Chapitre I (11) : La nuit tous les chats sont gris
(Mettez la musique ça fait une ambiance-)
TW : Représentation graphique de sang, mentions de blessures
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Après avoir pleuré un moment, Sora est parti.e à la cuisine faire à manger, pour essayer de réconforter la compagnie. Iel avait l'air d'aller un peu mieux, ça me soulage.
Sauf que du coup, je me retrouve seul.e dehors avec l'incarnation humaine et hautaine de Wikipédia. Nickel.
- Tu peux pas chercher les preuves seule pendant que je fais les interrogatoires ? je marmonne.
- Tu me fais confiance pour chercher lesdites preuves ? réplique Noelle du tac au tac.
Elle a pas tort. Je suis pas tranquille de la savoir en train de rassembler les différents éléments seule. Je suis pas encore tout à fait sûr.e de son innocence, en plus, malgré son petit discours de plus tôt. Ouais, mieux vaut la jouer sécure et s'y mettre à deux.
Monokuma finit par revenir, les mains vides, ses gants tachés de sang. Je contiens à grand-peine un haut-le-cœur. Elle aurait pu faire l'effort de nettoyer quand même. Rien qu'à l'imaginer trifouiller dans les entrailles de Benedikt, j'ai l'estomac qui se soulève.
- Vous deux avez reçu le Monodossier sur vos portables, nous lance-t-elle sans même s'arrêter. Y a toutes les infos dessus, démerdez-vous avec. Oh, et vous avez trois heures pour terminer l'enquête. Interrogatoires compris. Bonne chance.
Trois heures ?! C'est tout ?! Je sens mes intestins se tordre, et je dois résister de toutes mes forces pour ne pas courir aux toilettes. Allez, concentration. Focus. Tout d'abord, vérifier ce Monodossier dont elle parle. Il y a en effet un fichier pdf intitulé "Mono1" sur mon portable. Je l'ouvre, et une photo de la scène de crime surgit devant mes yeux, m'arrachant une grimace. J'avais pas besoin de revoir ça, en fait.
Les informations sont effroyablement précises, et je ne peux retenir un frisson en parcourant les lignes.
« La victime présente cinq plaies par balle, sous la clavicule droite, le torse, les côtes et l'abdomen. »
Benedikt s'est fait tirer dessus non pas une, non pas deux, mais bien cinq fois. Il n'avait aucune chance de s'en sortir. Ce qui me surprend vraiment, par contre, c'est le nombre de blessures secondaires. Des bleus, des côtes cassées... Ses lunettes sont brisées également. Ce n'est pas le genre de blessures causées par une simple chute. Quant à la cause précise de la mort, on dirait bien que c'était à cause des tirs. "Épanchement de sang dans le piré... péri..." quoi ? Je plisse les yeux devant le charabia de Monokuma. C'est bien gentil de nous donner autant d'infos, mais si c'est pour que ça soit aussi technique, ça sert à rien.
- Le péricarde est une sorte de tissu qui entoure le cœur, lance Noelle à côté de moi. S'il a été percé, la mort de Manninger n'a dû prendre que quelques minutes. Vu la quantité de sang, certaines balles l'ont complètement traversé et le pronostic vital était sûrement engagé dès le premier tir.
Je fronce un peu les sourcils en étudiant le Monodossier. Benedikt est mort il y a deux heures à peine. Mais pourtant, je n'ai pas le souvenir d'avoir entendu quoi que ce soit à 4 h du matin. Et si moi je n'ai rien entendu, ça aurait tout de même dû alerter quelqu'un... Un tir d'arme à feu, ça fait toujours un boucan pas possible, même avec un silencieux. Et la scène de meurtre n'était même pas particulièrement isolée. Bon, je verrai ça plus tard, j'imagine, vu que la réponse ne me vient pas.
