Chapitre 25 - Libéré
PDV Magnus
Après avoir quitté Alec devant le tribunal, je reprends la direction de l'appartement que Jace et Clary partagent dans Harlem. En chemin je croise un Starbuck où je m'arrête pour prendre des cafés frappés afin de me faire pardonner mon retard auprès de la rousse. Il est près de 11 heures quand je frappe à sa porte, soit avec presque une heure de retard.
— Oh! Mag's salut! Tout va bien? Je commençais à m'inquiéter. dit-elle après m'avoir ouvert.
— Bonjour biscuit. Oui je vais bien ne t'en fais pas. Je me suis juste arrêté en chemin pour rejoindre Alec devant le tribunal. Mais je t'ai apporté un délicieux café frappé pour le faire pardonner! lancé-je avec un large sourire en lui flanquant mon sac Starbuck sous le nez.
Elle accepte mon présent avec un sourire, puis m'invite à entrer. Nous allons nous installer au salon où nous prenons le temps de déguster nos cafés accompagnés de quelques biscuits qu'elle avait préparés en prévision de ma venue.
— Alors pourquoi as-tu eu besoin d'aller voir Alec? Il te manquait déjà? questionne t'elle en croquant dans un cookie.
— Eh bien crois-le ou non, mais oui il me manquait déjà, mais non ce n'est pas la raison de mon détour. En réalité Alec m'a appelé pendant que j'étais en route pour ton appartement. Il avait l'air vraiment mal.
Clary pose son gobelet de café frappé sur la table basse, et m'observe intensément, attendant que je poursuive.
— Son père a voulu que Jace et lui assistent à la dernière entrevue de préparation avant le procès, et visiblement les arguments qu'ils s'apprêtent à utiliser sont plutôt écœurants...
— Oh, oui Jace m'en a parlé, lui non plus ne cautionne pas ce que fait Robert... avoue Clary avec un regard désolé.
— Dans ce cas pourquoi avoir demandé un stage chez lui? demandé-je en fronçant les sourcils.
— Jace a cherché à avoir un stage ailleurs durant plusieurs semaines, mais n'y parvenant pas, il a fini par demandé à Robert qui le lui a accordé puisqu'il le connait depuis l'enfance. Mais crois-moi il est loin d'apprécier les méthodes du père d'Alec et Isabelle, j'en entends parler tous les soirs...
Je hoche doucement la tête, mon esprit étant toujours tourné vers mon compagnon qui vit probablement une journée assez dure émotionnellement parlant. Je remercie intérieurement Jace d'être présent pour lui et de le soutenir, et j'espère de tout coeur que cela sera suffisant pour l'aider à traverser ce procès sans dommage.
— Est-ce qu'Alec tient le coup? demande Clary en posant une main sur mon bras.
— Pas vraiment, ça le mine de savoir qu'à l'issue du procès ce violeur sera probablement remis en liberté... Je... Par l'enfer, il a le coeur tellement pur, il ne devrait pas avoir à vivre ce genre de choses... balbutié-je en passant ma main dans mes cheveux sous l'effet du stress qui commence à m'envahir.
— Mag's, ne t'en fais pas, Alec est quelqu'un de fort, il parviendra à surmonter tout ça. Et puis il t'a toi, c'est tout ce dont il besoin. tente de me calmer mon amie en saisissant ma main qui avait commencé à tirer sur mes mèches.
Je pousse un soupir et regarde Clary qui m'offre un sourire confiant que je lui rends avec reconnaissance. Elle a raison, même si le heures à venir seront probablement dures à vivre pour Alec, je serais quoi qu'il arrive présent pour l'aider à traverser cette épreuve, je ne compte pas le lâcher... Jamais.
Après avoir dégusté nos cafés et puisqu'il est déjà pratiquement l'heure du repas à cause de mon retard, Clary me propose de manger avant de nous mettre au travail. Je l'aide à préparer une salade composée que nous mangeons en prenant l'air sur le balcon de son appartement. Une fois le repas terminé et la vaisselle rangée, nous partons nous installer dans son atelier. La pièce est à son image, débordante de couleurs, et pleine de vie. L'intégralité des murs sont recouverts par ses peintures, dessins et autres esquisses. Beaucoup représentent Jace dans diverses positions et activités, d'autres illustrent des paysages ou encore de l'abstrait. Un pan de mur entier est occupé par une étagère où j'aperçois peintures, toiles, papier, tissus et autres matériels artistiques. Enfin au centre de la pièce trône une large table en bois recouverte de papiers en tous genres. Dans un coin de la table on trouve un ordinateur portable dernier cri, ainsi qu'un petit matériel de photographie et de vidéo.
Clary allume l'ordinateur, et commence à pianoter dessus pendant que je m'approche d'une esquisse accrochée au mur afin de la détailler. Le dessin en noir et blanc tracé au crayon à papier représente Jace dans son sommeil, ses traits sont paisibles, et le coup de crayon de la jeune artiste est incroyablement précis, j'aurais presque l'impression de voir une photo.
— Ce dessin est superbe biscuit.
— Oh ça? C'est juste un petit truc que j'ai fait en vitesse un jour où je n'arrivais pas à dormir. répond mon amie en balayant ma remarque d'un geste de la main.
