Chapitre 6 - Danse avec moi

PDV Alec


    Je suis réveillé par les rayons du soleil levant qui filtrent à travers les rideaux de ma fenêtre. Je jette un œil à mon réveil 5h40... Je n'ai dormi que quelques heures, mais je n'ai déjà plus sommeil. Je n'ai qu'une chose en tête, je vais revoir Magnus d'ici quelques heures, et à cette idée, je me met à sourire bêtement. La soirée de la veille avec lui a été tellement magique que j'en viens à me demander si je ne l'ai pas rêvée, mais en parcourant mon téléphone, je retombe sur les messages que nous nous sommes échangé après mon départ, preuve que je n'ai pas halluciné.

    Je me lève et passe dans la salle de bain où je lance de la musique grâce à mon portable. "Come And Get Your Love" (Redbone) se fait entendre. Je ferme les yeux et me laisse envahir par la musique, puis je saute sous la douche où je me met à esquisser quelques pas de danse tout en chantant les paroles. Un quart d'heure plus tard, je sors de la salle de bain. J'enfile un jogging et un t-shirt, ainsi qu'une paire de baskets. Je prends un sac à dos dans le-quel je jette quelques affaires propres, puis je descends dans la cuisine. Ma mère s'y trouve en train de préparer du café. Elle se tourne vers moi en m'entendant entrer.

    — Alexander. Bonjour, tu es rentré tard hier soir? Je ne t'ai pas entendu.

    — J'ai croisé un ami de lycée sur le chemin du retour, on es allé boire un verre et on n'a pas vu l'heure passer, désolé maman. mens-je en l'embrassant sur la joue.

    — Pas de soucis mon fils, tu es jeune tu as le droit de t'amuser. Tu veux du café? Je viens de le faire.

    — Non merci maman, je vais aller courir un peu. Ne m'attends pas pour le déjeuner, je ne sais pas quand je rentrerais... Je te tiendrais au courant, promis. dis-je rapidement avant de me sauver en direction de l'entrée.

    Ma mère me rattrape avant que je ne franchisse le seuil.

    — Alec, tu es sur que tout va bien?

    — Ou...Oui très bien pourquoi?

    — Tu as l'air différent, plus joyeux...

    Je déglutis, je ne peux pas avouer à ma mère la vraie raison de mon comportement, je savais qu'elle ne le comprendrait pas. Je choisis donc une fois de plus de lui mentir.

    — C'est juste que c'est enfin le week-end, et j'ai hâte de profiter du beau temps!

    Elle hoche la tête et me laisse partir avec un sourire. Je m'éloigne de la maison, puis chausse mes écouteurs, sangle mon sac à dos sur mes épaules et me met en route pour Brooklyn en petite foulée, profitant de la fraicheur du matin.

PDV Magnus


    Des miaulements insistants me tirent du sommeil, puis une boule de poils saute à mes côtés et entreprend de se frotter contre moi en ronronnant. Je souris tout en caressant mon chat, le "président Miaou", un petit félin noir incroyablement attachant.

    — Bonjour mon bébé, tu as faim c'est ça?

    L'animal lève son regard bleu vers moi et miaule derechef avant de sauter du lit pour disparaître dans la cuisine. Je me lève à mon tour en m'étirant, puis je passe dans la cuisine où je sers une écuelle de lait au félin tout en mettant de la musique grâce au contrôle vocal de mon téléphone. Le rythme joyeux de "I Want You Back" (Jackson 5) achève de me réveiller, et comme à mon habitude, je me met à danser tout en chantant à tue tête.

    Il est encore tôt, à peine 7h, Alec ne sera probablement pas là avant au moins une heure ou deux, aussi j'opte pour une séance de yoga sur le toit terrasse. Tout en étirant mes muscles, je repense à la soirée de la veille. C'est de loin la meilleure soirée de ma vie, j'ai vraiment vécu un moment délicieux en compagnie d'Alec. J'ai enfin pu découvrir le vrai Alexander, celui qui se cache sous le masque froid qu'il arbore habituellement. J'aime à penser que je suis à l'origine de ce lâcher prise, qu'avec moi il se sent enfin libre. En tout cas, son baiser est arrivé comme la parfaite conclusion de cette soirée hors du temps. Ce jeune homme aux yeux cobalt m'a totalement ensorcelé, j'en suis mordu, accroc, comme un toxicomane et n'ai qu'une hâte, le revoir!

