Chapitre B : Des règles handicapantes
Lorsqu'Akio et Gou retournèrent dans le salon, quatorze autres Ultimes étaient déjà présents. Certains les fixaient avec surprise, peur ou dégout ; d'autres se contentaient de faire comme s'ils ne les avaient pas vu venir. Il semblerait que les nouveaux venus aient interrompu une conversation importante.
« Salut tout le monde ! s'écria Gou. J'suis... !
— Nous n'avons pas le temps pour les bavardages, l'interrompit Daiki. »
L'Ultime Tireuse d'Elite avait les bras croisés sur sa poitrine inexistante. Elle se leva et commença à arpenter la pièce, telle un loup attendant qu'une proie se mette en travers de sa route.
« Vous souvenez de la façon dont nous sommes arrivés ici ? Cela ne sert à rien de parler si la réponse est non.
— Non, j'en ai aucun souvenir ! répondit l'Ultime Plongeuse avec éclat. »
Daiki décida de l'ignorer.
« Vous souvenez-vous de la raison pour laquelle nous sommes ici ? Vous souvenez-vous de la raison pour laquelle nous ne sommes pas à la Hope Peak Academie ?
— Hein ? intervint soudainement une blonde, l'air terrifiée. On n'est pas à la Hope Peak Academie ? »
Elle tourna une fois sur elle-même, faisant voler sa jupe aussi pailletée que son justaucorps bleu cyan.
« Yukiko Aoi, cela me parait évident. La Hope Peak Academie ne ressemble absolument pas à cette villa.
— Laisse tomber chérie, la moitié des gens ici sont complétement stupides.
— C'est toi qui dit ça, le mannequin ? se moqua un garçon en blouse blanche.
— J'ai un nom connard, et il sert à quelque chose !
— Cela suffit. Pour la deuxième fois, nous n'avons pas le temps pour les bavardages. »
Emi envoya quand même quelques doigts d'honneur au scientifique dans le dos de Daiki.
« Reprenons depuis le début. Nous ignorons où nous sommes, comment nous sommes arrivés ici ainsi que pourquoi nous sommes ici. De plus, nous sommes tous des Ultimes, ce qui signifie que nous aurions tous dû être à la Hope Peak Academie pour notre première journée de cours. Eh bien... »
L'Ultime Tireuse d'Elite posa sa main sur son menton.
« Voilà une affaire bien étrange.
— Étrange ? Le mot est bien faible ! Ça me fait presque de la peine !
— Qui a parlé ? »
Un ours noir et blanc jaillit de derrière la télévision. Il était à peine plus grand que la table basse sur laquelle il s'appuyait. Ses pattes duveteuses ne semblaient pas contenir de squelette métallique, alors comment se faisait-il qu'il tenait debout ?
« Bonjour à tous, mes chers élèves !
— Élèves ? releva Daiki.
— Je suis Monokuma, votre directeur ! »
Une fille coiffée de deux immenses couettes rousses se mit à applaudir.
« Il est trop mignon ! Trop mignon !
— Je ne suis pas mignon ! s'énerva Monokuma en sortant ses griffes. Je suis Monokuma, votre directeur ! Vous me devez du respect pour cette année scolaire !
— Je peux te faire un câlin ? continua la fille.
— Non ! Non, non, non, non !
— Monokuma, est-ce toi qui nous as emmené ici ? questionna l'Ultime Tireuse d'Elite. »
La peluche se calma enfin.
« Oupoupoupou...Vous n'aurez pas le plaisir d'avoir cette réponse tout de suite.
— De toute façon, on s'en fiche ! Fais-nous sortir d'ici ! hurla Emi.
— Bien évidemment !
— Quoi ? C'était aussi facile ?
— Je laisserais sortir d'ici quiconque obtiendra son diplôme.
— Et Comment on obtient notre diplôme ? »
L'œil rouge de Monokuma s'illumina d'un éclat malsain.
« En tuant un autre élève. »
La surprise fit taire les étudiants. Pour la plupart, c'était la première fois qu'ils se retrouvaient confrontés à la mort. Ils ne pouvaient pas. Ils ne pouvaient pas enlever la vie à quelqu'un d'autre. C'était impossible !
« Vous ne nous avez pas tout dit, remarqua Daiki. Expliquez-nous tout ce que nous avons besoin de savoir, je vous prie.
— Pour être diplômé, vous devez commettre un meurtre sans qu'aucun des autres élèves sachent que c'est vous le coupable. C'est simple, non ? Pas besoin de s'attarder plus sur les détails. De toute façon, vous retrouverez tout dans le règlement.
— Attendez ! intervint Akio.
— Qu'est-ce qu'il y a ? Tu n'as pas tout compris ? Tu n'as pas de cerveau ? Je peux t'en implanter un, tu sais.
— Combien de temps allons-nous rester ici ?
— Tu n'as rien compris...Les jeunes de nos jours, ils sont incapables de réfléchir par eux-mêmes. Vous resterez ici pour toujours, oupoupoupou ! »
Sur ces mots, Monokuma disparut. L'Ultime Tireuse d'Elite sortit une espèce de tablette de sa poche, et commença à noter des choses dedans. La gamine aux couettes se pencha en avant, curieuse.
