- 10 - Aline Hurault de Sorbée ✔

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Felicia :

16 rue Englewood- Denver.

J'y suis avec Estelle. Nous sommes samedi, il est 9h00 du matin, tout pile. La semaine a été longue, je n'en pouvais plus d'attendre ! J'avais hâte de pouvoir enfin apprendre à me battre, de paraître plus forte et enfin de pouvoir libérer mes nuits des cauchemars incessants.

Estelle pousse la porte de l'immeuble. L'endroit était plutôt facile à trouver puisque c'est le seul immeuble qui se trouve à Englewood. Autour c'est désert, enfin presque, car il y a des terrains vagues avec quelques bâtiments désaffectés. Rien de bien intéressant.

Nous arrivons dans un hall très spacieux et assez luxueux, ça ne paraît pas de l'extérieur, qui comprend une réception et une grande salle d'attente. Avec Estelle, nous nous regardons bouches-bées, où sommes nous ? Heureusement, Andrew vient à notre rencontre, et je me sens soudainement moins perdue.

Après avoir monté plusieurs étages en ascenseur, nous suivions Monsieur McLaringhton dans un couloir où, tout naturellement, il y a plein de portes. La poignée de chaque porte est de couleur Or, décorée d'ornements. Il y a également beaucoup de tableaux aux murs. Je m'arrête spécialement devant le portrait d'une magnifique femme représentée avec son chien. Je le trouve juste splendide, il est captivant, mais yeux sont accrochés à ceux de la femme.

- Je confirme, ce tableau est un de nos plus beaux.

Andrew s'approche de moi le sourire aux lèvres.

- Mesdemoiselles, vous vous trouvez devant le tableau qui a suscité un énorme conflit entre les Russes et les français. Nous avons eu l'immense honneur de le récupérer grâce à notre travail fourni lors de la libération de Reims. Je pense que vous êtes au courant que les russes sont de malins trafiquants de drogue, d'armes et d'arts en tout genre. Ils feraient n'importe quoi pour avoir ce qu'ils souhaitent. Je vous présente Aline Hurault de Sorbée. Tableau magnifique.

- Dîtes monsieur, vous n'avez pas peur de vous faire voler tous vos tableaux et vos trucs précieux. Genre des armes ?

- Absolument pas ma chère Estelle, car nous ne faisons entrer que les personnes que l'on connaît. Le bâtiment est hautement sécurisé. Des caméras de surveillance sont installées partout, nos agents veillent, jour et nuit, pour garantir votre sécurité. Qu'avez-vous dit à vos parents pour pouvoir passer le week-end ici ?

- Nous leur avons fait croire que, tous les week-ends pendant deux mois, nous étions en stage de sciences et que l'on se déplaçait pour aller dans la forêt, etc... C'était plus facile pour justifier le fait que l'on dorme ici nous avons crée un faut formulaire.

- Très bien les filles. Veuillez me suivre maintenant, je vais vous montrer votre chambre.

Nous traversons plusieurs couloirs – toujours avec pleins de portes – pour enfin arriver dans notre chambre. Elle est très grande, il y a deux lits ainsi qu'un dressing que l'on partage. Il y a aussi deux commodes : une pour moi, une pour Estelle. Sur le lit, une enveloppe est déposée à notre intention. Je l'ouvre. Pour résumer la lecture, ce sont tous les horaires de nos cours.

Samedi : 9h30 – 12h00 : Apprendre à manier les armes.

14H00 – 17h00 : Apprendre à se défendre.

Dimanche : 10h00 – 12h00 : Cours concernant le métier.

13H30 – 16h30 : Mise en situation.

Voilà notre programme de tous les week-ends. McLaringhton nous précise que tous les week-ends, nous aurons cette lettre sur notre lit, car le planning peut parfois changer. J'apprends également que nous suivons les cours avec d'autres élèves de notre âge. Dès que nous avons fini les cours, nous pouvons aller nous prélasser dans la salle de jeux. Il y a une bibliothèque, une piscine, une salle de sport et une salle de cinéma. C'est vrai que de l'extérieur, on est loin de s'imaginer tout cela.

Nous, les ados, nous suivons les cours le week-end et les adultes en pleine semaine. Quand Andrew a dit que nous ne rencontrerons pas d'autres agents, il parlait des adultes. J'ai hâte de voir les autres personnes de notre classe. Ainsi, nous posons nos affaires sur le lit, puis Andrew nous conduit notre salle.

Accompagnée d'Estelle et d'Andrew, je me trouve devant une porte blindée qui une fois passée, donne sur une gigantesque salle – j'insiste sur le mot gigantesque-. Dans un coin des chaises, des tables et un tableau. Tout le reste, ce sont des armes, des zones de tir pour toutes les différentes armes. Tous les élèves nous regardent, et ça met mal à l'aise. Un homme grand et d'environ 40 ans passe au milieu de tous les élèves. Il a déjà quelques cheveux gris sur le crâne. Malgré les quelques cicatrices sur son visage, il est souriant.

