Jour 7

  Je n'ai presque pas fermé l'œil de la nuit à cause de l'inquiétude qui me rongeait à l'égard de Kuzuryû-kun et de sa condition.

  Saionji-san a érigé un sinistre autel au restaurant de l'hôtel, en hommage à Koizumi-san. Il affichait sur un tableau, des photos que cette dernière avaient prises depuis notre arrivée sur l'île. Saionji-san nous a avoué l'avoir installé tôt dans la matinée. Il est vrai que la décoration du mémorial était assez... particulière... Mais si cela avait été fait pour que nous puissions faire le deuil de Koizumi-san, je ne suis pas contre l'idée que nous le laissons à sa place. Nanami-san insista sur le fait de nous focaliser sur l'intention plutôt que sur l'apparence. J'imagine qu'elle avait raison. Honnêtement, j'avais une humeur assez maussade ce matin en raison de la disparition de Kuzuryû-kun et de la mort de Pekoyama-san, donc je n'avais pas spécialement d'opinion à donner sur la présence de l'autel lugubre dans le restaurant pour faire notre compagnie durant le déjeuner.

  Toute la journée, Saionji-san n'a cessé de me dévisager avec mépris, comme si j'étais en partie la cause de la mort de son amie. Je ne peux pas lui en vouloir même si j'ai fait de mon mieux pour ne pas que ça se produise... J'étais loin de m'imaginer que Pekoyama-san allait agir sans consulter Kuzuryû-kun avant.

  Quelques retardataires ainsi que Komaeda firent leur apparition dans le restaurant peu de temps après. Ce qu'avait élaboré ce dernier pour engendrer le premier meurtre me restait toujours en travers de la gorge. Pourtant, son retour parmi nous n'a semblé déranger personne... Comme si depuis le procès de la veille, tout le monde s'était étrangement accoutumé à sa présence malgré la dangerosité et l'instabilité qui émanaient de lui... Comme si... tout le monde avait omis les intentions douteuses de ce type... Quoiqu'il en soit, j'ai choisi de rester sur mes gardes et surtout... de ne pas lui faire confiance.

  Monomi est ensuite venue nous voir après le déjeuner pour nous annoncer avec triomphe qu'elle avait vaincu une autre Monobête (cela signifiait qu'une nouvelle île nous était désormais accessible et que les possibilités de trouver un moyen de quitter l'archipel pour rentrer chez nous s'élargissaient par la même occasion).

  Ainsi, nous avons quitté le restaurant pour nous rendre sur la nouvelle île et la visiter. Lors de notre progression vers celle-ci, j'ai tenu mon ElectroID en mains dans l'espoir d'en voir un treizième s'afficher sur l'écran de la carte d'un moment à l'autre. L'ambiance de la troisième île était encore différente des précédentes. Je me rappelle avoir eu une vue sur de nombreuses habitations et ruines amoncelées dès que nous avons traversé le pont. Là-bas non plus, aucun signe de vie ne s'est manifesté.

  Lorsque j'ai baissé le regard sur l'écran de mon ElectroID qui affichait petit à petit la carte de la zone, j'ai pu y distinguer le schéma de cinq structures principales : un cinéma, une avenue électrique, un motel, une salle de concert et un hôpital. Bien que le groupe s'est rapidement dispersé pour entamer la visite de l'île de leur côté, je peux vous dire sans justification que le premier endroit dans lequel je me suis rendu pour commencer mes recherches fut l'hôpital.

  Quand j'ai ouvert avec conviction la porte d'entrée, j'ai découvert la réception de l'hôpital plongée dans l'obscurité. Il ne faisait pas tout à fait noir mais juste assez pour se croire dans un hôpital tout droit sorti d'un film ou d'un jeu vidéo d'horreur. C'était glauque et silencieux. J'avais l'impression d'avoir pénétré dans l'hôpital de Silent Hill juste avant qu'il ne fasse sa transition vers sa version cauchemardesque.

