Chapitre II (2) - Moi je dis que les bonbons valent mieux que la raison.

 — Träum' mein kleines Baby, du wärst eine Lady, chante LaToya en arrachant des mauvaises herbes au jardin. Und ich wäre ein reicher Kavalier...
— Ça date de la République de Weimar, ça, note Seung-Il en roulant une cigarette en s'adossant à la clôture. Ça te plaît tant que ça, la musique plus vieille que nos grands-parents ?
— Mais oui, carrément ! C'est trop bien ! rit-elle en se redressant. C'est la musique du bonheur !
— Si tu le dis, sourit-il avant de tendre la cigarette à Arsinoé. Tu sais, c'est pas bon pour toi, de fumer...
— J'm'en calisse des remarques sur ma consommation de tabac, surtout de la part du gamin qui vient de me rouler une clope, réplique Arsinoé en l'allumant. Tu roules vite pour quelqu'un qui fume pas.
— Il y a beaucoup de choses qu'il fait et qu'on soupçonnerait pas, ricane Tahel en faisant des couronnes de fleurs assises dans l'herbe.

Je prends l'air, comme tous les jours depuis une semaine, depuis la... Disons le procès de classe. Non, je ne suis pas allée à la bibliothèque, voir Hayat et sa bande, et si j'avais pu choisir, je ne serais pas là, à l'extérieur. Je serais enfermée dans mon chalet, à probablement réparer les conséquences de mes mouvements d'humeur. Or, maman Shonar m'a traînée dehors, car soit-disant prendre le soleil me ferait du bien. Super, je ne suis plus triste, je suis triste et pleine de sueur. Tahel met sur ma tête la couronne de buglosses, des petites fleurs bleues dont Jiraïr m'a appris le nom, qu'elle vient d'achever. Ce n'est pas la seule à me faire ce genre de cadeau, Akimune m'a offert des rhododendrons hier matin.

— C'est pas pour râler, mais depuis le début de l'après-midi, on est que deux à bosser avec LaToya pour aider Jiraïr, vous pourriez pas y mettre un peu de bonne volonté ? soupire Ernesto en portant difficilement une cagette pleine de légumes divers et variés. Bordel, comment il a fait pour faire pousser autant de choses, on est là depuis à peine deux mois. Comment il a fait pour avoir un aussi beau datura, avec autant de fleurs ? On est en mai !
— C'est l'Ultime Jardinier, ça confère des pouvoirs mystiques, cherche pas plus loin Dodo, lance Seung-Il.
— C'est quoi, cette plante ? demande avec candeur l'animatrice radio en pointant un plant de...

Arsinoé nous jette le regard de la mort. Aucun d'entre nous n'est visiblement autorisé à répondre à cette question, sans doute pour protéger l'innocence de LaToya. Hé, elle a quinze ans, c'est une 2008, les 2008 ne sont pas des créatures naïves et pures non plus, hein.

— Ça ? C'est du cannabis, répond Ernesto sans même y réfléchir.

Seung-Il éclate de rire, mais se calme lorsque maman Shonar fronce les sourcils. Et moi, je lui aurai planté mon ciseau dans les yeux si mes membres amputés ne me faisaient pas aussi mal que cet après-midi. Bon sang, je me sens tellement plus énervée et frustrée et violente depuis que j'ai décidé de sourire pour de faux... Encore plus énervée, frustrée et violente que lorsque je fais la tête, c'est dire. J'ai envie de vomir mon fiel sur ceux qui, jusqu'à présent, ne m'ont rien fait, et je me sens capable d'éclater à coup de marteau le crâne de la première personne à jouer avec mes nerfs. Ah, j'ai bien noyé ma peine sous ma rage d'adolescente contenue sous mon masque de gentille fille, tant et si bien qu'elle ne me refait surface que vers 3 heures du matin quand je me demande entre mes draps roses ce que j'ai bien pu faire à l'Univers pour me retrouver là. Puis je me rappelle que je suis quelqu'un d'horrible, et si ça ne m'aide pas à dormir ça a le mérite de ne pas laisser en suspend mon « Pourquoi ? ».

