Chapitre I (8) : Hana Ichi Monme

TW : Sang, pensées de self-harm

____

C'est l'anniversaire de Judicaël, aujourd'hui. Mais cette fois, pas de fête. Babel est de plus en plus silencieux. On y entend de moins en moins les cris du groupe des extravertis, et ni Monokuma ni Monoaku n'ont donné de signe de vie. Ça me rassure pas. L'agitation des premiers jours me manque presque. Moi qui n'arrête pas de demander le silence, je me rends compte que je déteste ça. Le silence, c'est le vide, un vide avec rien d'autre que de l'angoisse pour le remplir.

Ça fait un mois et demi. Et toujours rien.
C'est peut-être ça, le mobile que Monokuma nous donne. Le vide. L'angoisse. L'ennui.
Je sais très bien qu'il existe des gens qui peuvent tuer par simple ennui. Voire... Voire pire.

Allongé.e dans mon lit, les yeux fixés sur le plafond, le bras engourdi, j'essaierai de faire une liste de tous les trucs positifs que je peux trouver.

Sora a l'air d'aller un peu mieux. C'est cool. Ça me rassure, immensément. Iel s'est remis.e à cuisiner, et si on joue un peu à la Wii avant de dormir, ça l'aide à passer une meilleure nuit. En général, c'est juste nous deux, parce qu'on est pas forcément d'humeur pour la compagnie. Après, Judicaël s'incruste de temps en temps, ça fait pas de mal.

Lan Yue a eu le tatouage qu'Hibiki lui avait promis, mais iel a refusé de nous le montrer, même après avoir enlevé son pansement. Tout ce qu'on sait, c'est que c'est sur sa nuque.

Mon bras me fait beaucoup moins mal, donc j'imagine que ça se soigne tranquillement.

Quand j'y réfléchis, c'est à peu près tout. Consternant. Je n'arrive plus à trouver du plaisir dans quoi que ce soit. Je pourrais aller me promener, vu que les températures commencent à excéder cinq degrés. Mais une fois que j'aurai fait le tour du sentier balisé, il ne restera plus grand-chose. M'enfin. J'imagine que je vais tenter le coup quand même. J'ai rien à y perdre, à part le peu d'énergie qui me reste.

Je me lève et me rend dans le salon. Sora n'est pas là, et la porte de sa chambre est grande ouverte. Je suis seul.e.

Dehors, il pleut des cordes. Les gouttes tapent furieusement contre la vitre, annulant ainsi tous mes plans. Je ne sais pas où Sora a bien pu partir par ce temps, mais en tout cas, je suis livré.e à moi-même ce matin. Ou plutôt ce midi, si j'en crois l'heure sur mon portable. Je me réveille de plus en plus tard, ça va pas du tout.

Je vais me faire un café, ce qui est probablement pas la meilleure des idées vu que je tremble déjà, mais rien à foutre. J'ai juste besoin d'un truc réconfortant. Familier. Quelque chose qui m'emmène loin d'ici. C'est tout ce à quoi je pense alors que la machine crache un liquide brun dans la tasse que j'ai placée à cet effet.

Je prends une gorgée de café. Noir. Amer. Beaucoup trop amer.
Je tousse, mais je continue de boire. Ma langue me brûle. Ma main tremble encore. La tasse est trop chaude.

Elle m'échappe et s'écrase au sol, explosant en mille morceaux. Le café s'écoule et s'infiltre dans les rainures du parquet, encore fumant. Ça a giclé sur mes pantoufles.

Ah.
Ah-ah.
Ah ah ah...
Putain, mais quel con.

Je laisse échapper un sanglot étranglé avant de m'accroupir au sol pour sauver ce qui peut encore l'être. C'est foutu, je peux rien faire d'autre que de ramasser les bouts de céramique et les jeter.

Un bout mal attrapé m'entaille l'index. Bah oui, c'est ça de ramasser sans penser à prendre une balayette, hein... Grosse merde. Grosse merde grosse merde grosse merde. Même pas foutu.e de nettoyer quoi que ce soit correctement.

Je réprime quelques hoquets pitoyables alors que je suçote le sang qui coule de la coupure. Mes yeux survolent le désastre qui s'étale devant moi.
C'est moi, en fait, le désastre.

J'en peux plus. Cet endroit va me rendre dingue. Ça fait qu'un mois et je perds déjà la boule, la belle affaire. J'ai envie de hurler, de tout casser dans le chalet, mais au lieu de ça je suis là à chialer sur une tasse cassée. Je fixe les morceaux, comme si par magie ils allaient se recoller tout seuls.