  Tsumiki-san entra également dans la réception quelques instants après, puis nous avons ensemble inspecté l'entièreté du bâtiment. Elle n'a cessé de s'excuser pour son impéritie de veille à l'égard des soins qu'elle ne pouvait apporter à Kuzuryû-kun. Ne lui en voulant pas le moins du monde, j'ai essayé de la rassurer du mieux que je pouvais sur ses compétences et son intervention. Elle m'a alors confié qu'elle se sentait un peu moins anxieuse que je la déteste (elle se mettait beaucoup trop la pression alors qu'il n'en était rien) et nous avons poursuivi nos recherches. Néanmoins, l'endroit semblait abandonné et légèrement délabré au niveau de l'état des murs ; ce qui renforçait le côté macabre et terrifiant du bâtiment. De plus, nous n'avions aperçu aucun médecin ni infirmières mais Tsumiki-san trouva tout un tas de matériels médicaux (bandages, oxymètre, marteaux réflexe et chirurgical, stéthoscope etc.) pour son plus grand bonheur qu'elle s'empressa de tester pour certains afin de vérifier s'ils étaient toujours fonctionnels.

  Pendant ce temps, je suis prudemment allé jeter un œil dans les chambres des patients, tout le long du couloir du rez-de-chaussée (j'avais dit à Tsumiki-san au préalable que si elle avait besoin de quoique ce soit ou si elle était en danger, elle pouvait m'appeler ou crier). En inspectant chacune des chambres, j'ai remarqué que la plupart étaient vides... jusqu'à ce que j'atteigne la chambre au fond du couloir.

  En ouvrant la porte sur mes gardes, mes yeux se sont peu à peu élargis. Encore... et encore. Je n'arrivais pas à croire ce que je voyais et je n'ai pu m'empêcher de verser quelques larmes, frappé par l'émotion. Les battements dans ma poitrine se sont accélérés. Il tourna son visage dans ma direction. Son côté droit était presque entièrement recouvert de bandages. Il écarquilla son œil légèrement.

  « S-Satoru ?... Qu'est-ce que tu fais ici ? »

  Je me suis avancé vers l'intérieur de la chambre et ai fermé la porte derrière moi, l'expression rassurée de le savoir en vie.

  « Monomi a permis l'accès à la troisième île. Les autres sont entrain de visiter les environs. ... Je suis soulagé que tu sois vivant...

  - Pff... C'est juste une égratignure. Je ne vais pas mourir aussi facilement. »

  Rassuré, je me suis calmement dirigé vers son lit lorsqu'il reprit la parole : « Par contre, cette tronche que tu tires... ça fait peur à voir. On dirait que t'as pas dormi depuis des jours.

  - À qui la faute ?, ai-je ricané à sa remarque.

  - ... C'est vrai que je t'ai mené la vie dure avec mes conneries... J'ai vraiment agi comme un con..., détourna t-il le regard avec ennui. À cause de moi, Koizumi et Peko sont mortes... (il prit une inspiration avant de poursuivre) Pour te dire la vérité... quand j'ai vu le corps de Koizumi hier matin à la pharmacie parce que j'étais venu chercher quelque chose pour soulager une putain migraine, j'ai d'abord cru qu'elle s'était suicidée par ma faute... Et lorsque j'ai compris que Peko s'était impliquée dedans... ça m'a mit hors de moi... (il cilla doucement) Si tu continues à t'en faire pour moi, tu risques de prendre le même chemin qu'elles. (il serra la couverture dans ses poings) ... En fait... j'ai presque honte de me montrer à toi comme ça. »

  Je l'écoutais silencieusement.

  « Je suis pathétique... J'ai même pas été fichu de protéger Peko... (il fit une pause) Je me déteste... »

  Je me suis assis sur le tabouret près du lit, au siège rigide et bordeaux, puis saisis délicatement l'une des mains de Kuzuryû-kun avant de la loger chaleureusement entre les miennes.

  « Tu n'es pas pathétique ni un con, ai-je plongé profondément mon regard dans sa pupille flave. Tu as eu le courage d'aller porter secours à Pekoyama-san. Personne avant toi n'est intervenu lors d'une exécution. Même... Même en n'ayant pas réussi à la sauver... je suis sûr que jusqu'à la toute fin, elle a été reconnaissante de ton geste.

  - ... T-Tu crois ?... », m'observait-il en retour l'expression confuse (à cet instant, j'avais envie de le protéger et le soutenir moralement).

