🔱7🔱

Je suis devant ma porte totalement transformée, depuis plus de vingt minutes. Je ne sais pas si je dois entrer ou m'enfuir. Admettons j'entre, qu'est-ce que je verrai d'autre ? Imaginons, la silhouette que j'ai déjà vu se matérialise et que je meurs de peur. Au sens propre du terme, bien évidemment. Et si je m'enfuis, mon frère ne va pas me croire et Hoseok, n'en parlons même pas. Je crois que sur ce coup là, je suis seul. J'aimerais qu'un de mes voisins m'aident à franchir cette porte. Ou mieux, qu'il me dise que ce que je vous est totalement faux et que ce n'est que le fruit de mon imagination. Si c'est le cas, je rentrerai, je me laverai et je mangerai avant d'aller dormir, un énorme sourire sur les lèvres. Je serais encore naïf et inconscient, et je me dirais que tout ce qui me passe n'est et ne sera que mon imagination qui aime me jouer des tour. Et puis, ayant lu des livres sur ces phénomènes, ça peut jouer là-dessus. Non ?

Oui, je continue à me voiler la face.

J'attends encore un peu et alors que je me décide de faire un pas en avant, une voix grave et légèrement abîmé retentit derrière moi.

_ Jimin, mon garçon.

Un hurlement retentit dans tout le couloir et mes larmes coulent avec abondance. Je me retourne et tombe sur mon concierge. Ses yeux grandement ouvert, je suppose que mon cri l'a tout aussi surpris que son approche silencieuse.

_ Monsieur Cha ? Dis-je, une main sur mon coeur et légèrement essoufflé.

Il me regarde toujours aussi choqué mais se reprend vite en voyant mes larmes continuer de couler sur mes joues.

_ Je suis tellement désolé Jimin, je ne voulais pas te faire peur. Il s'approche de moi, une mine inquiète alors que j'essaye de sourire. Tu vas bien ?

_ O-oui... Je vais bien, ne vous inquiétez pas.

Il acquiesce d'un hochement de tête avant de soupirer légèrement.

_ Que se passe-t-il ? Pourquoi lavoir appelé ? Demandé-je d'une petite voix.

Il me regarde ainsi que ma porte avant de répondre à mes questions.

_ Je t'ai vu entré mais je ne pensais pas te voir encore devant ta porte, il me sourit timidement. Pourquoi ne rentres-tu pas ? Il y a quelque chose qui t'effraie ?

_ Hum... En parlant de ça, je baisse la tête, me sentant soudainement mal à l'aise. Comment est ma porte ?

_ Ta porte ? Il fronce des sourcils mais regarde la porte derrière moi. Bah, elle est très bien. Pourquoi, des gonds ont sautes ? Si c'est le cas, attends moi et je te répare ça tout de suite.

Il s'apprête à partir afin de mettre son idée en œuvre, mais je l'arrête en reprenant la parole.

_ Non, ce n'est pas ça. Je souffle légèrement. J'ai cru voir... quelque chose.

Il me refait face et pose sa main sur mon épaule.

_ Tu devrais rentrer maintenant, il me sourit ce que j'essaye de lui rendre. Je pense que ta journée a été épouvante donc rentre chez toi et repose toi.

_ Oui... Vous avez certainement raison.

Il me fait un geste de main et repart sûrement dans son logis, me laissant seul. Je soupire et refait face à ma porte qui comme par magie est redevenue comme neuve. A croire que j'ai vraiment halluciné.

J'entre finalement dans mon appartement a pas feutré ayant tout de même peur de déranger quelqu'un, et pose mes affaires sur mon porte manteau. Une fois fait, la lumière allumée et le souffle lourd, je dépose mon livre sur la table basse. Je ne peux m'empêcher de regarder les alentours afin de voir si quelque chose a changé mais heureusement pour moi, mon appartement est comme d'habitude.

Un grand sourire étire mes lèvres. Je suis content de ne plus ressentir cette crainte. A croire que la venue de Monsieur Cha m'a énormément aidé. Je fais donc ce qu'il m'a conseillé après avoir prévenu mon frère et Hoseok de mon retour définitif.

