Chapitre 56 : Verrouillée
Être secouée pour être réveillé n'est déjà pas la manière de me réveiller que je préfère, en particulier quand la chose qui me réveille consiste d'un ours noir et blanc habillé d'un haut de pyjama et d'un bonnet ridicules me disant d'aller de toute urgence au réfectoire.
Je soupire et me redresse sur mon lit, la fatigue me pousse presque à ignorer la demande de Monokuma, mais je me reprends rapidement pour me lever et m'attacher les cheveux dans la salle de bain.
Le réfectoire est déjà plein quand j'arrive, mes camarades éparpillés aux tables et contre les murs, regardant en particulier un certain assassin. Jin me fait un signe quand il me voit et secoue un peu Yoshio qui cesse de dévisager Bôkyaku pour que son visage s'éclaircisse en me voyant les rejoindre.
Je n'ai pas le temps de leur dire bonjour que le capitaine sort de la grille d'aération au dessus de l'une des tables et atterrit avec fracas, la table en question se cassant sous le poids du robot.
«Bonjour à vous !» Monokuma se relève comme si ne rien n'était et j'entends Nise-san rigoler un peu «Et bien, et bien, ça fait un bon moment que tout le monde n'a pas été réuni, hmm ? Quel plaisir de tous vous voir !
- Abrège l'ourson.» Bôkyaku se sépare du mur et se rapproche du directeur, les bras croisés sur sa poitrine. «Qu'est ce que tu veux ?
- Et bien mon petit, on est pressé ? Tu veux tant que ça découvrir les lieux que je viens d'ouvrir ? Et les surprises que j'ai laissé dans votre chambre ? Pas que tu saches pour le dernier vu que tu ne dors pas dedans tu me diras.
- Il quoi ?
- Enfin, bref !» Monokuma saute sur la tête de Bôkyaku pour être de nouveau sauter sur l'une des tables quand il cherche à le dégager de ses cheveux. «Séparez vous, restez ensemble, frappez vous, j'en sais rien, mais vous êtes libres d'explorer ! Ba-bye !~»
Et sans plus un mot, il disparaît de nouveau dans la bouche d'aération par laquelle il est arrivé. Bôkyaku n'attend pas pour quitter le réfectoire sans rien dire, rapidement suivi de Nadeshiko-san qui appelle son nom. Je préviens mes deux amis que je vais regarder la "surprise" que Monokuma aurait laissé dans ma chambre. Je ne peux pas m'empêcher de redouter ce que c'est, mais je ne pourrais que retarder l'inévitable avec l'ours qui nous sert de capitaine.
Jin et Yoshio suivent, allant dans leurs chambres également. Je dois chercher un peu avant de trouver caché sous mon oreiller un badge de la police de Tokyo. Pas n'importe quel badge.
Celui de mon grand père.
Je reconnais les marques du temps passé sur le métal, une légère fissure sur laquelle je passais souvent le doigt quand grand-père me laissait tenir son badge si précieux. Chaque incision, chaque denture, chaque marque. Celle du badge original.
Mes genoux me lâchent quand je réalise ce que cela signifie, les implications par rapport à la vidéo que j'ai reçu et de l'annonce à la fin du second procès.
Inspire, expire. Calme toi Atsu. Il doit aller bien. Il doit être en sécurité. Inspire, expire. Il est avec papa et maman, il mène les recherches pour nous retrouver même, il est capable de sortir de la retraite pour ça. Inspire, expire. Grand-père va bien.
J'hésite un peu avant d'attacher le badge sur ma veste d'uniforme. Monokuma voulait sans doute me perturber, mais je vais faire en sorte de me motiver grâce à ça. Pour revoir mon grand-père, je dois sortir d'ici.
Je quitte ma chambre et rejoins Jin Et Yoshio. Ils tiennent tous les deux des petits objets, les surprises de Monokuma pour eux on dirait. Yoshio a ce que je reconnais comme un médiator de guitare avec le logo d'un groupe dessus. Jin a une paire de gants abîmés et bien trop petits pour ses grandes mains. Leurs yeux se posent sur mon badge et nous partons sans plus parler de cela.
Les couloirs résonnent sous nos pas et Yoshio relance avec aisé une discussion plutôt légère sur les problèmes de sommeil qu'il continue d'avoir. Nous rigolons de bon coeur ensemble, Jin répondant avec un sarcasme bien mordant à certaines remarques de Yoshio.
Nous ouvrons la première des nouvelles portes et tombons sur la salle de tir que nous avions déjà vu lors du procès. J'ai l'impression de revoir Monimono-san poser sa main sur son bras après avoir tiré. De revoir les yeux de tueur de Bôkyaku. Je mords ma lèvre mais vais étudier l'endroit.
L'entrée n'est pas la même que celle par laquelle nous sommes entrés depuis le tribunal ce qui me fait me demander si Monokuma a un accès à toutes les pièces via non seulement l'aération - je ne vois d'ailleurs pas de grille ici - et des portes cachées. Quoi qu'il en soit, je ne retrouve pas l'autre porte.
Yoshio attire mon attention sur un panneau contre l'un des stands de tir. Le papier est un peu jauni et déchiré par endroits mais encore facile à lire malgré mon anglais approximatif.