  J'ai hoché la tête avec conviction.

  « Ton intervention était vraiment audacieuse et badasse de mon point de vue. Même si tu n'as pas réussi à la sauver, l'intention y était en faisant ce que tu as pu, Kuzuryû-kun... Le fait que tu sois toujours en vie... je pense que ça prouve que tu n'étais pas dans l'erreur. Je suis certain qu'elle a fini par comprendre à travers ton geste que tu ne la considérais pas comme une arme... mais comme un être humain en qui tu lui donnais de la valeur. »

  Il détourna le regard. Il m'a semblé voir qu'il rougissait légèrement.

  « Appelle-moi Fuyuhiko, a t-il dit. Et enlève cette putain de marque de politesse... Je ne mérite pas autant de respect de ta part, Satoru. »

  Sur le moment, je l'ai trouvé mignon puis j'ai souri.

  « Dans ce cas, appelle-moi Kagami, comme ça on est quitte.

  - Tch... si tu veux. », grommela t-il en rougissant toujours.

  Soudain, la voix de Tsumiki-san s'est faite entendre depuis le couloir, interpellant mon nom. J'ai sorti la tête à travers l'entrebâillement de la porte et averti l'Infirmière Ultime que j'avais trouvé Fuyuhiko. Lorsqu'elle le vit, une expression de joie et de soulagement se dessina sur son visage pusillanime, puis elle nous informa qu'elle allait s'absenter quelques temps pour demander à Monokuma si celui-ci voudrait bien accepter de lui montrer le dossier médical de Fuyuhiko afin qu'elle puisse l'étudier et agir en conséquence.

  Sonia-san qui pénétrait dans le couloir, avait entendu la conversation. À son tour, soulagée de la nouvelle, elle a affirmé qu'elle allait de ce pas prévenir les autres (et que l'on devait s'attendre à ce qu'une marée humaine débarque d'un instant à l'autre). Il fut en effet le cas après quelques minutes. Tout le monde était réjoui de retrouver Fuyuhiko vivant. Tout le monde... sauf Saionji-san. Elle ne cessait de le toiser avec insistance. Lorsque Tsumiki-san est revenue, elle nous déclara que d'après les résultats des examens que Monokuma aurait acceptés de lui montrer, Fuyuhiko présenterait beaucoup de blessures dues aux événements de la veille mais que celles-ci seraient apparemment relativement légères car aucun organe interne, ni os, ni nerf n'a été endommagé. Je me rappelle avoir extériorisé un soupir de soulagement tandis que Fuyuhiko a baissé le regard avec ennui, pensant certainement que Pekoyama-san n'était pas étrangère au fait qu'il se retrouve quasi indemne malgré la violence des attaques qu'il avait reçues.

  Finalement, tout le monde quitta petit à petit l'hôpital afin de retourner à leurs occupations et laisser Fuyuhiko se reposer. Pour ma part, alors que Tsumiki-san et moi avons déjeuné ensemble à l'extérieur, je lui ai demandé si je pouvais malgré tout rester l'après-midi pour veiller sur lui avec elle. Elle accepta volontiers. Après ça, elle a agi de façon étrange à mon égard et m'a semblé très nerveuse à l'idée de continuer à converser ensemble ; je n'ai pas insisté pour ne pas la rendre plus anxieuse qu'elle ne l'était déjà.

  Ensuite, j'ai tenu compagnie à Fuyuhiko le reste de la journée. Étonnamment, il n'a pas été contre.

  « Heureusement que t'es là..., a t-il dit le regard dans le vague. ... Je crois que... je me serais grave emmerdé dans le cas contraire... Rester ici à attendre... C'est juste chiant rien que d'y penser. »

  Il marqua une pause puis, sa pupille ambré clair rivée vers le plafond de la chambre, il ajouta : « ... Tu crois que... tout ça... ce qu'on vit... ne pourrait être qu'un rêve ? »

  J'ai baissé le regard, songeant à sa question.

  « Tu dis ça à cause de l'absurdité des événements ? Le fait que l'on soit les seuls sur un archipel perdu au beau milieu de l'océan Pacifique et qu'une organisation inconnue nous force à travers des animaux en peluche robotique à nous entre-tuer si on veut avoir la chance de rentrer chez nous ? »

  Il hocha la tête.

