Chapitre II (8) : Everyday you need a bulletproof vest
Me voilà devant la porte de ce qui est maintenant le chalet d'Eiji et Tritri. Je réfléchis à comment je peux bien annoncer la raison de ma présence ici, autrement que par "salut je suis là pour te tirer les vers du nez". Je flippe pas, je réfléchis juste. Bon ok je flippe. Un peu.
Et si elle veut pas me voir ? Si elle est pas là ? Je pourrais revenir plus tard mais je me connais, si j'agis pas dans l'instant je me dégonfle direct.
Urgh, je pourrais rien savoir avant d'avoir frappé à la porte de toute façon, alors autant me jeter à l'eau. Plus qu'à espérer qu'Altaïr ne m'ait pas emmené.e sur une fausse piste, ça pourrait bien être l'instigateur pour tout ce que j'en sais.
Allez. On inspire un grand coup, et on y va. Trois coups. Une voix retentit depuis l'intérieur.
- Entrez ! Je ne peux pas venir ouvrir, j'ai les mains prises.
Bon, elle est là au moins. Je fais quelques pas à l'intérieur, presque intimidé.e, mais ça ressemble en tous points à mon chalet. À l'exception des cartons entassés dans un coin du salon, les affaires d'Hibiki sans doute. Putain, ça me fout le bourdon.
- Maekawa...?
Eiji lève la tête vers moi, mais elle a l'air... différente de d'habitude ? Oh. Ça doit être parce qu'elle a les cheveux relevés en queue de cheval aujourd'hui. Elle est assise à la table de la salle à manger, les mains gantées de plastique et entourée de bouts de cartons découpés en forme d'étoile et d'un pot de peinture. Elle m'indique la chaise en face d'elle d'un mouvement de pinceau.
- Mika, bonjour. Asseyez-vous, mais essayez de ne pas parler trop fort, je crois que Tritri fait la sieste dans sa chambre.
Je m'exécute, un peu intrigué.e.
- D'accord... Hem, qu'est-ce que tu fabriques avec tout ça ?
- Tritri a peur du noir... Je dois rester à côté d'elle toutes les nuits jusqu'à ce qu'elle s'endorme. Je me demandais comment changer ça et puis je me suis rappelée que j'avais des étoiles en plastiques qui brillaient dans le noir, petite. J'étais toujours terrifiée de l'obscurité, alors ma tutrice les avait achetées pour moi. Peut-être que ça aidera Tritri aussi, qui sait. Monokuma a pu me procurer du carton et de la peinture phosphorescente, c'est rudimentaire mais ça devrait suffire.
Eiji ? Peur du noir ? Décidément, elle me surprend tous les jours. Le fait qu'elle n'en dit jamais beaucoup sur elle doit aider, parce que forcément quand je suis laissé.e à imaginer sa vie... Mais bon. C'est quelqu'un de gentil, ça au moins c'est sûr.
- ... C'est sympa. Je peux t'aider ?
Une esquisse de sourire se dessine sur ses lèvres alors qu'elle hoche la tête.
- Bien sûr. Attends, je vais te chercher des gants. Il vaut mieux éviter de se mettre ce genre de peinture sur la peau.
Elle se lève et revient avec des gants similaires aux siens, puis se rassoit en faisant glisser des étoiles et un pinceau vers moi.
- Essaie de faire en sorte que la peinture soit répartie également. Oh, et n'hésite pas à mettre des couches très épaisses.
Le pinceau tremble un peu entre mes doigts, mais plus je peins et mieux c'est. Ça me fait me sentir... plus calme. C'est juste du remplissage tout con, pas besoin de me servir de ma tête. Les mots sortent de ma bouche presque naturellement.
- Ta tutrice... Elle a l'air gentille.
Eiji laisse un sourire apparaître sur son visage. Elle regarde son étoile, pensive, avec l'air plus détendu que d'habitude.
- Elle l'est. Je lui suis infiniment reconnaissante d'avoir pris soin de moi quand personne d'autre ne voulait le faire. Surtout vu sa position... Accueillir une enfant de parias telle que moi, c'était risqué pour son travail, pour sa réputation.
Le mouvement de son pinceau s'est arrêté, elle fait tourner l'étoile entre ses doigts.
