Chapitre 2 : Celle qui aimait les jeux étranges
« A moi, à moi ! s'exclama Yukiko. »
L'Ultime Patineuse Artistique n'arrêtait pas de gigoter sur sa chaise, impatiente de jouer. Emi la trouvait à la fois désespérante et marrante. C'était sûrement pour ces deux raisons qu'ils étaient amis.
« Daiki ?
— Bien sûr que non, elle fait trop peur, répondit l'Ultime Mannequin. Tu l'as déjà vu tirer sur une de ses putain de cibles ?
— Non, et j'veux pas la voir. Déjà qu'elle fait flipper quand elle fait rien...Akemi alors ?
— Rien que son Ultime me donne envie de vomir. L'Ultime Romantique, sérieux ? En plus elle est en couple !
— C'était que ton deuxième argument. Je prends note. Gou ?
— Je suis sûr que cette meuf encu...
— Je veux pas savoir la suite ! Eita ? »
Emi se balança sur sa chaise, le rouge aux joues. Il tentait de le faire disparaitre en se mordant l'intérieur de la bouche, en vain. Yukiko fut prise d'un fou rire ; les paillettes sur ses vêtements s'illuminèrent.
« Ouais, ouais, ouais.
— Juste ouais ?
— Tu veux que je dise quoi d'autre ?
— Bon, on va dire que c'est compensé parce que tu l'as dit trois fois. Ça veut dire que tu veux le baiser trois fois, ou que tu veux le baiser pendant très longtemps ?
— Tais-toi. »
Emi remarqua soudainement la présence d'Akio devant la porte de la salle. Un éclat malveillant apparut dans ses yeux. L'immense sourire qui se dessina sur ses lèvres ne présageait rien de bon.
« Akio ! Viens jouer avec nous ! cria l'Ultime Patineuse Artistique.
— Et vous jouez à quoi ? »
Peu rassuré, l'Ultime Étudiant prit place sur l'une des chaises de la classe. Yukiko courut fermer la porte à clé ; Emi se rapprocha dangereusement du nouveau venu. La porte de secours, réfléchit Akio à toute vitesse. Dès qu'Emi recule, je cours et...
« On joue à un jeu génial que tu dois connaitre, Kira mes couilles.
— Arrête avec ce surnom Emi !
— Mais il est drôle !
— On s'en fiche, trancha Yukiko en retournant s'assoir. Commençons tout de suite, Akio...Moe ?
— Vous pouvez d'abord m'expliquer les règles du jeu ? »
Une expression choquée se peint sur le visage de Yukiko et d'Emi. Ils se lancèrent un regard terrifié.
« Tu ne connais pas les règles du jeu Emikiko ?
— Laissez-moi deviner : c'est une de vos inventions bizarres ?
— Comment tu sais ? s'écria Yukiko.
— Parce que le nom du jeu, c'est la fusion de vos deux prénoms ? »
Un ange passa, avant qu'Emi ne lance :
« Depuis quand t'es intelligent Akio ?
— Bref ! Les règles sont simples. Je te dis le prénom de quelqu'un de la classe, et tu me dis si oui ou non tu veux le baiser !
— Quoi ? Mais...
— Alors ? Moe, c'est oui ou non ?
— Je veux pas...Vous êtes... »
Terrifiants, voulut dire Akio, mais il en était incapable. Il se contenta donc de continuer à bégayer, sous les ricanements d'Emi. Mais ce dernier reprit bien vite son sérieux afin de pouvoir jouer à son tour.
« Je suis sûr que t'es plus du style à vouloir baiser Aimi ou Daiki. Elles sont toutes cutes, tu trouves pas ?
— La façon dont tu le dis est déguelasse.
— Ça passe parce que je suis gay.
— Ouais. Peut-être qu'Akio aussi, souleva Yukiko.
— Alors Ren sûrement. Pareil, il est tout cute.
— Sauf s'il aime pas les mecs.
— Bah il a qu'à baiser Haru, elle est chou aussi. »
Pendant ce temps, Akio s'était glissé discrètement vers la seconde porte, au fond de la salle. Mais Emi et Yukiko fondirent sur lui comme des harpies ; ils avaient l'air prêts à le dévorer vivant.
« Où est-ce que tu vas, Akio ? le menaça doucereusement l'Ultime Mannequin.
— On a pas fini de jouer !
— Je...Je suis désolé mais...Une urgence !
— Mouais...Et pourtant t'étais venu nous voir à la base ?
— La sortie plage. »
Tout énervement disparu du visage des deux amis.
« La sortie plage ! J'avais oublié ! J'ai attendu un an, un an avant de pouvoir enfin, enfin mater les mecs...J'en peux plus, j'vais devenir folle...
— Calme-toi. Du coup, tout le monde est d'accord pour vendredi ?
— Oui, confirma Akio avec un grand sourire. On se rejoint tous vers 14 heures.
— Mon dieu, mon dieu, mon dieu..., murmura Emi. Je vais pouvoir voir Eita sans sa blouse de scientifique...
— Sans haut tu veux dire.
— Arrête je vais tomber dans les pommes...
— J'amènerais des mouchoirs, t'inquiète pas.
— On va passer une aprèm entière à se rincer l'œil...Tout ça grâce à mes idées brillantes...Je m'aime tellement... »
Yukiko s'agenouilla devant Emi, tendant les mains comme si elle tenait une petite boite.
« Emi Kanzen, veux-tu m'épouser ?
— Oui !
— Du coup je peux t'embrasser ?
— Je vais partir, moi, intervint Akio. Au revoir !
— C'était une blague ! C'est juste mon sex-friend, hein ! »
Mais Akio était déjà parti, sauvant ainsi son intégrité mental. Emi retoucha rapidement son maquillage, sans pouvoir retenir ses petits rires.
« On doit passer pour des tarés obsédés aux yeux des autres.
— C'est pas ce qu'on est ?
— Chut, personne ne doit savoir la vérité. »
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