    Une heure plus tard, je saute sous la douche pour me préparer à l'arrivée d'Alec, et alors que j'achève d'enfiler un bas de jogging noir, des coups retentissent à ma porte, me tirant immédiatement un sourire. Je vais ouvrir, les cheveux encore dégoulinants d'eau. Sur le pas de la porte, Alec m'attend, un sachet Starbucks à la main, et un sourire éblouissant au visage.

    — Bonjour Alexander, tu es bien matinal! dis-je en lui rendant son sourire.

    Son regard s'égare brièvement sur mon torse nu, ainsi que sur mes cheveux mouillés.

    — Je... Désolé, j'arrive trop tôt?

    — Ne t'en fais pas, je suis levé depuis une bonne heure maintenant! ris-je en m'effaçant pour le laisser entrer.

    Il parait soulagé, puis il s'avance jusqu'au salon où il se déleste de son sac à dos, et de son petit déjeuner. Je remarque qu'il a opté pour une tenue sportive, et qu'il transpire légèrement.

    — Laisse-moi deviner, tu t'es levé aux aurores et tu es venu jusqu'ici en footing?

    — Hem... Ouais... J'aime bien courir tôt le matin, dit-il en rougissant.

    Je m'approche tout près de lui et glisse mes mains sur son torse.

    — Que dirais-tu qu'on y aille ensemble la prochaine fois? dis-je d'une voix ouvertement aguicheuse.

    Sa réaction ne se fait pas attendre, il se remet à rougir, et je sens nettement les battements de son cœur forcir sous mes doigts.

    — Euh... Si... Si tu veux... bafouille t'il.

    Le Alec timide et rougissant est vraiment adorable, et je dois réprimer mon sourire moqueur en me mordant les lèvres. Il s'éloigne de moi, et tend le bras vers le petit déjeuner qu'il a apporté, probablement pour reprendre une contenance. Cependant, je ne l'entends pas de cette oreille, et le retenant par le poignet, je le tire à nouveau à moi.

    — Viens par là toi... murmuré-je avant de fondre sur ses lèvres pour l'embrasser à pleine bouche.

    Mon dieu ce que ces lèvres m'ont manqué, j'en ai rêvé toute la nuit, et elles sont enfin là contre les miennes, douces, chaudes, parfaites! Les mains d'Alec glissent sur ma peau nue, me faisant frissonner de plaisir tandis que les miennes partent fourrager dans ses cheveux noirs. Je m'abreuve de chacun de ses souffles, m'enivre de son odeur de patchouli, comme un junkie en manque de sa dose. Jamais je n'ai ressenti pareilles émotions rien qu'en embrassant quelqu'un et les mains d'Alec sur mon torse, ses pouces qui effleurent mes tétons manquent d'avoir raison de moi... Argh! J'ai tellement envie de lui, mais il faut que je me calme, que je reprenne mes esprits sans quoi, je risque de déraper... Et de le faire fuir...

    C'est donc doucement mais avec fermeté que je m'écarte d'Alec. Je fais un pas en arrière, le souffle court et lève une main devant moi comme pour le tenir à distance. Je le vois me dévisager sans comprendre, il a les joues en feu et lui aussi halète.

     — Magnus...

     — Je... Laisse-moi un moment s'il te plaît...

     — Qu'est ce qu'il y a? Dis-moi... Tu... J'ai fait quelque chose de mal?

    — Non Alec, tu... tu étais parfait, c'est juste que...

