Chapitre 8 - On ne choisit pas sa famille

PDV Alec

Lorsque j'ouvre les yeux, il me faut quelques secondes pour me souvenir où je suis et ce que je fais sur ce canapé, enroulé dans un plaid. Peu à peu, les souvenirs de la veille refont surface. Après être rentrés du Taki's, et un dernier verre chez Magnus, j'ai décidé de rester dormir chez lui, et vraisemblablement j'ai du m'endormir sur le canapé en regardant le film. Je me redresse en position assise dans le canapé et regarde autours de moi. La porte de sa chambre est ouverte et laisse apercevoir un lit non défait. Peut être est-il levé depuis un moment? Je jette un œil à la grande horloge au dessus du canapé, 9h... Jamais je n'ai dormi aussi tard! Je me lève et pars à la recherche de Magnus.

Après avoir inspecté le bas de l'appartement et sans le trouver, je finis par monter à l'étage, peut-être est-il dans sa salle de danse en train de travailler? Une fois arrivé sur le palier, une douce mélodie au piano se fait entendre. Je me dirige vers la source de la musique: une pièce que je ne connais pas, dont la porte est entre-baillée. Je pousse doucement le battant, et la mélodie se fait plus nette, me permettant de l'identifier: le Clair de Lune de Debussy. J'observe la pièce, elle est assez petite, et abrite un grand piano à queue qui trône en son centre. Assis derrière le majestueux instrument, Magnus fait courir ses doigts avec aisance sur les touches. Il porte encore la même tenue que la veille. A-il dormi habillé? Les rayons de soleil jouent dans ses cheveux noirs, donnant l'impression qu'ils sont en feu. Une incroyable sérénité se dégage de cette scène, et je m'autorise à l'admirer quelques instants.

— Bonjour mon ange, dit Magnus sans lever les yeux de son piano.

Sans un mot, je vais m'asseoir à ses côtés sur le siège, et observe ses doigts caressant les touches de l'instrument, la tête posée sur son épaule. Je me laisse envelopper par la mélodie, tandis que mon esprit vagabonde vers mes souvenirs de la veille. Ce baiser que nous avons échangé à mon arrivée à son appartement, puis ses aveux. Je n'aurais jamais imaginé que Magnus puisse être quelqu'un d'aussi vulnérable, lui qui dégage une aura d'assurance à chaque instant. Sa retenue vis à vis de mon inexpérience m'a touché et en quelque sorte, m'a libéré. Je me sens libre d'être moi même quand je suis avec lui, libre de laisser mes envies et mes désirs prendre le dessus. La visite de ma soeur a également enlevé un poids énorme de mes épaules, et dans une certaine mesure, cela m'a aidé à me montrer plus entreprenant avec Magnus, même si je ne me sens pas prêt à plus que quelques caresses, je parviens à me montrer joueur, ce qui au vu de sa réaction de la veille lui plaît. Puis j'ai atteint le summum de la joie quand Jace nous a félicité pour le couple que nous formons, et pour une fois sans en faire trop. Je me sens enfin accepté tel que je suis, et même si je ne pense pas le révéler à mes parents dans l'immédiat, le plus important pour moi, c'est d'être entouré par Isabelle, Jace, et Magnus.

— C'est très beau. murmuré-je quand le morceau prend fin. Je ne savais pas que tu jouais.

— J'ai appris quand j'étais enfant. Déjà tout petit, la musique m'était vitale.

Je souris attendri par l'image de Magnus enfant apprenant à jouer du piano.

— Tu as bien dormi?

— Comme un bébé, je crois que je n'ai jamais fait de grasse matinée aussi longue! fais-je en me redressant avec un petit rire.

— Tu avais l'air si paisible, je n'ai pas eu le cœur à te réveiller. dit Magnus en déposant un petit baiser au coin de mes lèvres.

— Je dois avouer que ça m'a fait beaucoup de bien, même si j'aurais préféré me réveiller dans tes bras. susurré-je en laissant mes doigts se glisser sur la bande de peau de son torse dévoilée par sa chemise entrouverte. Et puis, c'est dommage pour le footing, il faudra remettre à un autre jour... Tant pis. soupiré-je sur un ton dramatique.

Il glousse devant mon jeu d'acteur médiocre, avant de se glisser à califourchon sur mes jambes, emprisonnant ma nuque dans ses mains.

— Essayeriez-vous de me faire du rentre dedans Mr Lightwood? Parce que si tel est le cas, c'est plutôt réussi. Mais je me dois de vous mettre en garde, car à ce jeu-là vous pourriez bien perdre quelques plumes. dit-il d'une voix suave tout près de mon oreille, déclenchant des frissons le long de ma colonne vertébrale.