J'examine la photo avec un peu plus d'attention, malgré le dégoût que ça m'inspire. Un détail attire particulièrement mon regard. Je ne l'avais pas remarqué sous le choc, mais Benedikt garde un papier serré dans sa main droite. Une note ? Je sens la colère monter en me disant que j'aurais pu le récupérer et le lire avant que Monokuma n'emporte le corps, mais vu le peu de temps écoulé, la rigor mortis devait encore faire effet. Monokuma elle-même a dit qu'il était raide, on n'aurait pas pu en tirer quoi que ce soit. Mais ça reste rageant.
J'ai pas l'impression qu'on tirera quoi que ce soit de plus de la scène de crime. On n'a rien pour analyser le sang où les empreintes digitales, donc c'est mort de ce côté-là. Par contre, l'arme du crime n'est nulle part en vue. Ça ne peut vouloir dire qu'une seule chose, elle est quelque part dans un des chalets. Donc il va falloir que j'aille faire mon fouineur dans les affaires des autres. Gé-nial. Je passe une pure journée.
Je peux déjà faire une croix sur le mien et celui de Sora. C'est un des plus proches de l'infirmerie certes, mais je suis à peu près sûr.e qu'aucune arme ne s'y cache.
Le suivant serait donc celui d'en face, aka Theodosia et Michiru. Je fais signe à Noelle que je pars, elle m'accorde à peine un regard avant de se diriger vers un autre chalet, celui de Mao et Ema. Tu parles d'un travail d'équipe... Enfin, au moins c'est un bon partage des tâches, j'imagine.
Le salon de ce chalet est nickel, la cuisine aussi à l'exception d'une pile de tasses de café sales qui s'entassent au fond de l'évier. J'ignore qui en boit autant, de Michiru ou Theodosia. Probablement les deux. Les salles de bains sont clean elles aussi, même si les chiottes de Michiru dégagent une odeur de bile que tout le spray désodorisant du monde ne suffit pas à masquer. Nausées matinales, j'imagine. Beurk.
La chambre de Theodosia est bien organisée, les draps sont faits, le bureau est immaculé et les vêtements sont triés par catégorie dans le placard. À côté, on dirait qu'un ouragan est passé dans celle de la toxicologue. Oreiller par terre, valise pas vidée, sachets de biscuits et de chips en vrac, miettes par terre, soutifs qui traînent... Le contraste est saisissant, pour être poli.e. Mais dans tous les cas, il n'y aucune arme à feu en vue.
Je sors en même temps que Noelle, qui me fait signe qu'elle est aussi revenue bredouille de sa recherche. Je fouille de la même manière le chalet qu'elle partage avec Kiseki pendant qu'elle part chez Altaïr et Hibari, mais toujours rien. Idem chez Judicaël et Lan Yue. Plus que deux chalets. Si on ne trouve toujours rien, alors il faudra aller chercher dans la tour même, et j'ai bien peur qu'on n'ait pas vraiment le temps.
J'ai un mouvement de recul en entrant dans le chalet d'Hibiki et Tritri ; la pièce pue l'alcool, la sueur, le vomi et la beuh. Le salon est littéralement saccagé, il y a du verre partout, de la bouffe aussi, et des flaques d'un liquide non-identifié, dégueulis ou bière, je veux pas savoir. Il y a des canettes et des gobelets au large, et des balles de ping pong pour une raison qui m'échappe. Sûrement un jeu à boire. Aucune arme à feu ici, en tout cas. Noelle va vérifier les chambres et en ressort aussi sec, sans me laisser les inspecter. Elle n'a rien trouvé non plus.
Il ne reste qu'un chalet, celui de Shun et Benedikt. S'il n'y a rien dans celui-ci, autant dire qu'on est dans la merde.
La chambre de Shun est nickel, mais le contraire m'aurait étonné. J'ai beau fouiller dans tous les tiroirs, je ne trouve quasiment aucun effet personnel, mis à part des CD de certains groupes de K-pop, ce qui est surprenant mais pas vraiment pertinent.
Reste la chambre de feu le tailleur de pierre.
J'ai l'impression de profaner une tombe en y entrant. Le lit de Benedikt est défait, il y a encore ses vêtements dans le placard. On croirait presque que tous ces objets attendent son retour. Eh bien, ils peuvent toujours attendre. La chambre reste malgré tout très impersonnelle : il n'y a quasiment aucune décoration, l'étagère au-dessus de son bureau est pleine de poussière.
