Chapitre H : La pièce secrète

Après avoir quitté Mai, Akio se rendit dans le lieu qui pouvait lui révéler tous les secrets de la mort de Yukiko : la chambre de la décédée. Mais il n'était pas le seul à avoir eu cette idée. Daiki fouillait déjà les placards de l'Ultime Patineuse Artistique.

« Akio Kirameku, le salua-t-elle, moins froide que d'habitude. Moe m'a informé de la mort de Yukiko. Je comptais me rendre sur le lieu du crime, mais elle m'a aussi affirmé qu'il y avait déjà des personnes qui la fouillaient. Ne souhaitant pas vous gêner, j'ai préféré venir ici.

— Tu peux y aller, plus personne n'est là-bas.

— Merci de cette information.

— D'ailleurs...Tu n'as pas été prévenue par l'annonce de Monokuma ? »

Elle referma l'armoire à pharmacie avec un peu trop de force.

« Bien sûr, mais je ne savais pas qui était mort...Ni où. Dès que l'annonce a retenti, je suis sortie du laboratoire de sciences. Haru et Himari étaient déjà dans le couloir. Quant à Masaru...

— Il vous a rejoint ?

— Oui. Il a descendu les escaliers au moment où la deuxième annonce à sonner. Nous nous sommes précipités à l'étage pour voir si Moe et Yukiko allaient bien mais...Elles ne répondaient pas.

— C'est normal. Moe était avec nous, et... »

Le visage d'Akio s'assombrit.

« Yukiko n'était déjà plus parmi nous.

— Je sais que c'est dur, Akio. Mais nous n'avons pas d'autres choix que d'avancer. Veux-tu vivre ?

— Bien sûr !

— Alors il faut trouver son meurtrier. Aide-moi à fouiller, je te prie. »

Reboosté par le pragmatisme de Daiki, l'Ultime Étudiant se mit à retourner les draps. Il s'agenouilla pour regarder sous tous les meubles ; il vida même la corbeille à papier et déplia un à un les petites boules. La plupart était vierge, mais...

« Daiki, j'ai trouvé quelque chose !

— Quoi donc ?

— Regarde ce papier... »

Il le tendit à l'Ultime Tireuse d'Elite, qui fronça aussitôt les sourcils.

« Yukiko Aoi, lut-elle à mi-voix. J'ai enfin réussi à trouver une faille dans les murs. Rejoins-moi aux vestiaires un peu après que l'horaire de nuit ait été annoncé. Tu es la seule à qui je puisse faire confiance...

— L'auteur de la lettre n'est pas indiqué, remarqua Akio.

— Voilà qui est bien étrange... »

La Lettre à l'intention de Yukiko été ajoutée à votre section balles indices.

Ils continuèrent de chercher pendant quelques minutes, avant de se mettre d'accord sur le fait qu'ils ne trouveraient plus rien dans cette pièce. Daiki se laissa tomber sur le lit défait de la décédée.

« Où vas-tu aller chercher, Akio ?

— Là où Moe est...Je dois absolument lui parler.

— Très bien. Je vais aller inspecter le corps de Yukiko. Nous ne rejoindrons pour le procès, n'est-ce pas ?

— Nous n'avons pas vraiment le choix... »

Le silence s'installa lourdement. Yukiko...L'enquête...Et bientôt, le procès...Pour aboutir à quoi ? A leur mort commune, ou à l'exécution du coupable ?

« Daiki, j'avais une question...

— Pose-la.

— Est-ce que tu as trouvé la clé de la chambre de Yukiko ?

— Eh bien...Non, pourquoi ?

— Je ne l'ai pas trouvé sur son corps, alors je pensais qu'elle était ici... »

L'Ultime Tireuse d'Elite hocha gravement la tête, l'air perdue dans ses pensées. Après un petit signe de la main, Akio la quitta pour se rendre dans la cuisine. Aimi et Moe s'étaient installées sur la table ; leurs lèvres étaient scellées.

« Salut, Akio..., réussit à lancer Moe. »

L'Ultime Créatrice de Poupées Traditionnelles avait le regard plongé dans le vague. Deux longs traits barraient ses joues glacées.

« Aimi ? s'enquit aussitôt l'Ultime Étudiant. Est-ce que tout va bien ?

— Je...J'ai discuté avec les autres... »

Elle explosa soudainement en sanglots ; Moe la prit délicatement dans ses bras.

« Je suis la dernière à avoir vu Yukiko...Mais j'ai pas réussi à la sauver...

— Ce n'est pas de ta faute, Aimi...Est-ce que tu penses que tu peux me raconter comment tu l'as croisé ?

— Je..., commença-t-elle avant de renifler bruyamment. Vers midi...Je suis venue dire à Yukiko, Masaru, Isamu et Mai que tout le monde était en train de manger...Mais...Mais elle m'a dit qu'elle avait pas faim...

— Est-ce qu'elle avait l'air d'aller bien ?

— Je sais pas...Elle m'a pas ouvert...Elle m'a juste parlé...J'ai pas pu la sauver... »

Le Témoignage d'Aimi a été ajouté à votre section balles indices.

Aimi s'écroula sur la table, toujours en larmes. Un toussotement se fit entendre ; Emi, mal à l'aise, était adossé à la porte du salon.

« J'interromps quelque chose ?