Ces traîtres de morceaux, plus coupants qu'ils n'en ont l'air.
... Beaucoup plus... tranchants que ce qu'on pourrait penser.

Je n'arrive plus à en détacher mes yeux, maintenant. Je recommence à les ramasser, mécaniquement. Mon index me brûle.

J'ai besoin d'un truc réconfortant. Familier. De quelque chose qui m'emmènerait loin, très, très loin d'ici.
Le plus loin possible.

Est-ce que si je vais assez loin dans ma peau, mon esprit fera pareil ?

La porte s'ouvre dans un grincement, je sursaute et lâche tous mes morceaux.

Un frisson me traverse. Non mais à quoi je songe, là ? Je ne veux pas avoir ce genre de pensées. Je ne devrais même plus envisager ça. Qu'est-ce qui va pas chez moi ?

- Mika ? Qu'est-ce que tu fais par terre ?

Je reconnais cette voix. Douce, un peu éthérée, égale, jamais altérée. La voix d'Altaïr. Je n'ose pas lui répondre. Mes jambes sont en coton.

- Eh bien, on dirait qu'un malencontreux coup de vent a renversé ta tasse... C'est pas grave, on va nettoyer ça.

Je l'entends prendre la pelle et la balayette sous l'évier, et il s'accroupit en face de moi pour ramasser les morceaux. Il me sourit, sans un mot. Je ne vois toujours pas ses yeux derrière le rideau de ses cheveux, mais je sais qu'il sait. Je sais aussi qu'il n'en parlera à personne.
Une fois le tout à la poubelle, il m'aide à me relever, quasiment sans difficulté. Je prends conscience que je suis encore en pyjama, que j'ai les yeux gonflés, la peau grasse, les cheveux en désordre. Pitoyable, en somme. Je me sens rougir de honte.

- ... Pourquoi t'es là ?

- Oh, rien de grave, dit-il sans se démonter face à mon ton acide. Michiru, Hibari et moi on a décidé de faire une partie de Uno, et ils ont tous les deux suggéré que l'on t'invite.

Tous les deux ? Pourquoi ? Je sens le vide dans ma poitrine s'effacer au profit d'une soudaine vague d'agacement.

- J'ai p-pas besoin de leur pitié ! Ni de la t-tienne, d'abord...

Ça serait plus crédible si je n'étais pas sans cesse interrompu.e par des restes de sanglots.

- Vraiment ? Tu me parais bien seul.e, pourtant. Et puis, je ne peux pas juste revenir bredouille.

Il m'agresse d'un sourire bien trop lumineux pour être honnête.

- J'imagine que je vais devoir rester sur ton canapé en attendant que tu sois prêt.e.

Je ?? Mais d'où ?! Punaise, mais je vous jure... Bon bah, plus qu'à prendre une douche et à me traîner jusqu'à son stupide chalet pour une stupide partie de Uno que je vais stupidement perdre.

Je passe le plus de temps possible dans la salle de bain, en espérant qu'il finira par se lasser. Mais lorsque je sors, il est toujours là. Bon sang, c'est qu'il est persistant.

- On y va ?

Je hoche la tête à contrecœur, et sors avec lui du chalet. Il pleut toujours, mais très vite un parapluie à motif galactique se déploie au-dessus de ma tête. Je reste quelques minutes à contempler le motif de voie lactée, la bouche ouverte, avant de me rappeler qu'Altaïr attend patiemment que je me décide à avancer.

Quelques mètres plus tard, arrivé au perron de son chalet, il range son parapluie et m'ouvre la porte avec une courbette exagérée. Il est vraiment obligé de tout faire dans l'excès ?

À l'intérieur, il fait bon, juste assez pour que je sente ma nervosité se calmer un peu. Un feu électrique ronronne dans la cheminée, et une odeur de gâteau qui cuit flotte dans l'air. Au milieu de cette ambiance chaleureuse, Michiru, assise à la table de séjour, discute joyeusement avec Hibari. Hibari qui me remarque, et me sourit, avec une telle douceur que je sens mon cœur fondre jusque dans mon estomac. C'est pas juste. Un sourire comme ça, ça devrait pas être permis. Rien qu'à le regarder, je me sens soudain incroyablement stupide de n'avoir ne serait-ce que pensé à faire une connerie.

- Salut, je souffle en espérant qu'il ne remarque pas mes yeux bouffis.

- Mimiiiii ! s'écrie Michiru avec un enthousiasme déstabilisant.

