Chapitre 92 - Information floue

J'hésite presque a pousser la poignée de la porte. C'est idiot, après tout ce temps et le fait que je n'ai de cesse de me répéter que je vais le faire, mais en même temps... Ouvrir cette porte c'est encore plus confirmer que Yoshio est mort, qu'il a eu une dernière action idiote... J'aimerai pouvoir demander à Jin et lui qu'est-ce qui leur est passé par la tête pour effectuer ce plan.

Ikaku reste derrière moi, la tête tournée vers le couloir. S'il était un animal, je pense que ses oreilles seraient aux affûts du moindre bruit, vu comme il a l'air tendu. J'aimerai pouvoir faire quelque chose pour le faire se détendre un peu, mais j'ai l'impression que c'est impossible de ne pas être tendu, dans l'instant.

J'inspire profondément et appuie sur la poignée de la porte, ouvrant la salle un peu moins en bordel que la dernière fois où j'y ai mis les pieds. Je ne sais pas si cela va aider les recherches ou au contraire les fendret plus compliquées. Un coup d'oeil rapide ne me permet pas vraiment d'identifier le dossier dont parlait Yoshio - il y en a encore quelques centaines a l'air libre après tout, sans oublier que plusieurs sont en couleur.

Je soupire et dit à Ikaku la couleur que nous devons chercher, et sans plus attendre, la recherche commence.

Le silence règne et je ne me sens pas de le briser. J'ai l'impression d'être à la station de police, à m'occuper de la paperasse laissée de côté depuis des décennies et dont personne n'a eu l'idée d'en faire le tri et la ranger. Je finis par isoler, avec l'aide d'Ikaku, quatre dossier verts. Yoshio ne m'avait pas prévenue de ça... Je soupire et ouvre le premier, Ikaku lisant par dessus mon épaule.

"La guerre contre le désespoir fait fureur, interview avec une jeune au front"

L'image est un peu ancienne, mais je reconnais Nadeshiko-san. Ses cheveux sont plus courts, ses yeux cernés. L'article est signé d'un nom que je reconnais bien facilement... Combien d'ultimes avait donc rencontré Akihide Kami dans sa vie ?

L'article ne me dit pas vraiment plus de choses que ce que Nadeshiko-san elle même m'avait confié. La guerre, l'épuisement, la perte des vies... Kami-san se lance dans quelques théories cependant, sur des possibles raisons quand au fait que la guerre dure plus longtemps là bas... Notamment une idée de traître. Ça ferait sens, oui. Est-ce que le journaliste ultime soupçonnait Nadeshiko-san, quand il l'a vue sur le navire ?

Je repose ce dossier, mémorisant dans un coin de ma tête les informations que j'ai. Puis je prends le suivant, la page de couverture ne me disant pas vraiment beaucoup sur le reste. Des coupons de plusieurs journaux, cette fois, tous destinés au manga. Particulièrement sur un manga qui aurait fait scandale. Facile de deviner de qui ces articles parlent...

Je continue de lire les coupons et, un a un, je retrace l'histoire du mangaka qui alla interroger des rémanents du désespoir tout ça pour écrire un manga capable de représenter de manière "correcte" les effets du désespoir. Certains accusent Taiwa-san d'être lui même un rémanent et pas un seul article ne mentionne qu'il refuterait cela. Le plus étonnant est que le manga a apparemment tenu quelques tomes avant que la censure ne décide d'arrêter cette série. Certains accusent Taiwa-san d'avoir augmenté les cas de désespérés, mais sans grande preuve sur lesquelles s'appuyer...

J'avale ma salive et prends le dossier suivant. Est-ce que, depuis le début, le timide artiste est derrière tout cela ? Est-ce que son but était réellement de propager le désespoir avec ce manga, et vu que cela a échoué il a décidé de recréer les tueries originelles comme un "hommage" artistique ?

"La première chanceuse ultime et le premier analyste ultime depuis Makoto Naegi et Junko Enoshima font leur entrée à Hope's Peak, plus de vingt ans après la Tragédie !"

L'ultime analyste ? Je me rappelle du scandale entourant son arrivée, "Takeru" quelque chose je crois, un an avant que moi même je ne rejoigne Hope's Peak. Donc, Kikenna-san était dans la même année que lui... Une bien drôle de coïncidence, mais je ne vois pas en quoi cela pourrait m'aider. Les coïncidences ne changent rien a la réalité, et n'influence pas le fait que Kikenna-san est, ou non, celle qui nous retiens ici.

Je lis tout de même l'article, encore une fois écrit par Kami-san. Est-ce qu'il s'est retrouvé sur ce navire justement car l'instigateur le connaissait ?

Je referme le dossier et soupire. Est-ce que l'instigateur a entendu Yoshio et a rajouté des dossiers pour m'embrouiller ? Si ça se trouve, ils sont tous les trois complices et je me ruine a essayer de n'avoir qu'un seul coupable, ah... Quelle idée.

J'ouvre le dernier article... En anglais. Fantastique. Bien évidemment, une langue que je ne maîtrise pas assez bien pour comprendre. Ikaku me tapote l'épaule et explique rapidement qu'il peut me traduire le tout. Je soupire et accepte, je ne peux que lui faire confiance, si Yoshio l'a fait.

Une histoire de culte. Que mon... Grand père aurait découvert et défait. Je glisse ma main dans ma poche et serre son insigne. Ikaku me dit que peu d'informations sont disponibles, mais que beaucoup d'enfants et d'adolescents ont été recueillis et envoyés dans des maisons où ils pourraient aller mieux. L'article ne mentionne rien d'autre sur ce qui est arrivé à ces enfants, mais il donne un nom, un nom que je prends soin de garder dans un coin de ma tête.

Je soupire. Un culte... J'ai l'impression de revoir l'histoire de Kikenna-san, mais est-ce que les idées n'ont jamais quitté son esprit ? Je ne m'y connais pas beaucoup, mais je sais qu'un culte n'est pas simple à quitter, encore moins à désapprendre.

Je soupire et me relève. Nous avons lu les dossiers de Yoshio. Il est temps de passer à l'endroit suivant, en haut des escaliers.

***

Bon, bon, bon on se rapproche peu a peu du milieu et donc de la fin aussi 👀 Honnêtement vous imaginez pas à quel point je suis stressé.e ahah...

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