- Tu nous les présentes Andrew ? demande l'homme.

- Bien sûr Marc. Je demande votre attention à tous cher élèves ! Je vous présente à ma droite Estelle Taylor et à ma gauche Felicia Lee Wells.

Comme d'habitude, des chuchotements s'élèvent dans la salle à l'entente de mon nom de famille.

- Je tiens à préciser, que tout ce qui se passe ici reste ici, ajoute-t-il simplement.

Sur cette phrase Andrew nous souhaite bonne chance et s'en va. Marc nous prend tout de suite en charge. Il nous explique que nous commençons la leçon par un lancer de couteaux puisque ce matin, le sujet est l'arme blanche.

- Je vous propose de vous mettre par groupes de deux. Vous pouvez choisir votre binôme, mais de préférence un garçon avec une fille, s'il vous plaît. Comme ça, vous allez pouvoir mieux comparer. Maintenant, mettez-vous par deux et je vous montre comme lancer le couteau.

Génial, je ne connais absolument personne. Je regarde autour de moi, Estelle a visiblement trouvé un partenaire. Moi, je suis seule, clouée sur place. Suis-je prête à utiliser des armes ? Ais-je vraiment envie de faire ce stage ? Après je serai obligée de devenir agent secret. Pourquoi j'ai choisi de m'embarquer dans cette histoire ? Un garçon me sort de mes pensées :

- Felicia, tu es toute seule ? Je peux me mettre avec toi si tu veux. En fait, non, tu es obligée car il n'y a plus que moi. En plus, j'ai laissé mon amie exprès pour être avec toi car je suis le meilleur dans toutes les disciplines.

- Le meilleur ! Quelle prétention, dis-je en levant les yeux au ciel. Qui es-tu pour prétendre à ce titre ?

- Je suis Eldon Allen. Riche héritier de la fortune de la célèbre famille Allen.

Euh... Pause deux minutes.

Je me trouve devant Eldon Allen, le fils de Monsieur Allen, célèbre star du cinéma hollywoodien. La mère de Eldon est connue pour son rôle majeur au FBI. Comment vous dire, que de ne pas connaître la famille Allen, c'est juste impossible. Ces gens sont bourrés de tune. Ils sont tous très beaux et ils obtiennent tout ce qu'ils veulent. Mais que fait Eldon ici ?

- Oh non, pitié !... Pas encore un type du genre Noah Smith.

- Tu connais Noah ? s'étonne-t-il.

- C'est un gars que je déteste, arrogant, hypocrite, gosse de riche mais beau tout de même, annonçai-je en haussant les épaules.

- Eh bien, Noah est un de mes amis. Je suis surpris que tu le connaisses... Et s'il te plaît, je n'aime pas trop que l'on me traite de gosse de riche. Je ne suis ni arrogant, ni hypocrite. Par contre, je te l'accorde, je suis très beau, même sexy pour toutes les filles. Tu devrais te réjouir d'être avec moi.

- Je ne vois pas comment je peux être heureuse avec un gars comme toi, soufflé-je tout bas.

Eldon :

Non mais, j'hallucine, Felicia Lee Wells, autrement dit, fille riche grâce à sa mère mondialement connue, ose me traiter de gosse de riche. La bonne blague. Déjà que je fais un effort de venir vers elle pour qu'elle ne soit pas trop seule, elle me rejette. Je n'apprécie pas du tout son attitude et en plus, elle aussi est riche. Je ne vois pas pourquoi il n'y aurait que moi qui soit gosse de riche.

Il y a plusieurs raisons pour lesquelles je suis venu vers elle : premièrement, elle est très jolie. Deuxièmement, c'est une Lee Wells, et elle a de l'argent. Troisièmement, elle est seule. Quatrièmement, j'ai envie de prouver à Noah que moi aussi les filles m'aiment bien. Cinquièmement, je veux savoir pourquoi une Lee Wells est ici. Et pour finir, elle a du caractère et j'adore ça !

Je vois bien que mademoiselle n'est point contente de travailler avec moi, mais je n'en ai royalement rien à faire. Je compte bien lui prouver qui est le meilleur dans cet établissement, en commençant par le lancer de couteau.

Comme Monsieur Marc vient de l'expliquer, je me positionne de côté. Je prends appui sur mes pieds et vise à l'aide de mon œil. Je lance le couteau et Bam ! Pile au centre de la cible. Felicia me regarde avec des yeux ronds. Quand elle se rend compte que je l'observe, elle se défile en m'envoyant en pleine face :

- Ouais pas mal, mais je pense que les autres peuvent en faire autant.

C'est maintenant à Felicia de faire ses preuves. Je suppose qu'elle n'a jamais fait cela de sa vie. Elle se met en face de la cible et lance son couteau qui atterrit à côté de la cible. Je lâche un soupir tout en allant vers elle.

- Ce n'est pas comme ça que l'on fait, annoncé-je

- Et bien, vas-y, montre-moi, rétorque-t-elle.

