Chapitre I (10) : Rien ne bouge dehors, rien ne bouge dedans

C'est pas vrai.

C'est impossible.

Je cauchemarde, c'est pas possible autrement. Ce n'est pas possible.
Ça ne peut pas arriver. Pas à moi, pas à nous.

Benedikt était encore là il y a quelques heures, il était encore en train de se plaindre du bruit causé par la fête, bien vivant, et maintenant…

Maintenant, il est… mort.

Il est mort.

Le garçon qui dessinait des gravures dans la pierre à l'arrière de la tour, qui ne savait pas se servir d'une machine à laver, ce fils à papa au caractère imbouffable, il est mort.

Mes oreilles sifflent. J'entends des voix qui m'appellent, mais ma tête semble être coincée sous l'eau, et je n'arrive pas à remonter. Je n'ai pas perdu connaissance. Pas encore. Mais mon champ de vision s'est considérablement rétréci, pour ne plus contenir que la neige à mes pieds.

La neige souillée de sang.

Dans le coin de mon œil, j'aperçois du bleu. Kiseki s'est accroupie à côté de moi, je crois. Elle m'appelle encore. De l'autre côté, je sens qu'on me secoue. Ha, je reconnais là les manières délicates de Shun. Le sifflement se fait plus fort d'un seul coup, mes oreilles se débouchent brutalement. Je cligne des yeux, et ma vision s'élargit de nouveau.

J'ai froid aux genoux. Je n'avais même pas remarqué que j'étais tombé dans la neige, mon bas de pyjama est trempé. Je relève les yeux.

Le corps est toujours là.
Et les trous.
Et le sang.

Le sang, partout.

C'est la première fois que je vois un cadavre. C'est d'une immobilité terrifiante. Il n'y a pas un souffle, pas un mouvement. Plus aucune chaleur. Ce n'est plus qu'un sac de muscle, d'os, de chair et d'organes inactifs.

Ce n'est plus rien.

Kiseki ne dit rien, elle se contente de renifler et de m'aider à me relever. Shun m'a lâché dès qu'il a constaté que j'avais repris mes esprits. Ha. Je ne trouve rien de désagréable à penser. Je devrais déjà être reconnaissant.e qu'il se soit inquiété pour moi.

Voir la biathlète s'acharner à me remettre sur mes pieds a quelque chose de surréel, de ridicule, presque. Pourquoi est-ce que tu cherches à me remettre debout, Kiseki ? Il y a un mort à moins d'un mètre de toi. C'est de lui dont tu devrais te préoccuper. C'est lui qui ne bouge plus. Pas moi.
Fais comme Shun, plutôt. Il n'arrive pas à détacher son regard de Benedikt. Enfin, si on peut considérer que ce qui repose par terre est bien le tailleur de pierre. Shun le fixe comme s'il avait le pouvoir de le ressusciter par le regard. Si seulement.

Des crissement pressés se font entendre dans la neige derrière nous, et Theodosia apparaît, un gilet en laine enfilé à la hâte par dessus sa chemise de nuit, des bottes de neiges aux pieds, et le visage tendu. Sur ses talons, Michiru, emmitouflée dans un plaid en pilou, a l'air de se les peler allègrement.

– Poussez-vous, souffle la Kinésithérapeute.

Je m'écarte sur la droite avec Kiseki, Shun sur la gauche, tels la mer rouge devant Moïse. Theodosia s'accroupit près du corps, et je vois bien sa répulsion à poser les genoux au sol. Michiru suit, l'air vaguement nauséeuse, et colle son masque à gaz sur son visage. Ouais, la grossesse peut donner une certaine hypersensibilité, moi-même j'ai la nausée face au relent métallique qui monte du cadavre. Je ne sais pas si ça vient du sang ou d'autre chose. Je ne veux pas savoir.

Les autres arrivent, un à un. Je sens quelqu'un s'accrocher à mon bras, et tourne mon regard vers Sora, tremblante dans son sweat Hello Kitty. Elle ne pleure pas, mais je n'avais encore jamais vu une expression aussi terrorisée sur son visage. Ses yeux restent fixés sur le corps quelques secondes, avant qu'elle ne se détourne et enterre son visage contre mon épaule. Pour ne plus voir.
Je ne tressaillis même pas, cette fois. Tout ce que je fais, c'est poser ma main libre dans son dos. Un geste ridicule comparé à la situation.

