- 20 - Torture ✔


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Noah :

Tous les soirs, je laisse Camille appeler Felicia et ses parents. Je lui ai confié qu'ils ne viendraient pas avec elle ; ils sont hors des États-Unis sous la protection de la CIA.

Chaque jour, elle demande quand viendra le jour où elle pourra partir. La réponse est toujours la même : bientôt. En attendant, elle passe ses journées à réviser ses cours. Camille m'a dit qu'elle avait hâte de retourner à ses occupations. Elle n'a pas envie de rater son année scolaire à l'université. Ce que je peux totalement comprendre. Nous sommes en train de lui infliger une punition, personne ne devrait être privé des études.

Je sors du cours de SVT, le sourire aux lèvres. C'est enfin les vacances, et j'adore ça. Pendant cette période, je me consacre toujours pleinement à l'agence. Je suis un agent qui aime son travail.

J'entre à l'agence et pars direction le bureau de McLaringhton. Il me faut une mission, et d'urgence ! J'ai besoin d'occuper mes mains qui trépignent d'impatience depuis plusieurs jours. Je toque et entre dans le bureau. Andrew m'invite à m'asseoir, je me pose sur le fauteuil, ma foi, plutôt confortable.

- Noah, j'ai quelque chose pour toi. Chelsea est partie en mission avec plusieurs agents pour coincer Marcus. Le problème, c'est qu'il leur a échappé. Il est en route pour aller chez Felicia. J'ai besoin de toi en renfort sur le terrain, m'annonce-t-il tout en pianotant sur son clavier. Comme-ci la situation ne l'affectait pas, comme-ci ce n'était pas quelque chose d'important.

- Pardon ? Je vous avais pourtant bien dit que c'est moi qui devais l'achever ! Vous auriez dû me prévenir avant que je ne fasse tout le trajet jusqu'ici pour rien ! Je vais préparer mon équipement, j'y suis dans dix minutes, conclus-je en élevant légèrement la voix.

Je sors du bureau et me dirige vers l'amerrie. J'ai failli perdre mon sang-froid. Il faudrait que je fasse d'avantage attention au ton que j'emploie avec Andrew. Celui-ci a beau m'apprécier, il me fera savoir si je dépasse les limites ; si ce jour arrive, je peux dire adieu à mon travail.

Je souffle et prépare mon bagage. Je me change pour mettre une chemise noire et un pantalon également noir. Je prends soin de mettre un gilet pare-balles pour me protéger. Je choisis ensuite minutieusement mes armes, je ne vais pas me faire prier. Je finis par prendre mon masque car Felicia ne doit pas me reconnaître, jamais.

Je cours vite. Il me faut bien plus de deux foulées pour arriver chez Felicia. Comme la dernière fois, j'entre par la chambre. Cette fois, je prends plus de temps pour la regarder. Elle est très spacieuse et la décoration est fine et épurée. Je suis étonné de ne pas voir de posters partout sur les murs. Après tout, c'est sûrement un mythe. Felicia a de bons goûts en matière de personnalisation.

C'est drôle, ce matin je n'ai pas arrêté de la provoquer : comme lui reprocher ce qu'elle n'a pas bien fait en sciences, la pousser dans le couloir, ou bien faire tomber sa trousse en allant au tableau. Je sais que je ne devrais pas, mais c'est plus fort que moi. J'adore la regarder quand elle s'énerve, elle est super mignonne. Mais bon, revenons-en au but principal de cette visite : tuer Marcus et l'empêcher de faire du mal à Felicia.

Entendant du bruit suspect en bas, je me dépêche de descendre. Une fois sur place, je découvre des agents et les sbires de Marcus en train de se battre ensemble, la lutte a donc déjà commencer. C'est le dernier round. Plusieurs corps sont déjà par terre, étalés sur le carrelage autrefois rutilant, les coups de feu fusent. Je balaie du regard la pièce ; pas de Felicia en vue. Mais où est-elle, bon sang ?

- Elle a été enlevée par Marcus, pars la retrouver à l'entrepôt de la dernière fois, m'informe une voix familière.

Je me retourne et croise son regard. Elle est en train de se battre et je me rends compte qu' elle a baissé sa garde. Mon dieu ! Ça ne sent pas bon.

- Chelsea, ta garde !

