Deux mois s'étaient écoulés au cours desquels avait eu lieu le procès opposant Chandler, Haechan, le père et la belle-mère de Changbin à leurs victimes dont Felix, Yeosang et Wooyoung faisaient partie. Jeongin avait été chargé de défendre Felix, avec l'aide de Chan qui lui avait donné toutes les clés pour mener sa mission à bien. Chandler, le père et la belle-mère de Changbin avaient écopé d'une peine d'emprisonnement d'une cinquantaine d'années tandis qu'Haechan, puisqu'il avait tout de même apporté son aide à la police, avait obtenu une réduction de peine.

Felix vivait toujours avec Changbin et Jisung, se rapprochant davantage de ces derniers. Il dormait systématiquement avec le plus vieux mais les deux n'avaient toujours pas mis d'étiquette sur leur relation, se contentant de se découvrir et de prendre soin l'un de l'autre. Ils prenaient également soin de Jisung qui, sous les conseils de Chan, avait cessé de voir et de parler à Hyunjin, qui avait failli être suspendu de ses fonctions parce qu'il était allé voir son compagnon.

Du côté de Chan et Minho, l'ambiance était loin d'être au beau fixe. Chan travaillait toujours très tard le soir et son fiancé recommençait à se dire qu'il n'était pas assez bien pour lui, qu'il méritait mieux. D'ailleurs, à chaque fois que l'avocat rentrait chez eux, ils finissaient par se disputer plutôt violemment, réveillant presque à chaque fois la petite Rose que Minho, pour échapper à toute discussion, s'empressait d'aller réconforter, ce qui énervait davantage Chan qui allait donc se coucher, épuisé. Tous les soirs, ils se couchaient fâchés. Pourtant, un jour où Minho venait de déposer Rose chez sa mère pour qu'elles passent du temps ensemble, son téléphone sonna, indiquant un numéro qu'il ne connaissait pas.

« Allô ? »

« Monsieur Lee ? Bonjour, ici l'hôpital général. Je vous appelle car nous avons récupérer Monsieur Bang Chan et vous êtes son contact d'urgence. »

« Qu'est-ce qu'il s'est passé ?! » s'écria Minho, inquiet.

« Monsieur Bang a été victime d'un malaise. C'est sa secrétaire qui nous a appelé. Vous pourriez venir le rejoindre ici ? »

« Bien sûr, j'arrive. »

Minho remonta rapidement dans sa voiture et démarra sans attendre, fonçant vers l'hôpital, anxieux. Lorsqu'il arriva, il prit à peine le temps de couper le moteur et de verrouiller sa voiture avant de courir à l'intérieur du bâtiment pour demander où se trouvait son fiancé. Il fut redirigé vers le médecin qu'il avait eu au téléphone afin qu'il lui explique ce qu'il se passait.

« Nous sommes en train de lui faire subir quelques tests mais je suis déjà en mesure de vous dire que votre compagnon souffre d'épuisement et probablement de mal nutrition. »

Minho ne répondit rien, tentant de contrôler ses émotions comme il avait si souvent l'habitude de faire lorsqu'il était en position de faiblesse. Le médecin n'ajouta rien et le mena jusqu'à la chambre qu'occupait Chan, lui promettant qu'il y serait bientôt de retour. Le jeune homme acquiesça avant de faire de nombreux vas et viens dans la pièce, attendant impatiemment le retour de son compagnon. Il dût attendre une bonne demi-heure avant qu'un infirmier n'amène Chan, assis sur un fauteuil roulant, encore plus pâle que d'habitude. Minho s'avança vers lui et sans rien dire, l'aida à se lever pour l'installer dans le lit recouvert de draps blancs.

« Merci. » souffla Chan.

Une fois de plus, le brun ne répondit pas, se contentant de poser ses lèvres sur le front du plus vieux avant d'y poser son front. Chan ferma les yeux, profitant des douces caresses de Minho sur ses joues. Ça faisait longtemps qu'ils n'avaient pas échangé ce genre de gestes tendres et honnêtement, ça leur avait manqué à tous les deux.

« Je suis désolé. » soupira Chan, la voix tremblante.

« Moi aussi... Je sais que tu es stressé avec le procès de Jisung qui arrive et j'en ai rajouté une couche avec mes problèmes. » s'excusa Minho en s'écartant.

« Minho... ces problèmes, ce sont les nôtres, pas uniquement les tiens. J'aurais dû y faire attention aussi. »

Minho secoua la tête avant de la poser sur le torse de Chan qui se mit à lui caresser les cheveux distraitement, les yeux fermés.

« Où est Rose ? » s'inquiéta-t-il tout de même.

« Chez Joy. Et c'est sa grand-mère qui la reprend après. Elle la gardera jusqu'à ce que tout ça soit fini. » expliqua Minho, sans bouger.

« Pourquoi ? »

« Pour que je puisse m'occuper de toi correctement. »

A son tour, Chan ne répondit rien se contentant de continuer ses caresses sur le crâne de son fiancé, soulagé qu'ils se soient réconciliés. Ils s'endormirent ainsi, sans s'inquiéter de ce qu'il pouvait bien se passer autour d'eux.

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Le jour du procès, Chan s'était levé particulièrement tôt pour préparer le petit-déjeuner ainsi que ses affaires en prévision de la journée compliquée qui s'annonçait. Alors qu'il était en train de s'habillé, Minho débarqua comme une furie dans la salle de bain, brandissant son téléphone devant le visage de Chan qui lui attrapa le poignet pour qu'il arrête de bouger dans tous les sens. Il prit ensuite le téléphone de ses mains et lut l'article qui y était affiché. L'avocat se figea, surpris de voir apparaître une photo de lui et Minho à l'hôpital avec comme titre « L'avocat Bang Chan en couple avec le célèbre criminel, Lee Minho ». Chan inspira profondément pour ne pas céder à la colère et rendit simplement à son compagnon son téléphone. Celui-ci ne savait pas quoi dire.