Je souris devant son air joueur, puis tout en glissant délicatement mes doigts le long de ses cuisses, remontant lentement vers ses hanches, je réponds sur le même ton:

— Cela se peut Mr Bane, je suis un joueur, les défis ne me font aucunement peur, et vous représentez sans l'ombre d'un doute le défi le plus... appétissant qu'il m'ait été donné de rencontrer.

PDV Magnus

Les paroles de d'Alec manquent de me faire suffoquer, et il me faut toute la maîtrise dont je suis capable pour ne pas lui sauter dessus. Cet homme ne se rend pas compte de l'effet que ses mots et ses gestes peuvent avoir sur moi! Alors si en plus il me chauffe de la sorte... Vite, une parade!

— Mon dieu! Qui êtes vous et qu'avez-vous fait de mon Alec si timide et sensible?!

— Il a été remplacé par le Alec sûr de lui et joueur. susurre t'il contre la peau sensible de mon cou avant d'y déposer de légers baisers.

Ses mains se glissent sous ma chemise, et ses longs doigts partent explorer mon dos avec une lenteur exagérée, me faisant frémir. Son souffle dans ma gorge, ses bras qui m'enlacent, ses mains sur moi, chacun de ses gestes, calculé ou pas font vibrer tout mon être. Mon cœur bat à un rythme incroyable tandis que le souffle me manque.

Son visage remonte doucement vers le mien, son nez suivant l'arête de ma mâchoire, et enfin, ses lèvres trouvent les miennes. Elles sont d'une douceur incomparable, et leur goût est tout simplement... exquis! Il mordille ma lèvre inférieure pour demander l'accès à ma bouche, que je lui accorde avec plaisir, et sa langue vient danser avec la mienne. Ma tête tourne, je frissonne, mes mains glissées dans ses cheveux tremblent imperceptiblement et je commence à me sentir à l'étroit dans mon pantalon.

Ses mains viennent caresser la peau de mon ventre, elles remontent lentement sur mon torse et ses doigts viennent emprisonner mes tétons... Oh... My... God! Je vais mourir, c'est sur! Un gémissement de pur plaisir s'échappe de ma gorge, et quand je rouvre les yeux, je le vois m'observer avec un large sourire satisfait. Non mais je rêve? Il a l'air fier de lui en plus! Il va voir de quel bois se chauffe Magnus Bane !

Je me lève rapidement de ses genoux, puis je le porte et le dépose sans douceur sur le plateau du piano avant d'embrasser farouchement ses lèvres tentatrices tout en retirant sa chemise. Mes baisers dérivent sur sa mâchoire, puis dans sa gorge que je mordille avec appétit, tandis que mes mains glissent impudiquement sous l'élastique de son boxer à la rencontre de ses fesses. Un gémissements de surprise s'échappe de ses lèvres sous mes caresses, me faisant sourire contre sa peau.Ses jambes s'enroulent autours de ma taille, rapprochant davantage nos deux corps, et ses mains fourragent dans mes cheveux, m'incitant silencieusement à poursuivre mes caresses.

Alors que mes lèvres parviennent à son ventre plat, Alec n'est plus que soupirs de plaisirs, ses yeux sont fermés et sa tête rejetée en arrière, totalement offert à moi. Par l'enfer! Ce que cet homme est beau! Je sens peu à peu mes dernières retenues céder face à cette vision hautement érotique, et c'est donc sans gêne que je fais glisser son pantalon sur ses jambes, tandis qu'il s'emploie à retirer ma chemise. Alors que nos lèvres se retrouvent pour une nouvelles valse passionnée, un feulement sourd s'échappe de ma gorge quand la peau de nos torses nus entrent en contact et qu'Alec glisse à son tour une main sous mon boxer pour empoigner l'une de mes fesses. Mon bassin ondule doucement sous cette caresse, frottant contre le sien, le faisant une nouvelle fois gémir de plaisir.

– Mag's? Oh bordel de merde! s'exclame une voix derrière nous que je reconnais être celle de mon frère.

Une porte claque et je suis comme foudroyé sur place, en l'espace d'un quart de seconde je reviens durement à la réalité. Face à moi, Alec cligne des yeux reprenant à son tour pied avec le monde réel, puis il s'empresse de descendre du piano pour se rhabiller, le visage rouge d'embarras. Je réprime un grognement en constatant que mon compagnon s'est à nouveau renfermé dans sa coquille. J'enfile également ma chemise et réajuste mon pantalon, tout en observant mon compagnon. Sa gêne est presque palpable, et il n'ose lever le regard vers moi. Cette image d'Alec reparti s'enfermer dans son placard me fend le coeur. Notant mentalement d'écorcher longuement et consciencieusement mon frère, je m'approche doucement d'Alexander et glisse un doigt sous son menton pour capter son regard.