Mais comme si ce n'était pas suffisant, étant dans la douche, l'eau coulant sur mon corps et mes cheveux, la pièce se met à tourner. J'ai l'impression d'être moi-même l'oeil du cyclone. Je vois ma salle de bain tourner sans arrêt tout en se transformant en quelque chose de plus sombre et frissonnant. La température est équivalente à celle d'un sauna, mes meubles se noircissent et mon eau, autrefois transparente, devient étrangement rouge. Comme si du sang l'avait remplacé. A cela, je sursaute et m'apprête à sortir de la baignoire mais quelque chose m'en empêche. Je veux voir de quoi il s'agit mais le contact de mon dos nu contre la surface dure, me coupe le souffle. Ça recommence.

«Je t'ai attendu, tu sais. Je croyais que tu n'allais pas rentré.»

Cette voix, c'est la même que ce matin. Mon souffle devenu tremblant, je ferme les yeux alors que son étreinte se resserre.

«Jimin... Pourquoi avoir signé alors que tu retardé notre rencontre officielle ? Ça me blesse, tu sais ? Tu le sais quand même ?»

J'ouvre la bouche mais comme à son habitude, aucun son ne sort. Seulement, pouvant simplement hocher de la tête, ma réponse ne pourra être comprise entièrement. Du moins, c'est ce que je pense avant de l'entendre ricaner au creux de mon oreille.

«Ton odeur est enivrante. Tu as peur de moi, je le sens mais je ferais tout mon possible pour changer ça.»

Son bras me colle encore plus à son corps tout aussi nu que le mien alors que le sens poser ses lèvres contre mon cou. Malgré moi, je soupire d'aise à ce geste loin d'être anodin, le faisant rire. Son rire est étrange.

«On se connait de toutes les façons. J'ai chéri ton esprit et ton âme. Nous avons tant partagé toi et moi. Une danse, un baiser et... bien plus.»

Je sais qu'il n'a pas terminé. Je le sais puisque moi-même je le sens. Cette odeur déjà ressenti lors de mon premier rêve, son touché devenu plus doux et ses lèvres cotonneuses. Tout me revient mais... Ça ne peut être possible.

«Tout peut-être possible quand ça me concerne. Tu sais... je t'ai tellement cherché qu'aujourd'hui, t'avoir contre moi me réjouis. Tu seras ma reine, Jimin. Tu viendras avec moi, nous fonderons une famille et tu régnera à mes côtés.»

Régner ? De quel règne parle-t-il ?

Ses mains se posent soudainement sur mes épaules. Je sais ce qu'il compte faire et personnellement, je ne le veux pas. Faire face à cette personne qui me hante jour et nuit, et qui me fait me sentir étrange aussi bien merveilleusement que horriblement parlant.

Me tournant dans un geste vif mais d'un touché délicat, je lui fait face. Seulement, j'ai peur de le voir donc mes yeux resteront clos. Ce sera très bien pour mon coeur.

«Chaton... regarde-moi.»

Sa voix devenue murmure, je frissonne devant cette délicatesse. Si j'ouvre les yeux, je ferais face à mes hantises mais si je ne le fais pas, je resterais dans l'insouciance ou du moins, je continuerais de me mentir à moi-même.

Je décide de vaincre mes craintes et de lui faire face. Seulement à mon action, je ne m'attendais pas à ça.

Devant moi se trouve un visage tout ce qu'il y a d'humain. Enfin, c'est ce que je me disais jusqu'à voir ce qui occupe le sommet de sa tête et la couleur de ses yeux.

Alors que mes yeux voyagent sur l'étendue de son visage et de cette différences effrayantes, je le vois sourire dévoilant des canines. J'en frissonerais presque tant ce que je vois n'a rien d'un être humain. De plus, ses mains qui tiennent encore mes épaules, me rapprochent jusqu'à ce que l'un de ses doigts étrangement griffus, se pose sous mon menton, me soulevant le visage. Rencontrant pour la énième fois, ses yeux pourpre, d'un étrange éclat, et m'y noyant presque tant cette lueur m'est connue, je l'entends reprendre la parole.

«Je sais que tu t'en souviens... je sais que tu me reconnais donc chaton, accueil ton futur mari comme il se doit.»

Je n'ai le temps de bouger ou d'émettre ne serait qu'un petit son, que ses lèvres se posent sur les miennes. Si douces mais si brûlantes. Cependant, ce n'est pas ce touché qui me surprend et encore moins ses paroles sorti tout droit d'un rêve ou d'un cauchemar, mais plus ma réaction. Mes lèvres bougent d'elles-mêmes comme si j'attendais ce moment. Un moment qui a déjà été partagé et qui le pousse à croire qu'en fin de compte, qu'il ne s'agit que d'un rêve parmi tant d'autre. Pourtant, son touché est bien réel et ses lèvres le sont toutes autant. Ses mains au bas de mon dos, mon corps contre le sien, tout est réel. Et qu'on le veuille ou non, j'ai peur.

