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Felicia :

Nash me regarde étrangement. Il fronce les sourcils et attend que j'engage la conversation. Je me racle la gorge et me jette donc à l'eau.
- Hum... Tout a commencé il y a quelques mois, commencé-je. Un soir, j'ai reçu un courrier à la maison. Je l'ai ouvert. C'était un homme important qui m'a écrit pour me proposer un travail. Il m'a dit que je pouvais choisir une personne en qui j'avais confiance pour travailler avec moi. J'ai choisi Estelle.
- C'est quoi le boulot ? Et pourquoi tu ne m'as pas choisi ? Je croyais qu'il n'y avait pas de secrets entre nous et que l'on se faisait confiance ?
- Écoute Nash, j'ai confiance en toi. C'était juste que, à ce moment-là, on était un peu en froid. Et puis ce travail est un peu particulier...

Il soupire, peut-être ne comprend-il pas l'importance de ce courrier, ni le danger qui nous faisait face.
- Et qu'est-ce que c'est ? me questionne-t-il.
- Estelle et moi, nous travaillons en tant qu'agents secrets. Enfin nous commençons notre entraînement. Cela fait maintenant deux mois, avoué-je.

Je guette du regard une réaction de sa part. En premier lieu, il parait étonné, puis une nouvelle fois il fronce les sourcils.

- Mais qu'est-ce que tu me racontes ? C'est n'importe quoi Felicia ! Les gens qui sont venus, ce n'est quand même pas toi qui les a appelés ? Je ne peux pas y croire. On ne voit cela que dans les films, me reproche Nash.

- Non, c'est vraiment moi qui les ai appelés. Je te jure, tu dois me croire.

Je prends sa main et la serre dans la mienne, je veux lui montrer que je suis sincère, si nous voulons rester en vie, il doit absolument me croire.

- Et admettons que je te crois, tu comptes en faire ton métier ? Tu sais que c'est trop risqué ! s'exclame-t-il en détachant violemment nos mains.

- Honnêtement, je ne sais pas encore. Il faut que j'en parle à Andrew.

- Mais si c'est des entraînements, tu n'es pas encore payée ?

- Non pas encore. Mais dès que l'on démarrera les missions oui, affirmé-je.

Ses yeux se plantent dans les miens alors que jusqu'à présent, ils m'évitaient. Je peux lire l'incompréhension dans ses pupilles. Je profite de ce moment pour le détailler un peu plus, ses cheveux bruns sont un peu en bataille, des poches prennent place sous ses yeux. Il n'a visiblement pas beaucoup dormi ces derniers temps.

- Felicia, je tiens beaucoup à toi, et je n'ai pas envie que tu risques ta vie en étant agent secret... Je ne sais pas ce que je ferai sans toi...

- Je sais Nash ! Mais tu comprends, Marcus est de retour. J'ai souffert à un tel point que tu ne peux même pas imaginer ! Je veux me défendre et rendre justice. Je n'ai pas envie qu'il gâche une deuxième fois ma vie alors que je me suis enfin épanouie, lui expliqué-je.

Les mots sortent en un éclair. Je les ai enfouis au plus profond de moi-même depuis tellement longtemps. Quand les sentiments sont plus forts que tout, mon monde explose, et j'en paye les frais. Mais j'ai besoin comme tout humain d'extérioriser.

Alors que je pensais pouvoir encore être capable de me contenir, j'éclate en sanglots, sous le nez de mon ami.

Nash me prend dans ses bras pendant un moment qui se veut réconfortant. J'apprécie qu'un ami fasse autant pour moi. Sachant que je ne sais pas si je serais à même de faire cela.

Nash semble surpris par ma révélation. Il essuie mes larmes. Je le vois peut attentif, sans cesse en train de regarder ailleurs. Comme-ci il se posait un tas de questions. J'aimerais lui apporter des réponses. Mais il est fermé comme une coquille.
Les minutes passent, le temps défile. Nous continuons à parler. Mon ami me dit efin ce qui le tracasse. Je lui explique aussi qu'Eldon Allen est agent secret en préparation.

