Chapitre 47 - Sayang
PDV Magnus
...Because I'm happy
Clap along if you feel like a room without a roof
Because I'm happy
Clap along if you feel like happiness is the truth
Because I'm happy
Clap along if you know what happiness is to you
Because I'm happy
Clap along if you feel like that's what you wanna do...
Je me déhanche comme un possédé au rythme de Happy (Pharell Williams) tout en cuisinant avec application un repas digne des meilleurs restaurants de la ville. Ce soir Alec vient à la maison pour un rencard, et cette perspective me met dans une joie débordante. Voilà plusieurs jours que nous nous tournons autours depuis le petit baiser échangé lors de notre sortie au Taki's. Nous avons presque exclusivement occupé notre temps ensemble à peaufiner les numéros d'Alec pour ses épreuves d'entrée à Juilliard, ne nous laissant que peu de temps pour du flirt. Pourtant avant hier alors qu'il s'apprêtait à partir pour rentrer chez lui, une soudaine poussée de folie m'a poussé à lui proposer ce rendez-vous galant.
Car oui il s'agit bien là d'un rendez-vous galant, je compte bien avec ce repas suivi d'une soirée à admirer la pluie d'étoiles filantes, le séduire et pourquoi pas obtenir un nouveau baiser de sa part. L'autre soir quand Alec s'est penché sur moi pour m'embrasser, mon cerveau a court-circuité et je suis resté comme deux ronds de flan à le regarder avec des yeux de merlan frit alors qu'il partait. Depuis, nous sommes revenus à nous désormais habituels bisous affectueux sur la joue ou au coin des lèvres, même si au fond de moi, je brûle d'envie de lui sauter dessus pour lui dévorer la bouche de baisers ardents.
Lorsque j'ai accepté de prendre notre temps pour nous séduire avant de reprendre notre relation, je ne me serais absolument pas douté que ça se révèlerait aussi compliqué, sinon je n'aurais jamais donné mon accord! Par l'enfer! Rien que de voir Alec déambuler chez moi torse nu ou de sentir ses mains sur moi quand nous dansons me donne des vapeurs! Alors imaginez quand il a un geste affectueux ou tendre envers moi: je me retrouve dans la peau d'un adolescent en chaleur qui serait prêt à tout pour un coup de... Hem... Vous avez compris... Bref, passons!
Je suis donc en train de préparer l'arrivée d'Alec, à qui j'ai prévu de servir un repas exclusivement Indonésien. J'ai pour l'occasion demandé quelques recettes à ma mère, ainsi que des adresses pour me fournir en ingrédients. Ainsi, je proposerais en plat du Basko, une soupe de boulettes de viande accompagnées de vermicelles de riz, de légumes et de pousses de soja, le tout saupoudré d'échalotes frites. Puis en dessert, je lui servirais le dessert qui a bercé mon enfance: des dadar gulung, des crêpes à base de farine de riz et de pandan au sucre de palme et coco. J'espère ainsi le faire voyager vers mon pays natal l'espace d'une soirée.
Regardant l'heure, je constate qu'il ne me reste que peu de temps avant qu'Alec n'arrive, et le repas étant presque prêt, je file sous la douche où je profite de l'eau chaude pour délier mes muscles tendus par le stress. J'autorise mon esprit à errer vers la soirée à venir, et bientôt je fantasme de ce qu'il pourrait en découler. J'imagine Alec m'offrir un nouveau baiser, je me vois me serrer contre lui, et me repaître de son odeur qui me fait perdre la tête. À mesure que mon esprit dérive, un profond désir naît au creux de mon ventre, et je ne peux bientôt plus ignorer mon excitation. Si je tente tout d'abord d'y résister, la tentation devient rapidement trop forte et m'empoigne avec un gémissement d'expectative. Fermant les yeux j'imagine la main d'Alec à la place de la mienne qui fait d'amples mouvements de va et viens le long de ma chair gorgée. En quelques minutes à peine mon excitation atteint son paroxysme et je ne retiens plus mes gémissements de bonheur. Je sais qu'il ne me manque plus grand chose pour basculer dans la jouissance, j'accentue donc la pression sur ma hampe en mouvant légèrement mes hanches, désormais à la recherche de la délivrance.
