Chapitre 48 - Un, deux, trois ?

Yoshio me prend dans ses bras dès que je réussi à comprendre la vision en face de moi. J'entends des pleurs et mes yeux trouver Kikenna-san et Monimono-san, yeux rivés sur le corps. Je crois que je suis en train de trembler mais n'arrive pas à être sûre de cela. Je ne peux que blâmer le manque de sommeil pour ma réaction. J'ai l'impression de ne pas être moi même, de ne pas être connectée à mon corps. Puis je me rappelle de Taiwa-san. Il commençait juste à aller mieux.

Yoshio me laisse respirer quand notre capitaine de malheur apparaît, ses pattes juste à côté des limites de la flaque de sang. Il rigole et semble attendre que tout le monde soit là. J'entends Jin derrière moi et vois son air rassuré de nous voir vivants, suivit de l'horreur d'un nouveau meurtre. Je le vois retenir Taiwa-san qui hurle le nom de Shoyo-san, les larmes sur ses joues.

«Bien bien bien...» Monokuma attire l'attention vers lui «On dirait que vous avez craqué hein ! Dommage vous n'allez pas pouvoir vous reposer d'avant d'en finir avec le procès ! Vous devez connaître la procédure maintenant, hein ? Aller, tenez !»

Après nous avoir donné les tablettes contenant les informations sur le meurtre, le capitaine en peluche disparaît comme il est apparu. Je sens la main de Yoshio serrer la mienne alors que j'ouvre la tablette pour découvrir qu'est ce qui est arrivé.

«La victime est Suzaku Shoyo, l'ultime hacker. Il a été retrouvé mort dans le réfectoire du bateau. La cause de la mort est une hémorragie due à un tir d'arme à feu ayant touché l'artère carotide, il a également une blessure causée par un couteau de cuisine sur le bras droit. L'heure estimée de la mort est de 4h57 du matin.»

Je ferme la tablette et décide d'enfin m'approcher du corps, Yoshio allant aider Jin a calmer Taiwa-san. J'essaie d'éviter la flaque de sang autour du corps, sans véritable succès, le liquide se collant à mes genoux et le dessous de mes chaussures. Je grimace et examine le corps, observant avec attention la blessure à son bras. Comme le disait le monopad, il s'agit d'une blessure à arme blanche, et assez profonde en plus de cela. Je suis des yeux le sang coulant de la blessure et voit dans la main du décédé un pistolet. Un six coups.

Je serre mes dents et m'excuse auprès de Shoyo-san avant de récupérer l'arme, étudiant les munitions. Sur les six emplacements, plus que cinq balles. Il a tiré.

Je me tourne de l'autre côté du cadavre, et je ne suis pas la seule a avoir remarqué l'arme apparement. Kikenna-san étudie un petit trou dans le mur, au dessous du quel se trouve la balle très certainement tirée par Shoyo-san. Je prends un mouchoir et la récupère, voyant du sang séché dessus.

Il a tiré sur son agresseur. À moins qu'il n'ait été celui qui a agressé ? Difficile à dire actuellement. Je me tourne vers la chanceuse, qui étudie encore le mur.

«Kikenna-san, je peux vous demander quelque chose ?

- Bien sûr ? Tu veux mon alibi ? J'en ai pas malheureusement, j'étais toute seule dans ma chambre !

- Je vois, merci. Cependant, je me pose également une question, sur l'annonce du corps.

- Mmmh ? Oh, sur le nombre qu'on était ! Peut-être que Monokuma a pas tout de suite vu qu'on était trois ? Je suis arrivée juste un peu avant toi après tout !»

J'ai du mal à y croire. Mais je ne peux que me baser sur ça pour l'instant. Je poserai des questions à Yoshio et Monimono-san plus tard. D'autant plus que le barman a disparu, apparemment parti dans sa chambre avec un air livide d'après Fupû-san.

Je soupire un peu, ce qu'il semble remarqué. Il m'annonce qu'il pense aller regarder quel genre d'arme a tué notre camarade, et sous les conseils de Kikenna-san, je l'accompagne. Je préviens mes deux amis, toujours avec un mangaka tremblant dans les bras avant d'emboîter le pas du géant du navire. Je leur dis de venir me chercher si je ne suis pas de retour d'ici une dizaine de minutes. On est jamais trop prudent.

