Vivant la pire soirée de ma vie, je n'ai qu'une hâte c'est de retrouver la chambre et le lit. J'en ai marre et je suis épuisé. La peur qui n'arrête pas de m'envahir fait de moi une poupée de chiffon tant elle m'épuise. Et puis ne parlons pas de Jungkook. Lui et son sadisme, lui et ses envies stupides. Je n'arrête pas d'imaginer mille et une mort le concernant mais comme on s'en doute bien, elles tombent toutes à l'eau lorsque la réalité me frappe de plein fouet : ce Diable ne meurt pas. Quelle ironie !

A ce moment, je suis allongé sur le sol, respirant comme un homme sortant de terre. J'ai l'impression de suffoquer. Mes poumons me brûlent et je ne sens plus mon dos. A croire que voler n'est pas si facile que ça. Je comprends maintenant les petits oisillons quand ils tombent de leur nid. C'est tellement dur que tomber devient la seule solution même si la mort ou les blessures seront à déplorer.

Mes ailes à plat sur le sol, je regarde Jungkook qui reste suspendu au-dessus de moi. Ses bras croisés contre son torse, et ses ailes battant puissamment tout en gardant un rythme lent, il me regarde avec le sourire. A cet instant, une seule et même envie se présente à moi. Qu'est-ce qu'il est rageant.

_ Tu abandonnes déjà ?

_ Je suis fatigué... Dis-je en soupirant. Et puis, tu ne me ménage pas. Toi-même tu m'as dit que je m'épuisais plus rapidement qu'un démon mais ça t'est complètement égal.

_ Chaton, il faut que tu saches voler surtout si tu veux quitter le château à mon absence.

_ Mais je suis fatigué. Il soupire. En plus, je doute que je vais quitter le château dans les jours à venir donc on peut reprendre demain.

Je le vois descendre et poser pieds sur ce sol abyssale avant de me rejoindre d'un pas lent. Ses mains dans les poches, il se penche vers mon visage et dit :

_ Tu ne voulais pas visiter le marché et ses environs ?

_ Oui mais... J'essaye de fuir son regard mais ses yeux rouge m'en dissuadent. J'ai peut-être peur de sortir seul. Je ne connais rien et puis même si je suis à toi, je ne penses pas que ma présence fasse l'unanimité.

Un étrange sourire étire ses lèvres à mes dire. J'ai l'impression d'avoir dit quelque chose que je ne devais pas. Soudainement, sa queue s'entoure autour de mes hanches, me soulevant jusqu'à être face à lui. Son bras remplace sa queue flamboyante me rapprochant encore un peu plus de son corps bouillonnant. Son visage près du mien, il me chuchote :

_ Comme tu l'as si bien dit, tu es à moi donc personne te touchera. Les démons qui peuplent ce monde ne te feront aucun mal sauf si ils veulent passer entre mes mains. Je rougis à ses dire alors que je repense à mes propres paroles. De plus, mes frères et soeurs ne feront rien de stupide.

_ Pas même Pluton ?

_ Même si il ose lever le petit doigt, il ne sera plus là pour en subir éternellement les conséquences.

Je soupire à ses dire. Comment lui dire que ses paroles me touchent comme elles m'effraient. Très bien, je suis intouchable mais même si c'est le souverain, il y a bien quelqu'un dans ce monde qui oserait enfreindre ses lois parce qu'il est en total désaccord avec lui. Ma présence peut ne pas être accepté, ce qui est assez compréhensible en soit surtout quand on sait qu'un homme comme lui peut plaire à plus d'un. Des démons comme des démones, de rang inférieurs ou supérieurs, ils doivent être nombreux à me détester. Et puis, ce n'est que le début puisqu'il n'a pas encore fait le bal de bienvenue. Dès le moment propice, je saurais comment gérer la situation puisque je pense pouvoir m'y faire assez rapidement mais en ce qui me concerne à l'heure actuelle, c'est une autre paire de manche. Ça va faire quarante-huit heures, tout au plus, que je côtoie les lieux et j'ai déjà reçu la colère de deux personnes. En si peu de temps, c'est un record. Je pense même avoir battu mon propre record tant c'est rapide.

_ Mais bon ce n'est rien. Quand tu voudras sortir, dis-le moi et j'essaierai de faire mon possible pour t'accompagner.