Lan Yue, Judicaël, Altaïr et Hibiki débarquent en un cortège peu glorieux. Ils ont tous un teint de papier mâché et leur propres paupières paraissent trop lourdes pour eux. Ils sont encore bien éclatés de la soirée de la veille.

Enfin, jusqu'à ce qu'ils voient.

Là, ils ont l'air de décuver d'un seul coup. Altaïr perd son sourire, mais c'est bien la seule réaction que je peux observer chez lui. Hibiki lâche un "oh putain" à peine audible avant de manquer vomir sur Tritri qui arrivait derrière. Mais le pire, ce sont les expressions sur les visages de Judicaël et Lan Yue.
Ils ne pleurent pas, ils ne crient pas, ils ne lâchent pas un mot. Ils se contentent de regarder. Leurs yeux… Je ne supporte pas de les regarder. Il n'y a pas de mots pour décrire les sentiments qui se bousculent là-dedans. Au final, Lan Yue s'assoit par terre, le dos collé au fauteuil de Judicaël, et prend sa tête dans ses mains. L'activiste baisse les yeux, et lâche quelques insultes en flamand, le visage blême.
Ça s'arrête là. C'est déjà trop.

Noelle arrive, toute habillée, et examine le corps du regard. Pas un geste nerveux, à part, peut-être, sa façon de replacer la manche de sa veste toutes les deux secondes. Je m'attendais un peu au même type de réaction de la part d'Eiji, mais au lieu de ça, je la vois reculer d'un pas, la main sur le bas de son visage, l'air sombre. Je peux pas la blâmer.

Les jumeaux et Hibari sont les derniers à nous rejoindre. Mao pousse un cri à la vue du sang, et se réfugie derrière une Ema pétrifiée de peur. Et Hibari… Je le vois murmurer un petit "non" avant de plaquer lui aussi une main sur sa bouche, comme s'il allait vomir.

Seize gamins en pyjama dans la neige, ça serait presque marrant, s'il n'y avait pas un macchabée en train de se vider tranquillement de son sang au milieu du bordel.

Theodosia pose son index et son majeur sur le poignet de Benedikt, Michiru place son oreille au-dessus de sa bouche. Quelques secondes passent, dans un silence de mort - c'est le cas de le dire, avant que la Kinésithérapeute ne relève la tête et nous annonce d'une voix blanche ce que, au fond de nous, nous savons déjà.

– Il est mort.

C'est une chose de le savoir.

C'en est une autre de l'entendre.

Le bocal de silence qui nous entourait explose en mille morceaux. Judicaël pousse un cri de frustration, et se met à frapper le mur d'une main, alors que Lan Yue laisse échapper un sanglot étranglé. Michiru secoue la tête et part vomir dans un coin, rapidement suivie par Mao. Des conversations enflent de partout, remplies de détresse. Contre moi, Sora éteint ses implants.

L'annonce faite dans les hauts-parleurs a déjà confirmé qu'il était mort, mais la confirmation de Theodosia et Michiru nous dit autre chose, l'inévitable. Parce que au vu de la scène...

S'il est mort, c'est que quelqu'un l'a tué.

Parce que les trous dans le torse et les bleus c'est pas très naturel hein.

– Eh bah, vous avez mis le temps.

Je sens un frisson me secouer tout entier. Cette voix rauque, sans âme, sans émotions, je la reconnais même si je ne l'ai pas entendue depuis un mois.

Seize paires d'yeux se tournent vers Monokuma et son assistant, qui jouent des coudes pour arriver jusqu'au corps. Je m'écarte précipitamment, en entraînant Sora avec moi. Rien que l'idée de les toucher me donne la gerbe.

– Ah. Le gamin Manninger-Semmelweis, donc. Je me disais bien qu'il survivrait pas longtemps, celui-là.