— Hmm, non. Tu te sens mieux ?

— Bien sûr que oui, riposta l'Ultime Mannequin, comme piqué au vif. Te fous pas de moi.

— Mais je...

— Tu étais en train de les interroger sur leurs alibis ? »

Emi lut sur son visage que la réponse était négative. Il soupira avant de prendre place à côté d'Akio.

« Franchement, c'était la première chose à faire. Alors ?

— Euh...Qu'est-ce que vous faisiez de midi à quinze heures ? tenta l'Ultime Étudiant sans grande conviction.

— De midi à quatorze heures, j'étais dans la cuisine, répondit Emi.

— Je confirme, acquiesça Moe.

— Aimi et Moe étaient avec moi. Ensuite, je suis allé au bord de la piscine et j'ai surveillé la cuisine jusqu'à quinze heures.

— Très bien... »

Le Témoignage d'Emi a été ajouté à votre section balles indices.

Ses yeux tombèrent sur l'Ultime Magical-girl. Les mains sur les bras, la jeune fille semblait être gênée par un froid inexistant.

« Et toi, Moe ?

— Allons nous balader près de la piscine, Akio. »

Moe courut presque jusqu'à la piscine, suivi de près par l'Ultime Étudiant. Elle s'assit pour retirer ses chaussures et ses bas, puis trempa ses pieds dans l'eau. Ses jambes gigotèrent doucement ; des gouttes d'eau s'envolèrent.

« Je sais que tu ne vas pas me croire, mais tout ce que je vais te dire est vrai.

— J'ai confiance en toi, Moe.

— Merci. Je suis montée dans la salle de sport à treize heures et demi. Mais...La pièce n'était pas dans son état habituel. Quelqu'un s'était amusé à poser tout le contenu des étagères sur les machines de sport...Les tapis, les haltères, les balles, les gourdes et les serviettes...

— À quoi cela servait ?

— Je n'en sais rien. Bien entendu, j'ai dû tout ranger...Je n'ai fini qu'à quinze heures moins quart. C'est vers cette heure que j'ai trouvé une lettre, tout en haut d'une des armoires. Elle indiquait l'emplacement d'une pièce secrète, mais elle n'était pas signée.

— La pièce secrète ?

— Je t'expliquerais plus tard. J'ai attrapé mon sac de sport et je m'y suis rendue immédiatement. Il devait être...Quinze heures moins cinq quand j'y suis entrée. Je suis sortie à quinze heures dix.

— Merci de m'avoir raconter ça, Moe.

— C'est normal. »

Le Témoignage de Moe a été ajouté à votre section balles indices.

Elle renfila rapidement ses bas et ses chaussures avant de se relever. Elle a l'air beaucoup moins tourmentée que tout à l'heure..., songea Akio.

« Suis-moi, je vais te montrer ce qu'est la pièce secrète. »

Moe se dirigea d'un pas assuré vers le laboratoire de sciences. Personne dans les parages. Tout le monde devait être en train de fouiller un peu partout...Ou alors retourné dans sa chambre par peur.

La blonde effleura un renfoncement près de la porte. Un simple renfoncement. Rien d'anormal. Pourtant, l'Ultime Magical-girl le tira avec force, comme s'il s'agissait de la poignée d'une porte coulissante. Le mur s'ouvrit dans le plus grand des silences.

« Après toi, Akio. »

L'Ultime Étudiant avança de quelques pas avant d'être contraint de tourner à droite. Moe le rejoignit aussitôt. Quelques secondes après son passage, la porte se renferma toute seule. Akio fut soulagé de constater que les luminaires au plafond les empêchaient de plonger dans le noir complet.

Ils marchèrent pendant quelques minutes, qui lui sembla infinies. Une porte se dessina enfin devant eux ; elle était en métal et ne possédait aucun serrure. Moe croisa les bras sur sa poitrine.

« J'ai essayé par tous les moyens...Mais impossible de l'ouvrir.

— Je...Je ne comprends plus rien...

— Moi non plus...Mais tout va se démêler pendant le procès, non ?

— J'espère bien. »

La Pièce secrète a été ajoutée à votre section balles indices.

Au moment où ils sortirent de la pièce secrète, la voix de Monokuma retentit dans toute la villa. Des frissons d'angoisse traversèrent le corps de tous les étudiants.

Ding dong bing bong !

C'est l'heure tant attendue du premier procès de classe !

Ah, que de frissons, que d'émotions, que de souvenirs !

Rendez-vous à la piscine ! Quand vous y serez, merci de descendre sous terre en empruntant l'ascenseur qui se trouve au niveau de l'entrée secrète.

Oupoupoupou, à tout de suite !

Les quinze Ultimes survivants, réunis autour de la piscine comme s'ils attendaient la Faucheuse. La détermination et la peur se mélangeaient sur leur visage, mais ils avaient séché leurs larmes. Tout allait bien se finir.

« Bon, il est censé être où, son ascenseur ? s'impatienta Emi. »

La piscine se vida de l'entièreté de son eau ; son sol monta jusqu'à être à la hauteur de leurs pieds. Puis une ascenseur métallique s'éleva à son tour, sous l'incompréhension de tous. Hébétés, les lycéens prirent place dans la cage de fer.

Parmi eux, le meurtrier de Yukiko.

Parmi eux, celui qui allait se faire exécuter.

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