_ Je t'oblige en rien... Et puis, je doute qu'il y ait de la place pour un petit jour de repos.

Jungkook ricane à mes dire plus que véridiques. Certes lorsqu'il venait chez moi, il faisait ce qu'il voulait sans  prendre part à ses responsabilités mais ces temps ont changés. Il a repris sa place donc j'en doute fort, même si c'est le chef.

_ Dans le pire des cas, je trouverais des personnes de confiance pour t'y accompagner.

_ D'accord... Je souffle afin de faire redescendre le peu d'adrénaline qui me restait avant d'ajouter : on peut rentrer ? Maintenant qu'on a mis au clair mes envies de découvertes, je penses que mon entrainement peut-être reporté.

Je souris aussi exagérément que possible. J'ai envie de me reposer et de plonger dans de l'eau bien chaude afin de calmer les piques de douleurs que mon dos m'envoie. J'espère sincèrement qu'il acceptera.

_ Très bien, il me caresse la joue du bout des doigts. Avant ça, je vais t'apprendre à dissimuler tes ailes.

Je hoche de la tête, étant prêt à l'écouter.

_ Te souviens-tu de la manière dont tu les a déployé ?

_ Oui.

_ Bien, pour faire le contraire, il te suffit juste, du moins pour le début, de repenser à ton dos avant ce déploiement. D'un geste d'épaule, ses ailes disparaissent.

Hoquetant devant son geste, je le regarde avec surprise alors que son sourire ne fait qu'accroître.

_ Me concernant, cette vision est devenue un automatisme donc mes ailes apparaissent et disparaissent à volonté. Pour toi, il pose le bout de sa griffe au centre de mon front : ce ne sera qu'une question de temps avant d'imprégner ce genre de mécanisme surtout à ta vitesse d'apprentissage.

_ C'est vrai ?

_ Oui, il hoche de la tête. Mais avant ça, fais ce que je te dis et peut-être, on rentrera.

_ Okay !

Aussitôt dit que je fais ce qu'il m'a conseillé de faire. Je ferme les yeux et m'imagine mon dos sans mes ailes. Au départ, je pensais que ça allait être simple mais bizarrement, la difficulté m'oblige à froncer des sourcils et à souffrir devant mes maintes prestations. Je pense avoir fait dix essais sans un quelconque résultat.

Ouvrant les yeux, je refais face à Jungkook qui ne m'a pas lâché. Son bras toujours autour de moi, il me regarde avec sérieux.

_ J'y arrive pas... C'est dur. J'ai l'impression de ne plus pouvoir les cacher.

_ Je te l'ai dit chaton, faut que ça devienne un automatisme. Tes ailes sont une partie de toi donc pense comme tel et peut-être tu réussiras.

Je soupire mais réessaye. Je dois y parvenir pour pouvoir rentrer. Mes sourcils froncés, je sens que mon visage est tendu devant mes efforts. Soudainement, et alors que j'essaye d'y arriver, je sens une caresse au niveau de ma hanche. Son pouce caresse ma peau avec une étrange délicatesse. J'ai l'impression de voler tant cette douceur est incroyable et apaisante. Je ne sais comment il y parvient, mais ses gestes arrivent toujours à me détendre.

Restant ainsi, je me reconcentre jusqu'à sentir une sorte de mouvement qui me pousse à croire que j'ai réussi. Réouvrant les yeux, je n'ai le temps de me réjouir de mes actions que ses lèvres se posent brutalement sur les miennes. Surpris par cette soudaine violence, je gémis légèrement tout en ayant un mouvement de recul. Mais comme je m'y attendais, mon geste est pratiquement inexistant devant sa force et son bras qui me retient. Alors que j'essaye de reprendre contenance, mon corps s'allège tandis qu'un étrange plaisir m'envahit. Mes bras s'entourent d'eux-mêmes autour de son cou tandis que mon corps se colle un peu plus au sien. Je me demande comment nous pouvons continuer à nous rapprocher.

Sa langue caresse mon palais, me faisant voir mille et une étoile. Ce sentiment de béatitude m'était rarement acquis même si depuis que je le côtoie, c'est devenu mon sentiment le plus fort. Ses baisers ont tous une différence. La sensualité et le calme. Cependant, une seule et unique chose les rend identique et si parfait : l'envie.