Pour qui elle se prend ? Mais pour qui elle se prend, putain de bordel de merde ? À faire des pronostics sur les morts comme si on était des hamsters qui se dévoraient mutuellement dans une cage ?
Je la hais. Je la hais et je crois bien que le sentiment est partagé par beaucoup, si ce n'est tous ceux présents à mes côtés.

– Hoyle. Pousse-toi.

Theodosia se redresse d'un bond, et se campe devant Monokuma. Elle la dépasse de cinq bons centimètres, ce qui n'est pas beaucoup mais assez pour la toiser.

– Qu'est-ce que vous allez lui faire ?

– L'autopsie, réplique Monokuma de sa voix traînante. Quoi d'autre ?

– Et comment on peut être sûrs que c'est fiable si ça vient de toi ? lance Michiru, la voix encore rauque d'avoir vomi.

– Monokuma est une chirurgienne hors pair, intervient Monoaku tout sourire. Vous pouvez faire confiance à ses autopsies. Surtout que nous avons le devoir de vous fournir les informations les plus impartiales possible !

Son ton jovial ne s'accorde pas du tout avec l'atmosphère générale, mais je pense qu'il s'en fout comme de son premier bûcher.

– C'est toi qui l'a fait.

Toutes les têtes se tournent vers la personne qui vient d'émettre cette accusation, dans un grondement sourd. Lan Yue s'est relevé, et fixe Monokuma avec une haine dont je ne le pensais pas capable.

– C'est toi la coupable, hein ? C'est toi qui l'a buté ! s'écrie-t-iel, sa voix montant brutalement dans les aigus.

Monokuma soupire, et se tourne vers luel. On dirait qu'elle regarde une guêpe en train de se cogner contre les murs du verre dans laquelle on l'a emprisonnée. Des hamsters, une guêpe… Décidément, sous son regard, on se sent moins que rien. Moins qu'humain.

– Et pourquoi ça serait moi ? J'ai autre chose à foutre que de trucider des gamins. Vous avez l'air de vous débrouiller bien mieux que moi pour ça.

– Te fous pas de nous, crache Judicaël. Les gens de votre genre, je suis sûr qu'ils seraient prêts à n'importe quoi pour foutre la merde. Et si c'est pas toi, alors c'est ton crétin d'assistant que t'as envoyé faire le sale boulot, parce que c'est tout ce que vous savez faire, utiliser des larbins pour vos petites saloperies, hein, connasse !

Il a parlé à toute vitesse, en mâchant la moitié de ses mots, mais c'était bien assez compréhensible pour me donner l'envie urgente de me claquer le front. Putain, mais il est con ou quoi ? Elle a déjà utilisé sa puce de merde contre lui, ça lui a pas suffi ? Je guette ses mouvements, la boule au ventre, mais elle ne sort pas sa tablette cette fois. Elle pousse de nouveau un long, long soupir.

– C'est mignon, hein, de croire que l'humanité est belle au point que vos petits camarades seraient incapables de commettre un meurtre. Mais ça marche pas comme ça. Ça vous arrange bien que je sois là, je suis la grande méchante sur qui on peut tout blâmer. Sauf que non, c'est pas moi. Ni Monoaku.

Elle se gratte les cheveux. Je crois distinguer des pellicules en tomber, et réprime une grimace de dégoût. Ça m'étonnerait pas qu'elle les ait même pas lavés depuis la dernière fois. Elle laisse retomber sa main, et fixe Lan Yue et Judicaël de son œil écarlate.

– Donc vous voyez, j'ai un peu la flemme d'être votre bouc émissaire juste parce que vous arrivez pas à admettre que c'est l'un de vos camarades qui a fait ça, et que vous avez pas été foutus de protéger votre petit copain.