— Je suis désolé mon ange, Ragnor peut parfois être un vrai bourrin.

— Je... Ce n'est rien... murmure t'il en baissant les yeux.

— Hey, tu n'as pas à avoir honte, d'accord?

— Mais si... Si je ne t'avais pas... Chauffé... Ça ne serait pas arrivé...

— Alexander, je t'interdis de regretter un seul instant ce qu'il s'est passé, c'était... Juste... Parfait! Par l'enfer ce que tu m'as fait ressentir! J'étais littéralement à deux doigts de te prendre à même ce piano! réponds-je en gloussant.

Ses yeux bleus emplis de surprise se lèvent vers moi et me dévisagent un instant, puis Alec pouffe doucement, se détendant suite à mes paroles. Mon dieu que ce son est beau! Le rire de cet homme vaut tout l'or du monde!

— Bien, maintenant descendons, je dois écorcher vif mon frère pour avoir interrompu un moment si prometteur. Après ça que dirai-tu qu'on passe la journée dehors tout les deux? On pourrait même inviter les autres pour pique-niquer à Central Park?

Alec laisse échapper un nouveau rire après ma première phrase.

— Ok pour la journée dehors et pour le pique-nique. On passera chez mes parents prendre mon équipement de tir à l'arc, je pourrais t'apprendre, si tu veux?

— Il me tarde d'y être mon bel archer! susurré-je en repensant à mon rêve d'il y a quelques jours.

Nous quittons la salle de musique et descendons au séjour. Alec dépose un baiser volatile sur ma joue, me dit qu'il va prendre sa douche et disparait dans la salle de bain. Entendant du raffut dans ma cuisine, je me rends dans la pièce pour y découvrir Ragnor le nez plongé dans le placard sous mon évier.

— Puis-je savoir ce que tu cherches Rag'? demandé-je en m'appuyant contre le bar.

— De la javel, de l'acide, peu importe pourvu que ça puisse faire disparaître l'image de ton cul en train de se faire peloter de mes rétines!

J'explose de rire, ne m'étant pas attendu à une pareille réponse.

— Allons Rag', ce n'est pas la première fois que tu me surprends en pleine action! Et puis si tu ne voulais pas que tes précieuses rétines soient souillées par l'image de mon cul divin, il ne fallait pas débarquer sans frapper!

— Je te rappelle que c'est toi qui m'a dit que j'étais comme chez moi et qu'il ne fallait pas que je frappe quand je viens chez toi! réplique t'il en me lançant un regard assassin.

— Ça c'était avant que je sois en couple! Bon dieu Ragnor je vais t'étriper! On était à deux doigts de...

— Il vaudrait mieux pour ma santé mentale que tu ne finisses pas cette phrase Magnus! me coupe mon frère.

Je hausse les épaules et me détourne pour sortir du thé glacé du frigo.

— Bon et sinon hormis interrompre un moment torride avec mon mec, pourquoi t'es là?

— Je voulais te parler de... Hum... C'est pas important, une prochaine fois. s'interrompt-il en voyant Alec rentrer dans la cuisine, ses joues délicatement teintées de rose.

Je hausse un sourcil devant le soudain embarras de mon frère, puis portant mon regard sur mon compagnon qui s'approche de moi, je lui adresse un sourire lumineux.

— On pensait aller passer la journée à Central Parc et proposer au groupe de venir, tu te joins à nous? demandé-je en servant trois verres de thé glacé sur le bar.

— Oh euh... J'avais prévu de voir Cat'... Mais on peu changer nos plans et vous rejoindre... Je suppose...marmonne Ragnor en buvant sa boisson.

— Parfait! Alors on dit dans 1h30 à l'aire de tir à l'arc?

Mon frère hoche la tête, puis nous salue rapidement d'un signe de la main et quitte l'appartement en nous informant qu'il s'occuperait de contacter Catarina.

— Il était bizarre non? demande Alec.

— Mon frère est toujours bizarre! dis-je en gloussant.

Alexander pouffe à son tour avant de m'enlacer tendrement et de déposer un petit baiser au coin de mes lèvres.