    Bon dieu je ne parviens pas à trouver mes mots! Comment lui expliquer que j'ai été à deux doigts de le coucher sur mon canapé pour lui faire l'amour? Que je le désire bien plus que je ne peux l'avouer? Que j'ai peur de le faire fuir si je brusque les choses? Alors que je me perds dans ma réflexion, je sens ses doigts effleurer ma main toujours tendue devant moi comme un rempart, me ramenant à la réalité. Je lève les yeux vers lui et vois de l'inquiétude dans ses prunelles cobalt.     

     — Mag's... Parles-moi...

    Je soupire et lui prends la main avant de le faire asseoir sur le canapé à côté de moi.

     — Excuses-moi Alec, je... Tout ça est assez nouveau pour moi. Je veux dire que d'habitude je ne m'attache pas aussi vite... D'ailleurs je ne m'attache pour ainsi dire jamais. La plupart de mes relations se sont résumées à des coups d'un soir... J'ai pas toujours été très responsable, ni respectueux par le passé... Mais avec toi... Avec toi j'ai envie de faire les choses comme il faut... Tu es le premier qui me donne vraiment envie de lâcher tout ça... D'avoir enfin une vraie relation... Je ne peux pas me permettre de perdre le contrôle avec toi, pourtant dieu sait que j'en ai envie, mais... J'ai... J'ai peur de te perdre si je vais trop vite...

     Pendant que je parle, il me regarde intensément, puis lorsque je me tais, il inspire profondément comme pour se donner du courage avant de prendre la parole.

     — J'ai peur aussi Magnus... Tu sais avant toi, je n'ai jamais vraiment fréquenté qui que ce soit... Je me suis toujours vu comme anormal, différent parce que je... Parce que je suis gay... Je n'en ai jamais parlé à qui que ce soit, pas même à Jace ou à Izzy, et encore moins à mes parents... Ça fait des années que je suis terrifié à l'idée qu'ils puisse me rejeter s'ils savaient, qu'ils pensent que je suis... un monstre...

    Un monstre... Ce dernier mot me fend le cœur, Alec a donc une si piètre image de lui, au point de se qualifier ainsi...

     — Alexander... Est-ce que tu me trouves monstrueux? demandé-je doucement.

     — Qu... Non! Bien-sûr que non! Tu es la personne la plus merveilleuse que je connaisse! s'exclame t'il.

     Un faible sourire étira mes lèvres.

    — Et pourtant comme toi j'aime les hommes... J'aime d'ailleurs les deux sexes, est-ce que ça fait de moi un monstre? demandé-je.  Pour seule réponse il secoue la tête négativement, et je poursuis: Mon ange tu n'es pas anormal et encore moins monstrueux parce que tu aimes différemment. Tu es la personne la plus pure que je connaisse, et tu as le droit aussi de vivre heureux et d'aimer un homme si c'est ce qui fait ton bonheur. Ne doutes jamais de ça. Quant à ta famille, je ne sais pas ce que tes parents en diraient, mais en tout cas, je suis sur d'une chose: Isabelle et Jace t'aiment et s'ils ne m'ont pas jugé, ils ne le feront pas avec toi.

     Une larme roule sur sa joue. Je l'essuie du pouce avant de déposer un baiser sur son front, le faisant sourire.

    — Merci Mag's... J'avais besoin d'entendre ça... D'ailleurs tu voudras bien me le répéter quand je me remettrai à douter? demande t'il d'un air timide.

    — Autant de fois qu'il le faudra mon ange. dis-je avec tendresse avant d'ajouter : et si on le mangeait ce petit déjeuner ? Ça sent divinement bon!

    Il parait soulagé que je change de sujet et il s’assoit sur le canapé en me tendant un grand gobelet de café Starbucks. Je bois une grande gorgée de ma boisson et laisse échapper un soupir de satisfaction. Un frappuccino bien frais comme je les aime! Par cette chaleur c'est un vrai don du ciel!

    — Mh! C'est délicieux ! m'exclamé-je en me rejetant contre le dossier du canapé.

    Il éclate de rire, ravissant mes oreilles avant de me tendre un grand sachet.

    — Attends de goûter les viennoiseries !