Soudain la sonnerie de l'entrée me ramène brutalement sur terre, me faisant ouvrir un regard perdu entre surprise et plaisir inassouvi.
— Merde... juré-je en me hâtant de sortir de la douche et d'enrouler mes hanches dans une serviette.
Je ne prends pas le temps de me sécher et vais directement ouvrir à mon visiteur. La porte s'ouvre sur un Alec tout sourire qui me tend un bouquet de roses blanches. Il se fiche en constatant ma tenue plus que déplacée pour accueillir un visiteur, et son regard glisse sur mon torse nu encore mouillé de ma douche avortée, puis tombe sur la bosse qui déforme encore la serviette sous ma taille. Un rougissement s'épanouit sur ses joues quand il comprend ce que cache ma serviette, puis il remonte son regard vers mon visage qui est très probablement rouge et dont mes yeux sont encore brillants d'excitation.
Nous nous raclons la gorge de gêne en détournant le regard, puis je m'efface silencieusement pour l'inviter à entrer. Je lui propose de s'installer sur le canapé, puis je le débarrasse des fleurs avec un faible sourire avant de m'excuser et de m'éclipser dans la salle de bain pour finir de me préparer et de mourrir de honte au passage.
Je me hâte de me sécher puis d'enfiler une tenue simple mais élégante qui je le sais plaira à Alec, puis je prends le temps de me maquiller d'un trait d'eye liner noir et de quelques paillettes dans mes cheveux. Alors que je m'apprête à sortir de ma chambre pour rejoindre mon invité je marque un temps d'arrêt, sentant ma gêne remonter à la surface après la façon dont je l'ai accueilli tout à l'heure. Quoi lui dire pour expliquer ce qu'il a vu? «Hey désolé pour tout à l'heure Alec, j'étais en train de me branler sous la douche en pensant à toi, et j'ai pas vu le temps passer! » Non définitivement je ne peux pas lui dire ça! Par l'enfer j'ai tellement honte de l'être fait prendre comme un ado en manque!
PDV Alec
Voilà bientôt une demi heure que Magnus a disparu dans sa salle de bain, enfin disparu... Je devrais plutôt dire fui. J'ai été surpris de le trouver ainsi vêtu quand il m'a ouvert et l'érection que j'ai deviné sous la serviette ne m'a laissé que peu de doute quand à ce qui l'occupait avant que je n'arrive. Ses yeux brillants et ses pommettes rouges que j'ai si souvent vues lors de nos ébats parlaient pour lui. Même si j'ai été gêné de prime abord, après réflexion, je trouve cela plutôt normal en définitive. Après tout il a des besoins à satisfaire, et je ne peux que je comprendre, puisque j'ai les mêmes. D'ailleurs ces besoins sont devenus de plus en plus pressants depuis que nous avons convenu d'entrer dans une relation de séduction l'un avec l'autre.
Je l'entends s'agiter derrière la porte de sa chambre, et je me demande ce qu'il fabrique. Je décide donc d'aller frapper doucement à la porte, espérant le voir enfin sortir de la pièce afin que nous profitions de cette soirée ensemble, et ce sans gêne.
— Magnus? appelé-je d'une voix douce en frappant sontre le panneau de bois.
Un glapissement de surprise me répond de l'autre côté de la porte, puis après quelques secondes, Magnus apparait enfin dans l'encadrement.
— Tout va bien? demandé-je légèrement inquiet de la pâleur de son visage.
— Oui, je... Ça va, merci. dit-il en passant devant moi, tout en évitant soigneusement mon regard. Je te sers quelque chose à boire avant qu'on ne passe à table?
— Euh... Oui, je prendrais la même chose que toi. réponds-je en s'asseyant sur le canapé.