« Ça vient de mon père. » dit simplement Chan en continuant de se préparer. « Il fait ça pour me déstabiliser. Et pour mettre en doute ma parole envers les jurés. »

« Il a le droit de faire ça ? »

« Personne ne saura que c'est lui. »

« Sauf toi... »

Chan acquiesça avant de prendre le visage de son compagnon dans ses mains et de poser ses lèvres sur les siennes. Minho lui rendit son baiser avant de le laisser partir, ne pouvant se rendre avec lui au tribunal.

« Bonne chance. »

« Merci. »

Chan ne croyait habituellement pas à la chance mais cette fois, il savait qu'il en aurait grand besoin. Il alla d'abord chercher Jisung, Changbin et Felix chez eux avant de se rendre au tribunal. Évidemment, les trois colocataires avaient vu l'article et n'avaient rien osé dire et ce fut donc l'avocat qui brisa le silence.

« Je suppose que vous savez de qui ça vient... » soupira-t-il.

« Ton père veut te foutre la pression. » répondit Changbin sur le même ton.

« Et me discréditer. »

« Mais... ça ne risque pas de poser problème pour Jisung ? » demanda Felix d'une petite voix.

« Si je vois que l'avis des jurés est trop biaisé je me retirerai et je laisserai la place à Jeongin. Il connait l'affaire et je sais qu'il fera du bon boulot. »

Les trois autres acquiescèrent, conscients que si cela devait arriver, Jeongin aurait tout de même du mal à faire face au père de Chan.

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Le procès débuta dans un climat particulièrement tendu. Jisung se trouvait du côté des accusés accompagné de Chan, tandis que le père de Changbin se trouvait du côté plaignant en compagnie du père Bang. Dans le public derrière eux se trouvaient Hyunjin, Seugnmin, Felix et Changbin qui s'apprêtaient à témoigner en faveur de Jisung, ainsi qu'un bon nombre de journalistes. L'accusé ne pouvait s'empêcher de jeter des coups d'œil inquiets autour de lui jusqu'à ce que Chan ne pose sa main sur son bras pour tenter de le calmer et de le réconforter. Soudain, plusieurs coups furent frappés, signe que l'audience était ouverte. Le juge annonça le chef d'accusation à l'encontre de Jisung et ce fut Maître Bang qui ouvrit les hostilités en demandant à Jisung de venir s'installer à la barre.

« Monsieur Han. » commença le juge. « Jurez-vous de dire la vérité, et rien que la vérité ? »

« Je le jure. » affirma Jisung.

« Bien, Monsieur Han, vous avez donc tiré sur mon client le soir du 25 janvier. Pourquoi l'avoir fait ? » demanda Maître Bang.

« Parce que j'avais peur qu'il ne s'attaque à... à mon lieutenant. » répondit Jisung, luttant pour parler de Changbin comme de son supérieur, et non de son ami.

« Pourtant il ne le menaçait pas et n'avait pas d'arme sur lui. » expliqua l'avocat d'une voix neutre. « J'ai encore une question, quelle relation entretenez-vous avec le lieutenant Seo ? »

Jisung jeta un coup d'œil à Chan qui l'encouragea d'un signe de tête à répondre à la question posée par son père, à la surprise générale.

« Changbin est mon meilleur ami. Nous vivons en colocation depuis trois ans. »

« Vous êtes plutôt proches, donc. »

« Oui. » confirma Jisung en regardant Changbin.

Le père de Chan afficha un sourire satisfait. Il tourna le dos un instant, le temps d'aller chercher des documents sur la table derrière laquelle était installé le père de Changbin et revint avec ceux-ci pour faire face au blond.

« Monsieur Han, quelles sont vos relations avec votre famille ? »

« Je ne parle plus à mes parents. »

« Pour quelle raison ? »

« Objection. » intervint Chan. « Les relations familiales de mon client n'ont aucun rapport avec cette affaire. »

« Objection accordée. »

Le père de Chan sembla contrarié mais ne se laissa pas pour autant démonter.

« Vous m'avez dit être proches de votre lieutenant dans la sphère privée. Cela pourrait-il avoir un rapport avec le fait que vous ayez peur qu'il soit blessé ? »

« Je vous l'ai dit. Changbin est mon meilleur ami. Donc oui, j'ai eu peur pour lui. »

« Mais, avez-vous réellement eu peur pour lui, puisque mon client était désarmé ? Ou était-ce pour jouer au prince charmant et qu'il tombe sous votre charme. »

Jisung ouvrit de grands yeux, choqué de la supposition de l'avocat. Il regarda Changbin qui semblait tout autant surpris que lui. Son regard tomba ensuite sur Hyunjin qui avait baissé la tête, blessé. Le blond remarqua que Chan s'apprêtait à répondre mais le fit à sa place.

« C'est faux. » annonça-t-il. « Changbin est mon ami et je tiens beaucoup à lui, c'est vrai. Mais j'ai déjà quelqu'un dans ma vie que j'aime de tout mon cœur. »

Jisung avait prononcé ces mots en fixant Hyunjin qui, même la tête baissée, avait souri, touché par les paroles de son petit-ami.

« Alors peut-être vouliez-vous impressionner Monsieur Hwang ? »

« Non. » répondit sèchement Jisung. « Je vous ai dit que c'était pour protéger Changbin, pas pour impressionner ou séduire qui que ce soit. »