Franchement, tu es pitoyable de te complaire dans ta haine de toi. Tu rendrais service à tout le monde si tu mangeais des fleurs du datura, tu sais. C'est très toxique. Alors la mort n'est peut-être pas sans douleur mais...
Toi, ta gueule. Juste... Ta gueule.

D'ailleurs, c'est un peu suspect de faire pousser quelque chose d'aussi nocif et d'aussi accessible. Le datura est magnifique, à n'en point douter, mais... Non, Jiraïr est un géant, certes, mais incapable de faire du mal à quiconque. On le sent quand on est prêt de lui. Il est... Comment dire ? Apaisant. Je n'ai pas envie de l'insulter. C'est un peu comme Tahel, ou Akissi : ce sont des personnes qui irradient la douceur et le calme. Cela me fait penser que j'aimerais bien reparler à Akissi... Elle a un si beau sourire et...

Tu te rends compte que tes pensées sont absolument bordéliques ?
Vraiment, ta gueule. Je n'ai pas besoin de tes commentaires.
Tu ne peux pas me faire taire. Secoue la tête. Frappe-toi le crâne. Bois de la javel. N'importe quoi. Je parlerai toujours car tu m'écoutes, et tu m'écoutes car j'ai raison et que tu sais que tu ne vaux rien. De toute façon, t'es juste une déception constante. T'es un échec. Tu rends malheureux tout le monde, et personne ne te supporte vraiment. Tu finiras seule, toute seule, toute...

— Qu'est-ce qu'il y a, Nhan ? demande Tahel d'un ton inquiet.

Je ferme les yeux très forts pour ne pas voir sa pitié. Et en plus j'ai mal. Et ma tête me fait mal. Mes souvenirs tournent et s'emmêlent et me blessent. Je ne respire plus, ou du moins mal. Une main se pose sur mon épaule, je la repousse en frappant. Laissez-moi. Laissez-moi. C'est le chaos dans ma tête, arrêtez d'en rajouter.

Arrêtez.

ARRÊTEZ.

— Oh bon sang. Nhan, t'es encore avec nous ? lance la voix inquiète d'Arsinoé alors que son odeur de tabac m'agresse les narines.
— Ça va, croassé-je la gorge nouée.

Je rouvre les yeux. Ce n'est pas exactement agréable de voir tout ce petit monde penché sur moi, avec leur air compatissant.

— Visiblement non, répond l'Ultime Femme au Foyer d'un ton calme. Tu vas venir avec moi, ok, Nhan ?
— Je ne suis pas une pauvre petite chose, et ça va très bien, laisse-moi, rétorqué-je alors que je tente de la repousser.
— C'était pas une question, soupire-t-elle. Est-ce que tu peux te lever, Nhan ?
— Laisse-moi, grogné-je en reniflant.
— Bon, dégagez vous autres, ordonne maman Shonar au reste de l'assistance. Je finirai le jardin mais là, dégagez.

Personne ne fait d'histoire, et je me retrouve seule, assise dans l'herbe, avec une Arsinoé la clope au bec à côté de moi. Je tousse à cause de l'odeur, et la fumée me fait pleurer. Arsinoé a une présence rassurante, un air de maman, mais ça ne veut pas dire que je me sens de lui parler, ou que j'en ai seulement envie. J'entoure mes genoux de mes bras, sans la regarder. Inspire, expire. Remets ton masque. Tu as eu le temps de t'y habituer, en une semaine, remets-le, ravale tes mouvements d'humeur, sois pour une fois une gentille fille.

Pour une fois dans ta vie.

— Il n'y a rien, soufflé-je après un temps.
— Bien sûr qu'il y a quelque chose. On a tous vécu quelque chose d'hyper traumatique, Nhan. Je comprends que tu ne veuilles pas en parler, mais autorise-toi au moins à ressentir. T'es pas obligée de refouler, tu sais.