Je dégaine mon pistolet et tire sur l'homme qui se bat avec elle. Je m'approche d'elle après mettre assuré qu'autour, tout le monde était bien mort. Je m'agenouille près d'elle ne comprenant pas pourquoi elle ne se relève pas.

- Noah, on m'a tiré dans le ventre. Je n'ai plus beaucoup de temps. Peux-tu m'aider à enregistrer le dernier message ? me demande-t-elle implorante.

- Que, quoi ? Tu es sûre ? Montre-moi ta blessure. Il faut arrêter l'hémorragie !

J'enlève mon masque et m'agenouille près d'elle afin de pouvoir poser mes mains sur le saignement.

- Noah, je sais ce que je dis, c'est fichu pour moi. Prends l'enregistreur vocal dans ma poche droite.

Je fouille dans la poche droite de son manteau et y trouve un objet noir, une sorte de micro. Je lui tends et la laisse prononcer ces derniers mots.

C'est un protocole que les agents doivent suivre s'ils sont sur point de mourir. Nous signons notre testament lors de notre embauche, mais nous pouvons également laisser un message si les choses tournent mal et que nous sommes sur le point de mourir. Après, l'enregistrement se transmet de lui-même à l'agence. Ainsi, nous pouvons savoir comment est mort un agent. Malheureusement, tout le monde n'a pas la chance de faire ça durant ses dernières minutes.

- Je soussignée, Chelsea Remont, agent 241, atteinte d'une balle dans le bas-ventre. Ma vie s'achève dans quelques minutes sur la mission n°2 de Felicia Lee Wells. Je tiens à ce que mes parents sachent que je les aime. Je veux aussi qu'ils connaissent le métier que j'ai fait ces cinq dernières années. C'est tout.

Chelsea éteint l'appareil et me le redonne. Suite aux paroles qu'elle a prononcé, je m'imagine, moi, parler à cet appareil. Le métier peut être très dangereux. Nous décidons de laisser parfois notre vie aux autres.

- Fais de beaux rêves agent Remont, murmuré-je en fermant ses paupières.

Je m'en vais, laissant Chelsea pour morte, je suis arrivé trop tard.

Sur le chemin de l'entrepôt, j'appelle Andrew pour qu'il envoie des personnes nettoyer les lieux après notre passage. Maintenant, je compte bien sauver Felicia. Trop de personnes sont mortes pour rien aujourd'hui, autant que cela serve à quelque chose. On m'a donné l'ordre de protéger Felicia et de tuer Marcus. Je compte bien réussir cette mission.

Felicia :

Je me souviens vaguement mettre fait attaquer par des hommes chez moi ; j'étais dans la cuisine en train de me préparer à manger. Les deux gardes du corps étaient dehors. J'étais pourtant sûre d'avoir fermé à clé la porte d'entrée ainsi que toutes les autres entrées de la maison.

La grande porte s'est ouverte à la volée, pleins d'hommes sont entrés, armés jusqu'aux dents. Ils m'ont tiré le bras et m'ont mis les menottes ainsi qu'un bandeau sur les yeux. Ces inconnus m'ont menacé de leurs armes effrayantes. J'ai senti que l'on me tirait. Après, d'autres personnes sont entrées dans la maison, les coups de feu ont retenti. Instinctivement, je me suis jetée au sol. On m'a relevée et traînée en dehors de mon chez-moi. Même dans mon jardin, j'entendais encore des coups de feu.

Par la suite, on m'a frappé le crâne avec un objet drôlement dur. Et j'ai perdu connaissance.

J'émerge donc tout doucement, le bandeau couvre toujours mes yeux, m'empêchant de voir quoi que ce soit. Je constate que mes mains sont liées à une chaise, et je sens une sangle me maintenir la chaise. Le cauchemar recommence...

- Je vois que tu es réveillée, Chère amie. Ça me fait vraiment plaisir de te revoir depuis tout ce temps. Je suis franchement désolé d'avoir à revenir aux manières fortes. Mais l'autre jour, je t'ai envoyé un message dans lequel je te proposais de te rendre à une adresse. Et tu n'es pas venue. Il soupire. Tout aurait était beaucoup plus simple si tu étais obéissante.

- Je... Non, je n'ai rien reçu, dis-je la voix toute tremblante.

- Menteuse, tu as dit à tes amis de la CIA de venir à ta place pour me tuer. Cela m'a bien énervé, je t'avoue. Alors j'ai décidé de me venger, dit-t-il avec un rire cinglant.

