Chapitre 51 - L'histoire d'une nuit et d'une matinée

Les exclamations surprises continuent autour du barman et moi. Du meurtrier et moi. Je soupire légèrement, me sentant malgré tout désolée pour lui. Comme je me sentais désolée pour Yamada-san. Ce qui ne devrait pas faire de sens sur le papier, des tueurs ne devrait pas pouvoir rester vivant, telle était la loi japonaise.

Et pourtant, en voyant cet homme fatigué, résigné, qui ne veut plus qu'une chose... Je doute de la vérité de la célèbre loi de Talion. Comme j'en ai douté avant. J'inspire, profondément. Là n'est pas le bon moment pour questionner la loi, surtout celle que je ne peux modifier dans ce jeu macabre.

Le bruit se calme enfin un peu alors que Monimono-san regarde de nouveau le sol, tremblant légèrement. J'ignore si c'est de sommeil, à cause du stress, ou les deux. Sans doute cette dernière option.

«Pourquoi.» je tourne mon regard vers Taiwa-san, qui tremble aussi. Ses yeux sont collés au visage de Monimono-san qui pince ses lèvres et regarde dans la direction opposée. «Pourquoi tu as tué Shoyo-san, hein ?

- ... Auto-défense.

- Je ne te crois pas, il n'aurait jamais fait ça.

- Et pourtant il l'a fait Taiwa-kun !» le mangaka sursaute un peu avec le ton plus agressif qu'à prit Monimono-san, un ton que je n'avais jamais entendu venant de lui. «Je... Je ne voulais pas le tuer, mais...

- Mais la chance.» Nadeshiko-san soupire légèrement. «Tu avais une arme sur toi, tu l'as sortie quand il t'a tiré dessus et la balle s'est logée dans son cou.

- C'est...» il soupire et passe une main sur son visage, secouant la tête. J'ai l'impression qu'il a soudainement prit dix années, en une seule seconde. «Pas exactement. Je... Laissez moi expliquer, s'il vous plaît.»

Nous nous regardons tous avant de hocher la tête, laissant le meurtrier avouer la nuit du crime.

«J'étais sorti de ma chambre pendant la nuit, pour aller chercher quelque chose à boire. Je... Je n'avais pas vu Shoyo-kun dans le couloir, et ça m'a inquiété, je suis retourné dans ma chambre prendre un couteau. C'était... C'était de la paranoïa pure, j'avais déjà un pistolet sur moi.» il rigole sans joie, serrant son bras droit contre lui, l'air si petit.

«Je suis allé dans le réfectoire et... Et il m'a attaqué. Je me suis défendu avec un coup de couteau, mais avant que je puisse fuir, il... Il a dû avoir de la chance aussi, car il m'a tiré dans le bras.» il relâche celui-ci avec un soupir, et j'ai l'impression de voir un peu de rouge sur la manche. La blessure s'est-elle rouverte ?

«Ça m'a fait lâcher le couteau, et le manque de sommeil, la panique je... Quand je l'ai vu repointer l'arme vers moi, je n'ai pas réfléchi, j'ai juste... J'ai dégainé le pistolet que j'avais sur moi et j'ai tiré. J'ai... J'ai réalisé quand il est tombé contre la table ce qu'il s'est passé et j'ai... J'ai récupéré le couteau et je suis parti m'enfermer dans ma chambre.»

Le silence pèse sur nos épaules, soudainement. Ce qu'il raconte ne contredit aucunement les faits. Un meurtre qui est arrivé grâce à la fatigue, exactement ce que Monokuma souhaitait au final.

Je soupire et passe une main dans mes cheveux, posant ma casquette sur la barrière du podium devant moi. Nous avons un tueur de sûr donc. J'entends Nise-san marmonner quelque chose comme "Je me disais bien qu'il serrait beaucoup son bras" non loin. Je lève les yeux et mon regard croise celui du meurtrier. Fatigué, résigné mais avec une détermination.

«Mais comme je l'ai dis, je n'ai pas tué Eita. Jamais.

- Qu'est ce qui nous le prouve au juste ?

- Le meurtre de Fupû-san était prévu.» je frissonne rien que d'y repenser. "Ça aurait pû être moi, ça aurait pû être moi" tournant en boucle dans un coin de mon esprit. J'inspire profondément et croise mes bras pour les serrer dans mes mains. Ne pas montrer de faiblesse maintenant. «Monimono-san n'aurait pas pû faire cela. De plus, avec son bras droit blessé, je l'aurai entendu s'il avait tiré. Le recul aurait touché sa blessure. Et je n'ai entendu que des bruits de pas.»

Ils hôchent tous lentement la tête. Nous avons deux tueurs pour ce jeu. Mais le but m'est obscur. Pourquoi tuer Fupû-san ? Qu'est ce que la personne à l'origine de ce meurtre aurait pû y trouver ? Certainement pas de partir.