- D'aussi loin que je me souvienne, Asahi a toujours insisté sur l'importance des valeurs morales, et m'a tout de suite dit la vérité sur mes parents biologiques. Elle m'a faite voyager, m'a appris tout ce que je sais... Je me souviens que même quand son travail l'empêchait de rentrer pour mon anniversaire, il y avait toujours un cadeau quelque part dans la maison, et un bon repas dans le frigo.
Son sourire est criant de sincérité. Il n'y a qu'à la regarder pour comprendre à quel point elle aime cette Asahi, probablement au-delà de la simple tutelle.
- Mais du coup, pourquoi tu l'appelles pas "maman" ?
Eiji ouvre de grands yeux interdits. Oop. J'espère que c'est pas trop personnel ? De qui je me moque, évidemment que c'est giga personnel.
- Eh bien... Ce n'est pas que je ne veux pas, et puis elle a toujours été ma mère aux yeux de la loi, sauf que... je ne sais pas si elle me considère comme sa fille.
Après tout ce que tu viens de me sortir sur elle ? Mais bordel Eiji à quel point t'es bouchée ?
- Je ne suis pas sa fille biologique. Mais je suis celle de gens qu'elle méprise, de criminels à cause de qui elle a beaucoup perdu. Alors... L'appeler maman... Peut-être que ce serait me rendre plus importante que je ne le suis réellement.
Ah. Je commence à comprendre, je crois.
- Mais Maekawa, t'es pas responsable de ce que tes parents ont fait.
- Alors pourquoi est-ce que tu as dis que ça me rendait suspecte, pendant l'enquête ?
Eeeehhh, si c'est pas les conséquences de mes actions qui me reviennent en pleine face ! Formidable.
Son ton est très calme en plus, mais il y a cette espèce d'amertume rampante dans sa voix, une blessure qu'elle a gardée sans jamais me la faire payer. Et ce n'est toujours pas le cas, c'est une vraie question qu'elle me pose.
- ... Je suis désolé.e. Je te fais pas moins confiance à cause de ça, c'est juste que l'enquête me foutait une pression et une paranoïa monstre. Mais après ce qu'il s'est passé au procès, je pense que... je peux te faire confiance.
J'arrive pas à croire que je suis en train de dire ça et que je le pense vraiment. Je regarde sa main, et si son bandage n'est plus là je distingue toujours les croûtes de ma morsure à travers son gant.
- Je n'y serai jamais arrivé.e sans toi.
Plus ça va et plus c'est une évidence. Sans les autres participants à cette tuerie, je ne suis rien. Sans Eiji, j'aurais peut-être complètement sombré au procès. Sans Noelle ou Altaïr, je n'aurais pas pu mener l'enquête et débusquer le coupable. Sans Sora, j'aurais toujours une révulsion à chacun de mes passages devant un miroir. Sans Theodosia, je serai mort.e dans la neige en avril. Sans Altaïr, je ne serai pas en train de parler comme ça avec Eiji. Sans Hibari... Non, pas envie de penser à lui maintenant.
Tout ça pour dire que si j'avais réussi à garder ma résolution, à rester isolé.e, ça aurait peut-être été moi qu'on aurait trouvé.e étendu.e dans son propre sang, le torse troué de cinq balles. Qui sait. Même si ça me plaît pas des masses de devenir sentimental comme ça, c'est sans doute une meilleure stratégie.
En tout cas, ça a l'air d'émouvoir Eiji, puisqu'elle me sourit de nouveau.
- Je suis heureuse de l'entendre, vraiment. Mais j'ai l'habitude de ce genre de chose, vous savez.
Nia nia nia j'ai l'habitude... Un peu de respect pour moi et tous mes adelphes crevettes, merci. Je peux pas faire de clé de bras à une meuf d'1m80 moi madame.
- Même. T'es forte.
Si ce n'est la plus forte ici.
Minute, elle rougit là non ??
- M-Merci, toi aussi...?
Comment ça moi aussi ? J'ai même pas eu le temps de faire une remarque sur son visage, je suis juste extrêmement confus.e. Elle m'a bien regardé ? J'ai une carrure d'épingle à nourrice et encore les épingles à nourrice peuvent faire mal, elles.
- Alors merci Eiji, mais je suis genre, épais comme un sandwich triangle ?