Elle ment. Personne ne veut entendre tes états d'âme. Tout le monde s'en fout. Ou si elle ne s'en fout pas, c'est juste du voyeurisme, elle va te forcer à développer, car tout le monde s'en fout de tes limites. Elle va retourner tes faiblesses contre toi, et tu le sais. Soit c'est contre toi, soit elle s'en fout. Je pense qu'elle s'en fout.
Tais-toi.
Tu sais que j'ai raison. C'est pour ça que tu m'écoutes. Tu le sais. Tu le sais. Hé, je ne suis pas que là pour te pourrir la vie, tu sais ? Sois un peu reconnaissante, je t'évite des emmerdes.
Pourquoi est-ce que tu fais ça ? Ça t'amuse ?
Mais je ne fais rien, Nhan. Tu te le fais toute seule. Tu te détestes toute seule. Car je suis toi et tu ne peux pas échapper à toi-même.

— Puis... Ta position est encore pire que la nôtre, je crois, dit Arsinoé alors que de la fumée vole autour de sa tête. Je veux juste que tu saches qu'on est là. Que je suis là. Si tu veux pleurer dans les bras de quelqu'un, je suis là.
— Arrête de faire comme si tu t'inquiétais pour tout le monde, murmuré-je.
— Je m'inquiète pour tout le monde, Nhan. C'est ma nature.

Elle se lève pour aller écraser sa cigarette dans une boîte de conserve vissée à la clôture, un cendrier improvisé.

— Tu sais, je viens d'une famille nombreuse, raconte-t-elle avec un brin de tristesse. Vous me faites tous penser à eux. Évidemment que je ne peux que m'inquiéter pour vous. Puis... j'ai besoin de m'occuper des autres. Mon devoir, c'est que tout le monde aille bien. C'est tout.

Pourquoi est-ce que les sanglots remontent dans ma gorge alors que je l'entends prononcer ces mots ? Pourquoi est-ce que ma vision se trouble ? Pourquoi est-ce qu'il pleut sur mon visage ?

— Ouhlà, c'est un gros chagrin que nous avons-là.
— Arrête de me parler comme si j'avais trois ans, murmuré-je alors qu'elle me prend les mains.
— Qu'est-ce qui pourrait te remonter le moral, ma belle ? On pourrait... On pourrait utiliser les fraises qu'on a ramassées pour faire des tartes, qu'est-ce que tu en penses ? Je sais qu'une tarte aux fraises ne va pas annuler tout ce qu'on a vu mais... Ça fait toujours du bien de manger quelque chose qu'on aime.

Son sourire doux me rappelle ma mère. Je veux ma mère. Je veux me retrouver dans les bras de ma mère, qu'elle me berce, qu'elle entremêle ses doigts dans mes cheveux en me disant que c'est dommage de les garder aussi courts. Arsinoé se penche vers moi, je me laisse aller dans son étreinte. C'est doux. C'est chaud. C'est confortable. Je m'écarte, et je sèche mes larmes.

— Allons faire cette tarte, soufflé-je en reprenant mon masque.
— Te force pas à sourire si t'en as pas envie, dit-elle en récupérant le seau de fraises bien rouges et charnues pendant à une planche de la clôture. Tu veux de l'aide pour te lever ?

Sans attendre ma réponse, elle passe son bras libre autour de ma taille, et me remet sur mes jambes douloureuses. Je me fais entraîner vers le bâtiment Bêta, sans que je ne puisse rien y faire. Ma couronne tombe sur le chemin, éclatant en des dizaines de petites fleurs bleues sur la terre battue. Elle me tire dans la cuisine.

— Tu peux mettre le four au thermostat 6, en chaleur tournante ? me lance-t-elle alors qu'elle cherche dans ses placards.
— Je ne sais pas utiliser un micro-onde, comment est-ce que tu veux que je fasse marcher un four ?
— Y'a des boutons, tu les tournes, faut pas être sorti d'Harvard pour le faire marcher tu sais. Chaleur tournante c'est le petit dessin avec le tourbillon.