Je l'imagine sourire comme un pervers, des frissons courent tout le long de mon corps ; j'avale difficilement ma salive. Mais qu'est-ce qu'il raconte, je n'ai reçu aucun message pourtant.

- Non, je... je te le jure Marcus, je n'ai pas fait ça. Je ne connais personne de la CIA, ou de n'importe quelle autre organisation. Je n'ai vraiment pas reçu de message.

- STOP ! Crie-t-il très fort, faisant raisonner son horrible voix dans la pièce.

Je reçois une gifle au visage, je pousse un cri tellement la douleur est forte. Toute cette force que j'avais oubliée, je tente de me recroqueviller, mais les liens rendent cette tâche impossible. Je suis morte de peur.

- Tu vas payer pour toutes tes erreurs, petite sotte. Et cette fois, je compte bien t'achever, à petit feu bien sûr, ça doit rester un jeu pour moi.

Je sens alors une décharge électrique puissante secouer mon corps entier.

- Je me ferai un malin plaisir à te torturer jusqu'à la fin, susurre-t-il à mon oreille.

Je peux sentir un postillon s'infiltrer dans le conduit de mon oreille, le dégoût s'empare de mot et j'étouffe un sanglot.

Nouvelle décharge. Tout mon corps se secoue de violents spasmes pendant quelques secondes. Comme-ci la douleur n'était pas assez persistante, Marcus m'entaille aussi la cuisse à l'aide d'un couteau. C'est à ce moment-là que je me rends compte que je suis vêtue seulement d'un long T-shirt et de mes sous-vêtements.

- Où sont mes vêtements ? Ce n'est pas mon maillot, réussis-je à articuler.

- Je t'ai prêté un de mes T-shirt. J'ai pensé que tu aimerais être habillée plus confortablement.

- Tu...tu m'as déshabillée ? demandé-je au bord de l'implosion.

- Ça se pourrait bien, ma belle, ricane-t-il en caressant la pointe de mes seins.

J'étouffe un cri. Il n'a quand même pas osé ? Je n'ai peine le temps de songer à autre chose que je reçois une nouvelle décharge qui m'arrache un cri de douleur.

Cette fois Marcus m'entaille le ventre puis le bras. Mes larmes se mêlent à mes cris. Ces affreuses douleurs me rappellent que des mauvais souvenirs.

- Passons à autre chose. Par exemple la paire de ciseaux. Oui, c'est une très bonne idée.

Je perçois le bruit des instruments qui s'entrechoquent. Je suis prise d'une soudaine peur bleue, d'autant plus que je ne peux rien voir, cela m'effraie encore plus. Puis vient une douleur que nul ne peut décrire ; Marcus me cisaille la peau des jambes. Il me gifle plusieurs fois au visage. Mes larmes coulent à n'en plus finir, je sens un doigt m'effleurer le visage, il descend le long de mon cou puis le long de mon bras. Je sanglote. Ce monstre ose me toucher. Plus il continue de descendre plus j'essaye de me débattre.

- Arrête de bouger, sale gamine.

Sans que je puisse avoir le temps de comprendre ce qu'il se passe, Marcus pose la flamme d'un briquet sur mon poignet gauche.

La brûlure est insupportable. Alors que je crois que ma vie va s'achever, de nouveaux bruits passent les portes. J'entends Marcus se lever et prendre une mitraillette. Des coups de feu retentissent encore une fois. Puis quelqu'un s'approche de moi et dénoue les liens de mes poignets. La personne me détache de la chaise et me soulève. En un rien de temps, je me retrouve dans les bras d'un homme. Je sens sa musculature, et je me renfrogne et essaie de me débattre. L'homme me sert un peu plus.

- Tu ne crains rien Felicia. Reste tranquille, je vais te soigner.

Je reconnais cette voix. C'est celle du garçon qui m'a sauvé la dernière fois.

- Tes jambes sont couvertes de sang, tu es vraiment dans un sale état. Comment peut-on faire ça à une fille aussi jolie et intelligente que toi, ce n'est pas un être humain... murmura-t-il visiblement choqué par mon corps dans un piteux état.

- Protège-moi, je t'en supplie, soufflé-je avec le peu de force qu'il me reste.

- Je te rendrai heureuse, n'ai plus peur, répond mon inconnu.

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