Son rougissement s'accentue. C'était sûr, elle m'a rendu le compliment parce qu'elle ne savait pas quoi dire. Quelle giga dork, encore pire que moi.
- ... Tu m'as appelée Eiji.
Attends quoi ? C'est quoi ce sourire ? Toujours petit certes, mais quand même vraiment grand pour une fille aussi tactiturne et- merde elle a raison. Je l'ai appelée par son prénom. Et pour une japonaise ça veut pas rien dire. Meeeerde.
- N-Non.
- Je suis à peu près sûre que oui.
- Non...
- Si.
- Non.
- Si si.
Ça a l'air de beaucoup l'amuser, de me voir dans un état pareil, à essayer de prétendre que je n'ai pas accidentellement laissé échapper son prénom.
Bon, plus qu'une solution.
La fuite.
- Bon euh tu sais quoi on a presque fini, je vais aller voir comment va Tritri !
Eiji se met à rire légèrement alors que je bondis de ma chaise, et ce son me poursuit jusqu'à la chambre de la Pilote de drones.
Et meeeerde, j'ai oublié de lui demander ce qu'elle savait sur la tuerie. Je ne me suis concentrée que sur elle. Bordel, c'est pas bon pour moi ça... Mais si j'y retourne maintenant, je vais manquer de naturel en plus de crever de honte. Autant voir si Tritri a des choses à me dire à la place.
Seul le silence me répond lorsque je frappe à la porte. Bon.
Je l'entrouvre. Personne à l'intérieur, mais il fait un froid de canard. Tu m'étonnes, la fenêtre est grande ouverte. Je m'y penche, et repère Tritri, sa télécommande à la main, en train de faire naviguer son drone au-dessus des toits des chalets. J'enjambe le rebord et manque de trébucher en atterrissant au sol. Putain, va avoir un équilibre correct avec un seul bras.
Le bruit la fait se retourner, et je me retrouve de nouveau nez-à-nez avec son drone et sa foutue caméra miniature, qui me scrute sous tous les angles.
- S-Salut, Tritri, je lance en arabe, en essayant de distinguer la Pilote derrière son engin.
Le drone s'écarte, avant de reprendre son vol au-dessus des toits. Je m'approche de Tritri, prudemment. Elle est encore plus grande, vue de près.
- Qu'est-ce que tu fais dehors ? Des essais de vol ?
Elle secoue la tête de droite à gauche, sans décocher un mot. Toujours aussi mutique, donc. On dirait que c'est moi qui vais devoir poser les questions. Je regarde le drone, qui examine minutieusement chaque toit, chaque fenêtre, chaque arbre autour de nous.
- Alors... Tu cherches quelque chose ?
Elle hoche la tête cette fois. J'ai l'impression de jouer à un jeu de chaud-froid avec elle. Un mot de travers, et je perds.
- Qu'est-ce que tu cherches ?
Elle me regarde. Et par là j'entends que sa tête pivote distinctement dans ma direction malgré son sac carton toujours présent. Puis une ébauche de parole sort derrière ce masque de fortune.
- Une...
Elle hésite. Pour quelqu'un de muet, je la trouve étonnement facile à cerner. Elle n'a aucune idée de si elle peut me faire confiance et je serais foutrement mal placé.e pour lui faire la morale.
- ... Sortie. Ou une cachette pour Steel.
Alors la sortie, je comprends. Mais le reste ?
- Une cachette pour... Steel ? C'est ton drone ?
Elle hoche la tête, mais j'ai toujours une question.
- Pourquoi tu dois le cacher ?
Elle détourne de nouveau la tête. Ses yeux semblent se fixer sur Babel, immense pilier qui étend son ombre gigantesque sur les nôtres, minuscules. "Steel" vole droit vers la pierre qui la compose, je vois son reflet métallique qui se balade le long de la paroi, essayant d'y trouver quelque chose. Une faille peut-être ?
- Pour tuer Monokuma.
Euh.
J'ai bien entendu ?
Alors. Je m'attendais à beaucoup de choses, mais pas à ça.
Tuer. Monokuma. On retrouve souvent ces deux mots dans la même phrase, mais d'habitude ils ne sont pas accolés dans cet ordre. Ma mâchoire s'est décrochée, et lorsque je remets enfin de l'ordre dans mes idées, elles n'ont rien d'aimable.