Je l'observe se plonger dans la préparation de ses cocktails avec application. Je vois nettement les muscles de ses épaules qui sont tendus sous le fin tissus de sa chemise, et le fait qu'il ne parle pas comme à son habitude m'inquiète de plus en plus. Lui qui est en temps normal une pipelette est étrangement silencieux, et je commence à me demander s'il n'est pas le plus gêné de nous deux pour ce qu'il s'est passé tout à l'heure. Je me lève du canapé pour le rejoindre et alors qu'il est occupé à piler consciencieusement la menthe et le citron des mojitos qu'il prépare, j'enroule mes doigts autours de l'un de ses poignets pour le faire tourner vers moi.
— Magnus... Tu es sur que tout va bien? Tu es étrange depuis que tu es sorti de la chambre. Si... Si c'est à cause de tout à l'heure...
Ses joues rougissent furieusement et je le vois se mordre la lèvre. Ainsi donc j'avais raison quand à ce qui le trouble, il a honte que je l'ai vu comme ça quand je suis arrivé.
— Pardonnes moi Alexander, tu n'aurais pas du me voir comme ça... souffle t'il d'une voix faible.
— Comme quoi? À moitié nu ou bien avec une érection ? Je te rappelle que j'en ai déjà vu bien plus que ça, Mag's. dis-je d'une voix douce en caressant sa joue du revers de la main, puis lui relevant le visage vers moi je continue: Et puis tu n'as pas à avoir honte tu sais. C'est tout à fait naturel d'avoir ce genre de besoin. Tant que tu le faisais en pensant à moi, ça me va. achevé-je en riant avec un regard joueur.
Magnus me dévisage avec des yeux ronds, il ne s'attendait probablement pas à ce que je lui sorte ça. Puis sans prévenir il glousse en me poussant l'épaule.
— T'es bête...
— Peut être mais au moins je t'ai redonné le sourire!
Magnus lève les yeux au ciel avec un sourire illuminant son beau visage, puis il finit de préparer nos cocktails avant de les servir au salon où nous nous installons côte à côte.
— Alors tu n'as pas répondu. relancé-je d'une voix innocente.
— Répondu à quoi? demande t'il en haussant un sourcil.
— Eh bien... Tu pensais à moi ou pas sous ta douche?
— Alexander... commence t-il en rosissant adorablement.
— Non non ne te défiles pas Mag's et réponds à ma question. Est-ce que oui ou non tu pensais à moi? dis-je d'une voix autoritaire.
— Oui... avoue t'il enfin en baissant le regard.
Mon coeur bondit de joie dans ma poitrine, et je dois me faire violence pour ne pas lui sauter dessus séance tenante.
— Bien... Dans ce cas est-ce que je peux avoir un vrai bonjour maintenant? demandé-je en le présentant ma joue que je pointe du doigt.
Le rire de Magnus fend à nouveau l'air ravissant mes oreilles, puis il se penche vers moi pour embrasser délicatement ma joue. Je lui rends son baiser au coin des lèvres, puis j'attrape nos verres et lui en tendant un je lève le mien.
— A nous! murmuré-je en plongeant mon regard dans le sien.
PDV Magnus
Après avoir dégusté nos cocktails en discutant de notre journée, je propose à Alec de passer à table, et lorsqu'il me demande ce que je lui ai préparé, je me contente de lui répondre par un sourire énigmatique. Il bougonne dans sa barbe probablement trop curieux de connaitre le menu, mais je ne cède pas, me souvenant qu'il m'a lui aussi laissé mariner durant toute une journée quant à ses projets du soir quand nous sommes allés au Taki's. Je l'installe à la table que j'ai élégamment dressé, et je baisse légèrement la lumière de la pièce afin que nous ne soyons plus éclairés que par les diverses bougies disséminées çà et là. Je passe ensuite dans la cuisine où je finis la cuisson du plat qui doit être servi très chaud, tout en commençant à dresser le dessert que je réserve ensuite au frigo.
Alors que je commence à servir les nouilles dans de grand bols, je sens des mains se poser sur mes hanches, et une tête passer au dessus de mon épaule.
— Mh... Ça a l'air délicieux. murmure Alec à mon oreille me faisant frémir quand son souffle s'échoue sur la peau de mon cou.
— Veux-tu bien sortir de ma cuisine chenapan? Je t'ai dit que c'était une surprise! râlé-je faussement en me retournant pour le pousser vers la sortie.