D'habitude, elle m'aurait énervé.e, mais là, son sourire me rassure. Une seconde je repousse tout le monde, et la suivante je vais pleurer dans leurs jupes. Franchement... Ils doivent avoir des nerfs en titane pour pouvoir me supporter.

- Je t'en prie, Mika, assieds-toi, m'invite Hibari. J'ai fait un gâteau au chocolat, c'est en train de cuire.

Mais à quel moment est-ce que cet homme n'est pas parfait en fait ? Ça devrait être illégal. Il est en train de refaire ma journée.

- Je l'ai fait pour Judicaël, à la base, mais il est enfermé depuis quelques heures avec Lan Yue et Hibiki... Va savoir ce qu'il fabrique. Je lui en garderai une part.

Oula. La trinité des gays en train de comploter ? Ça me rassure pas du tout. Après, s'ils causent des problèmes, ça amènera un peu d'animation au moins. Y en aurait besoin.

Je m'assois en bout de table, et Altaïr s''installe en face alors qu'Hibari mélange les cartes avec dextérité. Une dextérité incroyable, à vrai dire. Il coupe deux paquets de cartes, qu'il fait défiler à toute vitesse avec son seul pouce. Et en portant ses gants en plus. C'est un peu exagéré après, on joue juste au Uno là. Déformation professionnelle, j'imagine. Je ne vois pas Hibari comme quelqu'un qui se la pète.

- Woah, t'as appris ça où, Riri ? C'est du mélange de pro ça, lui lance Michiru en ramassant les cartes au fur et à mesure qu'il distribue.

- Ah, ça ? C'est ce qu'on appelle le mélange américain, ou le riffle shuffle, on me l'a appris pendant ma formation. Je pourrais aussi utiliser le faro shuffle, le "mélange parfait", mais j'ai une petite préférence pour celui-ci.

- T'as fait une formation ?

Hibari semble un peu intrigué face à ma question. C'est normal, mais en même temps j'ai toujours pensé que les ultimes n'avaient aucun besoin d'entraînement.

- Eh bien, oui, il a bien fallu que j'apprenne les codes du métier. J'ai commencé à faire le croupier assez jeune, mais ce n'était pas très professionnel.

J'ai comme l'impression que ça cache des trucs pas très légaux, tout ça. Mais ça serait mal placé de pousser le bouchon plus loin... Enfin, je suis apparemment lae seul.e à penser ça parce que Michiru relance tout en me collant un +2. Chier.

- Ah ouais ? Et c'est quoi qui t'a décidé à passer une formation pour entrer dans le métier ? Parce que t'étais jeune en plus !

- Il avait dix-sept ans lorsqu'il a commencé au casino, intervient Altaïr avec un sourire qui veut dire "j'ai des dossiers et je n'hésiterai pas à les balancer".

- Dix-sept ans ? Attends attends attends, t'es pas censé être majeur pour pouvoir bosser dans un casino ?

Hibari soupire, et pioche en baissant les yeux vers son jeu.

- C'était par nécessité, et j'ai eu la chance de connaître quelqu'un qui a pu me faire travailler au noir. Ça payait assez pour ce que j'en faisais.

- Ah bah oui, Masayuki ! s'exclame Michiru.

- C'est bien, tu suis, ironise gentiment Hibari.

Masayuki... J'ai déjà entendu ce nom. Ou lu, quelque part. S'il est proche d'Hibari, peut-être dans les annales d'Hope's peak ?
Oh. Je crois savoir.

- Masayuki... Comme Masayuki Ono, l'ultime parieur ? demandé-je.

- C'est ça... C'était mon mentor, et un très bon ami de Michiru. Il était responsable de la formation des croupiers et de l'accueil des joueurs au casino. C'est lui qui a réussi à me faire entrer dans le métier.

- Ah ouais, quand même. Il a pris des risques pour toi... Il doit vraiment beaucoup t'apprécier. Ça a l'air d'être un type bien.

Une ombre passe sur le visage d'Hibari, et les yeux de Michiru se voilent légèrement. Qu'est-ce que j'ai encore dit comme connerie ?

- Uno, fait la voix d'Altaïr à l'autre bout de la table. À toi, Michiru.

- Quoi ?! Putain, non !

Ça a le mérite de changer de sujet, mais je me sens moyennement à l'aise. J'espère que j'ai pas encore tout gâché. Je regarde Hibari, une expression amusée sur le visage face à la frustration de Michiru, et Altaïr qui sourit en posant sa dernière carte. Il y a un truc que je ne sais pas et ça m'énerve.

Minute. Il y a une drôle d'odeur dans l'air, ça sent le... le cramé ?