Sa remarque fout le feu aux poudres. Lan Yue se met à hurler des obscénités en chinois, Hibiki est obligée de le ceinturer pour éviter qu'il n'aille lui coller une beigne. Le maquillage du pole dancer coule le long de ses joues alors qu'il sanglote et hurle des menaces à l'intention de Monokuma, formant de longues traînées sombres sur son visage ravagé. Ael se débat encore quelques minutes avant de s'effondrer dans les bras d'Hibiki, en pleurs. Theodosia s'est précipitée auprès de Judicaël, qui fait une crise de larmes d'une intensité effarante. La Kinésithérapeute hors de son chemin, Monokuma s'avance vers le corps sans accorder un regard à la scène. Elle sort une sorte de sac poubelle de sa poche, lutte pour l'ouvrir, mais parvient tout de même à enfermer le corps de Benedikt à l'intérieur, en marmonnant que "putain, c'est qu'il est raide comme un piquet". Elle le fout sur son épaule sans ménagement, et sans aucun effort, alors qu'elle a le physique d'une brindille. C'est encore plus perturbant. De la scène de crime, il ne reste plus qu'une large flaque de sang.

– Je reviens dès que j'ai fini l'autopsie. Monoaku reste pour répondre à vos questions en attendant. Oh, et allez enfiler un truc. Vous faites pitié.

Sur ces aimables paroles, elle s'éloigne d'un pas lourd, et nous laisse en plan. Je vois les autres s'échanger des regards démunis. Certains font demi-tour, dans l'idée sûrement de retourner à leurs chalets, mais ils sont interrompus.

– Attendez.

La voix de Noelle semble n'avoir subi aucune altération. Son œil balaie notre assemblée, indifférent à son état. Putain, qu'est-ce qu'elle veut ? Je me les pèle, moi.

– Avant toute chose, j'aimerais confirmer un détail. Monoaku, il est écrit dans les règles que l'annonce ne retentira que lorsque trois élèves innocents auront découvert le corps, correct ?

– C'est tout à fait ça, confirme la créature rouge sang debout dans un coin.

– Furusawa et Ayase m'ont amené.e jusqu'ici, l'alarme a sonné quand j'ai vu… ça.

Ma voix est éraillée, comme si j'avais hurlé pendant des heures. Je déteste ne pas pouvoir faire croire à Noelle que ça ne m'a pas touché.e. Elle me jette un bref coup d'œil que je n'arrive pas à déchiffrer avant de regarder de nouveau les autres.

– Bien. Il est donc presque certain à 100% que Callaghan est innocent.e. Je peux également confirmer l'innocence d'Ayase, car j'ai été éveillée toute la nuit, et elle n'a pas quitté le chalet.

– Noelle non plus n'a pas bougé, souffle la concernée en se triturant les mains. On n'a pas tiré la cloison entre nos deux lits. Avec la musique, je me suis beaucoup réveillée, mais elle était toujours à la même place...

– Comme elle dit. L'innocence de Furusawa est moins sûre tant qu'on ne saura pas à quelle moment de la nuit Manninger est mort.

L'impatience me gagne, lentement mais sûrement. Ok, c'est rassurant de se savoir éliminé de la liste des suspects, mais je comprends pas où elle veut en venir.

– Tout ça pour dire que si personne n'a d'objection, je prendrai cette enquête en main.

Devant le silence et les yeux ronds de tout l'auditoire, elle soupire. Hé oh, ça va, désolés de pas être aussi vifs d'esprit que toi dans une telle situation.

– Ça sera exceptionnel, évidemment. Je pense simplement qu'Ayase n'a pas les capacités pour s'occuper d'une telle tâche. Quant à Callaghan… Iel m'aidera pour les interrogatoires. Vous serez peut-être capable de donner des réponses plus précises dans vos langues maternelles, que je ne parle malheureusement pas. Bien sûr, rien ne vous empêche de mener l'enquête de votre côté.

Euh. Pardon ? Et mon avis dans tout ça ? J'ai rien demandé, moi. Et je me sens vraiment, vraiment pas d'attaque pour jouer à l'inspecteur.

– Eh, j'ai jamais dit que j'étais d'accord !

Le regard de Noelle me transperce. Et merde.

– Tu refuserais donc de contribuer à l'enquête ? Même alors que ta vie est en jeu ?

Oh la garce. Elle sait très bien ce qu'elle fait, à me regarder comme ça, avec son petit air suffisant. Maintenant, si je refuse, je passe pour un.e énorme connar.se. Génial.

– … C'est bon, je vais le faire, je grommelle de mauvaise grâce.