Une fois sortie du réfectoire, j'ai l'impression que tout me frappe d'un coup. La mort. Le fait que Yoshio aurait pû être à sa place. Le sang qui colle à ma semelle que je n'ai même pas prit le temps de nettoyer. L'odeur métallique qui se mêle au sel. Je fais signe à Fupû-san de s'arrêter un instant alors que je m'empêche de vomir. Ou de pleurer. Peut-être même les deux.

Je reste immobile peut-être cinq minutes. Mais j'ai l'impression que c'est une éternité. Fupû-san ne dit rien, ayant posé sa main dans mon dos en soutien muet, un que j'apprécie énormément. J'avale ma salive et reprend ma route après lui avoir assuré que je vais mieux. Il hoche la tête et m'emboîte le pas. J'ai presque l'impression d'être de nouveau au début de cette tuerie, à marcher seule avec ce géant derrière moi. Seulement, maintenant nous cherchons qui a tué, pas comment sortir.

Nous arrivons devant les armureries, bien ouvertes face à nous. J'inspire et me dirige vers celle des armes à feu, prête à chercher notre arme du crime.

Arme qui n'est pas revenue, mais dont l'absence se fait sentir. Il manque un New Nambu M60, soit l'arme de la police, en plus d'un revolver six coups comme celui que possédait Shoyo-san.

Je serre les dents. Je suis officiellement la seule personne ici à savoir m'en servir avec Nadeshiko-san, qui est blessée. De plus, l'arme est petite et aisée à cacher. Je vais devoir compter sur mes deux amis pour mon alibi. Je soupire et fait signe à mon camarade de sortir, vérifiant qu'il n'ait rien prit sur lui. Je suis presque certaine qu'il pourrait me tuer sans le moindre effort avec ses muscles seuls, mais je préfère rester prudente.

«Du coup...» Fupû-san un peu avant le couloir, bouchant ma vue des armureries. «C'était une bonne idée ?

- Une très bonne oui.» je lui souris légèrement. C'est bien là la vérité, après tout. S'il avait s'agit d'une arme plus complexe à utiliser ou plus lourde que le New Nambu M60, alors les suspects auraient été différents à mes yeux. «Nous ferions mieux de retourner dans le réfectoire.»

Il hoche la tête, un immense sourire aux lèvres. Mais avant que je ne puisse dire quoi que se soit de plus, j'entends un bruit sourd, suivit d'éclaboussure sur mon visage et d'un corps qui tombe sur le mieux, bloquant totalement ma vue et ma respiration.

Je n'arrive plus à respirer quand je sens un liquide couler sur le sol en dessous de moi. J'entends des bruits de pas venant des armureries. Quelqu'un s'y était caché...? Les pas me dépassent et je n'arrive pas à voir leur propriétaire. Je peux juste voir le visage de Fupû-san, figé dans la surprise.

Mort.

Je hurle soudainement en poussant le cadavre, avant de reculer contre le mur.

On l'a tué sous mes yeux.

Ça aurait pû être moi.

J'aurai pû me retrouver avec mon sang qui coule de mon crâne après avoir été tuée.

J'aurai pû être seule.

J'entends à peine la nouvelle annonce de découverte de corps par dessus le bruit de mon coeur dans mes oreilles.

C'est Jin qui me fait enfin quitter des yeux le cadavre. Qui me fait réaliser que lui et Yoshio sont venus me chercher.

Je n'arrive pas à m'empêcher de pleurer et de le serrer dans mes bras. J'ai l'impression que le sang sur mon visage me brûle. J'ai l'impression que je vais m'évanouir. Que j'entends des voix. Peut-être que c'est à cause de la veille prolongée. Quoi qu'il en soit, je n'arrive plus à penser qu'à une chose.

Deux morts.

Mais un ou deux assassins ?

***

Oupsie.

On dirait que Eita a pas eu de chance cette fois ! :) Désolé.e cher.e.s shippeur.euse.s de Eita et Buichi, on dirait que ça ne sera pas une fin heureuse ici~

Et on dirait que Atsu craque un peu aussi. Ce que je comprends. Quand même, elle vit un sacré bordel >>"

M'enfin... Le prochain chapitre va être intéressant, je pense. :)

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