«Je hais de demander ça mais...» Kikenna-san mordille sa lèvre en me regardant avant d'immédiatement tourner sa tête ailleurs «Qu'est ce qui nous dit que c'est pas toi, Masayoshi-chan ?

- Impossible.» mon sang n'a même pas le temps de commencer à bouillir quand Jin Et Yoshio prennent en même temps la parole, pour que le second continue. «Quand on est arrivés, l'alarme a sonné. Alors à moins que quelqu'un d'autre soit tombé sur Atsu en pleine crise d'angoisse face à un cadavre et n'en ai pas parlé ou ne l'ait pas aidée, c'est complètement impossible que se soit elle.

- Oh, ouais, pardon, c'était idiot...

- Non, votre question était logique. J'étais seule avec la victime après tout.

- Mais du coup, Masayoshi-san...» le regard de Kami-san ne me lâche pas et je me sens frissonner. J'ai l'impression qu'il m'étudie. «Que s'est il passé exactement ?

- ....» j'inspire profondément. Ne pas paniquer. «Nous étions allés voir dans l'armurerie consacrée aux armes à feu, Fupû-san et moi. En voyant quel était le modèle de pistolet manquant, nous n'avons pas voulu rester trop longtemps ici et sommes retournés dans le couloir sans vérifier si d'autres armes manquaient, ou même l'état de l'autre pièce.» je me sens trembler légèrement, et j'avale ma salive pour calmer la sécheur de ma gorge «Nous... Nous parlions quand j'ai entendu un bruit et soudainement... Soudainement, j'avais le...» inspire, expire, inspire... «J'avais le cadavre de Fupû-san au dessus de moi. Je... N'ai pas réagi pendant quelques secondes avant de réaliser ce qu'il s'est passé. J'ignore combien de temps s'est passé entre cela et l'arrivée de Jin Et Yoshio.»

Le journaliste hoche la tête et me fait un sourire que j'imagine se veut compatissant. Je suis plus occupée à ne pas paniquer pour être honnête, j'ai l'impression de sentir le corps encore chaud de mon camarade au dessus de moi. Je frissonne un peu avant que Jin ne reprenne la parole.

«Atsu nous avait demandé de venir la chercher si après un certain temps, elle et Fupû-san n'étaient pas de retour. Nous... N'avons croisé personne sur le chemin cependant.

- ... J'ai une idée, mais je vous jure que vous allez la trouver chelou.

- Dit Toujours barbichette ?

- Okay, hum... Vous voyez, comment au plafond de certaines pièces y a des grilles ?» je me fais presque mal à la nuque tant je tourne rapidement ma tête vers Yoshio. Je comprends immédiatement son idée, et ça réduit grandement la liste des suspects. «Okay, bah...

- La ventilation peut permettre de se déplacer sur le navire sans être vu, et d'accéder à des endroits impossible à atteindre autrement.» Yoshio a l'air un peu surpris avant de hocher la tête. Il ne savait pas que j'étais au courant donc... «Qui parmis vous tous était seul ?

- Hum...» Nadeshiko-san joue avec les lunettes sur sa tête en réfléchissant «Je... Crois que Monimono-san, Bôkyaku-kun, Wakeshima-kun et moi on était allés dans nos chambres à un moment. Mais je sais pas pour les autres...? Peut-être Kami-kun aussi !

- Parfait.» mes yeux se pose à ma gauche immédiatement, et j'ai l'impression que je vais vomir en voyant le sourire qui m'attends. «C'est vous, n'est ce pas ?»

Il n'y a dans ces personnes qu'une seule qui aurait pû faire le meurtre. Les autres étaient soit blessés, soit l'alarme l'a innocenté.

Mon voisin regarde vers Monokuma, l'air de lui poser une question. Son sourire s'élargit encore plus quand l'ours mécanique répond d'un simple rire.

Avec un immense sourire, je vois Bôkyaku-san me faire une révérence avant de m'applaudir.

«Bravo, on applaudit tous la capacité de déduction de notre petite policière !» j'ai l'impression que c'est la première fois que je le vois réellement sourire, et en même temps cela sonne terriblement faux. «Vraiment, je suis impressionné ! Si seulement le guitariste avait pas pensé aux ventilations, je serai resté caché encore un moment !»

Je sens mon sang bouillir, mais je n'ai pas le temps de dire quoi que se soit avant de voir Monimono-san s'approcher de nous et regarder le tueur avec une colère froide.

«Pourquoi ?

- Je ne sais pas si je suis autorisé à le dévoiler ça ?» son ton chantant me fait tourner la tête et je serre mon poing. «Monokuma, t'en dis quoi ?

