Chapitre 86 - À l'aveugle

J'ai l'impression que l'air est encore plus électrique que d'ordinaire. Ou peut-être est-ce simplement car cette fois ci je suis encore plus touchée par le meurtre. Plus encore que quand Fupu-san est mort juste devant moi. Lui et moi n'étions pas amis, après tout... Bon sang.

Je n'écoute même pas Monokuma nous répéter encore et toujours les mêmes règles. A force, on finit par les retenir. Je... Je ne veux pas voir quelqu'un de plus mourir. Mais ça sera le cas, sans aucun doute. Car quelqu'un a tué Jin ici, et je me dois de trouver qui. Mais avec nos indices d'une heure de mort pendant que l'on dormait, un antidote sans poison et rien de plus... Ça ne va pas être simple. Mais commençons simplement.

«Je me permets de préciser qu'absolument personne ici n'est libre de soupçons.

- Qu'est ce que tu veux dire par là, Masa-chan ?

- Je veux dire que l'alarme a sonné quand Nadeshiko-san et Taiwa-san sont entrés. Mais Yoshio et moi avions déjà vu le corps, l'alarme a donc sonné quand nous étions quatre.

- Merde... Donc... Huit suspects pour huit personnes ici.

- Neuf suspects.» je tourne la tête vers Nadeshiko-san, qui semble bien plus sombre que je n'en ai l'habitude. «Je... Je sais qu'on avait déjà proposé cette piste la dernière fois avec Kami-kun, et qu'on avait tord, mais... On peut pas dire que c'est improbable qu'il se soit suicidé, pas vrai ?

- Ou alors, c'était un meurtre à l'aveugle, il a bu ou mangé un truc qui avait été empoisonné par quelqu'un ! Et le quelqu'un voulait juste sortir, peu importe sa victime.

- C'est... Très glauque, comme idée.

- Plus glauque que de balancer quelqu'un dans une piscine qui se referme peut-être ?

- ....»

Superbe, des tensions qui montent et moi au milieu qui suit chargée de démêler le vrai du faux. Je déteste ce genre de moments, et j'espère que je n'aurai plus jamais a y faire face une fois partie de cet enfer.

Mais donc, un suicide ou un meurtre au hasard... Les deux sont des possibilités oui, mais... Quelque chose me dit que ce n'est pas le cas. Mais je dois faire plus que suivre mon instinct ici, je suis tout autant une suspecte pour eux qu'ils ne le sont pour moi après tout. J'ai besoin de preuves, de concret. Mais je n'ai absolument rien pour me donner cela... Si ce n'est peut-être...?

«J'ai un moyen de vous donner mon alibi. Cela fera une personne libre de soupçons ici.

- Oh, vraiment ? Dis nous, c'est ça de gagné oui.

- Hey, t'arrête d'agresser tout le monde ?! C'est pas toi qui t'es réveillée dans le même lit que ton meilleur ami mort !

- Du calme vous deux.» je soupire et masse ma tempe. Je ne sais pas ce que Yoshio et Kikenna-san ont aujourd'hui, mais ils ne m'aident pas du tout. «Nadeshiko-san et moi avons passé toute la journée ensembles. Je suis directement allée me coucher à ce moment, Jin était toujours vivant et en train de jouer à un jeu de cartes avec Yoshio. Vous pouvez confirmer ?

- Oh, et bien, oui ! On a passé notre journée dans la salle de tir, je lui ai montré deux trois astuces de pro ! On est rentrées tard dans nos chambres...

- Et je peux confirmer, un peu avant l'horaire de nuit et avant qu'on s'endorme aussi, Atsu était endormie, et Jin était vivant.

- Je peux le dire aussi, personne n'est sorti de la nuit. Après, y a toujours les bouches d'aération mais...

- Nan, personne les a prises. Je connais un coin où on entend tous les bruits des ventilations et dans la nuit personne ne s'en est servi.

- Bon.... Ça nous donne une personne d'innocente presque sûre. Mais on fait quoi pour les autres ?

- Et bien... On a peut-être une idée de l'arme du crime précise. Ikaku ?

- Hop.» il sort de la poche de son jean une petite bouteille d'antidote, avant de la montrer à tous «L'antidote pour le KG52. Un poison rapide, discret, efficace. Tu le caches dans un gâteau ou autre truc avec du goût et n'importe qui se fera avoir.

- Mais pourquoi que l'antidote ?

- Car j'ai justement pas trouvé le poison en lui même. Et c'est étrange, non, d'avoir l'antidote mais poison ?

- Monokuma nous avait confirmé le fait que tous les poisons avaient leurs antidotes et vice versa. Donc... On a l'arme du crime quelque part dans le bateau et on a que l'antidote.

- Comment est-ce que tu sais même ce que c'est que ce poison ?

- Je suis un assassin, les poisons c'est un peu la base de mon métier. Même si celui là est particulièrement salaud. Il faut prendre l'antidote presque immédiatement ou vous chances de survivre baissent drastiquement chaque minute. Le truc, c'est qu'avant de clamser tu le sais que les dix dernières minutes que tu vas mourir. Salaud, pas vrai ?

- Et le poison prend en général combien de temps à agir ?

- Pour quelqu'un comme le jardinier, grand, fort, en bonne santé physique mais ayant une légère réaction aux poisons ? Environ deux heures.

- Bien. Donc maintenant, qui a un alibi aux environs de dix-neuf heures dix-sept hier soir ? Car Jin a donc été empoisonné dans ces environs là.

- Jin et moi on est allés dans la chambre genre, une demi heure après ça comme je te l'ai dis.

- ... Et bien, moi j'étais avec toi, choupette. Mais je ne sais pas pour les autres.»

Personne ne parle ou n'élève la voix. On dirait que le procès est encore loin d'être fini....

****

Ah la la c'est compliqué hein. Faut croire que notre coupable du jour a bien fais son boulot !

Jin : ....

Je te taquine Jinou-

M'enfin, vous y croyez vous, qu'on approche de la fin de ce chapitre ? Moi j'ai du mal, je vais pas vous mentir.

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