Est-ce que Tritri a perdu la boule ?? Tuer Monokuma, bah voyons, et pourquoi pas convertir Monoaku à l'islam et lui tant qu'on y est ! Le résultat serait le même, c'est-à-dire que ceux qui risquent de se faire tuer, c'est nous.
- Mais ça va pas, non ?!
C'est sorti tout seul mais ça venait du cœur. Tritri n'a pas d'autre réaction qu'une légère crispation à cause du volume soudainement élevé de ma voix.
- Tritri, tu te rends compte de ce que tu dis ? Monokuma l'a dit, si on la tue, l'autre déclenchera l'autodestruction de cet endroit et on pourra pas s'en sortir à temps !
- ... Et ?
Je tombe encore plus des nues.
- Comment ça, "et" ?? Ça ne te pose pas de problème de tous nous tuer en même temps que cette connasse ?!
- C'est... nécessaire. Il faut montrer qu'un Monokuma peut mourir. Qu'ils ne sont pas... intouchables. Si Monokuma disparaît, ils peuvent tous disparaître. Faut... finir, votre cauchemar. Peu importe comment.
Ah. Bien sûr. J'ai failli oublier que Tritri était une soldate. Une soldate qu'on a tiré du combat il y a un an seulement.
Alliés, ennemis. Guerre, paix. Bien, mal. Zéro, et un. Tout ou rien.
Une pensée entièrement binaire, dichotomique, une pensée de machine à tuer qui ne veut qu'une seule chose : l'efficacité, un résultat, quel qu'il soit. Elle vient de très, très loin.
Très bien, on va faire ça à sa manière.
- T'as aucune garantie que ça va marcher. Les Monokuma sont puissants. Perdre un seul de leurs membres, c'est pas ça qui va les déstabiliser.
Le destin du Juge ultime en est la preuve.
- Même. Ils... Ils sont, humains. Les humains meurent. Peuvent mourir. Je veux dire.
- Mais eux n'en ont pas peur.
- Moi non plus. Mais... ils ne sont pas résolus à mourir.
Elle serre un peu les mains sur sa télécommande. Steel fend l'air jusqu'à nous.
- C'est juste une autre guerre. Dans les guerres, un homme résolu à mourir est toujours, toujours plus fort. On peut pas. Vaincre un ennemi résolu à ça. On peut pas.
....
Elle n'a pas tort. Pas du tout, même. Mais quelque chose... Quelque chose me dérange. Pourquoi ça m'énerve autant de l'entendre déblatérer des trucs pareils ?
- Donc tu penses que les Monokumas peuvent pas te battre ? C'est ça ?
- Si. Ils peuvent. Mais je peux mourir. C'est pas grave. Une seule personne meurt pour que plein d'autres vivent. C'est ça qui est juste.
J'ai la gorge nouée. C'est vrai. D'autres gens meurent là-dehors. Les tueries ne sont pas ce qui tue le plus. Les victimes collatérales sont infiniment plus nombreuses.
Et pourtant.
- C'est juste pour ça ? D'accord. Mettons que tu meures. Les Monokumas continueront à tuer, et même à se renforcer si tu réussis à tuer l'ultime Chirurgienne, parce qu'ils vont redoubler de prudence. On n'abat pas l'arbre en coupant une seule de ses branches, Tritri, tu devrais le savoir mieux que personne !
Même si elle s'accroche obstinément à sa télécommande, je vois bien qu'elle hésite. Mais elle ne dit rien. Putain ce que ça m'énerve.
- Donc t'es en train de me dire que Hibiki est morte pour que tu paries tout sur un sacrifice à la con ?!
- Non !!
Le cri de Tritri se répercute dans mes oreilles. Sa voix s'est brisée sur la fin, sous l'effort qu'un tel volume lui a demandé.
- Hibiki... Hibiki était...
Elle inspire, expire.
- J-Juste une camarade de plus de perdue.
- Et donc tu veux te sacrifier pour bloquer la peur d'en perdre d'autres ?!
J'ai l'impression de bouillir. Tritri semble se tasser sur elle-même.
- N-Non, je veux-
- ALORS ARRÊTE AVEC TES PUTAINS DE CONNERIES, TRITRI !!
Un silence. Assourdissant.