PDV Alec

Une heure plus tard, Magnus se gare devant la grande maison de mes parents. J'appréhende un peu de me présenter devant eux avec Magnus à mes côtés. Mais qu'est-ce qu'il m'a pris de vouloir venir ici avec lui? Depuis qu'Izzy m'a révélé avoir compris pour mon orientation sexuelle depuis l'adolescence, j'ai la sensation d'être transparent, que la moindre petite émotion se lit en moi comme dans un livre ouvert. C'est comme si mon front portait "Je suis gay!" inscrit en lettres pailletées multicolores clignotantes. Qu'adviendrait-il si mes parents découvraient également mon secret? Mon père ferait probablement une attaque, à moins qu'il ne me frappe, me vire de chez eux, ou pire, me tue...

Alors que ma peur se répand dans mes veines comme un venin, je sens la main de Magnus se glisser sur la mienne et ses doigts s'entremêler aux miens. Je détourne le regard de la maison familiale et pose mes yeux sur mon compagnon qui me regarde avec tendresse.

— Tout va bien se passer Alexander, présentes moi comme un ami et tout ira bien.

Je lui réponds par un faible sourire et souffle un grand coup pour me donner du courage. Magnus porte nos mains nouées à ses lèvres et y dépose un baiser volatile m'apportant un soutient silencieux.

Nous sortons de la voiture et remontons l'allée jusqu'à la porte d'entrée. Lorsque nous rentons dans la maison, tout semble calme comme si personne n'était présent. Je me doute que mes parents doivent être dans le patio ou dans le salon. Heureusement ces pièces se trouvant à l'opposé de la maison, j'ai bon espoir de ne croiser personne. Nous montons rapidement dans ma chambre où je récupère mon équipement. J'en profite pour vider mon sac de la veille et y glisser de nouveaux vêtements propres.

— Tu envisages de découcher? me demande Magnus avec un petit sourire en regardant le sac que je suis en train de refermer.

— Peut-être, ça dépend de la direction que prendra la soirée. J'imagine qu'Izzy va trouver un moyen pour nous faire sortir, alors je préfère être prévoyant... Au cas où.

— Tu sais qu'après ça je vais tout faire pour que tu restes passer la nuit chez moi n'est-ce pas? demande Magnus en s'approchant de moi d'une démarche féline.

Arrivé devant moi, il lève son beau regard ambré vers moi et tend le cou pour venir m'embrasser du bout des lèvres. Alors que j'amorçais un mouvement pour l'enlacer et le rapprocher de moi, une voix s'élève dans le couloir.

— Alexander?

Magnus se recule rapidement tandis que je me retourne pour voir arriver ma mère.

— Il me semblait bien avoir entendu du bruit dans ta chambre. dit-elle avant de se tourner vers Magnus avec un sourire aimable. Bonjour, je suis Maryse, la mère d'Alexander.

Mon compagnon vient serrer la main tendue de ma mère, en lui rendant son sourire.

— Bonjour, Magnus Bane, je suis un ami de votre fils.

— Enchantée. Que faites-vous ici? Je ne m'attendais pas à te revoir ici avant ce soir. reprend-elle en reportant son attention sur moi.

— On est venus chercher mon équipement de tir à l'arc, on va aller passer la journée à Central Park.

— Oh! Bien, vous avez raison de profiter de ce temps magnifique. Je vous offre un rafraichissement avant de repartir?

Je lance un regard en coin à Magnus, lui demandant silencieusement son avis.

— Avec plaisir Maryse. répond mon compagnon sans se départir de son sourire.

Nous quittons la chambre à la suite de ma mère qui nous guide jusqu'au salon et nous sert à chacun un grand verre de thé glacé.

— Alors dites-moi les jeunes, d'où vous connaissez-vous? Je ne me souviens pas de vous dans le cercle d'amis d'Alec. demande gentiment Maryse.

Je m'apprête à répondre quand je suis interrompu par des bruits de pas résonnant non loin du salon. Quelques instants plus tard, mon père pénètre dans la pièce. Son regard se pose sur moi et ma mère, puis glisse vers Magnus qui est installé à mes côtés sur le canapé. En l'espace de quelques secondes, je le vois faire passer à mon compagnon un scanner complet depuis ses ongles manucurés de noir jusqu'à ses cheveux soigneusement relevés en pics sur son crâne en passant par ses yeux ombrés de noir et ses multiples bijoux. Magnus ne se laisse pas démonter par l'examen que mon père lui fait subir et se lève pour lui tendre la main.

— Bonjour Mr Lightwood, Magnus Bane, je suis un ami de votre fils.

Robert observe la main baguée de mon compagnon comme s'il s'agissait d'un insecte particulièrement répugnant, puis ses bonnes manières reprenant le dessus, il daigne enfin la serrer.