Gnagnagna, « faut pas être sorti d'Harvard »... Je me penche vers le four, et je tente de l'allumer. Bon, tourner des boutons, c'est à ta portée, non ? T'es débile mais pas à ce point-là, quand même ?

Avant que tu ne m'insultes, regarde, j'ai réussi à l'allumer.
Nhan, c'est loin d'être incroyable. Tu es tellement médiocre pour te satisfaire d'aussi peu.

Je ravale ma salive, et me tourne vers Arsinoé, juste à temps pour réceptionner le tablier en patchwork qu'elle m'envoie.

— On va éviter de salir ta jolie robe, non ?
— Et toi, tu n'en mets pas ? l'interrogé-je alors que j'enfile le vêtement.
— Mes vêtements craignent pas, sourit-elle en passant ses mains sous l'eau. Lave tes mains, toi aussi. Je vais chercher la pâte sablée que j'avais en rab, je peux te laisser laver les fraises ?
— Tu peux compter sur moi.

Je verse le seau dans une passoire, et j'ouvre le robinet. L'Ultime Femme au foyer ne tarde pas, je la regarde préparer la pâte et le fond de tarte du coin de l'œil.

— Tu sais, Nhan, la dernière fois que j'ai cuisiné avec quelqu'un, c'était avec mon frère Flavien et man adelphe Prudence.

Je coupe l'eau, et je lui porte les fraises. Elle met du papier sulfurisé par-dessus la pâte, puis y verse des grains de riz, avant de glisser le plat dans les entrailles bouillantes du four. Je remarque, accrochée à un tableau de liège où sont aussi épinglés des menus, la liste des allergies et des régimes alimentaires, une photo de polaroïd, un peu abîmée, avec douze personnes. Je me poste devant. Ils ont tous un air de famille, sont tous vaguement typés Asie du Sud, sauf un homme qui lui est Indien ou Pakistanais, sans aucun doute. Mes yeux vont de l'image à Arsinoé, d'Arsinoé à l'image. L'hypermnésie fixe leurs visages dans mon esprit.

— Ta famille ?
— Hé oui, sourit-elle d'un air un peu nostalgique. Ils me manquent beaucoup et je m'inquiète pour eux, mais... vous m'faites tous penser à eux, donc ça va. Puis j'ai fait du bon travail, la plupart sont plein de ressources et ils sauront s'épauler mutuellement.

Elle s'approche, et me pointe les deux plus grands.

— C'est Quentin et François, explique-t-elle. Les deux plus grands, en dehors de moi, et les seuls avec qui je partage une mère. Les deux ont fini le lycée en avance, ils ont pu intégrer l'Université de Toronto, j'suis hyper fière d'eux. Ils ont pris une année sabbatique, le temps que je passe mon diplôme à Hope's Peak.
— Lui, c'est ton père ? dis-je en montrant l'homme.
— Ouais.

Il y a de la peine dans sa voix.

— Il est venu à Québec du Bangladesh à vingt-deux ans, et il est tombé follement amoureux de ma mère. Tu sais, c'est lui qui a choisi nos prénoms. On a tous des prénoms qui sonnent très québécois. Et il nous a jamais parlé en bengali, ou il nous a jamais parlé de sa religion, ou de sa famille. J't'avoue que j'ai mal vécu de pas connaître mes origines mais il voulait juste que ses gamins s'intègrent.

Un petit rire ponctue sa phrase.

— Et ma mère... Je m'en rappelle pas. Elle est morte d'un accident de voiture quand Franny avait un an. Il a sombré dans l'alcoolisme, ahah. J'ai pas de souvenir de mon père sobre, dit-elle. Il s'est remarié, plusieurs fois, avec des femmes toujours exceptionnelles qui finissaient toujours par mourir. Cancer, infarctus, suicide, accident... J'ai passé la moitié de mon enfance jusqu'à mes treize ans dans un mariage et l'autre à un enterrement. Puis... Bah, c'était à moi de faire tenir la famille, quoi. J'étais l'aînée. C'était juste mon devoir quoi.