Je la tourne dos à moi, sur le côté. Je me place contre elle et je l'aide.

Felicia :

Eldon se colle à moi. Mon Dieu, mais il fait quoi là ! Il baisse sa tête vers mon oreille.

- Tu te positionnes sur le côté. Tu vises avec ton œil droit et tu lances le couteau, surtout pas de bras en l'air ! Sinon tu risques de te blesser, chuchote-t-il.

Une de ses mèches blondes tombe dans mon cou. Ça me chatouille légèrement. Je regarde la cible et constate que j'ai visé dans le bleu. C'est déjà un bon début. Je me retourne toute contente et tombe nez à nez avec Eldon. Je fais un léger pas en arrière et je lui souris.

- T'as vu ? J'ai réussi à le mettre dans la cible. Je suis trop contente !

- Ouais, grâce à moi.

Eldon se met à rire.

Dans la matinée, je m'exerce aux couteaux, comme tout le monde. J'ai de la chance d'avoir Eldon pour me coacher. Je ne pensais pas le dire en rentrant dans cette salle, mais il m'aide beaucoup.

La pause du midi arrive, je me dépêche de rejoindre Estelle et nous suivons le groupe d'élèves jusqu'au réfectoire. Je m'installe avec ma meilleure amie et nous débriefons sur cette matinée.

- Alors, c'était bien avec Monsieur Allen ? Tu en as de la chance. Toi, tu attires les beaux garçons, dit-elle en faisant une petite moue.

- Si tu savais ma pauvre, il est insupportable. Mais je dois avouer qu'il m'a bien aidée.

- Je confirme. C'est chaud entre vous deux, il y a eu carrément le rapprochement.

- Arrête, Estelle tu exagères là. Il me montrait seulement comment faire, répliquai-je sur la défensive.

- Ouais, ouais, avoue qu'il te plaît. Comment tu t'es mise à rougir !

- Euh non. On peut arrêter de parler de lui. De toute façon, c'est un gosse de riche, il ne fait qu'enfiler les copines et il est énervant.

Discussion close. Alors que je mangeais tranquillement ma salade, Estelle me regarde. En fait, après rectification, cela fait dix minutes qu'elle me regarde !

- Bon sang Estelle ! Pourquoi tu me regardes comme ça depuis dix minutes ?

- C'est parce que Eldon Allen regarde tout le temps à notre table depuis dix minutes !

- Tu es sûre ?

Je me retourne et constate, en effet, qu'Eldon nous observe. Bien sûr, il détourne immédiatement le regard.

Je me lève, déterminée, il faut que je sache ce qu'il a. J'avance vers la table de Eldon et ses copains.

-Alors Eldon, il y a quoi d'intéressant à la table où nous sommes avec Estelle ? J'aimerais bien savoir. Parce que, en fait, ça à l'air super à regarder.

- Rien du tout poupée.

- Mais oui, bien sur ! Et je suis la reine d'Angleterre !

- Euh non poupée, désolé, mais tu n'es pas la reine d'Angleterre.

- Tant mieux alors.

Il le fait exprès ! Estelle m'a clairement affirmé qu'il matait mon postérieur. Il se prend pour qui ?

Je m'en vais rapidement folle de rage. C'est vrai que je n'ai guère envie de m'attirer des ennuis. Mais j'ai horreur des garçons qui n'assument pas leurs gestes.

Je marche en direction de ma chambre quand, tout d'un coup, l'on me tire par le bras. Je me retourne furibonde.

- Tu me veux quoi encore Allen. Ça ne t'a pas suffit de mater mes fesses. Estelle me l'a dit, tu es un mauvais menteur.

- Non, je euh... Je voulais m'excuser pour tout à l'heure, je n'ai pas été très sympa, et ce n'était pas correct de ma part.

- Je ne suis pas du tout le genre de fille à se faire remarquer Eldon. Ne me le fais pas regretter. Maintenant ne m'adresse plus la parole, s'il te plaît.

- Attends Felicia, je voulais juste te dire que... j'aimerais apprendre à te connaître. Tu sais, tu me plais beaucoup.

Oh ! C'est trop mignon. En plus il passe sa main dans ces cheveux blonds. Il est tout gêné... Il venait de m'avouer que je lui plaisais. Mais moi, suis-je prête à m'ouvrir davantage ?

- Je suis désolée Eldon, contrairement à ce que tu crois, je ne suis pas riche. L'argent que j'ai, je le gagne à la sueur de mon front. Je ne suis pas là pour me faire des amis qui vont me lâcher quand ma mère n'aura plus de notoriété. Nous deux ce n'est pas possible.

- Felicia ce n'est pas ça, je te le jure. Je veux juste apprendre à te connaître. C'est plus qu'une attirance.

Je le laisse tout seul dans le couloir. Je suis triste d'avoir à le stopper. Mais je ne suis pas prête à me mettre en couple avec n'importe qui. J'ai peur, peur qu'il me mente. Peur qu'il joue avec moi.

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