— Tu mettais trop de temps et je me sentais seul... geint-il en me faisant un regard de chien battu.
Je grogne en levant les yeux au ciel. Alec sait pertinemment comment me faire céder et ça me rend dingue! Comment est-ce possible d'être aussi insupportable et adorable à la fois?
— Tu feras un sacré acteur toi tiens! lancé-je avec un petit rire. Allez c'est d'accord, tu restes, de toute façon, j'ai besoin d'aide pour emporter tout ça à table. dis-je en désignant les bouteilles d'eau et de vin ainsi que les bols de nourriture.
Un large sourire satisfait fend le visage d'Alec, et il vient se draper dans mon dos tandis que je reprends le dressage de mon plat. Je ne peux à mon tour retenir un sourire en le sentant aussi proche, comme si ces deux dernières années n'avaient jamais existé, et que nous ne nous étions jamais quittés.
— Alors quel est ce plat mystérieux qui sent si bon? demande Alec à mon oreille.
— C'est du Basko, c'est une soupe Indonésienne de boulettes de viande accompagné de nouilles de riz et de légumes, le tout saupoudré d'échalotes frites. expliqué-je en ajoutant la touche finale à mon plat. Allez c'est prêt passons à table, ça doit être mangé très chaud!
Alec embrasse le côté de ma nuque avant de me relâcher puis de se saisir des bouteilles et de partir vers la table. Je reste quelques secondes hébété par ces quelques marques d'affection donc il m'a gratifié. Je ne m'attendais vraiment pas à ce qu'Alec se montre aussi tactile ce soir, mais je ne peux cacher que ça me fait un bien fou. Son contact me manquait cruellement, et même si nous nous sommes vus régulièrement depuis le mariage, nos contacts se limitaient souvent à la danse ou bien à nos bonjour et au revoir. La voix d'Alec retentit dans la pièce d'à côté me tirant de ma réflexion, et je me hâte de le rejoindre et de nous servir les bols de soupe.
— Bon appétit. dis-je avec un sourire en saisissant mes baguettes.
Alec m'imite et s'empresse de porter la nourriture à sa bouche. je l'observe avec insistance, attendant son verdict et espérant de tout coeur que ce que je lui ai préparé lui plaise. Il mâche quelques instants les yeux fermés avant de gémir.
— Mmh... C'est... Délicieux! souffle t'il avant de replonger avec enthousiasme dans son bol.
Je souris tendrement face à l'attitude enfantine de mon compagnon et mon coeur palpite d'amour pour lui, me donnant une furieuse envie de m'envoyer contre lui. Je prends à mon tour jen bouchée de mon plat, qui sans me vanter est excellent, j'ai la sensation de revivre mon enfance en Indonésie.
Après nous être resservi une seconde fois chacun, j'apporte le dessert à table, accompagné d'une théière de thé bleu en accompagnement.
— Dadar gulung et thé bleu, ce sont des crêpes à la farine de riz à la coco. Leur couleur verte vient de l'utilisation du pandan dans la pâte. expliqué-je en déposant une assiette devant Alec.
Ce dernier me remercie et regarde son dessert avec des yeux émerveillés, puis sans attendre il en goûte un morceau. Il relève le regard vers moi et une fois de plus il me félicite. Visiblement j'ai fait un carton plein avec mon menu indonésien.
Une fois le repas fini, Alec m'aide à débarrasser la table, puis je lui propose de monter nous installer sur la terrasse pour regarder la pluie d'étoiles filantes. Mon compagnon acquiesce avec un sourire en coin adorable, puis nous allons nous installer sur les transats.
— Encore merci pour ce sublime repas Mag's, c'était délicieux. D'ailleurs ça donne envie d'aller visiter ce pays pour en découvrir plus. dit Alec d'une voix douce en tournant son visage vers moi.
— Je t'y emmènerais si tu veux, je connais je beaux endroits à visiter qui sont peu connus des touristes.
— C'est vrai? Tu ferais ça ?
— Je t'emmènerais au bout du monde si tu me le demandais Alexander. réponds-je avec sincérité en lui souriant faiblement.