À l'exception d'une toute petite parcelle.
Qui laisse dans la poussière une trace en forme de pistolet.
Je regarde Noelle, les yeux ronds. Ça veut dire que l'arme du crime appartenait à Benedikt ? Mais alors, pourquoi il n'y avait rien sur la scène du meurtre...
À moins qu'on n'ait pas bien cherché.
Je me rue à l'extérieur sans attendre la Neuroscientifique, pour courir jusqu'au lieu de la découverte du corps. Je remue les buissons, y plonge franchement ma main - et l'égratigne salement au passage -, mais je ne trouve rien. C'est alors qu'une main me tapote l'épaule, et je me retourne dans un sursaut.
- C'est cela que vous cherchez ?
Eiji se tient là, avec dans sa main gantée ce qui ressemble... oui, à un pistolet. Je me penche un peu pour l'examiner. C'est un modèle assez vieux, voire carrément obsolète. Il n'y a que six chambres et certaines parties semblent rouillées. Sur la crosse, un nom est gravé. Manninger-Semmelweis. Un héritage de famille, sans doute... mais j'ai du mal à comprendre comment Benedikt a pu se faire tuer par son propre pistolet. Ça a dû se retourner contre lui d'une manière ou d'une autre...
Minute, il y a plus important. Qu'est-ce que Eiji fout avec ça ?
- Maekawa, t'as trouvé ça où ?
- Dans un des buissons. Je l'ai gardé pour éviter que le coupable ne vienne le rechercher. Il est facile de revenir masquer des preuves.
Mouais. Je trouve ça suspect. Le coupable n'aurait pas pensé à l'éventualité que quelqu'un vienne récupérer son arme ? J'ai comme un doute.
- Mika ? J'ai un conseil à vous donner. Ne partez pas du principe qu'un crime est parfait, ou de tout autre biais qui vous empêcherait d'avancer dans votre enquête.
Je la fixe en clignant des yeux. C'est quoi cette information à deux balles, sans mauvais jeu de mot ? J'ai pas de biais.
- Ouais, je sais. J'ai jamais dit qu'il était parfait, ce meurtre.
- Non, ce n'est pas ce que je voulais dire. Laissez-moi reformuler...
Elle semble réfléchir quelques instants, en fixant le pistolet qui repose dans sa main.
- Ne pensez pas qu'un coupable se comporte comme une machine. Un criminel reste un être humain, avec tous les défauts et les biais cognitifs que cela implique.
Ce n'est pas le discours du "le meurtrier est un être humain donc forcément pardonnable dans une certaine mesure" qu'elle me sort. Ce n'est pas quelque chose de théorique. C'est... différent.
- T'as étudié la psychologie des criminels, ou un truc du genre ?
Elle secoue la tête, l'air plus encline à me parler que la dernière fois dans la morgue. Autant en profiter.
- Non, pas vraiment. Mais j'ai eu l'occasion de voir les choses par mes propres yeux plutôt que sur une feuille de papier. Disons que ce que je sais, je l'ai appris à la dure.
On plonge un peu dans l'inquiétant, là, quand même. Elle n'a que seize ans, alors comment est-ce qu'elle aurait... "appris à la dure" la psychologie criminelle ?
- Tu veux dire que t'as croisé des criminels dans ta vie ?
Je repense à la cicatrice sur son flanc, celle que j'ai aperçue lors de la pool party d'il y a quelques semaines.
- En quelque sorte. Enfin, je ne les ai pas juste croisés, j'ai eu l'occasion de les voir de près.
De trop près peut-être, me dis-je, pour avoir des blessures pareilles.
- Pourquoi est-ce que tu me dis tout ça maintenant ? Tu voulais même pas me dire où tu étais née, la dernière fois.
- Parce que ma naissance n'a rien d'une belle histoire, Mika. Mais les connaissances que ça m'a permis d'acquérir peuvent vous être utiles, surtout dans une telle situation.