1. Si vous voulez tirez, ramenez votre propre arme ! On prête rien ici.
2. Les cibles mouvantes sont à demander au capitaine Monokuma !
3. Si vous voulez tirer sur un autre humain, préférez un autre endroit ! Comme le réfectoire ! ;)
4. Nettoyez vous même votre bordel ! Le balai est dans le placard à côté de l'entrée !
Je grimace un peu avant d'aller ouvrir le placard en question. Un balais en très mauvais état me tombe presque sur le nez et je l'esquive avec un petit cri de surprise qui fait rire Yoshio et Jin, ce dernier étudiant les mannequins qui servent de cibles.
Je racle ma gorge, mes joues un peu plus rouges qu'avant et remet le balais à l'intérieur du placard. À part ça, il n'y a pas grand chose à l'intérieur : une poubelle vide, de quoi récupérer la poussière... Je referme le placard et retourne vers Yoshio et Jin. Ils n'ont rien trouvé de plus et nous décidons de chercher plus de nouveaux lieux.
«Ce balais m'a fait penser...» Yoshio commence une fois que nous trouvons un escalier allant plus bas dans le navire «Vous avez déjà vu quelqu'un faire le ménage ici ?
- Maintenant que tu le dis, c'est vrai que non...
- Du coup, je me demande...» il ne peut pas s'empêcher de rigoler un peu en tournant sa tête vers Jin et moi «Vous croyez que Monokuma a un mode "Roomba", pour faire le ménage...?
- ... Yoshio...» j'aurai aimé pouvoir être simplement désabusée par ce commentaire, mais l'image me fait sourire et quand Jin glousse, je n'arrive pas à m'empêcher de rire aussi «Je crois que c'est la chose la plus ridicule que j'ai jamais entendu.
- Nan mais, imagine !
- Yoshio, parfois je me demande comment tu imagines des trucs comme ça.
- J'ai une imagination très vive Jinou !»
Jin lui donne un léger coup de coude en riant et nous continuons notre descente jusqu'à déboucher sur un nouveau couloir. Contrairement au silence des précédents, celui-ci a un son de vibrations constant qui résonne autour de nous.
Notre rire se tait rapidement et nous entrons dans la première pièce, menant à une immense pièce remplie de machines que je ne pourrai pas décrire correctement ou nommer. Le bruit est encore plus fort et j'en conclus facilement que nous devons être dans la salle des machines du navire.
Nous passons entre les machines et je remercie mon petit gabarit pour me permettre d'atteindre des endroit impossibles pour mes deux amis plus grands et larges que moi. Ça ne me mène pas très loin malheureusement, si ce n'est pour un placard verrouillé dans le fond de la pièce. Je fais une légère moue mais décide de repartir, maintenant avec un peu de graisse et de rouille sur mes vêtements et mes mains. Je vais avoir besoin d'une douche.
Le reste du couloir est vide, mais j'imagine que cela n'est que temporaire avant le prochain procès... Nous remontons donc l'escalier quand je vois Taiwa-san sortir d'une porte à l'étage des armureries, visiblement pensif. Je prends les mains de Jin et Yoshio et les amène avec moi vers le mangaka, curieuse de ce que renferme la porte que je n'avais pas vu en descendant.
«Oh, tient, c'est vous trois...
- Yo Taiwa-kun ! Qu'est ce que tu faisais ?
- Bah j'explore...» je le vois jouer avec un stylo très bien décoré dans sa main, sans doute par nervosité «Mais c'est bizarre. La porte mène nul part.
- Comment ça ?
- Bah...» Taiwa-san imite Jin en penchant la tête sur le côté et commence à attaquer sa lèvre inférieure «T'as un escalier. Pis une porte. C'est tout.
- C'est chelou ton histoire...
- Allez voir si vous me croyez pas...»
Il soupire et s'écarte de la porte. Le couloir est trop étroit pour que plus d'une personne en largeur, et nous passons donc à la file indienne pour monter. Et comme Taiwa-san l'a dit, au sommet de l'escalier se trouve une porte, une petite fenêtre trop haute pour moi avec un verre opaque empêchant de voir plus que des formes floues à travers.
J'essaie d'ouvrir la porte pour qu'elle ne bouge pas une seule seconde. Jin se penche en avant pour essayer à son tour mais c'est à peine s'il l'a fait plus bouger que moi. Nous échangeons des regards avec Yoshio et redescendons pour voir que Taiwa-san nous attend les bras croisés l'air de nous dire "vous voyez ?".
Nous lui disons ce que nous avons trouvé en bas avant de quitter le mangaka, remontant une bonne fois pour toute sur le pont. Après un rapide résumé des maigre découvertes du jour. Jin nous invite à boire un thé ensemble mais je refuse.
J'ai quelqu'un à aller voir pour m'assurer qu'il ne fasse rien de dangereux pour le reste du navire Maintenant qu'il a reçu quelque chose aussi.
***
Bonne saint Valentin avec plus d'un mois de retard il semblerait ! :D Je suis heureuxe de l'avancée que je prends dans Disrupt, Ça me fait bizarre d'écrire trois chapitres comme ça à la suite, j'ai peur que ça dure pas même avec mon avance-
M'enfin, vous devez vous doutez de ce qui arrive au prochain chapitre hein ? 👀
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top