Alec se redresse pour venir déposer un baiser délicat sur ma joue, puis il se rallonge et se plonge dans l'observation du ciel étoilé. Nous restons ainsi en silence profitant seulement du spectacle de la voûte céleste griffée de centaines de traînées lumineuses laissées par les étoiles filantes.
— Magnus... Je... Désolé si je casse l'ambiance romantique de cette magnifique soirée mais j'ai vraiment besoin de parler de quelque chose avec toi... dit Alec après un certain temps sans oser me regarder.
Je me redresse sur un coude pour me tourner vers lui avec un regard inquiet. Alec semble vraiment mal à l'aise et je me demande ce qui peut le mettre dans cet état. J'attends patiemment qu'Alec se décide à me confier ce qui le tourmente, ne voulant pas le brusque au risque qu'il se renferme sur lui-même.
— Je voulais te reparler de ce qu'il s'est passé le soir où on s'est revu au Pandémonium et surtout je veux m'excuser pour ce que j'ai fait... Je... J'ai perdu le contrôle et...
— Alexander. le coupé-je en posant ma main sur son bras. Je ne comprends pas vraiment pour qu'elle raison tu t'excuses.
— Mon comportement ce soir là a été inacceptable, je... Je n'aurais pas dû être aussi... Brutal avec toi...
Mes yeux s'arrondissent de surprise à l'entente des mots d'Alec. Visiblement nous n'avons pas la même vision de cette soirée, là où moi je vois une partie de jambes en l'air torride qui m'a fait rêver et qui a largement alimenté mes fantasmes ces derniers temps, lui voit uniquement la brusquerie dont il a fait preuve, et il semble la regretter.
— Alexander saches que je ne t'en veux pour rien de ce qu'il s'est passé entre nous ce soir là, au contraire, je crois ne jamais avoir pris un pied pareil de ma vie! avoué-je en gloussant.
Alec tourne vivement la tête vers moi et me dévisage d'un air ahuri.
— Tu... Tu plaisantes?
— Absolument pas, d'ailleurs si tu veux tout savoir j'ai repensé à cette soirée et à ton côté dominant qui m'a complètement envoûté sous ma douche tout à l'heure. révélé-je avec un ton de conspirateur.
— Mais je... Je t'ai demandé de me supplier, je... J'ai obtenu ton accord sous la contrainte et... Je... Merde... Je t'ai mordu...
Je dois me morde les lèvres pour ne pas exploser de rire face à la gêne évidente d'Alec qui visiblement n'avait pas conscience qu'il pouvait se montrer aussi bestial ni que cela puisse me plaire.
— Oh Alexander mon ange, crois moi quand je te dis que tu as été parfait en tout point ce soir là. J'ai juste adoré te voir aussi sur de toi, aussi viril, aussi dominant. Quant à ta morsure c'est peut-être étrange, mais je ne m'en suis rendu compte qu'en allant dans la salle de bain après ton départ, et j'ai éprouvé une sorte de fierté que tu m'aimes marqué ainsi, c'est comme si en faisant cela tu m'avais signifié que je t'appartenais.
Alec m'écoute attentivement tandis que je lui explique mon propre ressenti de cette soirée, puis il reste silencieux et je peux presque voir le cheminement de ses pensées dans son esprit. Après ce qui me paraît être une éternité il lève enfin le regard vers moi, et cette fois au lieu d'y lire du remords, je n'y vois plus qu'une lueur de détermination. Se redressant en position assise, il plonge son regard cobalt dans le mien.
— Embrasses-moi.
Sa voix grave et autoritaire me fait frémir, pourtant j'hésite, surpris par cette demande soudaine et inattendue.
— Alexander... Tu es sur que...
— Je n'en peux plus d'attendre Magnus, j'ai besoin de te sentir contre moi de te toucher, alors embrasse-moi sinon je te jure que je vais devenir fou! rétorque t'il, son regard s'assombrissant.