Qui j'embrasse ? Qui me touche ? Qui me parle ?

Je le sais mais je reste dans l'ignorance. Décidant d'arrêter, je le repousse avec difficulté et décide de faire part de mes questions qui depuis, n'arrivent à être entendue. Son sourire s'agrandit et sa langue les humidifie, me faisant déglutir. Ce sourire est bien différent de celui de ce matin mais l'intensité reste identique.

_ Qui... Qui êtes-vous ?

«Je te l'ai dit pourtant...»

Il rapproche sa bouche de mon oreille et me répond :

«Ton futur mari sauf si tu veux que je te dise ce que je suis...»

Ne bougeant pas, seul son rire retentit pour la énième fois au creux de mon oreille. Un rire joueur et craint. Ce rire qui à sa simple entente, te pousse à croire que plusieurs voix ne forme qu'une. Ce rire qui pourrait te rendre fou, te blesser mais surtout, te sentir faible. Tellement faible qu'un rien peut te faire tomber soit dans l'inconscience soit dans les limbes. Et je sais que lui-même en est conscient.

«Je suis le Diable.»

Allongé dans mon lit, je ne sais ce qu'il s'est passé. Ai-je rêvé ? Après être rentré de la bibliothèque, me suis-je endormi sans manger ? Je suis sûr d'avoir pris ma douche mais après ça je ne m'en souviens plus. Enfin, je crois.

Je regarde tout autour de moi et remarque une différence. Mon touché est sensible car les draps qui se trouvent sous mon corps sont trop doux pour m'appartenir. Cette constatation me fait ouvrir grandement les yeux alors que mon rêve ainsi que mes souvenirs reviennent au galop. Hier soir, ma porte a changée, je me suis douché et ma salle de bain s'est transformée jusqu'à ce qu'une personne m'emprisonne dans ses bras. Et puis, on s'est...

_ J'espère que tes souvenirs te sont revenus ?

Je tourne rapidement ma tête en direction de cette voix et tombe sur un homme vêtu simplement. Grand, des cheveux noir ébène et des yeux pourpres me fait face. Ces yeux... Je crois rêver. Je dois rêver.

_ Non, tu ne rêves pas. Je suis bel et bien devant toi.

Il s'approche de moi me poussant à reculer jusqu'au fond de mon lit. A mon geste, il ricane mais ne s'arrête pas pour autant. Il continue son avancée jusqu'à s'asseoir sur le bord de mon lit. A ce geste, je remarque ce que j'ai omis ce petit détail. Les cornes toujours sur sa tête, une queue se pose délicatement sur les draps nouvellement noir, me surprenant. J'ai déjà vu ça. Dans les livres que j'ai lu hier soir, la représentation de cette queue d'un rouge intense et qui faisait parti intégrale de cette personne.

_ Je vois que tu es enfin réveillé, il ricane joyeusement. J'aurais voulu continuer à parler avec toi hier soir mais malheureusement, tu t'es évanoui après ma réponse.

Il me regarde en biais me faisant déglutir.

_ Tu t'en souviens, n'est-ce pas ?

_ O-oui...

A l'entente de ma voix, je vois ses yeux briller de mille feu me surprenant. Je le vois se mettre sur ses genoux et avancer jusqu'à moi qui est toujours au fond de mon lit. Le drap sur mon corps, j'essaye de reculer le plus possible mais sans succès.

Une fois devant moi, son visage proche du mien, il me sourit avant de me lécher les lèvres faisant retentir un hoquetement de surprise.

_ Qu'est-ce que tu es beau, il recommence. Ça me donne des envies mais... Je penses que ce n'est pas le moment. De plus, je ne dois pas te brusquer pour arriver à mes fins.

Mes yeux s'ouvrent en grand. J'ai envie de lui dire que je ne comprends ce qu'il me raconte mais ses lèvres se posent sur les miennes aussi délicatement que la veille.

Je crois qu'on m'a perdu.

.
.

Quelques instants plus tard, je suis assis sur mon fauteuil, lui à mes côtés. Je n'ose pas le regarder mais le concernant, ça ne le dérange pas. Ses yeux rouges passent au peigne fin tout les traits de mon visage jusqu'à s'attarder sur mes lèvres que j'humidifie sans m'en rendre compte. Il s'approche de moi dans un geste léger et sensuel, et me tourne le visage afin de croiser ses yeux. M'y voyant enfin, il me dit :

_ Je vois que tu t'es renseigné mais je ne penses pas que tu ais réussi à tout trouvé nous concernant, je me trompe ?

