- 9 - Un rendez-vous ✔



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Felicia :

Je m'assois sur mon lit, totalement abasourdie. Qui peut bien m'envoyer cette lettre ? Faut-il que je l'ouvre ? Oui, je vais le faire, mais j'ai quand même peur. Allez, courage, il faut que je le fasse.

Je déchire le haut de l'enveloppe à l'aide de mon ongle puis j'en sors la feuille qui s'y trouve. Je lis :

« Chère Mademoiselle Lee Wells Felicia,

Je ne vais pas passer par quatre-chemins. J'ai besoin que vous veniez me voir lundi soir à 17h24, au café situé au coin de votre rue. N'ayez pas peur. Je suis dans la perspective de vous proposer un job qui peut vous aider à tourner la page. Je ne peux pas vous donner plus d'informations dans ce courrier. Je ne veux pas en prendre le risque. Imaginons qu'il tombe entre de mauvaises mains. Je sais que vous êtes tentée de ne pas venir. Faites-moi confiance, je suis gentil et je ne veux que votre bien. Je vous permets même de venir avec la personne en qui vous avez le plus confiance. Celle-ci pourra, elle aussi, avoir un job.

Bien à vous. »

C'est carrément bizarre. Je ne sais pas si je dois y aller, et si c'était un piège de Marcus ? Dois-je prendre le risque ? D'un autre côté, cette personne écrit très bien : écriture soignée et sans faute. Ce n'est pas le style de Marcus et de ses sbires. Est-ce quelqu'un d'autre du genre « je ne veux pas me risquer » ? En tout cas, pour moi, la balance penche du côté de la curiosité.

Je me rends compte que j'ai le chic pour m'attirer dans des situations les plus inconfortables qui soient. Mais ma décision est prise, il faut que je me rende à ce rendez-vous.

Maintenant, il me faut la personne en qui j'ai le plus confiance. Pas Nash, il m'a déçue. Et je me vois mal débarquer chez lui fleur bleue à ce stade de notre dispute. Camille à l'université ? Non, je ne veux pas la mêler à cela. Il me reste Estelle. De toute façon, entre nous, c'était mon premier choix. Il faut que je lui montre la lettre et que je la supplie de venir avec moi. La convaincre ne va pas être de la tarte.

Le lendemain vers 15h00, je décide de prendre le bus. Je suis vêtue de ma jupe noire patineuse, d'un haut blanc et de mon gilet noir. Une fois arrivée devant la porte de chez Estelle, je me rends compte que mes mains tremblent légèrement. J'appuie sur la sonnette et chasse ces tremblements d'un seul coup. Celle-ci m'ouvre, le sourire aux lèvres :

- Hé, vas-y, entre, me salue-t-elle.

- Merci beaucoup. Il faut que je te parle, c'est pour ça que je suis venue te voir.

- D'accord, viens. On va aller dans ma chambre.

Tout en traversant le couloir, je me demande bien comment Estelle va réagir en découvrant ce que je vais lui dire, disons que ce n'est pas commun.

J'entre dans sa chambre. Je crois bien que je ne m'y ferais jamais à sa décoration. Je tourne la tête vers son mur, tiens, une nouvelle citation a fait son apparition.

- Tu es trop occupée à être toi-même et tu ne réalises même pas que tu es exceptionnelle. Elle est nouvelle celle-là ? Tu l'as ajoutée quand ?

- C'est tout frais de ce matin. J'ai pensé qu'elle avait aussi sa place sur mon mur. Elle reflète parfaitement qui nous sommes, m'avoue-t-elle.

- Et elle est de qui ?

- De John Green, l'auteur dont tu m'as parlé dans la voiture tantôt.

- Tu as été regardé qui s'était ? Demandé-je surprise.

- Bien sûr. Mais bon, dis-moi plutôt Felicia de quoi tu es venue me parler ?

Je sors la lettre de mon sac et lui tends. Estelle prend le temps de la lire, elle fait quelques mimiques bizarres de temps en temps, puis finit par me la rendre.

- J'imagine que tu veux que Nash vienne avec toi ? Alors, dans ce cas, tu n'aurais pas dû me montrer cette lettre, Felicia. Et c'est très étrange comme courrier, je ne sais pas si c'est une bonne idée que tu y ailles.

- Non, pas Nash, je me suis disputée avec. Je veux que tu viennes avec moi. C'est en toi que j'ai le plus confiance. Et puis, toi aussi, tu as bien besoin d'un job.

- Mais c'est risqué. On ne sait même pas qui s'est, je ne suis pas tellement partante. En plus, c'est quoi à ton avis le travail que cette personne va nous proposer ? Moi, je ne suis pas le genre à aller voler des trucs ou à faire du trafic de drogue, me dit-elle en prenant un air très sérieux.

- Estelle, tu exagères. Il ne va pas nous demander de faire du trafic de drogue ! Moi, je dis que l'on devrait y aller, on fera très attention. Je ne sais pas moi, on aura qu'à cacher notre téléphone sous la table et préparer un appel au cas où.

