Chapitre 78 - Contrat mystère

La nuit a été rude. Encore une fois. Et le réveil encore plus. Mon crâne est douloureux et Yoshio a dû me secouer pour me réveiller correctement... Ça se voit sur son visage, à quel point il est inquiet... Je m'en veux, je dois l'avouer. Il ne mérite pas le traitement plutôt... Froid, que je lui offre. Mais je ne peux pas juste rester sans rien faire alors qu'il est sans doute aux mains de notre tortionnaire.

Est-ce qu'il en connait son identité ? Est-ce qu'il pourrait me la dévoiler, si tel est le cas ? À moins que la raison qui le pousse à travailler avec Monokuma n'explique aussi pourquoi il ne nous a pas parlé de ça, avec Jin. Tant de questions que je ne parviens pas à poser. Que je ne peux pas poser.

Je laisse Yoshio me mener dans le réfectoire, une main entre mes deux omoplates. C'est rassurant, d'une certaine manière, de sentir ses bagues contre ma chemise. Je sais que ses mains sont loin d'être douces, après tant d'années à jouer de la guitare mais ce n'est pas un problème. En tout cas, pas pour moi. Ça me rappelle qu'il est là. Qu'il est vivant.

Le réfectoire est presque vide, même alors que nous sommes tous là. Ça ne cessera jamais d'être étrange, cette impression de vide alors que c'est loin d'être le cas. Que des quinze personnes que j'ai rencontré dans les couloirs et pièces de ce navire, seules six sont toujours avec moi. Que la première personne que j'ai rencontré fut aussi la première à mourir.... Quelle ironie du sort.

J'ai à peine le temps de commencer à manger que notre capitaine de navire arrive en tombant une fois encore de la ventilation. Je vais finir par proposer à Ikaku de les piéger pour qu'il cesse de s'en servir. Je vois que mon irritation envers l'ours noir et blanc est partagé par mes camarades, pas un seul visage réjouis. Comme d'habitude, en vérité.

«Bon bon bon ! Je sais que tout le monde est encore sous le choc de ces derniers morts, mais je crois que je vous ai donné assez de temps d'attente, nooon ? Alors mes petits choux, la partie finale du navire vous est ouverte !!»

Et sans nous laisser en placer une, l'ours noir et blanc disparaît dans les ventilations une fois de plus. Personne n'ose parler, et je ne peux nous blâmer. Les dernières pièces. Le cinquième et dernier meurtre, comme lors des tueries originelles. Les implications du calvaire bientôt terminé sont là et en même temps... Rien n'est encore fini. Tout est encore trop récent.

Je vois Ikaku se lever et aller vers moi, le visage aussi impassible que d'habitude et les mains dans les poches. Mais je vois la manière dont sa mâchoire est tendue. Lui aussi a été affecté par les paroles de Monokuma.

«... On y va ? L'endroit va pas se visiter tout seul.

- Hey, Hey, pourquoi toi tu viendrais avec elle ?!

- Yoshio-

- Vous pouvez venir aussi, j'en ai rien à battre. Mais je demande à Atsu en priorité.» je soupire légèrement avant de hocher la tête et me lever de la table «Je te suis.

- Venez les garçons. On a du pain sur la planche.»

Je ne suis pas restée pour voir si les trois derniers étaient restés dans le réfectoire ou non. Mais ce qui est sûr, c'est qu'aucun d'eux n'est resté avec nous. Le silence est presque pesant, et je devine sans avoir à regarder que Yoshio lance des regards noirs à Ikaku. Je ne peux pas vraiment lui en vouloir, il n'y a pas si longtemps je le faisais aussi.

La descente dans les derniers étages du navire est dure, en particulier quand la chaleur monte encore suite à notre approche de la salle des machines. Je suis bien heureuse de ne plus porter ma veste depuis un moment...

Et comme je le pensais la dernière fois, le couloir est maintenant ornée de deux portes supplémentaires. Ikaku ne nous laisse pas le temps de débattre pour savoir par laquelle commencer qu'il ouvre la porte sur notre droite en marmonnant un "mauvais pressentiment".

Et un mauvais pressentiment qui se révèle être bien réel.

J'avance doucement derrière Ikaku et cela ne demande pas d'être un expert dans le sujet pour deviner que les étagères qui décorent cette pièce contiennent toutes différents poisons et antidotes, tous plus ou moins puissants sans doute. J'en reconnais certains de roman que j'ai lu. Ikaku mentionne à quel point il est complexe de se dégoter certains des poisons présents. Jin est pâle comme un mort et je le vois serrer la main de Yoshio. Yoshio qui n'a pas l'air beaucoup mieux, pour être honnête.

«C'est... Tous des vrais ?

- Impossible de savoir pour sûr à moins de tester. Et j'ai pas franchement envie d'être le cobaye du jour, le musico.

- Ah, mais, pas besoin !» Monokuma apparaît à côté de moi et je sens une main se placer autour de ma taille et un corps se coller au mien «Eh, pas la peine de réagir comme ça, ancien employé ! Je vais rien lui faire à ta copine !

- La ferme. Qu'est ce que tu veux dire "pas besoin" ?

