Chapitre 88 - Adieux chuchotés

Évidemment, rien ne peut se passer comme on le souhaite, dans le monde des tueries. Yoshio et Jin avaient une idée, un plan. Monokuma n'en avait que faire. Et maintenant, je vais perdre mon autre meilleur ami. Je le sens me serrer plus fort contre lui, mais je ne veux même plus relever la tête. Car je sais ce qu'il m'attends si je le regarde. Car je verrai son air triste mais déterminé encore une fois.

Il ne pensait pas qu'il allait s'en sortir, pas vrai ? Jin aussi, ils savaient que peu importe l'issue, ils mourraient tous les deux. Ils le savaient mais l'ont quand même fait.

J'entends le verdict être donné. Je ne veux pas l'écouter, je veux fuir et me jeter dans l'océan avec Yoshio, loin d'ici, en vie tous les deux. Je veux mourir avec lui, je veux partir pour ne jamais revenir, je ne veux pas le perdre. Mais c'est lui qui me force à me relever sans me lâcher.

Il a l'air... Trop calme, pour ce qu'il l'attend. Même ses mains sont libres du moindre tremblement et j'ai l'impression que c'est moi qui vait être exécutée et non lui. J'ai envie de hurler de nouveau, de lui mettre une claque et le ramener à la vérité. Mais il ne fait que me serrer plus fort, un dernier adieu qu'il me fait.

«Il y a un endroit que tu devras regarder. Je suis désolé de ne pas pouvoir en parler plus tôt.» je frissonne un peu et l'écoute chuchoter, ne sentant que trop le regard de Monokuma sur nous «Un dossier en carton vert, dans la salle des dossiers. Je ne peux pas trop en dire, mais... Ça te sera utile. Si Monokuma m'entend dire le nom de la personne qui le contrôle, il tuera mon amie. Désolé Atsu, sincèrement.» il me sourit et me lâche. L'affection dans ses yeux est assez pour me donner envie de faire cette fantaisie de nous enfuir tous les deux, mais un baiser sur le front m'en arrête. «Tu vas tout déchirer là haut. Je te le jure.» et quand il me prend les mains, je sens quelque chose être mit à l'intérieur. Quelque chose de froid, métallique. Une clé.

Et je n'ai même pas le temps de lui dire un mot de plus qu'il se tourne vers Ikaku et lui dit quelque chose que je n'arrive pas a comprendre en anglais. Et Ikaku hoche la tête, pour qu'enfin, les lumières s'éteignent sur le tribunal.

Exécution de Yoshio Wakeshima, l'ultime Guitariste

"Guitar Despair"

Les lumières sont allumées sur une scène bien trop similaires à celle de l'exécution d'Akemi Yamada, des semaines auparavant. Mais au lieu d'un micro, c'est une guitare qui se retrouve dans les mains de l'homme au centre. Ses cheveux longs et l'éclairage empêche toute expression d'être visible sur son visage.

Une musique commence à se jouer, légère, à peine perceptible. Mais rapidement, les notes de la chanson de Queen "The show must go on" se font plus claires. Un choix avec un goût amer alors que le guitariste garde ses mains sur les côtés de son corps, ne bougeant pas un muscle. C'est à peine si on peut voir qu'il respire encore.

Puis la guitare de la musique commence à se jouer, et tombe avec la première note une lame qui vient effleurer le visage de Yoshio. Un moyen de l'intimider, de lui montrer ce qui l'attend s'il s'obstine à ne pas se plier au jeu de Monokuma. Mais Yoshio ne semble pas être d'humeur à jouer.

Au lieu de la suite des notes de Queen, se sont des notes inconnues et dissonnantes du reste de la musique qui remplissent la salle, alors que les lames venant de l'ombre se rapprochent assez pour couper les joues et les oreilles du garçon, qui a l'air... Vivant. Heureux.

Les notes du guitariste finissent par noyer celles de la piste musicale et il est la seule chose au milieu de la scène, un immense sourire aux lèvres et une énergie incroyable le possédant tout entier, le faisant même sauter sur scène, comme s'il pouvait ignorer la douleur en un simple claquement de doigts.

Yoshio continue avant de manquer quelques notes à cause d'une lame venant se figer dans son bras gauche, mais comme possédé il se contente de le retirer et de reprendre la musique, brouillant une fois de plus la musique de Queen, le plan de Monokuma.

La fin de la musique arrive d'une manière inexorable, un compte à rebours dont Yoshio s'amuse et profite, tirant la langue et riant assez fort pour se faire mal à la gorge. Puis enfin, une dernière note et il regarde directement vers la caméra, hurlant le plus fort qu'il lui est possible en brandissant bien haut un doigt d'honneur :

«Va te faire foutre, Monokuma !»

Son sourire ne le quitte pas, même alors qu'une lame vient se planter entre ses côtes, sous son sternum, le clouant sur place. Il rigole difficilement, et quand enfin son bras tombe, son sourire est toujours là.

Sa guitare est intacte.

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Yoshio : CA FAISAIT DU BIEN BORDEL DE MERDE

Jin : Moins fort Yoshio-

J'ai très, très, très mal. Je vais pas mentir. Ce chapitre.... Wow. Ça n'a pas été simple. Mais j'en suis heureuxe. Vraiment.

J'ai hâte de vous voir pour le chapitre six une fois le chapitre de conclusion du 5 fait.

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