— Robert Lightwood. répond-il d'une voix froide.

Sentant la température de la pièce refroidir considérablement malgré la saison estivale, ma mère reprend la parole.

— Joins-toi à nous Robert, les jeunes s'apprêtaient à me dire d'où ils se connaissent.

Mon père s'assoit dans son fauteuil en cuir à haut dossier, acceptant le verre de thé glacé que ma mère lui tend, mais son regard ne quitte pas Magnus qui s'est réinstallé à mes côtés. Il reporte son attention sur ma mère et lui adresse un nouveau sourire avant de répondre à la question.

— Nous nous sommes rencontrés grâce à Isabelle, je suis son meilleur ami.

Je vois un éclair de tristesse passer dans les yeux verts de ma mère à l'évocation d'Isabelle. Cependant elle ne laisse rien paraitre et poursuit la conversation.

— Oh, et où avez-vous rencontré Izzy?

Magnus me jeta un petit regard en coin avant de répondre d'une voix légèrement hésitante. Il connait l'histoire de ma soeur, il sait que mon père l'a jetée à la porte quand elle a poursuivi son rêve d'intégrer Juilliard. Il sait donc à quel point le sujet des études de ma soeur est compliqué à aborder avec mes parents.

— Je... Nous nous sommes rencontrés durant nos études.

Mes yeux se posent immédiatement sur mon père dont le regard s'est assombri. Sa mâchoire se contracte nerveusement, tout comme sa main qui repose sur l'accoudoir de son fauteuil, mais il garde le silence. Il fixe Magnus durant ce qui me semble une éternité, puis sans un mot, il se lève et quitte la pièce après nous avoir lancé un dernier regard empli de dégout. La réaction de mon père a jeté un froid glacial sur la pièce. Ma mère se lève et nous lance un regard d'excuse.

— Vous devriez y aller, profitez de cette belle journée.

Je hoche doucement la tête, embarrassé par l'attitude de mon père, puis me lève et viens enlacer ma mère. Après lui avoir promis de la tenir informée si je ne rentrais pas dormir à la maison, Magnus et moi quittons la maison familiale. Nous montons dans la voiture et partons pour Central Park. Durant le trajet aucun de nous n'ose parler, mais quand Magnus se gare à proximité du parc, il se tourne vers moi et vient caresser doucement ma jambe.

— Est-ce que ça va mon ange?

— Je suis désolé pour la façon dont mon père t'a traité... murmuré-je en baissant le regard vers mes mains qui se tordaient nerveusement entre elles.

— Pourquoi est-ce que tu t'excuses? C'est lui qui a été odieux...

— Mais c'est mon père! le coupé-je. C'est ma faute si tu t'es retrouvé face à lui! Je... J'aurais du y aller seul...

— Alexander, regardes-moi. dit-il en venant caresser ma joue.

Je lève les yeux vers et croise son regard d'ambre qui me fait tant d'effet. Là où je m'attendais à voir de la colère ou de la déception, je ne vois que de la tendresse. Par l'ange! Je pourrais me damner pour ce regard. L'espace d'un instant j'oublie tout, mon secret, mes parents, ma vie merdique pour me noyer dans les prunelles mordorées de Magnus. Je suis juste bien, en sécurité quand il est à mes côtés, et j'espère de tout mon coeur que je n'aurais jamais à me séparer de lui sinon je crois que je pourrais en mourir...

— Tu n'as rien à te reprocher mon ange, si je t'ai accompagné c'est parce que je le voulais. Et pour être tout à fait honnête avec toi, je savais à quoi m'attendre venant de ton père, Izzy m'en a suffisamment parlé. Alors s'il te plait ne te flagelles pas pour ça, je suis capable de me défendre, je sais ce que je vaux, et ce n'est pas le jugement d'une personne qui va me faire me faire peur. Maintenant allons rejoindre nos amis et profitons de notre journée. Je meurs d'envie que tu m'apprenne à tirer à l'arc! dit-il en venant embrasser le coin de mes lèvres.

Je lui lance un sourire reconnaissant, et lui rend son baiser volatile avant que nous ne quittions la voiture pour rejoindre le parc.

*****

Coucou tout le monde,
Voici le chapitre 8 de Dance with me, un peu plus tôt que prévu, avec un premier moment chaud Malec, j'espère qu'il vous aura plus même si Ragnor est venu tout foutre en l'air!

Allez rendez-moi le sourire après cette journée pourrie, j'attends vos commentaires avec impatience! Bises à vous et à très vite pour la suite!

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