  « Pas seulement, poursuivit-il en clignant doucement de la paupière. ... J'ai encore du mal à me faire à l'idée que je ne reverrai plus Peko... (il fit une pause) Et puis... (il sembla hésiter un instant puis il continua) ... j'apprends aussi que ma petite sœur est morte... J-J'ai perdu deux femmes importantes... C'est n'importe quoi... »

  J'ai davantage baissé le regard avec ennui.

  « ... Ouais... je comprends pourquoi tu penses que l'on pourrait peut-être vivre un rêve ou une illusion... J'aimerais bien te dire que ce soit le cas pour te faire sentir mieux... mais...

  - Hé, fronça t-il les sourcils un peu embarrassé. Ne soit pas désolé pour moi, je voulais pas rendre ça bizarre...

  - C'est rien, lui ai-je doucement souri. Tu as le droit d'être sentimental, c'est normal après les différents chocs que tu viens de vivre... Donc si tu veux te confier, te lâcher, crier, peu importe... Je comprendrais et je remonterais les bretelles à tous ceux qui oseraient se moquer de toi pour ces raisons. »

  Il inspira un grand coup. Sa voix semblait plus calme tandis qu'il orientait légèrement son regard dans ma direction.

  « Si tu veux que je sois complètement honnête... J'ai même l'impression que tu es aussi une illusion. J'ai jamais rencontré personne d'aussi gentil et compréhensif envers moi que toi... Depuis ces quelques jours, tu t'inquiétais de mon bien-être... Tu m'as cuisiné des karintō pour tenter de me remonter le moral... Tu ne m'as pas jugé sur mes goûts ridicules... Tu me penses même capable de devenir le prochain kumichō du Clan Kuzuryû selon mes propres principes et mes propres moyens... (il orienta de nouveau son regard vers le plafond) Malgré mes faiblesses... Malgré mon gabarit minable... Malgré mon caractère et mon comportement insupportable... Je n'arrive toujours pas à croire que tu ai accepté l'ordure que je suis... De toute mon existence, j'étais convaincu que je ne rencontrerai jamais personne de bon... et qui m'accepterait tel que je suis... Je ne te mérite pas, Kagami... Comment quelqu'un comme toi peut se tenir à mes côtés...? C'est juste un rêve, pas vrai...? »

  J'ai pris délicatement sa main dans les miennes puis j'ai hoché la tête en signe de négation.

  « Je suis bien réel. Même si Pekoyama-san me l'a demandé en premier lieu, je suis quand même prêt à veiller sur toi de ma propre volonté.

  - ... J'ai pas envie que tu te forces à faire ce genre de chose pour moi... Je ne ferai que te mener la vie dure... Tu n'as pas à te forcer pour un type sans cœur et détestable comme moi.

  - Sans cœur ?, répétai-je en esquissant un sourire taquin. Pour quelqu'un de sans cœur, cette personne a quand même risqué sa vie pour un être qui lui était cher. Et tu t'inquiètes aussi pour moi. Je ne sais pas ce qu'il te faut de plus pour te prouver que tu n'es pas sans cœur et détestable. »

  Ses joues ont commencé à prendre une teinte plus rouge puis il a libéré sa main et s'est complètement tourné du côté du mur et de la fenêtre.

  « F-Ferme-la...

  - Si j'en crois mes connaissances étroites, il me semble que les yakuza sont aussi connus pour leurs devoirs familiaux et de loyauté. Donc je ne pense pas que tu aies besoin de te sentir honteux d'avoir du cœur et de bonnes qualités si tu veux mon avis.

  - ... J'imagine que tu as raison... (il fit une pause, me faisant toujours dos) ... Bordel... pourquoi t'es aussi sympa avec moi...? Je mérite pas ta gentillesse... »

  J'ai soufflé légèrement du nez, trouvant sa façon de réagir mignonne.

  « Les personnes qui ne voient pas tes qualités sont juste aveugles, ai-je dit en esquissant un sourire léger et calme. Ou peut-être que c'est moi qui est un faible. Ou bien les deux. »

  Il se remit lentement sur le dos et me fixa à la fois gêné et confus.

