûrement jamais réciproque.

-« C'est un drôle de hasard. » Je réponds à Louis avec un rire nerveux.

Il se pince les lèvres en hochant la tête.

-« Ouais, tu as raison. » Il murmure en baissant légèrement la tête. « Un hasard. »

Cette fois, je m'éloigne avant qu'il le fasse avant moi.

Mais je m'étais trompé.

Ça fait toujours aussi mal.

Allongé dans ma chambre du dortoir, je regarde les photos que nous avons faites des vêtements. On les a retrouvés empilés au même endroit, les uns sur les autres. C'est un peu comme ça aussi, en restant ensemble qu'ils se sont aussi bien conservés. Ça ne fait que hanter mes pensées. Je n'arrive pas à dormir tellement je pense à ces personnes. Qui elles étaient? Je ressens le besoins de le savoir. Pourquoi leurs vêtements ont-ils été retrouvés au même endroit? Ce sont des vêtements d'hommes..

Etaient-ils ensemble?

En même temps que cette pensée me traverse, on toque à ma porte. Et je suis tellement surpris que quelqu'un toque à cette heure-ci que je sursaute dans le lit avant de froncer les sourcils et d'en sortir. Je ne prends pas la peine de renfiler mon t-shirt et pars directement ouvrir à..

-« Louis? »

Son regard bleu s'ancre directement dans le mien et pourtant il ne répond pas. Comme s'il ne savait pas lui-même pourquoi il était là.

-« Je n'arrive pas à dormir. » Il m'avoue doucement.

Et j'ai beau avoir toute la volonté du monde, l'envie de ne pas souffrir avec mes sentiments, je ne peux absolument pas lui résister. Alors, j'ouvre un peu plus grand la porte en l'invitant à entrer, me retrouvant dos à lui lorsque je referme la porte.

-« Je t'avoue que moi aussi  je n'arrivais pas à dormir. Je ne fais que penser à.. »

Je ne comprends plus rien lorsque je me retourne et que, soudainement,  les lèvres de Louis se retrouvent sur les miennes. Je ne comprends plus rien lorsque je sens ses bras entourer ma nuque pour m'attirer à lui. Tout explose en moi. Je sens mon ventre se retourner en même temps que mon coeur se met à battre à la chamade.

Et je réponds au baiser de Louis. J'y réponds parce que j'en ai trop envie depuis trop longtemps. Notre baiser tendre se fait plus passionné en même temps que je viens enrouler sa taille de mes bras pour nous faire avancer jusqu'au lit où je retombe au dessus de lui.

A bout de souffle, nous séparons nos lèvres quelques instant pour nous regarder en silence. Les joues de Louis sont maintenant aussi rouge que ses lèvres et, putain..

-« Tu es magnifique. » Je souffle sans le lâcher du regard.

Louis sourit tendrement en glissant sa main sur ma joue qu'il caresse du bout des doigts.

-« Le bonheur te va bien.

-D'où tu sors cette phrase. » Je ne peux m'empêcher de rire pour le taquiner.

-« Je ne sais même pas. » Il avoue en riant à son tour. « Ça m'est venu comme ça.

-Hm hm.

-Embrasse-moi encore. »

Il n'a pas besoins de le répéter pour que je fonde à nouveau contre lui pour attraper ses lèvres. Je ne comprends pas tout ce qui est en train de se passer mais je crois que ni Louis ni moi ne voulons avoir une discussion sur ça maintenant. On laisse parler nos coeurs et nos corps à la place. Pas besoins d'une longue discussion pour comprendre que l'on se désire là maintenant.

Alors Louis pensait vraiment à mes lèvres?

Nos lèvres qui ne se lâchent plus en même temps que nos mains glissent sur le corps de l'autre. Je sens nos peau frissonner à nous en faire perdre pied. Je sens nos vêtements glisser en dehors du lit pour se retrouver ensemble dans un coin de la chambre.

Et mes yeux fermés m'empêchent de remarquer que notre pile de vêtement se retrouve à côté de ma photo qui est tombée. La photo de cette autre pile de vêtement venant d'un autre temps.

Nos regards se cherchent, se retrouvent. Nos lèvres ne se lâchent plus. Nos mains se caressent, se rassurent.

Nos corps s'aiment.

Parce que nous faisons l'amour cette nuit.

Et je pense une dernière fois à ces deux garçons à qui appartenaient les vêtements.

Sur ce bateau, leurs jours étaient comptés.

Mais si l'hypothèse qu'ils se soient aimés est vrai..

..Je me demande si après s'être aimé, ils avaient aussi ce goût d'éternité.

...

J'espère que cette troisième partie vous aura plu..?

On se retrouve rapidement pour la dernière qui sera plus longue normalement..

Encore merci pour tout et belle fin de journée !❤️

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