Je retire les étiquettes une a une, lisant avec attention les mots griffonnés au revers avant de tomber sur les deux que je cherchais : "tribunal" et "annonce". J'appuie sur le premier et la caméra surveillant la porte qui mène au tribunal la monte s'ouvrir petit à petit. J'inspire profondément avant d'appuyer sur le second bouton et de m'efforcer de garder une fois claire et calme.

«Je veux que tout le monde se retrouve au tribunal tout de suite. Il est temps de mettre fin a tout ça.»

Je vois Nadeshiko-san sursauter dans la caméra, avant de marmonner quelque chose que les micros n'ont pas l'air de capter. Taiwa-san se relève en tremblant légèrement avant de courir vers le tribunal et Kikenna-san se réveille immédiatement et se lève de son lit avant de partir de sa chambre le plus vite possible, entraînant Nadeshiko-san avec elle.

Je regarde Ikaku et d'un regard en commun nous quittons la pièce, nos indices dans nos poches et ma main. Cependant, avant que nous ne tournions pour rejoindre le tribunal, Ikaku me fait signe d'attendre avant d'aller dans l'armurerie et de revenir avec un pistolet dans la main...

«Je ne prends ça que pour te protéger. Si ça tourne au vinaigre je m'en servirai, rien d'autre, promis.

- ... J'espère que tu n'auras pas à faire ça, Ikaku.

- J'espère aussi.»

Je scrute son visage un instant avant de soupirer et de passer mes bras autour de son cou. Une seconde passe avant que les siens ne serrent sa taille, et il serre légèrement. Je serre la petite poupée dans une main et passe l'autre dans ses cheveux, doucement. Je sens son souffle se troubler et son visage se poser sur mon épaule.

«J'ai peur. C'est une première.

- J'ai peur aussi. Mais on va s'en sortir. On va trouver qui est derrière ça.

- Je sais. J'ai... J'ai confiance en toi Atsu.» sa voix est plus faible quand il rajoute «Merci d'avoir eu confiance en moi.» Je serre un peu plus mes bras avant de finalement le lâcher. Je le vois rapidement passer une main une main sur son visage et je ne peux m'empêcher de sourire un peu, avant de prendre son visage entre mes mains et de poser un bisou sur son front. Je n'ai plus rien à perdre, après tout.

«On va résoudre cette histoire.»

Il me regarde avec des yeux ronds avant de hocher la tête et reprendre son expression habituelle, et nous nous dirigeons vers le tribunal ensemble. Je sens sa main prendre mon poignet et ne dis rien. Lui comme moi avons besoin de tout le confort que nous pouvons trouver.

Les couloirs vides font résonner nos pas et quand nous arrivons c'est pour que les trois autres nous dévisagent tous. Pas surprenant, après tout ils ont entendu ma voix dans l'annonce, pas celle de Monokuma...

«Masa-chan, Ika-kun... Qu'est ce qui se passe ?

- On va vous expliquer une fois a l'intérieur, d'accord ? Vous allez devoir nous faire confiance.

- C'est... Compliqué avec ce qui vient de se passer, tu t'en rends compte ?

- Je sais. Mais rentrons et nous en parlerons plus.

- Elle a raison !» évidemment, Monokuma fait son apparition aussi, tel l'ennemi dont il joue toujours le rôle. «Alors, rentrons et écoutons, Mmmmh ? Je suis curieux de savoir comment nos petits génies ont pu rentrer dans la salle de commandes, oupoupou.»

Les trois autres se partagent un regard avant de rentrer, et c'est avec un soupir que je les suis, Ikaku sur mes talons. Soudainement, le pistolet caché dans le pantalon d'Ikaku m'est bien plus rassurant...

Je regarde une a une les personnes rassemblées ici. L'ultime assassin, que j'ai appris à croire malgré tout. L'ultime mangaka, qui a tout perdu ici. L'ultime chanceuse, le symbole d'une nouvelle génération. L'ultime tireuse d'élite, qui reste de marbre. Le capitaine monochrome du navire. Et moi même, l'ultime policière.

Une des trois personnes devant moi est celui ou celle qui nous a enfermé ici. Qui nous a forcé à nous entretuer.

Et il est temps que je trouve qui.

***

BON ENFIN ! HEIN. Le procès donc.

Yoshio : Hâte que cet.te enculé.e ait la monnaie de sa pièce.

Jin : Du calme, du calme.

Oh, ça, ça arrivera... Mais il y a encore le temps :)