    J'ouvre le paquet, et découvre tout un assortiment de viennoiseries. Croissants, pains au chocolat, muffins, donuts, tout y est! Je prends un croissant et mords dedans.

    — Mmh! Divin! Fais attention, je pourrais bien y prendre goût et t'inviter tous les jours pour le petit déjeuner! m'exclamé-je.

    Il fait mine de réfléchir un instant puis il me fait un sourire en coin adorable.

    — Ça me va! Surtout si tu m'accueilles tout les jours dans cette tenue! fait-il en rougissant adorablement.

    Mon cœur rate un battement. Je ne l'ai jamais vu être aussi direct avec moi, et je dois dire que j'adore ça! Enfin le vrai Alec refait surface!

    — Qui êtes-vous et qu'avez-vous fait à mon Alexander? m'exclamé-je.

    Alec pouffe et m'attire à lui pour m'embrasser tendrement.

     — Merci au fait de te soucier autant de mon... Innocence. Mais tu n'as pas à me protéger, je saurais te le dire si tu vas trop loin. Juste... Sois toi même.

    Je suis touché par la sincérité que j'entends dans sa voix. Ce jeune homme est vraiment un être exceptionnel, et il me le prouve une fois de plus pas ces paroles.

     — Entendu. dis-je avec un sourire reconnaissant.

PDV Alec


    Nous achevons le petit déjeuner tout en parlant de nos goûts musicaux, puis Magnus m'emmène dans sa salle de danse. La pièce est grande, un parquet en bois clair recouvre le sol, tout un pan de mur est en fait une grande baie vitrée donnant une vue imprenable sur le pont de Brooklyn. L'un des murs adjacents est recouvert de miroirs et le long des deux derniers murs, est fixé une longue barre de danse à hauteur de taille. Dans un coin de la pièce, on trouve un banc ainsi qu'une grande sono dont les baffles sont accrochées aux quatre coins de la pièce.

    — Alors dis-moi en quoi consiste ta chorégraphie? demandé-je en m'asseyant en tailleur à même le sol.   

    — Eh bien... Je cherche à retranscrire le sentiment que l'on peut avoir lorsque l'on ne se sent pas à sa place dans le monde, le combat de chaque instant pour sortir de l'ombre et enfin exister.

    Je reste quelques instants sans voix. Ce que vint de décrire Magnus, semble faire écho à ma propre vie.

    — Montre-moi...

    Il me fait un faible sourire, puis lance la musique et se positionne au centre de la salle. Aux premières notes de "Whatever it takes" (Imagine Dragons), il commence à se mouvoir. Ses mouvements sont parfois heurtés et brusque, parfois fluides et gracieux, en accord avec la musique. Son ballet est à la fois beau, et triste, et une grande émotion se dégage de ses mouvements, pourtant il semble manquer quelque chose à sa prestation. Lorsque la musique s'achève, il se tourne vers moi en quête d'un commentaire.

    — Alors? Qu'en penses-tu?

    — Eh bien... L'émotion est présente, tes mouvements sont maîtrisés...

    — Mais?

    — ... Mais il manque quelque chose...

    Magnus me tourne le dos et passe une main nerveuse dans ses cheveux

    — Ouais... Tu as raison, mais le problème c'est que je ne parviens pas à savoir quoi... Je... Je ne comprends pas ce qui m'arrive je ne me suis jamais senti aussi démuni avec la danse... dit-il d'une voix sourde.

    Sentant sa détresse, je me lève et m'approche de lui.

    — Hey... On va trouver ne t'en fais pas. Je suis là pour t'aider tu te souviens? murmuré-je en enlaçant sa taille.

    Il se laisse aller dos contre mon torse et pose sa tête sur mon épaule en soupirant.

    — Et puis... C'est un sujet qui me parle et me tient à cœur... Il mérite vraiment d'être montré, sublimé. Et qui mieux que toi peut y arriver? dis-je avec un sourire en déposant un baiser sur sa tempe.    

    Il reste silencieux quelques instants, comme pour assimiler mes paroles puis il se tourne vers moi et plonge son regard dans le mien.

    — Toi.