  « Même le pire jour... tu réussis à me faire aller mieux... (il fit une pause) Si je ne suis pas dans un rêve... alors je ne serais pas étonné si j'ai déjà été dingue de toi et que j'ai certainement été très protecteur envers toi par le passé... Même à l'avenir, je pense que ce n'est pas quelque chose que j'arriverai à contrôler... »

  J'ai nonchalamment haussé puis baissé les épaules.

  « C'est pas grave. Je pense que j'ai certainement été très protecteur aussi envers toi en raison de la vie difficile que tu menais avec tous les ennemis que tu devais avoir. Et puis, devenir kumichō par tes propres moyens en faisant tes preuves c'est pas le chemin le plus simple mais je pense que c'est le plus honnête de mon point de vue.

  - ... Tu le penses aussi ? »

  J'ai hoché la tête sincèrement. Il prit une inspiration puis me lorgna avec insistance et intensité.

  « Approche.

  - H-Hein...?, ai-je répondu en rougissant, peu certain d'avoir bien compris sa requête.

  - Ne me fais pas répéter, rougit-il à son tour et fronçant les sourcils de gêne. Si tu ne veux pas, j'te force pas.

  - Non c'est bon, j'arrive. »

  Je me suis un peu avancé.

  « Davantage. »

  Je me suis exécuté.

  « Encore. »

  J'ai continué, comprenant petit à petit ce qu'il me demandait indirectement. Mon visage n'était plus qu'à quelques centimètres du sien.

  « Tu es sûr ? Je n'ai pas vu de caméra dans la chambre, mais peut-être qu'on nous surveille quand même...

  - J'en ai plus rien à faire, qu'il aillent se faire foutre, marmonna t-il tous bas. Tu es tout ce qui me reste... Et tu m'as rendu putain d'amoureux. »

  J'ai esquissé un léger sourire gêné.

  « Je voudrais qu'on garde notre relation privée pour le moment, si tu veux bien..., ai-je chuchoté. Je ne suis pas à l'aise à me montrer en public...

  - T'inquiète... J'allais te proposer la même chose, hocha t-il la tête compréhensif. Ça serait trop chiant de supporter la bêtise des autres... On avisera quand on sortira de cette fichue île. »

  J'ai acquiescé puis j'ai doucement pressé mes lèvres contre les siennes. Notre échange était tout d'abord doux puis monta petit à petit crescendo, en intensité et en passion, guidé par notre baiser pérenne (peut-être en partie par ma faute). Enfin, je me suis légèrement reculé, les joues rouges de gêne. Je discernais un regard amoureux à travers sa magnifique pupille semblable à la couleur d'un dahlia de rosé au miel.

  « ... T'embrasses vraiment bien..., murmura t-il avec euphorie. J'en suis presque jaloux... On dirait que t'as été avec tellement de personnes avant moi par le passé pour... avoir une putain d'expérience comme la tienne dans ce domaine... J'en suis presque triste rien que d'y penser. »

  J'ai davantage rougi par son compliment puis j'ai détourné le regard encore plus gêné et ai secoué la tête.

  « Non, j'ai jamais été avec personne auparavant avant de rentrer à l'Académie Kibôgamine. Pour ce qui est d'après... Je ne peux pas te dire puisque nous avons perdu la mémoire... »

  Il ne répondit rien. Puis, il me vint ensuite une idée.

  « Si c'est Monomi qui nous retiré la mémoire, elle doit peut-être elle aussi connaître, comme Monokuma, notre passé à l'Académie..., songeais-je.

  - Où tu veux en venir ?, demanda t-il confus.

  - J'imagine qu'elle refusera de nous rendre entièrement la mémoire comme jusqu'à présent mais si je luis demandais seulement par un oui ou un non, juste savoir si j'ai toujours été avec toi à l'Académie, peu importe les détails, tu penses qu'elle serait d'accord ? Je ne vois rien de mal à lui poser la question, sinon on ne nous aurait jamais laissé nos colliers.

  - Peu importe... Je ne fais de toute façon pas confiance à cette... »

  Il n'eut pas le temps de finir sa phrase que la lapine cotonneuse se glissa entre nous deux.