Alors que nous menons une discussion passionnée et animée, des cris commencent à retentir dans le bâtiment. Ils sont ensuite suivis par des coups de feu. Nash commence à paniquer et me cherche du regard.

Je me lève et cours fermer la porte de la chambre à clé.

- Nash ! Il faut que tu m'aides pour déplacer la commode pour la mettre devant la porte, l'informé-je pendant que je m'active à barrer le passage.

Tout d'abord, il ne réagit pas quand je lui demande de m'aider. Il semble perdu, désorienté. Je m'approche de lui et le prends dans mes bras. À l'oreille, je lui glisse quelques mots.

- Tu dois m'aider Nash, s'il te plaît. Déplace avec moi cette commode et tu verras, nous serrons protégés.

Nous déplaçons plein de meubles devant la porte pour la bloquer. On ferme aussi les rideaux de la fenêtre. Puis, à bout de souffle, mon ami s'assoit par terre derrière le lit.

- Felicia, viens t'asseoir près de moi s'il te plaît. Il faut absolument que je te parle.

- Je t'écoute Nash. Qui y a-t-il ?

- Je ne veux pas mourir maintenant. Je suis tellement content que tu sois arrivée dans ma vie. Avant, j'avais juste quelques amis. Certes j'ai la chance d'avoir de l'argent, une belle maison...mais tu es une des seules vraies amies que j'ai. Tu es aussi une voisine géniale. Je suis tellement heureux d'avoir fait ta connaissance.

On dirait un discours d'adieu, et je ne peux pas entendre ce qu'il a à dire, parce que j'ai peur de devoir me confronter à la réalité. Parce que je suis effrayée à l'idée de penser que ce pourrait être notre dernier jour.

- Mais Nash, qu'est-ce que tu racontes ! Tu ne vas pas mourir, fais-moi confiance. On ne sait même pas ce qu'il se passe dans le couloir, lui dis-je. Je vais t'aider, on va sortir et vivre. Tu sais, je partage tout ce que tu viens de me dire, alors je ne peux pas te lâcher maintenant, lui assuré-je.

Je le sers dans mes bras pour le rassurer. Je crois que je n'ai jamais vécu une journée aussi intense en émotions... Et lui encore moins.

- Nash, je t'avais parlé de mon inconnu qui m'avait sauvée plusieurs fois ? Je lui dois tout.

- Hum, oui je crois que tu l'as mentionné la dernière fois à l'hôpital, m'affirme-t-il.

- Je ne vais pas tourner autour du pot. Il était chez toi tout à l'heure.

Ses yeux forment deux balles de golf, il semble plutôt surpris.

- Tu m'expliques comment tu l'as reconnu ? Ils avaient tous un masque. Tu m'avais dit aussi que tu ne connaissais pas son visage si je me souviens bien.

- En effet, en revanche, je connais par cœur sa silhouette. Je reconnaîtrais entre mille personnes celui qui m'a sauvé de Marcus : ces mains qui ont battu mon ennemi, ce corps qui m'a portée quand je ne pouvais plus tenir debout. Je suis sûre qu'il était présent.

- Pourquoi tu ne vérifierais pas toi-même ? me questionne-t-il.

- Évidemment Nash, je vais ouvrir la porte et courir sous les balles. C'est une super idée ! souligné-je, passant une main dans mes cheveux.

Soudain, à l'entente du mot balles, il prend peur. Tout son corps entier recommence à trembler. Il n'est pas rassuré du tout avec tout ce qui se passe. Va-t-on sortir indemne de cette chambre ?

Je vois mon ami s'agiter à mes côtés. Mon téléphone dans la porche arrière de mon jean semble sonner. Je le récupère et décroche.

- Oui, allô .. Andrew ! Que se passe-t-il... Oui Nash est avec moi... Où êtes-vous ?... Vous êtes sûr ?... Très bien j'ai une arme sur moi... Mon inconnu !... Oui je me dépêche.

Complètement perdu, Nash me demande :

- Il y a un problème ?

- Tout dépend comment tu vas le prendre...mais Andrew m'a demandé de sortir par la fenêtre. Apparemment, les voies seraient dégagées.