    — Quoi moi? demandé-je sans comprendre.

    — Tu as demandé qui mieux que moi peut arriver à sublimer ce sujet. Eh bien, la réponse est: toi, Alexander. répond t'il en posant ses mains sur mon torse.

    — Qu... Mais je ne peux pas... Je ne saurais pas... bafouillé-je.

    Il me sourit tendrement et caresse ma joue, ce qui apaise quelque peu ma panique.

    — Alec, ne t'en fais pas, j'ai toute confiance en toi, tu m'as déjà prouvé que tu es un bon danseur, et je t'aiderais pour la technique. Comme tu l'as dit c'est un sujet qui te touche et je pense réellement que tu es la personne parfaite pour ce projet.

    — Mais Magnus, c'est ton projet...

    —  C'est certes mon projet, mais je ne suis pas obligé de danser, je peux en être seulement le chorégraphe... 

    Je reste silencieux quelques instants. Il est vrai que j'aime danser, et j'ai une réelle envie d'aider Magnus à mener son projet à bien. En revanche je ne m'imagine pas l'évincer de la sorte, même si c'est son idée...

    — Et si tu dansais avec moi? demandé-je tout à trac, puis devant son expression, je m'empresse d'ajouter: Écoutes, c'est vrai que je m'identifie à ce sujet, je sais ce que c'est que de vivre dans l'ombre, de ne pas se sentir à sa place. Mais pour le moment je ne suis pas prêt à me libérer complètement de mes peurs et à avouer au monde que je suis gay... En revanche, je suis convaincu que sans aide, sans soutien, on ne peut se libérer de ses peurs c'est pourquoi j'aimerais que tu danses avec moi, que tu illustres cette aide. 

    Magnus m'a regardé dans les yeux tout du long, je peux presque voir mes paroles faire leur chemin dans son esprit, et avant même qu'il n'ouvre la bouche, je sais que je l'ai convaincu.

    — C'est d'accord. Je danserai avec toi Alec.

    Je lui fais un grand sourire puis je me penche vers lui pour l'embrasser.

    — Par contre il va falloir que je travaille sur ma partie de la chorégraphie, en plus de t'apprendre la tienne! On a beaucoup de travail qui nous attend!

    — Est-ce que ça veut dire qu'on va devoir passer encore plus de temps ensemble? dis-je avec un sourire espiègle.

    — Oui j'en ai bien peur, et je te préviens, je ne suis pas du genre prof sympa, tu vas en baver! répond t'il en riant.

    — C'est drôle, j'ai un peu de mal à y croire! dis-je avant de plonger dans sa gorge pour y déposer une ligne de baisers le faisant gémir faiblement.

    — Tr... Traître!

    — Je ne fais qu'utiliser mes atouts mon cher! chuchoté-je contre sa peau.

    Alors que mes mains partent explorer son torse, il bloque mes poignets et m'écarte doucement de lui.

    — Et dieu sait que tes atouts ont le don de me rendre fou mon ange, mais on est là pour bosser, alors en piste garnement! dit-il en me poussant au milieu de la salle.

PDV Magnus


    Nous avons travaillé toute la journée, ne nous arrêtant que pour un bref repas aux environs de midi. Alec a été un élève des plus appliqué et a déjà intégré une bonne partie de la chorégraphie. Travailler avec lui est un réel bonheur, il applique avec aisance chaque mouvement que je lui apprends et ne se ménage pas pour donner le meilleur de lui même. Ce n'est donc qu'en fin d'après-midi et enfin satisfait du travail accompli, que mon partenaire consent à quitter la salle de danse.

    Alors qu'Alec a disparu dans la salle de bain pour se doucher après que je lui ai cédé la place, des coups sont frappés à ma porte, accompagnés d'appels d'une voix que je ne connaît que trop.

    — Mag's! Ouvres! Je sais que tu es là, j'entends ta musique! crie Isabelle à travers la porte.

    Je coule un regard vers la porte de la salle de bain d'où filtre le son de l'eau et de la musique qu'Alec écoute. Les coups redoublent et je suis contraint d'aller ouvrir à ma meilleure amie.