– Très bien. Dans ce cas, j'attendrai ici. Je ne vous retiens pas plus longtemps.

Un soupir traverse notre petit groupe, et chacun part dans des directions différentes. Hibari et Altaïr escortent les jumeaux jusqu'à leurs chalets. Le croupier a le dos courbé, sous la nausée probablement. Hibiki et Theodosia s'occupent de Lan Yue et Judicaël, suivies de près par Tritri et Michiru. Kiseki reste avec Shun, évidemment. Eiji… Eiji retourne seule à l'infirmerie. Sora se détache de moi, et trace jusqu'au chalet, sans décocher un mot. Punaise, c'est qu'iel marche vite. Mes petites jambes ont du mal à suivre, et lorsque j'arrive au chalet, iel s'est déjà enfermé.e dans sa salle de bain. Bon bah… Plus qu'à l'imiter.

Je me prépare rapidement cette fois, malgré l'impression que mes membres pèsent une tonne. Mon cerveau, même s'il est moins embrumé, essaye encore d'assimiler ce qu'il s'est passé. C'est pourtant pas compliqué. Un mort, un tueur, un procès, une exécution. C'est tout ce que c'est. C'est… tout ce que c'est.

Ce que ça veut dire, c'est qu'à l'issue de cette journée, on aura deux lits à jamais vides, et deux casiers remplis à la morgue. Je ne peux pas m'empêcher de frissonner devant mon miroir. Allez, bon sang, du nerf. C'est pas le moment de flancher.

Lorsque je reviens dans le salon, Sora est assis sur le canapé, et regarde ses pieds. Sa tenue est toujours aussi colorée que d'ordinaire, mais son expression est sombre. J'hésite un peu, avant de m'asseoir à côté de luel. Iel n'a jamais lu Danganronpa auparavant. Moi, je savais à quoi m'attendre, et pourtant ça m'a foutu dans un état pas possible… Je ne peux qu'imaginer ce que ça doit être pour luel.

– Pourquoi ça tombe sur nous ?

Sa voix tremble. Iel me regarde, et ses yeux sont remplis d'un désespoir indicible. Je sens mon cœur se serrer.

– Si on trouve pas le coupable, on est tous morts, c'est ça ? J-Je veux pas mourir…

Iel pose de nouveau sa tête contre mon épaule. J'ai pas le cœur de lae repousser. Comment je pourrais ?

– J'ai peur… C'est pas juste… Putain, c'est pas juste…!

Iel laisse échapper un sanglot contre mon épaule. Merde, j'ai les yeux qui piquent. C'est pas le moment…

– Benedikt, il… Je suis sûr.e qu'il voulait pas mourir, lui non plus, c'est… c'est vraiment, vraiment pas juste…

Iel sanglote franchement maintenant, et je pose une main sur son dos pour éviter de l'imiter. Iel a raison. C'est pas juste.

Et à cet instant précis, j'ai le sentiment, au plus profond de moi, que cette personne en larmes contre moi n'est pas un meurtrier.

Je ne peux pas la laisser mourir.

– Sora… On va y arriver, c'est promis. On va trouver le coupable…

– M-Mais ça veut dire qu'il y a quelqu'un d'autre qui va mourir.

Je sais. Je le sais bien. Même moi, je ne crois pas à ce vieux discours positif à la con que je lui sers.

On ne sauvera personne. Tout ce qu'on fera, c'est envoyer quelqu'un à l'échafaud pour la survie du plus grand nombre. Quelqu'un qui le mérite peut-être, mais… quelqu'un qui est un être humain comme nous.

Je sais même pas pourquoi je me prends la tête avec ça. C'est trop tard pour les dilemmes moraux à deux balles.

Parce que de toute manière, je n'ai pas le choix.

_____

Ouuuuh bah c'est pas la joie dites-moi-

L'enquête commence au prochain chapitre, elle va pas durer longtemps mais ça va être rigolo vous verrez :D

Benedikt : Hmph...

Ah bah oui tu sais qui t'a tué toi mais tu peux pas le dire ahem-

Du coup à la prochaine !

- Noa

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