« Qu'est-ce que c'est ? demanda-t-elle.
— Un ÉlectroID. Vous devez sans doute en avoir un dans votre poche, vous aussi. Jetez-y un coup d'œil. »
Akio, imité par les autres étudiants, tâtèrent leurs vêtements. Daiki avait raison ; tous avaient leur ÉlectroID personnel. Celui de l'Ultime Étudiant s'ouvrit sur les règles de cette tuerie absurde.
1
L'accès à la bibliothèque, au laboratoire scientifique et à la salle de sport est interdit la nuit.
2
La nuit est de 22h à 7h du matin. Elle commencera par l'annonce de nuit et se terminera par celle du matin.
3
Il est interdit de dormir dans les salles citées dans la règle 1.
4
Vous êtes libres d'explorer la villa, mais vous n'avez pas le droit de forcer les portes des lieux que vous n'avez pas encore débloqué.
5
La violence contre le directeur Monokuma est strictement interdite, tout comme la destruction des caméras de surveillance et des écrans.
6
Quiconque obtiendra son diplôme en tuant un élève sans se faire découvrir pourra quitter la villa.
7
Il est interdit de laisser des cadavres dans la piscine.
8
Il est interdit de se changer autre part que dans les vestiaires et votre chambre.
9
Quiconque enfreindra les règles sera puni.
10
Des règles peuvent être ajoutées plus tard.
« Qu'est-ce que c'est que ces règles de débile ? s'exclama Emi. ''Il est interdit de laisser des cadavres dans la piscine'', comme si on comptait le faire !
— Je pense que nous n'avons pas le choix de participer à cette tuer, Emi Kanzen.
— Qu'est-ce que tu racontes encore ?
— Eh bien, si Monokuma s'est donné tant de mal pour organiser tout cela...Cela signifie qu'il a déjà prévu que nous allons faire tout ce qu'il dira, n'est-ce pas ? affirma Daiki.
— Non, non, non, non, ça n'a aucun sens ! T'essayes juste de te faire passer pour la plus intelligente, alors que t'es rien du tout ! Merde, vous me cassez tous les couilles ici ! J'en ai rien à battre de tout ce merdier ! »
Emi quitta la pièce en furie, sous le silence des autres. Ces règles n'avaient fait que renforcer l'idée que tout ceci était réel. Alors, la vie de certains d'entre eux allaient se finir comme ça ? Juste parce que quelqu'un voudrait s'enfuir avant les autres ?
« Cela ne sert à rien de rester ensemble. Allons visiter la villa et le jardin, nous nous retrouverons dans la cuisine extérieure pour déjeuner.
— Euh, je ne pense pas que...Enfin...Personne n'a réellement envie de visiter alors que nous avons...Hmm..., marmonna une fille à l'air gothique.
— Nous trouverons peut-être ainsi un moyen de sortir d'ici. »
Cette perspective sembla redonner de l'espoir à tout le monde ; le salon se vida petit à petit. Akio décida de monter à l'étage, qu'il n'avait pas encore visité. Peut-être pourrait-il se trouver de nouveaux vêtements, et arrêter de se promener avec des habits mouillés.
L'Ultime Étudiant se retrouva en face de seize chambres–une pour chacun d'entre eux. Il repéra rapidement la sienne, celle juste en face des toilettes. Génial..., songea-t-il en entrant. Le lit était simple, comme la salle de bain et l'armoire à pharmacie. Mais ce qui était réellement étrange, c'était la fenêtre barricadée par des plaques de métal, la caméra pointée sur lui et le vieil écran en face de son lit.
Angoissé, il ouvrit son placard et se changea en vitesse. Selon le plan de son ÉlectroID, il ne resta que deux lieux qu'il n'avait pas visité : la cuisine extérieure et la salle de sport. Il n'avait pas envie de jeter un œil aux toilettes et aux vestiaires. En tout cas, pas maintenant.
« Bonjour. »
Quelqu'un l'attendait à la sortie de sa chambre. Ses yeux bleu brumeux ne le quittaient pas, lui donnant un air un peu effrayant. Son kimono couleur nuit était décoré d'étoiles plus claires ; ses cheveux étaient attachés en une longue tresse.
« J'aimerais me présenter auprès de tout le monde. Je suis Mai Seijitsu. Malheureusement, j'ai oublié mon Ultime.
— Akio Kirameku, Ultime Étudiant.
— Enchantée de faire ta connaissance. Que dirais-tu de visiter la villa avec moi ?
— Oh, eh bien, si ça te fait plaisir...On commence par la salle de sport ?
— D'accord. »
Un cri interrompit brutalement leur conversation ; terrifiés, Akio et Mai, s'élancèrent vers la salle de sport.
~
Les chapitres lettres (A, B, C, etc) et chiffres (1, 2, 3, etc) ne s'alterneront pas toujours. Comme les chapitres lettres suivent l'intrigue principale, les chapitres chiffres ne seront que très peu présents, mais ils n'en restent pas moi indispensables à lire.
Ne les sautez pas !
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