_ J'ai... J'ai des pages manquantes.

_ Alors pose moi tes questions. Il me sourit. Profites-en, je suis tout à toi et puis ça n'arrive pas tout les jours.

_ Mais... Je fronce des sourcils alors que je repense à l'enveloppe noire. L'enveloppe...

A cela, son rire retentit fortement alors qu'il claque des doigts. C'est comme par magie que l'enveloppe apparaît entre ses doigts. Mes yeux s'agrandissent devant ça alors que je le vois l'ouvrir délicatement. Ses ongles pointues et d'un sombre violet, que dis-je, d'un noir absolu, il déplie la lettre qui aux contacts de ses doigts, prend feu. Je sursaute à cela alors que je la vois disparaître entre ses doigts.

_ Ça chaton, c'est ton pacte. Commence-t-il. Ce jour-là, mon petit démon domestique a déposé cette lettre devant ta porte. Bien-sûr, je ne connaissais pas son contenu jusqu'à ce que je te vois la signer. Chaton, il me regarde tout en dépoussiérant ses doigts. Tu es tellement naïf mais c'est tellement plaisant. Te voir agir comme un petit inconscient, avoir peur de tout mais laissant court à ta curiosité... Ça m'attire comme c'est pas permis. Enfin... Tout m'est permis quand on y regarde bien.

J'essaye de comprendre les nombreux mots qui résonnent dans la pièce sous son regard et son sourire.

_ Tu sais, je vais te dire un secret, il s'approche de mon oreille : tu es humain et rien que ça, attire le démon qui est en moi. Ton côté insouciant, pécheur, tes nombreuses craintes et tes souffrances sont pour moi, un nectar. Le Dieu que je suis te dévore de jour en jour pour faire de toi ma reine. Régner à mes côtés est un souhait que je nourris depuis des millénaires et te voilà.

_ Mais... J-je ne comprends rien...

_ Ça t'aidera à comprendre.

Il empoigne délicatement ma mâchoire et m'oblige à ancrer mes yeux dans les siens. M'y noyant littéralement, une ribambelle d'image me parvient. Le désarroi. Le chaos. La mort. La peur. Les péchés. Les hurlements. La douleur. Le pouvoir. La famille. Les âmes. Les monstres. Et l'amour.

L'amour est partagé entre deux corps, s'enlaçant dans des draps rouges ou noir, s'embrassant avec envie et désir, formant une bulle de béatitude et qui sépare de tout maux et surtout, un visage qui m'est familier.

Lui et moi, dansant sous une Lune à double éclat et d'un rouge carmin. Des cris et des lamentations retentissent mais nous ne les entendons pas. Les flammes jaillissent au-delà des bâtisses rendant l'atmosphère ardente, plus qu'elle ne l'est déjà et ses mots retentissant dans mes oreilles, aussi doux et soyeux que ses touchés brûlant sur ma peau, me font comprendre. Mes rêves ou du moins, ce que je catégorisé en cauchemar, étaient des moments que je passais à ses côtés. Le fait de ressentir des douleurs ou encore, me réveillant en sueurs, était à cause de cette chaleur et de ces moments d'embrasement. Nous ne faisions qu'un pendant ces nuits et lorsque je me réveillais, il continuait de me suivre et de me chuchoter à l'oreille ce que je serais plus tard.

Le fait d'avoir ressenti des sentiments partagés, de peur ou d'abandon, de colère ou d'envie. D'avoir eu des impressions de déjà vu, et d'avoir été interressé par des phénomènes expliqués dans les livres. Tout me revient. Je comprends tout. Je sais ce que j'ai vécu. Et le fait d'avoir eu l'impression de mourir à chacun de mes réveils n'était autre que la raison même de son approche.

Je cligne des yeux alors qu'il me demande d'une voix bien trop sensuelle pour la situation dans laquelle je me trouve.

_ Alors chaton, as-tu déjà dansé avec le Diable ?

C'est par automatisme, comme si je ne contrôlais plus rien, que j'acquiesce d'un hochement de tête avant de faire retentir ma voix dans un étrange murmure.

_ Oui.

Celui-là aussi a été transformé dans son intégralité dooooonc, j'espère qu'il vous plaira !?

[↑ image du démon de compagnie du Diable]
💋

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