Son regard se teinte de quelque chose de sourd, qui ressemble à du regret. Elle regarde de nouveau l'arme qu'elle tient, et tripote la gâchette comme si c'était un jouet en plastique. Elle appuie dessus, m'arrachant un sursaut, mais rien ne se passe. Le chargeur est vide. Putain, elle a failli me donner une crise cardiaque- Minute. Le chargeur est... vide ? Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai l'impression qu'il y a quelque chose qui cloche, et je n'arrive toujours pas à mettre le doigt dessus.
- Tu devrais pas jouer avec ça, c'est suspect et dangereux, je grogne en lui prenant le pistolet des mains.
Les miennes tremblent. Je n'arrive pas à m'ôter de la tête que c'est ce truc qui a tué Benedikt. Et que maintenant, c'est moi qui le tient. Eiji remarque mes gestes, et tend la main. Je repose l'arme sur sa paume ouverte, mortifié. C'est peut-être suspect, mais elle au moins, elle sait comment gérer.
- ... Hey. Quand tu dis que ta naissance n'est pas une belle histoire... Il s'est passé un truc ?
Question stupide et purement réthorique, évidemment. C'est juste ma curiosité de gamin.e qui parle. Eiji soupire légèrement, mais je ne décèle aucun agacement dans son attitude. Au final, elle hausse les épaules.
- Ça n'a pas grande importance. Et puis, j'imagine que vous êtes déjà méfiant.e à mon égard, alors ça ne change rien.
Malgré cette affirmation, elle peine à me regarder dans les yeux alors qu'elle continue de parler.
- Mes parents étaient des criminels notoires. Des assassins, des terroristes, même. Je ne les ai jamais connus, mais je sais qu'ils ont été capturés et emprisonnés... à cause ? Grâce ? Disons à cause de moi.
Ah ouais. Tu m'étonnes qu'elle ait pas envie d'en parler. Ça veut dire qu'elle me fait confiance, donc ? On va pas se mentir, ça me touche. Surtout que c'est pas anodin, comme info.
- Comment ça, à cause de toi ? Si tu les as pas connus, t'as pas pu les dénoncer ou quoi...
- Non, mais lorsque ma... mère, est tombée enceinte, cela a compliqué leurs opérations et leurs escapades. Ils sont devenus moins précis, moins prudents. Ils se sont fait attraper après au moins dix ans de sévices, puis jugés et condamnés à la peine capitale pour leurs crimes.
- La peine capitale ? Mais alors...
Les yeux d'Eiji ne croisent toujours pas les miens, mais elle continue de parler. Je crois bien que je ne l'ai encore jamais entendue aligner autant de phrases à la suite.
- Lorsque les autorités ont appris que ma mère était enceinte et que le délai d'avortement était de loin dépassé, ça a fait débat. Certains ont suggéré de l'exécuter pendant qu'elle était enceinte, pour abroger la lignée, en quelque sorte.
Abroger la... wow. Hardcore, les autorités japonaises. Ils s'inquiétaient déjà de comment Eiji allait tourner dans le futur alors même qu'elle n'était qu'un paquet de cellules à peine formé. Ça me choque, et pourtant je viens du Texas, donc j'en ai entendu des choses.
- D'autres ont déclaré que si je recevais une éducation correcte, il n'y avait aucune raison que je devienne comme eux. Ils ont bien insisté sur le fait que je n'étais liée en rien aux crimes de mes parents. Alors ma mère a accouché en prison. Ils ne l'ont pas laissée me voir, et elle et mon père ont été exécutés quelques jours plus tard.
- ... Ça te rend pas triste ?
Elle hausse les épaules, de nouveau. Ça semble l'indifférer complètement, en fait.
- Je n'ai aucun souvenir d'eux, ce ne sont pas eux qui m'ont nommée, et je ne porte même pas leur nom de famille. Le seul lien que nous avons est celui du sang, et cela m'importe peu. Tout ce que je sais sur eux, je le tiens de la personne qui m'a recueillie et des recherches que j'ai faites lorsque j'ai eu l'âge. Mais je ne ressens aucun attachement pour eux.
- Ah, ils ont trouvé quelqu'un pour s'occuper de toi malgré tout ?