Estelle fait mine de ne pas vouloir venir. Je décide de la supplier et je lui fais ma tête de chien battu.

- Allez, s'il te plaît !

- Bon, c'est d'accord. Lundi après les cours, on va au centre-ville puis on reprendra le bus pour aller au café. Mais qu'est-ce que l'on va dire à nos parents ?

- Je ne sais pas. On pourra leur dire que nous avons fait nos devoirs à la bibliothèque et que nous rentrons à 18h00. Ça devrait le faire.

- Bon d'accord Felicia, j'accepte de t'aider. Mais je ne suis pas obligée de participer à la conversation et d'accepter le job. C'est à toi qu'est adressée cette lettre.

- Merci Estelle.

Je la prends dans mes bras et je continue de la remercier.

Par la suite nous avons beaucoup parlé et je suis rentrée chez moi.

Ellipse: Lundi midi

Estelle et moi mangeons avec Patricia qui est dans une autre classe. On l'a rencontrée à la récréation. Nous l'avons rencontrée un peu par hasard, nous étions en train de parler de musique, et Patricia est venue nous parler. Patricia nous parle un peu d'elle, elle a un frère de vingt-deux ans qui est l'aîné et deux sœurs jumelles âgées de quatorze ans.

La cloche sonne enfin. Heureusement, nous étions en EPS, je n'ai pas eu à supporter la froideur de Nash. Ce matin, sa mère a bien vu que l'on ne se parlait pas. Pour mon plus grand bonheur, elle n'a posé aucune question de tout le trajet.

Cette après-midi, Estelle et moi allons au centre-ville. Nous nous arrêtons au Starbucks où je prends une boisson à la pêche, tandis qu'Estelle prend un café. Moi aussi j'aime bien le café mais aujourd'hui, j'avais envie de boire autre chose. Nous passons le reste de l'après-midi à flâner dans le centre. Puis quand vient l'heure, on reprend le bus direction le café de mon quartier.

Estelle et moi arrivons avec un peu d'avance. On choisit une banquette avec des places face à la table de chaque côté. Nous nous asseyons du même côté pour laisser la banquette opposée à notre interlocuteur.

Je commence un peu à angoisser, je me rends compte seulement maintenant de mon imprudence. Je me pose beaucoup de questions, j'imagine mille et un scénarios tous aussi absurdes les uns que les autres. Je triture mes doigts pendant un long moment d'attente.

Notre inconnu arrive enfin, il est vêtu d'un long manteau noir, d'un col roulé et d'un chapeau. Il parait plus ou moins vieux, je suppose qu'il a la trentaine. Son visage est souriant, ça fait un bel homme. Je remarque aussi une cicatrice au niveau du menton. Ce n'est pas bon signe.

- Merci à vous Felicia d'être venue, c'est un plaisir de vous rencontrer. Pouvez-vous me présenter la demoiselle qui vous accompagne, commence l'inconnu en s'asseyant en face de nous sur la banquette.

- C'est Estelle. Hum...Et vous, vous pouvez vous présenter ?

- Très bien, je m'appelle Andrew McLaringhton. Je suis patron d'une agence d'espion. Je vous propose de travailler pour moi en tant qu'agent secret, dit-il en nouant ses poings sur la table.

- Vous n'avez pas peur que votre entreprise devienne connue. Vous êtes dans un café blindé de monde, et vous nous parlez d'agent secret, intervient Estelle.

- Exactement, j'ai quelques agents ici même. Et de plus, je ne parle pas fort., vous seules pouvez m'entendre. Ne rendez pas cette discussion publique. De plus, si je vous avais demandé de venir dans un endroit plus secret, vous n'auriez jamais accepté de venir.

- Très bien ! s'exclame Estelle. Pourquoi doit-on accepter votre offre ? Je vous rappelle que nous sommes encore au lycée. Certes, nous aurons fini les cours dans deux mois, mais comment peut-on être à deux endroits différents à la fois ?

- C'est très simple. Déjà, nous donnons à nos nouveaux agents une formation qui dure deux mois. Pour vous, elle se déroulera le week-end. Vous aurez une chambre pour vous deux. Je précise aussi que vous n'allez jamais rencontrer les autres agents de mon entreprise, mis à part bien sûr les agents formés pour vous apprendre le métier. En aucun cas, vous ne devrez dire que vous êtes en formation, sinon on vous envoie à l'autre bout du monde. De plus, vous serez payées mille dollars chacune par mission réussie une fois agent secret.

- Admettons que l'on accepte ? demandé-je pessimiste.

- Rendez-vous ce week-end à 9h00 du matin à l'adresse suivante. Bonne fin de soirée jeunes filles.

Andrew nous glisse un papier sur la table, nous salue et s'en va.

- Felicia, il faut saisir l'opportunité. Maintenant, il faut juste mentir aux parents.

- Je suis d'accord.

16 rue Englewood - Denver

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