- Vas-y, c'est pas comme si c'était très important maintenant ! Oupoupou !~

- Monokuma ?! Tu es-

- Pas celui derrière cette tuerie.» il rigole à l'idée de Kikenna-san, secouant la tête. «Non, non, je suis juste un employé. Quelqu'un qui a été payé pour effectuer un ordre simple quand on me le demanderait ! Et il se trouve que le moment était arrivé.

- Si tu n'es pas l'instigateur, qu'est ce que tu es hein ?! Un traître ?

- Est-ce que je peux être un traître si je n'ai jamais été du côté de qui que se soit ?»

Il rigole de nouveau et je vois un poing voler pour qu'en un battement de cil, Monimono-san se retrouve au sol, Bôkyaku-san avec une expression sérieuse le tenant au sol, couteau contre la gorge.

«Pas très poli d'interrompre quelqu'un avec son poing.» les yeux rouges du meurtrier remonte du barman au sol pour finir par rencontrer mon regard. «Dis moi policière, j'ai un petit jeu pour toi.

- Je ne veux pas jouer.

- Oh, promis, je ne mets rien en jeu, c'est juste une petite devinette ! Voyons... Tu es une ultime, tu dois forcément connaître quelques sujets tops secrets, Mmmh ? En plus, ton grand-père est un ancien de la Tragédie !» il rigole un peu plus «Oh me fait pas cette tête là. Si tu savais l'argent que certains voulaient donner pour avoir sa tête, tu serais surprise petite.

- Pourquoi vous me demandez ça.

- Ce que je te demande, c'est si tu sais qui je suis.»

J'avale ma salive. Il... Y a bien une possibilité, mais elle semble si improbable, si impossible.

Il y a maintenant quatre ans, un criminel mystérieux est apparu. Un assassin. Mon grand-père avait été affecté à son affaire. Cette personne ne laissait aucune trace, aucun mode opératoire particulier. Les seules choses que l'on savait sur lui était qu'il était de genre masculin. Qu'il ne tuait ni les enfants, ni les femmes enceintes. Et enfin, ses yeux rouges.

«Vous... Vous ne pouvez pas...» il se relève et je me sens me figer quand il s'approche de moi, Toujours souriant un couteau à la main. «Vous êtes les Yeux Rouges.

- Din din din.» sa voix est maintenant si basse qu'un frisson de peur me parcours. Un mouvement de sa main et il pourrait finir ce qu'il a commencé en tuant Fupû-san. «Bonne réponse.

- ... Qui ?

- Oh, comme je l'ai dis, c'est top secret !» il se détourne de moi et je relâche un souffle que je n'avais pas réalisé retenir. «Mais rien que pour vous je vous offre ces informations !»

Il traverse le tribunal pour se mettre au centre du cercle formé par les podiums, faisant une nouvelle référence.

«Mon nom officiel est "Les Yeux Rouges", un surnom que la police m'a donné il y a maintenant quatre ans. "Ikaku Bôkyaku" est un nom d'emprunt que Hope's Peak m'a donné quand ils m'ont contacté pour faire de moi un ultime !

- Comment ça un nom d'emprunt ?!

- Quoi, vous avez toujours pas connecté A et B ? Je n'ai pas de nom, je n'existe pas aux yeux de la loi. Je suis un criminel, comme deux de nos amis ici !» il rigole de nouveau quand Taiwa-san et Monimono-san grimacent «Oh, mais je suis bien plus expérimenté aussi ! À votre avis, pourquoi la police m'aurait donné un surnom si je n'étais pas doué ?

- Arrête de rigoler, qui tu es au juste ?!

- Personne. Les yeux rouges. Ikaku Bôkyaku. Le tueur de Fupû Eita. Le "traître". L'employé de Monokuma. Je suis tout ça et tant d'autres. Mais, rien que pour vous, je suis aussi l'ultime assassin. Un plaisir de faire une réelle présentation.»

***

PFIOU 50 CHAPITRES POUR QUE IKAKU PUISSE *ENFIN* DIRE CE QU'IL EST SANS AVOIR À FAIRE SEMBLANT

Ouais, c'est pas vraiment un secret que Ikaku est un assassin si vous me connaissez un peu. Mais je vous jure il reste un bon gars, demandez à Chieko-

M'enfin. On a donc nos deux tueurs !~ Eh ouais, deux tueurs dans un Chapitre de Danganronpa, où va le monde ?

Je dirai qu'il me reste encore deux ou trois chapitres avant que je n'ouvre la FAQ de mi-histoire.

Et enfin sur ce, je vais pleurer sur mon rythme de sommeil DÉSASTREUX puisqu'il est 5h34 du mat quand j'écris ces lignes.

Aidez moi.

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