Ça me surprend un peu, quand même. Je veux pas offenser Eiji, mais à mon avis, ça se bouscule pas au portillon pour adopter l'enfant de deux personnes horribles au point d'avoir été condamnées à mort.
- Oui. Asahi Maekawa. La femme dont j'ai pris le nom.
Ce nom ne me dit absolument rien, mais le contraire m'aurait étonné. Pour adopter une enfant comme Eiji, mieux valait ne pas être sous le feu des projecteurs.
- Donc c'est ta mère adoptive ?
- Non. C'est ma tutrice. J'ai beaucoup d'affection pour elle, mais je n'irai pas jusqu'à la considérer ma mère.
Je regarde dans le vague, pendant quelques secondes. Je sens un malaise insidieux ramper à l'intérieur de moi. Tu m'étonnes qu'Eiji ne parle de ça à personne. C'est déjà la plus suspecte de nous toustes, alors si les autres savaient ça...
- Maekawa... Pourquoi est-ce que tu me racontes tout ça, à moi ? T'as conscience que ça te rend d'autant plus suspecte, entre ça et ta fouille de la scène de crime alors que tu n'es pas chargée de l'enquête ?
C'est vrai que j'ai posé des questions, mais elle aurait tout à fait pu les éluder. Au lieu de quoi, elle m'a déballé une bonne partie de son histoire. Et pas la meilleure partie en plus.
Je m'attends à une réponse un peu énigmatique comme elle sait si bien en donner, mais au lieu de quoi, je vois son expression neutre se troubler. Ses yeux sont devenus... désemparés, presque.
- Eh bien... Je pensais que... ça ne changerait pas la manière dont tu... dont vous me perceviez.
Dans sa voix, il y a quelque chose qui me serre le cœur. Une intonation presque enfantine. Une pointe d'espoir déçu. Et c'est toute ma poitrine qui se noue lorsque je la vois essayer de recomposer son expression stoïque, sans pouvoir dissimuler l'amertume dans ses yeux.
- Il semblerait que je me sois trompée. Toutes mes excuses.
Sa voix n'est qu'un murmure alors qu'elle me colle le pistolet de Benedikt dans les mains, et qu'elle s'éloigne d'un pas trop rapide pour être naturel. Je veux la rappeler, mais ma gorge est trop serrée pour que je puisse émettre le moindre son. Je ne peux que la regarder disparaître au loin. Et maudire le fait que je réfléchis jamais avant de parler.
- Callaghan ? Tu as trouvé quelque chose ?
Ah. Noelle. Qui arrive au meilleur moment, comme toujours. J'ai franchement pas envie de la voir, mais je ravale mon fiel. J'ai assez dit de conneries pour la journée, je crois.
- Ouais, je réponds en lui tendant l'arme. Ça, dans un buisson. Ça appartenait à Benedikt, sans surprise. Le chargeur est vide.
Elle prend l'antiquité dans ses mains et la fait tourner avec prudence. Son œil passe de moi au pistolet, et je déteste cette façon qu'elle a de me regarder, comme si elle se doutait de quelque chose.
- Tu devrais aller t'occuper des interrogatoires. L'heure tourne. Je vais refaire un tour d'inspection par précaution.
C'est bienvenu, ça, tiens. Même si j'avoue que la perspective de me retrouver tout.e seul.e à interroger quinze pégus n'est pas très réjouissante, au moins, ça m'occupera.
Ça me permettra d'oublier les yeux d'Eiji.
C'est après un vague hochement de tête que je me rends à l'intérieur de la tour. Tout le monde est assis dans le réfectoire, dans une ambiance sordide. Tous leurs regards se tournent vers moi. Putain, vraiment, je déteste ça.
Mais comme toujours, je suis lae seul.e à pouvoir le faire.
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Voici donc l'enquête et le second FTE d'Eiji ! You know, backstory stuff-
Le prochain chapitre sera l'interrogatoire, donc un peu plus court, mais j'espère qu'il vous plaira tout autant !
Et sinon, après cette investigation, est-ce que vous avez
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