- Et bien... Je vous l'ai dis, un ours ne ment jamais ! Et tous les poisons ici ? Authentiques ! Même les plus durs à avoir ! Faut avoir la patte longue quand on bosse dans le domaine de la tuerie, upupu, j'en connais certains qui seraient bien d'accord avec moi, chers lecteurs !

- Qu'est ce que tu racontes encore...

- Ahem. Donc, comme je le disais, ils sont tous authentiques, parole d'ours ! Pas un seul faux, pareil pour les antidotes disponibles ! J'espère pour vous que vous avez des gants si vous voulez vous servir de certains de ces petits bijoux, ça serait bien con de mourir avant votre cible, ahahah !!» et sans plus attendre, l'ours sort en se tapant le ventre de la patte, ses dents pointues visible et nous moquant.

«... Désolé, est-ce qu'on... Peut sortir ?» plutôt que pâle, Jin a maintenant l'air bien verdâtre, presque malade. «Je... Sais pas pourquoi, j'aime pas cette pièce du tout...

- Ouais, pas de soucis, on a pas besoin de rester là plus longtemps de toute manière.»

Nous hochons la tête et sortons de la salle. La main d'Ikaku est sur mon épaule, comme s'il avait peur que moi aussi je ne sois soudainement malade... Quoique, vu l'odeur qui émanait de la pièce, je ne serais pas surprise que ça finisse par arriver.

Nous restons cinq, dix minutes le temps que Jin se calme de sa nausée soudaine. Le pauvre a vraiment l'air d'avoir réagit violemment, je me demande bien pourquoi... Quoi qu'il en soit, Ikaku propose que lui et moi entrons en premier dans la seconde salle. Yoshio semble hésiter un instant avant de soupirer et hocher la tête.

Nous entrons donc dans la dernière pièce, et c'est encore un spectacle bien différent de la pièce d'en face. Pas d'étagère vitrée et bien rangée, pas d'étiquette soigneusement posée sur des bouteilles. Ici, un bureau, une chaise, un hublot donnant vue sur le vide de la mer et un nombre incalculable de feuilles éparpillées absolument partout. Je prends la première à mes pieds et lit un extrait, visiblement sorti d'un journal.

«"Paris illégaux en hausse, l'ultime parieuse soupçonnées de trafic humain pour offrir des organes à l'hôpital local. L'ultime médecin nie les accusations et blâme la police pour leur "incompétence"... Gakui-san m'avait raconté que sa petite amie était effectivement la parieuse ultime.

- Laisse moi deviner, cheveux noirs et fushia, petite, plus fine qu'un cheveux ? Elle m'a demandé de tuer un ou deux gars par le passé. Peut-être plus.

- ...» je repose l'article et en prends un autre au hasard, cette fois-ci bien plus vieux «"Un accident de voiture désastreux ne laisse comme survivant qu'un petit garçon, gravement blessé." Buichi-san m'avait parlé d'un accident quand il était petit qui a tué ses parents...

- On dirait que ça ne parle que de nous...» Ikaku prend à son tour un morceau de papier, du bureau cette fois. «"La plus jeune ultime en date a été annoncée par Hope's Peak academy, sous le titre de l'ultime hypnotiseuse." Ça ressemble à la gamine, ça.

- Combien de documents est-ce qu'il y a au juste...?!

- J'en sais rien. Mais j'pense que ça prendrait bien des semaines de tout lire.

- ... C'est... Presque inquiétant.

- Tu l'as dis.» il soupire et repose le papier, avant d'aller à la fenêtre. Je le vois regarder autour, sur le hublot, avant de revenir à la table et inspecter l'endroit «On dirait qu'il n'y a pas de micros ici.

- Vraiment ? C'est étonnant.

- Ouaip. Mais j'ai trouvé des micros dans la salle de tir, donc je doute de leur utilité.» il hausse les épaules et va vers moi «Atsu. On m'a proposé un nouveau contrat.

- .... Quoi.

- Pas par Monokuma, cette fois. Je n'ai pas le droit de te dire qui. Mais sache que je suis là pour te protéger. Si la moindre chose devait arriver à tes deux amis.

- C'est... Yoshio qui t'a demandé ?

- Peut-être. Quoi qu'il en soit, tu peux compter sur moi, jusqu'à ce qu'on sorte de là. Tu peux compter sur moi.»

Et je le crois. Car il lui ait impossible de donner une fausse lueur d'honnêteté à ses yeux. Car je veux lui faire confiance, au moins à lui. Je hoche la tête et le prend dans mes bras, marmonnant un "merci" dans son t-shirt. Et il me serre contre lui en retour. Je soupire, reste quelques secondes ainsi avant de reculer. Il est temps de retrouver Yoshio et Jin et leur dire ce que nous avons découvert.

Jin semble encore en assez mauvais état et il est donc décidé de remonter et cesser nos recherches. Je sens une certaine tension dans mon dos. J'ai peur de ce qui arrivera, dans les jours qui suivent.

***

Aaaah la la, un peu de nouveaux lieux :]

Si vous vous souvenez de la famille de Jin, vous devinerez peut-être pourquoi le poison le mettait dans cet état. C'est rien, c'est les références :D

Enfin, on avance un peu dans le scénar quand même... Ça va faire mal, croyez moi. Enfin, ça va vous faire mal. Pas à moi :'D

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