La supplique d'Alec envoie aux orties les dernières traces de ma retenue, et mes lèvres viennent s'écraser contre les siennes, mes bras s'enroulant autours de son cou pour le garder contre moi. Rapidement ses lèvres s'entrouvrent et ma langue part immédiatement débusquer la sienne pour une danse sensuelle et passionnée qui nous fait tout deux gémir de bonheur. Alec me tire à lui et me fait m'installer à califourchon sur ses cuisses, ses mains partant se presser dans le bas de mon dos pour me serrer étroitement contre lui.
Nous finissons par nous séparer par manque de souffle, mais incapables de nous éloigner l'un de l'autre nous restons enlacés, nos fronts collés l'un à l'autre, nos regards ancrés l'un dans l'autre.
— Par l'ange, ça m'avait tellement manqué...
— À moi aussi... J'ai bien cru que jamais tu ne me le demanderais. soufflé-je avec un sourire lumineux.
— Eh bien si tu veux tout savoir, je n'envisageais pas du tout de céder aussi vite, mais que veux-tu je suis incapable de te résister...
— Tu ne devrais pas me dire ce genre de choses si tu ne tiens pas à me voir te demander des choses indécentes. gloussé-je en me redressant pour admirer son visage et passer mes doigts dans ses cheveux.
— Ah oui? Et quel genre de choses? demande t'il en haussant les sourcils avec un regard malicieux.
— Je t'ai dis non, c'est trop tôt pour ce genre de choses. dis-je en me levant de ses jambes.
Alors que je m'éloigne vers la porte de la terrasse, ses bras s'enroulent autours de mes hanches et ses lèvres glissent tendrement sur ma gorge.
— J'ai très envie de savoir ce qui se caches dans cette jolie tête, et j'ai comme l'impression que je sais comment te faire parler. souffle Alec à mon oreille.
Son souffle qui s'échoue sur la peau sensible de mon cou et son corps qu'on se pressé contre mon dos me font gémir malgré moi.
— Alors puis-je savoir quelles sont ces choses indécentes dont tu parlais ou faut-il que je continue ce que je suis en train de faire? demande t'il à nouveau tandis qu'une main baladeuse glisse sous l'étoffe de ma chemise pour caresser mes abdominaux.
Le contact de sa main sur ma peau semble me brûler et mon sang se change en lave en fusion à mesure que mon excitation prend son essor. Je me retrouve rapidement à l'étroit dans mon pantalon, mon corps répondant seul aux stimulations d'Alec. Je ferme les yeux en rejetant la tête contre l'épaule d'Alec, et je laisse peu à peu les barrières que j'avais érigées céder une à une.
— Tu n'as toujours pas répondu Magnus. susurre t'il, un sourire dans la voix, sa main remontant avec lenteur vers mes pectoraux où il effleure finalement l'un de mes tétons déjà durci par l'excitation.
— Continues... gémis-je en agrippant sa nuque pour guider ses lèvres sur les miennes.
— A vos ordres.souffle t'il entre deux baisers
Un grondement roule dans sa gorge quand je tends mon bassin vers l'arrière, frottant ainsi mon postérieur contre son érection que je devine dans son pantalon. Il me retourne brusquement face à lui, puis saisissant l'arrière de mes cuisses, il me soulève du sol et capture à nouveau mes lèvres dans un baiser désordonné débordant d'envie. Mes jambes s'enroulent autours de ses hanches, et je m'accroche à ses épaules tandis qu'il avance à l'aveugle vers l'intérieur de l'appartement. Il quitte mes lèvres seulement le temps de descendre les escaliers sans nous tuer, puis il avance jusqu'à la chambre où il me dépose délicatement sur le lit en me surplombant. Ses doigts agiles déboutonnent ma chemise avec aisance avant de l'envoyer à l'autre bout de la pièce où la sienne ne tarde pas à échouer à son tour.
J'ai l'impression de rêver, me retrouver dans les bras d'Alec après tant de temps, sentir sa chaleur contre moi, goûter sa langue sur la mienne, tout ça semble trop beau pour être vrai, pourtant quand mon compagnon me regarde avec des yeux débordants d'amour et d'émotion, je sais que je ne rêve pas. Mon amant se redresse légèrement afin de plonger son regard cobalt assombri de désir dans le mien.