- Merde, le gâteau ! s'écrie Michiru.

Ah. Merde, en effet. Hibari va pour se lever pour aller couper le four, mais il se fige en plein mouvement, ses yeux perdus dans le vague. Face à son absence de réaction, Altaïr bondit de sa chaise et court à la cuisine pour éviter le désastre et sauver ce qui peut encore l'être.

Quelques minutes plus tard, il revient avec le gâteau posé sur une assiette, et un couteau.

- C'est bon, c'est surtout le dessus qui a brûlé, explique-t-il en souriant. On aura qu'à le découper.

Hibari s'est rassis, mais son visage a pris une teinte particulièrement pâle. Ses yeux restent fixés sur le gâteau, et je vois bien qu'ils voient autre chose.

- Hibari ? Tu veux faire une pause ?

Il cligne des yeux, et relève la tête vers moi avec le visage confus d'un enfant réveillé de sa sieste.

- Oh, non, ne t'inquiète pas. Tout va bien, j'ai été... distrait un instant. Ça m'a rappelé des souvenirs.

Un sourire empreint de tristesse se dessine sur son visage. Ses yeux ne croisent pas une seule fois les miens.

- Il m'est arrivé la même chose une fois. J'étais tellement ailleurs que j'ai oublié le gâteau dans le four, mais on a réussi à le sauver de justesse.

... "On" ?

- Ah, tu parles de Stefan ? demande Altaïr en lui donnant une part.

- Oui. On regardait un film ensemble, et c'est grâce à lui que j'ai réalisé que ça commençait à brûler. Mais au final, c'était le meilleur gâteau que j'aie jamais mangé.

- Ouais, le pouvoir de l'amour, tout ça tout ça, en attendant c'est pas ça qui va me donner ma revanche sur Altaïr ! les interrompt Michiru sans aucune gêne.

Le... Pardon ?

Hibari laisse échapper un petit rire, mais je capte toujours cette tristesse dans ses yeux. Le sujet est vite détourné, et pourtant cette tristesse reste. Mais lorsqu'il commence à mélanger, son regard change.

Drastiquement.

Je vois son œil devenir inhabituellement perçant alors qu'il distribue les cartes à toute vitesse, et sa placidité ordinaire laisse place à quelque chose de froid et calculateur. Un regard de tueur, presque. Je sens un frisson courir le long de ma colonne vertébrale alors que je ramasse mon jeu. J'espère vraiment que je suis en train d'imaginer des trucs, parce que là, il est purement et simplement terrifiant.

- Mika ?

Il me regarde en souriant, mais son seul œil visible reste glacial.

- C'est à toi de commencer.

Je bredouille une excuse, et dépose un 9 bleu au hasard. Il joue à son tour. C'est un 8. Le tour continue, et son regard ne change pas. Il n'est pourtant pas en train de gagner, il n'a joué aucune carte spéciale depuis le début de la partie. La bataille pour la victoire ne se joue qu'entre Michiru, Altaïr et moi. Qu'est-ce qu'il fabrique ?

- Uno, je souffle en déposant mon avant-dernière carte sur le tas.

Si ça reste du bleu, ça devrait être jouable... Merde, Altaïr vient de changer en vert. Je suis obligé.e de piocher.

- Uno ! s'exclame triomphalement Michiru en plaquant sa carte si fort sur la pile que la table en tremble.

Le visage d'Altaïr reste imperturbable, impossible de savoir s'il est en train de gagner ou non. La couleur en jeu reste le vert, je dois piocher à nouveau.

- BOUM !

Michiru balance sa dernière carte sur la table. Un zéro vert. Elle exulte, criant un "DANS TA GUEULE" à l'intention d'Altaïr qui ne fait que hausser les épaules en souriant.

Je tourne la tête vers Hibari.
Son œil s'est illuminé. Et un immense sourire jubilatoire vient étirer ses lèvres. Je frissonne de nouveau. Il est encore plus flippant comme ça. Qu'est-ce que ça veut dire, à la fin ?

Mon sang se glace alors que mon cerveau me suggère une conclusion peu agréable. Est-ce que... par hasard... Il aurait fait quelque chose avec le jeu ? Non, ce n'est pas le genre à tricher... Mais il y a une couille quelque part, je le sais.

L'après-midi défile à toute vitesse, l'attitude d'Hibari garde la même froideur durant chaque distribution, mais je n'arrive pas à comprendre pourquoi. Aussi surprenant que ça puisse paraître, je crois que Michiru a remarqué quelque chose aussi, parce qu'elle le fixe bizarrement.