Elle soupire, en posant une main sur mon épaule.

— C'était pas marrant tous les jours, mais j'ai fait de mon mieux. Puis je sais que lui aussi, il a fait ce qu'il a pu. Il était jamais là, mais on manquait de rien, on avait assez d'argent pour vivre, poursuit Arsinoé. Puis... Ouais, dès que j'ai eu ma lettre d'admission pour Hope's Peak, il a commencé une cure de désintox, pour que je puisse partir tranquille. J'suis pas tranquille, mais...

Elle porte son autre main à son visage. Ses yeux brillent.

— Ostie, j'devrais pas me mettre à chialer. J'suis contente que mon père tienne enfin son rôle de père. Puis j'ai élevé mes adelphes, j'pense pas avoir fait du mauvais taf. Regarde. Je suis tellement fière de ma p'tite famille.
— Arsinoé, en dehors de ton père, il y a onze personnes, fais-je remarquer.
— C'est normal.

Elle pose son doigt sur une petite fille avec deux couettes.

— Elle, c'est Lilas. C'est ma fille. Elle a eu deux ans, bientôt trois. C'est... C'est ma plus belle erreur, rit-elle avec tendresse. Tu sais, j'ai pas eu d'adolescence. Et... Quand on me laisse déconner, je déconne. J'ai eu un copain, je le voyais en cachette. Il m'a mise enceinte, j'voulais garder le bébé même si j'étais jeune, ce morron s'est barré en l'apprenant. Mon père était furieux, mais maintenant il est content d'être grand-père. C'est pour ma fille aussi que je suis là. Avec mon diplôme, j'vais pouvoir avoir un super métier, et lui offrir une super vie.

Arsinoé s'écarte, un sourire aux lèvres. Elle va sortir du four sa pâte sablée, et ouvre un pot de confiture. Elle fait son fond de tarte, et répartit les fraises.

— T'sais, je me suis faite défoncée de toute part, quand on a commencé à parler de mon histoire, lance l'Ultime Femme au foyer. Je tenais un blog, où je racontais un peu mes galères, mes victoires, tout ça, et il a fini par devenir ultra-populaire sans que je comprenne pourquoi. La tonne de commentaires haineux, ouah ! Déjà, en tant que teen mom et personne racisée... Voilà. Puis ça fait encore plus mal quand c'est d'autres femmes qui te traitent de femme soumise, de suppôt du patriarcat. Mon existence veut pas dire qu'il faut refoutre la femme à la cuisine, criss de tarlais... Pardon, je rage, mais j'pense que c'est justifié. J'me suis juste pas battue pour que mes adelphes captent qu'iels peuvent devenir tout ce qu'iels veulent en s'en donnant les moyens, pour inculquer le partage des tâches et pour le respect de tout le monde pour me faire taxer de suppôt du patriarcat.

La voix d'Arsinoé couvre ma voix du self-hate. Ça fait du bien, de ne pas l'entendre. Je m'assois sur un tabouret, m'adosse au mur en la regardant faire. Je me sens... Je me sens calme. Je me sens comme transportée par des flots tranquilles. C'est bizarre. Elle m'inspire la sécurité, la toute-puissance maternelle. Elle sort deux petites assiettes, deux petites cuillers, et coupe deux parts.

— Tiens, tu m'en diras des nouvelles.

J'en prends une bouchée.
C'est sucré.
C'est doux.
C'est bon.
C'est...

Réconfortant.

Les larmes me montent aux yeux. Pas de tristesse. Je ne sais même pas pourquoi je pleure.

— Alors, tu te sens mieux ?
— Oui, approuvé-je la bouche pleine. Mieux.

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