Le Diable peut avoir ce mérite. Il est extrêmement doué qu'en vu de l'état de mon corps, je ne peut qu'en être la preuve.

Il finit par se défaire de mes lèvres, me faisant revenir à la réalité. Mes yeux papillonnent violemment tandis qu'un sourire séducteur étire ses lèvres rouges.

_ Je ne sais pas si tu te rends compte de l'état dans lequel tu me mets.

J'ouvre la bouche afin de faire entendre l'étendue de mes pensées mais il reprend aussitôt.

_ En dehors des rêves, je n'ai jamais pu te toucher comme je devais le faire. Je grimace en repensant à l'état lamentable de mon corps lors de mes réveils. Surtout quand on sait qui je suis. Certes Pan est celui qui s'occupe de baiser tout ce qui bouge mais me concernant, je suis celui qui salis le monde et l'humanité à travers la luxure. Mais avec toi... je me retiens.

_ T-tu te retiens ?

_ Chaton, ne fait pas l'innocent. Il me lèche le coin de mes lèvres, me faisant tressaillir. J'ai envie de refaire toutes les saletés qui t'ont rendu aussi endoloris qu'inapte à faire ne serait-ce qu'un pas devant l'autre. Des saletés aussi bonnes que pécheresses. De te faire découvrir un monde que seul moi puisse te faire découvrir, et dans les règles de l'art.

Au fur et à mesure de ses prises de paroles, ses lèvres retracent chaque trait de mon visage, de mon cou et de ma mâchoire. Son bras se resserre de plus en plus autour de ma hanche, me donnant l'impression d'une subite fusion entre lui et moi.

_ Je veux tellement recréer cette idylle que j'ai réussi à te montrer lors de ces rêves, lors de mes...–

_ Pourquoi continuer à te retenir ?

Je ne sais pas d'où vient cet élan de courage et d'envie mais cette phrase vient d'être dite et entendue. Et à la vue de cette lueur bestiale, je crois que je n'aurais pas dû tant elle m'aspire dangereusement. Ses yeux rubis brillent d'une lueur bien trop différentes mais si reconnaissable entre toute sur c'en est stupéfiant. Cette lueur m'a déjà été montré lors de ces rêves décrit comme idylliques et en vu de l'état de mon corps, nous savons qu'elle transmettait une puissance incroyable. Mais sur le coup, je n'ai pas réfléchis à mes paroles même si l'instant d'après, me retrouver sur ce lit en baldaquin et aux draps rouge ne me dérange aucunement. Et encore moins lorsque son corps nu contre le mien, me pénétrant violemment, me fait hurler jusqu'à ce que ma voix s'élève dans toute la chambre et même au-delà.

Je crois, non j'en suis même sûr, cette soirée bien trop entamée pour en être une, restera à jamais dans mon esprit. M'envoyer en l'air avec le Diable, et aux Enfers, me semblaient être un rêve bien trop lointain pour le qualifier de véritable. Seulement, et à ce moment même, j'en fais les frais et comment dire que c'est exquis. Je regrette même de ne pas lui avoir fait cette remarque bien plus tôt.

Être entendu m'importe peu. Être vu m'importe encore moins. La seule chose que je veux, c'est que ce moment s'éternise jusqu'à pas d'heure, jusqu'à l'extinction de ma voix et à mon inaptitude physique.

Je veux que la vision qu'il me donne, ses yeux fendus tel un reptile, ses muscles bandés et son ombre dévoilant sa véritable nature, continue de m'être donné afin que je puisse crier haut et fort, l'effroyable plaisir que j'endure.

_ Dis le pour moi.

_ Encore !

Oui, encore. Fais-moi tiens jusqu'à ce que même au-delà du monde, mon visage tiré par le plaisir est vu et envié. Montre leur qui je suis pour toi, ô toi Satan.

Je sais ce que vous allez dire, il est court MAIS je voulais trop le finir comme ça. En plus j'ai été soft dans les propos surtout qu'à la place de «encore» un autre mot siii symbolique et siii caractéristiques devait être dit. Ah ! Triste !

Enfin bref, j'espère qu'il vous a quand même plu 😋
💋