— Magnus... Dis-moi ce que tu veux. murmure t'il répétant ainsi la même question que je lui avais posé lors de la soirée qui a vu naitre nos premiers moments intimes 2 ans auparavant.
Je caresse son visage sur bout des doigts, en retraçant les traits avec tendresse. Son regard est doux et débordant d'amour. J'y lis toute son envie de répondre à mes désirs, de prendre soin de moi comme pour se faire pardonner de ne pas avoir pu le faire ces deux dernières années.
— Toi... Nu contre moi. susurré-je avec un faible sourire.
Ses yeux pétillent à l'entente de mes mots, lui aussi se souvient de cette soirée qui restera gravée dans nos mémoires à jamais. Lentement, sans se presser, Alec embrasse ma joue, puis ma gorge, mes clavicules, mes tétons, mon ventre, vénérant mon corps avec une douceur et une tendresse peu coutumières. Ses mains défont mon pantalon et le font glisser accompagné de mon boxer sur mes jambes qu'il embrasse à leur tour. Mes vêtements volent dans la pièce, rapidement suivi par les siens, puis à genoux entre mes jambes il entreprend de caresser mes chevilles du bout des doigts, et de remonter avec une langueur insoutenable. Son nez glisse sur ma peau frissonnante qu'il parsème de milliers de petits baisers aussi légers que des papillons. Arrivé entre mes cuisses, il en embrasse et mordille la peau fine et je ne peux retenir un couinement alors que je me tortille sous lui. Je le sens sourire contre ma peau, et continuer son ascension. Il caresse mon aine de façon volatile, évitant soigneusement mon sexe qui pulse d'envie à côté de sa joue, puis dardant le bout de sa langue, il remonte mon torse depuis mon nombril jusque dans le creux de mon cou.
Quand enfin il retrouve mes lèvres je ne suis plus que gémissements et frémissements sous son corps puissant qui plane au dessus de moi. Alec m'offre un baiser tendre, puis il s'allonge à mes côtés, m'invitant à me lover dos contre son torse. Ses bras se referment autours de moi et son corps épouse le mien comme s'ils étaient les deux pièces d'un même puzzle.
Alec enfouir son visage dans mon cou qu'il embrasse et mordille avec douceur, puis ses doigts viennent s'enrouler autours de mon érection. J'expire de soulagement après ce contact tant attendu, puis mon bassin se meut seul, se pressant et se frottant contre le sexe d'Alec. Ce dernier grogne contre la peau de mon cou, et il ne tarde pas à suivre mon mouvement, sa hampe glissant entre mes cuisses.
Mon amant entame des mouvements sensuels et langoureux sur mon sexe, tandis que son érection glisse au même rythme contre mon fessier, venant buter régulièrement contre mes bourses. La caresse délicate de la main d'Alec couplée à la sensation de sa hampe frottant contre mon entrée et mon périnée me rendent fou.
Je le sais la tendresse d'Alec est comme une marnière pour lui de se faire pardonner pour la brusquerie dont il a fait preuve la dernière fois, mais c'est également ce donc nous avions besoin pour nous retrouver. Je profite donc de tout ce que mon amant a à m'offrir,je ressens tout son amour dans chacun de ses gestes comme s'il s'agissait du mien.
Mon coeur tambourine furieusement dans ma poitrine et ma respiration est hachée par le plaisir qui monte inéluctablement dans mes veines. Alec halète et gémit à mon oreille, je peux sentir que lui aussi est au bord de l'explosion.
À peine quelques mouvements supplémentaires sont nécessaires pour que nous sombrions tout deux dans l'extase. Je me tends brusquement sentant mon orgasme se déverser en moi tel un tsunami qui me ravage de l'intérieur, et alors que je me libère dans la main d'Alec dans un cri rauque, je sens sa jouissance se répandre entre les cuisses.
Mon amant poursuit ses mouvements avec tendresses durant quelques secondes supplémentaires afin de nous accompagner l'un et l'autre dans nos orgasmes. Quand enfin il s'immobilise, il enfouir son visage contre mon cou, l'embrassant avec délicatesse, sans pour autant me libérer de son étreinte.