    — Bonjour Trésor! fais-je d'un ton enjoué tout en restant dans l'encadrement de la porte pour l'empêcher d'entrer.

    — Tu n'as répondu à aucun de mes messages! Et ça fait une semaine que je ne t'avais pas vu, j'ai cru que t'étais mort!

     Les paroles de la brune me font glousser. C'est tout Isabelle, ça, toujours à dramatiser! Malgré tout je ne peux la contredire, nous qui sommes habituellement inséparables n'avons eu que peu de temps pour nous retrouver. J'ai été débordé par mon travail et elle par sa relation naissante avec Simon, si bien que nous avons échangé que quelques messages durant la semaine écoulée.

     — Désolé Trésor, comme tu le sais, mon projet a un peu bouffé tout mon temps cette semaine...     

     — Eh bien maintenant c'est le week-end alors on va sortir! Avec tout le monde! J'ai l'impression que ça fait une éternité que je n'ai pas revu Rag' et Cat', et puis il n'ont pas encore rencontré officiellement Simon!

    — Oui d'accord faisons ça! On dit 20h chez Taki's? dis-je précipitamment, en faisant mine de refermer la porte, désireux d'éloigner au plus vite Isabelle de mon appartement et du secret que j'y cache.

     Mon amie bloque la porte avec son pied et son regard s'égare derrière mon épaule, on entend toujours l'eau de la douche.

    — Je le crois pas, tu as quelqu'un chez toi! C'est pour ça que t'es aussi bizarre! Qui c'est? Je le ou la connais? demande t'elle à toute vitesse en forçant le passage pour entrer dans mon salon.

     — Izzy! crié-je en la rejoignant après avoir fermé la porte. T'es au courant que j'ai le droit d'avoir une vie privée sans que tu n'y mettes ton nez?!

     Mon ton a été plus brusque que je ne l'aurais voulu. Je ne parle jamais à Isabelle de la sorte, même lorsque nous nous chamaillons, et en voyant son regard blessé, mon regard se radoucit.    

     — Excuses-moi Izzy, c'est juste que c'est tout nouveau, et je voulais attendre un peu avant de t'en parler. dis-je en m'asseyant à ses côtés sur le canapé.

     — Mag's on se dit tout toi et moi, regardes quand j'ai commencé à voir Simon, je t'ai tout raconté de nos rendez-vous, quand toi tu étais avec Camille et qu'elle t'a brisé le cœur, c'est moi qui étais là pour t'écouter et te soutenir... Même quand il ne s'agit que d'un coup d'un soir, tu ne te prives pas pour me le raconter. Je comprends pas pourquoi cette fois-ci tu m'exclues. Est-ce que j'ai fait quelque chose de mal? Tu m'en veux d'avoir passé moins de temps avec toi, ou...

    La peine dans la voix de mon amie me touche, je n'ai pas imaginé que cette situation la fasse souffrir à ce point. Et en même temps je ne lui ai rien dit pour une bonne raison: la personne enfermée dans cette salle de bain n'est autre que son propre frère. Frère qui n'a jamais avoué à sa soeur qu'il aime les hommes...

     — Trésor, tu n'as rien fait de mal, je t'assure. Pour répondre à ta question de tout à l'heure, oui tu le connais. Si je ne t'ai rien dit c'est parce que je tiens beaucoup à lui et qu'il a un lourd secret qu'il ne m'appartient pas de révéler...

    Pendant que nous parlons, je ne me suis pas rendu compte que l'eau a cessé de couler dans la salle de bain depuis un moment déjà. Je ne le réalise que quand j'entends la porte se déverrouiller et que je vois apparaître Alec dans l'encadrement face à nous.

     — Bonjour Izzy...

  

*****

Coucou!
Voici le nouveau chapitre de Dance with me, qui je l'espère vous plaira!
Comment pensez-vous qu'Izzy va réagir ?
À la semaine prochaine pour la réponse en attendant j'attends vos commentaires avec impatience! 😘

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