  « Voui ! Vous avez toujours été enchemble ! (nous sursautâmes devant son arrivée) Vous êtes le duo le plus ch'olide de la clache ! Ch'oyez en ch'ûr ! Amour ! Amour ! Plein d'amour ! Votre amour a toujours été fusionnel et ch'igne d'echpoir ! Vous viviez d'amour ! Vous rigoliez d'amour ! Vous vous entraidiez par amour ! Vous faisiez tout par amour l'un pour l'autre ! »

  Elle soupira de bonheur.

  « Eh bien, voilà. Suffisait de demander, fis-je calmement.

  - Et en quoi je devrais te croire ?, grogna Fuyuhiko sur la peluche. Qui nous dit que tu dis la vérité ?

  - M-Mais je ne vous mens pas... J-Je vous jure !, paniqua t-elle devant le regard sombre que lui tenait le Yakuza Ultime.

  - Pour cette fois, je veux bien la croire, déclarai-je sans émotion particulière. Ses paroles ne sonnaient pas faux à mes oreilles. Je me verrais bien rester tout le lycée à tes côtés si j'en avais la possibilité. »

  Il me fixa quelques instants en rougissant puis détourna le regard.

  « ... Y'a intérêt à ce que tu dises la vérité... satané lapin...Et dégage de mon lit ! »

  J'ai ensuite esquissé un petit sourire taquin tandis que Monomi s'excusait et le suppliait de la croire alors qu'elle descendait timidement sur mes genoux.

  «Dis Monomi (elle se retourna dans ma direction un peu surprise), l'autre fois Fuyuhiko m'a traité de puceau. Est-ce que c'est vrai ? »

  Les deux ont sursauté devant ma question.

  « E-Eh bien... e-euh... (elle semblait vraiment gênée et hésitante à me répondre)

  - T-Tu déconnes, Kagami !, rougit-il de plus belle. P-Pourquoi tu lui demandes un truc pareil ?!

  - Parce que tu m'a taclé l'autre jour alors j'ai envie de savoir par curiosité, continuais-je de sourire, amusé.

  - E-Eh bien..., bredouillait toujours Monomi. Je... Je ch'ais pas ch'i je peux... »

  Soudain, Monokuma apparut dans la chambre à travers son rire machiavélique.

  « Oh oui, déclara t-il avec certitude. Je peux vous dire que vous aviez l'habitude de beaucoup vous frotter l'un à l'autre à la moindre occasion... pareils à des lapins dégueulasses comme Monomi.

  - H-Hein... ? M-Mais je ch'uis pas dégueulache...! », lança t-elle triste.

  Monokuma se mit à imiter désagréablement un gémissement érotique tandis qu'il transpirait d'une excitation imaginaire et intense.

  « Kuzuryû-kun... un vrai marteau-piqueur quand ça lui prenait... oulala... et toi Satoru-san, un vrai cavalier sur...

  - Stop stop stop !, l'arrêta Fuyuhiko en lui coupant la parole le plus rapidement possible. Tu racontes que de la merde, c'est totalement contre mes principes ! Jamais je ne voudrais avoir de relation de ce genre surtout si on est encore lycéens !

  - Hmm... (Monokuma inclina la tête sur le côté, semblant pensif) Pourtant, c'est la vérité. C'est vrai que tes principes Kuzuryû-kun ne te le permettrait pas car le risque d'avoir un enfant aussi jeune t'embarrasserait mais... ce que tu as oublié c'est que tu as payé une seconde opération à Satoru-san en plus de son opération des seins.

  - Qu'est-ce que tu dis ?! Quelle autre opération ?!

  - Oupoupoupou ! Celle de le rendre stérile bien sûr !, éclata l'ours en peluche de rire en se tenant le ventre. Satoru-san ne veut pas d'enfants car iel ne se voit pas devenir mère ou père. Alors quoi de mieux que de le rendre stérile ! Comme ça... aucun risque d'être engrossé ! »

  J'ai écarquillé les yeux d'effroi. Le pire c'est qu'il avait raison... Je ne souhaite pas avoir d'enfant plus tard car j'ai vraiment du mal avec eux... M'imaginer devoir m'en occuper... Les supporter crier et se plier à leurs moindres caprices... ce n'est pas quelque chose pour moi.