Vers dix-sept heures, mon téléphone se met à vibrer dans ma poche de pantalon, et je le sors pour découvrir un message. Tiens, c'est la première fois que je m'en sers pour ça.

De : Sora débilus
MIKA T'ES OÙ :((( SVP DIS MOI QUE TU VAS BIEN

Ah, c'est vrai que j'ai oublié de laisser un mot en partant... Mais iel ne m'a pas dit où iel allait non plus, ce matin. Enfin, je vais essayer de faire preuve de maturité pour une fois... en plus, ça me donne une occasion pour rentrer.

De : Moi
Chez Hibari et Altaïr. Je rentre bientôt, tkt.

- Bon, je vais vous laisser. Sora est en train de paniquer et je voudrais pas le faire attendre.

- Oh, je te raccompagne dans ce cas, déclare Hibari en se levant pour aller chercher son manteau et le parapluie.

Ses mots n'appellent à aucune protestation, et puis son sourire est redevenu aussi chaleureux que quand je suis arrivé. Il prend garde à maintenir le parapluie au-dessus de ma tête, quitte à se faire mouiller lui-même. J'ai du mal à faire la différence entre cet Hibari et celui qui regarde une partie de Uno comme un champ de bataille. Il me laisse sur le pas de la porte, un sourire aux lèvres, et me remercie d'être venu.e. Je regarde son dos alors qu'il s'éloigne, comme si je pouvais le déchiffrer en changeant d'angle de vue. Évidemment, c'est peine perdue, alors je lâche l'affaire pour cette fois.

- C'est moi, je suis rentré.e...

- Mika !!

Sora arrive vers moi et m'étouffe dans un câlin surprise, si fort que j'en perds ma respiration quelques secondes. Doucement, un peu ?? Je viens d'arriver et on m'agresse déjà. Sora s'écarte un peu, et fixe le sol d'un air penaud.

- Pardon... J'étais vraiment inquiet, tu sors pas beaucoup d'habitude, mais là ça faisait trois heures et t'étais toujours pas revenu.

- Écoute, j'ai pas forcément à te prévenir dès que je sors... Tu l'as pas fait non plus.

Elle cligne des yeux en me regardant, et son visage prend lentement une expression effarée. Merde.

- Oh, pardon ! J'aurais dû laisser un mot, j'étais allé.e dans mon labo pour faire un gâteau, vu que c'était l'anniversaire de Judicaël... Ça m'a pris du temps et j'ai oublié que je t'avais pas prévenu ! T-T'es fâché.e ?

Le pire, c'est que j'arrive même pas à l'être, et c'est pas faute d'essayer pourtant, mais à lae voir comme ça, avec ses grands yeux dépourvus de toute obscurité, j'y arrive juste pas.

- ... Non, t'inquiète. Juste, penses-y la prochaine fois ?

Que j'aie pas à me réveiller en pensant que je mérite d'être seul.e.
Sora a l'air assez soulagé par mes mots, tant mieux.

- Pas de soucis ! D'ailleurs, j'ai même pas pu donner mon gâteau à Judicaël... Il préparait un truc dans son chalet, et ça parlait fort, donc j'ai pas osé interrompre.

- Peut-être qu'il organise une autre fête pour son anniv.

- Bah... Pas tout à fait, apparemment ? Je l'ai croisé avec Lan Yue et Hibiki en revenant, ils m'ont expliqué mais... Ils parlent super vite donc j'ai pas capté grand chose. Tout ce que j'ai compris, c'est "doigt d'honneur à Monokuma" ? Et ils sont partis en parlant tous en même temps.

Oula. Ça me dit rien qui vaille, ça. Hibiki et Judicaël ont déjà essayé de provoquer Monokuma et ça s'est pas bien fini, du tout. Après, vu comme ils sont cons, ça m'étonne même pas qu'ils recommencent. Sauf que cette fois, rien ne garantit que Monokuma va les laisser s'en tirer avec un simple mal de crâne. Ça pourrait être pire, bien pire.

Cette histoire pue. Et m'est avis qu'on va tous se retrouver emmerdés d'une manière ou d'une autre, juste à cause de l'inconscience de ces trois crétins.

______

Ouiiii, je sais, Mika a eu une petite séance de self-hate, mais regardez ça va mieux grâce au pouvoir du simp :D

Aussi oui j'accélère légèrement mon rythme de publication vu que ✨vacances✨

En tout cas j'espère que ce chapitre vous a plu ! *Surtout à une certaine personne qui est hétéro pour Hibari ahem*

Sur ce bisous et à bientôt-

- Noa

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top