— Je t'aime Magnus. souffle t'il contre ma peau. Ne me laisse plus jamais, je ne crois pas que je pourrais y survivre...
La sincérité qui vibre dans sa voix fait bondir mon coeur de joie tout autant qu'il me le serre par la détresse de ses mots. Je bouge pour me retourner dans ses bras et je viens cueillir ses lèvres dans un baiser empli d'amour et de douceur.
— Jamais plus je ne pourrais te laisser Sayang, tu fais partie de moi, tu es gravé sur mon coeur et mon âme. Je t'aime Alexander plus que la propre vie. murmuré-je en caressant da joue, mon regard plongé dans le sien.
Une unique larme roule sur sa joue que je m'empresse d'essuyer de mon pouce, puis il embrasse mes lèvres d'un baiser volatile avant de m'offrir un sourire qui fait fondre mon coeur.
— Une douche? propose t'il en me désignant sa main souillée par ma jouissance.
— Je pense en effet qu'on en a bien besoin! dis-je en me redressant pour me lever.
Alec suit mon mouvement, puis après m'avoir aidé à changer les draps du lit, il m'entraîne à sa suite dans la salle de bain. Il me fait entrer dans la douche après en avoir règlé la température de l'eau, et entreprend de me laver. Je me laisse faire sans broncher, comprenant qu'il a encore besoin de douceur et de tendresse. Il m'autorise à le laver à mon tour, et j'en profite pour le masser, dénouant ainsi les muscles tendus par l'effort. Aucune luxure dans nos gestes cette fois-ci, seulement le besoin de prendre soin l'un de l'autre après avoir atteint la félicité.
Après nous être rincés et avoir échangé quelques baisers, nous nous roulons dans des serviettes moelleuse pour nous sécher. Je fais asseoir mon amant sur un tabouret afin de lui sécher les cheveux, lui laissant tout le loisir de m'enlacer les hanches en reposant sa joue contre mon ventre.
— Tu veux rester dormir ici cette nuit? proposé-je en constatant l'heure avancée.
— Avec plaisir. répond Alec en relevant le visage vers moi pour quémander un baiser que je lui offre avec plaisir.
Nous finissons de nous sécher, puis nous nous glissants sous les draps frais après avoir enfilé un boxer. Je vais naturellement me lover entre les bras de mon compagnon, ma tête reposant sur son épaule. Alec me serre contre lui, tout en dessinant des arabesques sur mon dos nu. Je suis bien, enfin serein après deux ans de douleur, mon coeur et mon âme meurtris sont enfin apaisés grâce à l'amour d'Alec.
Sentant mes yeux papillonner à mesure que la fatigue me rattrape, je me relève légèrement pour embrasser tendrement mon amant. Ce dernier me rend mon baiser avec douceur en glissant ses doigts dans mes cheveux.
— Bonne nuit Sayangku... soufflé-je alors que je me réinstalle contre son épaule.
— Magnus... Que veut dire Sayangku ? Tu m'as déjà appelé Sayang tout à l'heure, mais je n'ai pas pensé à te demander. demande doucement Alec.
— Sayang est un mot doux indonésien qui veut dire chéri. Sayangku signifie mon amour. réponds-je d'une voix chargée de sommeil.
— C'est très beau. souffle t'il en embrassant mon front. Bonne nuit mon amour, je t'aime.
— Bonne nuit, je t'aime aussi Sayangku... murmuré-je avant de sombrer dans le sommeil.
*****
Heyy!!
Me revoici avec un nouveau chapitre qui était attendu par par mal de monde, moi y compris!^^ Avec plus de 5300 mots, je vous gâte en cette fin d'année avec l'un de mes plus longs chapitres :)
J'ai finalement pas réussi à tenir plus longtemps pour réunir enfin nos chouchous, j'espère néanmoins que ça vous aura plus :)
Je vous dis à lundi prochain pour une nouvelle année mais aussi pour un autre looong chapitre dans lequel vous verrez les épreuves d'admission à Juilliard d'Alec :D
En attendant passez une belle fin d'année 2021, je vous embrasse!
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