Puis la Pilote baisse la tête.
- Alors... Alors comment je fais pour arrêter tout ça ?
Sa voix est cassée d'avoir crié. La mienne peut encore largement le faire, mais j'ai perdu l'envie.
- Piloter... Pour tuer... C'est la seule chose que je... sais faire.
Bien sûr. Elle ne connaît que la guerre.
- Mais tu as réussi à utiliser ce drone pour d'autres choses. Sinon tu serais pas là.
Steel, comme doué d'une volonté propre, volette autour de nous au rythme des doigts de Tritri.
- Pour voir. Mais ce que j'ai vu, c'était horrible. Je voulais pas voir. Alors j'ai envoyé un message. J'ai cru que j'aurais plus à me battre, mais ils voulaient que je continue. Pour eux cette fois. Tous les camps... sont exactement les mêmes. Ils veulent tous que je tue. Sans que je demande jamais pourquoi. M-Mais ici...
Elle regarde le ciel, au-dessus de sa tête, étend la main comme pour toucher les nuages.
- Ici, j'ai pas à tirer. Ici je suis mieux. On me laisse tranquille. On m'aide aussi. C'est la première fois. Mais pour vous c'est un cauchemar. Alors je dois le terminer.
Bordel, je veux même pas imaginer ce qu'elle a pu vivre pour que cet endroit soit préférable à tout ce qu'elle a connu.
- Eiji aussi... veut le terminer. Mais si ça marche pas comme elle veut, alors je dois tuer Monokuma. Elle sait pas. Lui dit pas.
De quel droit est-ce que je pourrais l'arrêter, cette fille qui a connu les pires horreurs ? De quel droit ?
- Il doit bien y avoir un autre moyen, Tritri. Un autre chemin qui ne te forcera pas à tirer sur quelqu'un. Tu... devrais pas avoir à te salir à nouveau les mains. T'es pas un drone, toi. Pas une machine.
Il y a quelque chose de pourri dans cette façon de penser qu'elle a, dans le fait de se voir comme un être de devoir et de logique, comme une arme vivante qui une fois libérée de ce statut cherche sans s'en rendre compte à le retrouver. Parce que c'est confortable.
.... Ça résonne un peu trop en moi, hein.
- Je sais pas, souffle Tritri. De toute façon, il n'y a aucune faille nulle part.
- Essaie par le haut ? Tu auras une meilleure vue.
Elle hoche la tête, et Steel s'envole de plus en plus vite, de plus en plus haut, jusqu'à ce qu'il ne soit plus qu'un point dans le ciel.
Mais soudain Tritri pousse une exclamation horrifiée, et le point tombe, tombe, se rapproche, et
Explose en plein ciel.
Une pluie de métal calciné et fumant nous tombe dessus, sans jamais nous toucher pour autant. Un carré de ciel bleu est masqué par une bouffée de fumée noire.
... Putain.
La caméra du drone s'est écrasée aux pieds de Tritri. Privée de ses yeux, elle s'agenouille, tâtonne désespérément, finit par prendre l'objet au creux de ses mains.
Ce n'était qu'un assemblage de ferraille. Juste quelques fils alambiqués.
C'est ce que j'essaie de me dire alors que Tritri laisse échapper ce qui ressemble à un sanglot.
Le deuxième est recouvert par le grésillement des hauts-parleurs.
Le troisième par la voix traînante bien trop reconnaissable qui en sort.
"Ceci est une annonce de la plus haute importance, bla bla bla vous connaissez le délire. Les élèves doivent être réunis au réfectoire dans un délai d'un quart d'heure. Sinon... punition, quelle surprise, je m'y attendais vraiment pas. Bref. Un quart d'heure. Réfectoire. Bougez-vous."
Alors qu'on croit l'annonce terminée, les hauts-parleurs grésillent de nouveau.
"Et vous faites pas de bile pour le bruit d'explosion. Protocole obligatoire en cas de parasites aériens."
...
Je sais que j'ai dit à Tritri que c'était pas un bon plan.
Mais en la voyant sangloter au sol
Là, tout de suite
Moi aussi je veux buter Monokuma.
____
Une minute de silence pour Steel, best boy qui nous aura quitté trop tôt.
Enfin bon, Monokuma aime bien interrompre les chapitres de chara dev-
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