  « Tu déconnes..., fit également Fuyuhiko l'œil rond.

  - Si vous ne me croyez toujours pas, vous n'avez qu'à vous jeter dessus et tu verras que Satoru-san a de l'expérience. BEAUCOUP d'expériences..., ricana Monokuma.

  - N-Ne l'écoutez pas !, essayait maladroitement d'intervenir Monomi. U-Un amour fort peu auchi ch'e développer ch'ans avoir recours à de telles choses !

  - Quoiqu'il en soit que vous le fassiez ou non, poursuivit l'ours. L'hôpital est un endroit pour les malades ou les blessés et il est interdit d'y boire et d'y manger, sauf pour les patients bien entendu. Le règlement stipule également qu'il est expressément interdit aux accompagnants de passer la nuit dans l'enceinte de l'hôpital si les patients n'ont pas besoin d'eux, à l'exception des cas nécessitant une surveillance continue. C'est bien compris ?

  - Je n'ai pas vu de règlement en entrant ici..., ai-je répondu sceptique.

  - Tu l'as simplement manqué à la réception, espèce d'aveugle !, grommela t-il.

  - Il faisait sombre. Comment veux-tu que je voie un quelconque règlement alors que les lieux avaient tout d'abord l'air abandonné ?, répliquai-je de façon calme et blasée.

  - Oui bon... J'avoue que la décoration laisse à désirer mais ce n'est pas une raison !, bredouilla t-il embarrassé avant de retrouver un air de malice. Oupoupoupou... Ne soit pas trop rude avec lui, ses blessures ne sont pas encore tout à fait guéries. »

  Puis lui et Monomi ont disparu pour notre plus grand soulagement. Il eut néanmoins un silence de malaise avant que je ne commence à m'excuser du sujet que Monokuma avait mentionné, relevant du fait que je ne veuille pas d'enfants.

  « Je suis désolé... Il a dit la vérité. Je suis désolé de te priver égoïstement d'avoir un enfant un jour...

  - ... C'est pas grave. T'excuse pas, a t-il dit calmement. Si j'en veux vraiment un bien plus tard, il me suffira de l'adopter. (il fit une pause) En fait... je t'en suis très reconnaissant que tu ne puisses pas et ne veuilles pas enfanter. Si je veux un gosse un jour, celui-ci pourra au moins choisir de lui-même s'il voudra devenir un yakuza ou non. Je n'aurais pas à lui imposer directement mon sang de yakuza des Kuzuryû. Je ne voudrais pas lui imposer un tel fardeau... Alors... Je ne peux que t'être reconnaissant... »

  Il m'esquissa un léger sourire doux, ce qui me fit rougir de gêne.

  « C'est certainement ce que j'ai dû te dire avant de payer ta seconde opération, ajouta t-il.

  - Ça te ressemblerait bien, souris-je rassuré. Comment puis-je assez te remercier ? Ça me gêne que tu m'aies payé autant de choses... Je voudrais tant te rembourser... au moins une partie. »

  Il ricana joyeusement.

  « Arrête de t'inquiéter pour ça. Vois ça comme ma manière de t'avoir remercié par le passé de ta bonté... ou encore ton honnêteté envers moi. En fait... ces mots ne sont même pas assez forts pour décrire ce que je pense... Contente-toi du fait que l'amour n'a pas de prix. »

  Quand je l'ai écouté parler sereinement de cette façon, je me rappelle que mon cœur s'est emballé. Qu'est-ce qu'il est adorable... J'aurais aimé rester davantage avec lui là-bas, mais le règlement de l'hôpital m'en empêchait.

  Tsumiki-san est revenue après un temps pour me demander de la laisser s'occuper de Fuyuhiko afin de s'assurer qu'il guérisse rapidement. Je ne pouvais que m'exécuter et je l'ai respectueusement saluée.


J'ai un peu plus inspecté mon corps tout à l'heure. En effet... j'ai une légère cicatrice au niveau de l'hypogastre (c'est à dire au bas du ventre).

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