— Tu plaisantes j'espère? Tu as beaucoup de talent Clary! D'ailleurs tu as déjà songé à exposer certaines de tes œuvres dans une galerie? Je suis sur que tu aurais beaucoup de succès.
— Tu crois? Je... Je n'y ai jamais songé. Enfin en tout cas par avant d'avoir fini mes études. Qui voudrait venir voir une exposition d'œuvres d'une étudiante pas encore diplômée.
Je lui lance un sourire indulgent, puis je pose ma main sur son épaule que je presse doucement.
— Aies confiance en toi biscuit, ce que tu fais est superbe, et puis peu importe que tu sois diplômée ou pas, les gens n'ont pas besoin de le savoir, tout ce qui compte c'est que tu mets toute ton âme dans tes dessins, c'est tout ce qu'ils ont besoin de voir.
Clary hoche doucement la tête et me remercie dans un murmure tout en rougissant légèrement.
— Alors à quoi as tu pensé pour la mise en scène de cette chorégraphie? demandé-je en tournant mon regard vers son ordinateur.
— Eh bien j'ai pensé qu'il pourrait être sympa d'ajouter de la pyrotechnie tout autours de nous. Vu que c'est une chanson très rythmée, je pense que l'effet serait super. Pour le reste, je pense qu'il faut faire quelque chose d'épuré, afin que l'on se concentre sur les danseurs. Et pour ça, j'ai imaginé des costumes. annonce mon amie en me montrant les croquis de vêtements qu'elle a imaginé.
Tous les costumes sont entièrement faits de cuir noir, pour les hommes, certains ne présentent qu'un pantalon, tandis que pour d'autres, un corset style steampunk recouvre le torse. Pour les filles, Clary a imaginé des combinaisons moulantes arborant des décolletés et laissant les bras nus, le tout accompagné de bottes à talons. Je dois avouer que j'adore les costumes, et j'imagine parfaitement la mise en scène pyrotechnique que me propose mon amie. Elle a abattu un travail incroyable en l'espace de 24h, car rappelons le, nous n'avons dansé ensemble qu'hier matin!
— Waouh, c'est superbe Clary! Mais dis-moi tu as dû y passer la nuit non? Tu as abattu un boulot monstrueux! m'exclamé-je les yeux écarquillés.
— Disons une bonne partie de la soirée et de la matinée, Jace s'est levé super tôt tellement il était stressé pour le procès, du coup il a bien fallu trouver de quoi m'occuper sans compter que tu es arrivé en retard. me taquine t'elle avec un petit coup de coude.
— En tout cas j'adore! Tu crois qu'on parviendra à réunir tout ce qu'il faut pour tourner tout ça en vidéo bientôt?
— Aucun souci, je sais qu'Izzy a déjà les tenues de ce genre dans ses placards, pour ce qui est des tenues pour vous, je m'arrangerais pour trouver ça, ne t'en fais pas. Concernant la pyrotechnie, je connais un gars de ma promo qui maitrise ça à la perfection, je lui demanderai un coup de main. Je pense que je peux tout réunir et préparer pour fin de semaine prochaine si tout le monde est disponible.
— Tu es géniale biscuit! Je m'arrangerais pour que tout le monde soit présent pour le samedi après-midi, ça te va? Comme ça après on pourra tous aller ensemble voir la pièce de Ragnor. proposé-je avec un large sourire.
— Vendu! Ah et pendant que j'y pense, j'ai aussi quelques idées pour ton projet d'été avec Alec.
— Tu es une acharnée de travail, tu le sais ça? dis-je avec un gloussement.
Elle hausse les épaules comme pour me signifier que pour elle c'est la routine, puis elle me montre quelques esquisses de ses idées. A l'inverse de la chorégraphie de groupe, cette mise en scène est très épurée et douce, seuls des jeux de lumière magnifieront la danse. Quant aux tenues, elle a imaginé quelque chose de simple, à l'image d'Alec qui est le personnage principal de ce tableau. Lui et moi serions pieds nus, avec un jean sombre ainsi qu'une chemise ouverte, mais rien de plus. C'est juste parfait, tout à fait ce que j'aurais pu imaginer.
Nous passons une bonne partie de l'après-midi à peaufiner quelques détails sur les deux projets, puis quand nous sommes tout deux satisfaits du résultat, Clary m'offre un rafraichissement avant que je ne parte pour rejoindre mon appartement. Alors que je m'installe sur le canapé, attendant mon amie et les boissons, je reçois un message de Jace qui ravive mon inquiétude pour mon compagnon:
Jace: "Tu devrais venir au tribunal, le jugement a été rendu, et le gars a été libéré... Alec a besoin de toi..."
Je sens mon estomac se contracter douloureusement à la lecture du message de Jace et une angoisse sourde s'empare de mon coeur. Je me lève précipitamment pour réunir mes affaires en vitesse afin de partir rejoindre mon amant au plus vite. Alors que je m'apprête à sortir de l'appartement, Clary entre dans le salon avec deux verres dans les mains.
— Mag's? Tout va bien? demande t'elle en posant ses verres sur la table basse pour me rejoindre.
— Je viens de recevoir un massage de Jace, le procès est fini, et cet enfoiré a été libéré... Alec... Alec a besoin de moi, je suis désolé biscuit, il faut que j'aille le retrouver.
— Je viens avec toi. décrète t'elle en attrapant son sac à main et en me suivant hors de l'appartement.
Nous arrivons au tribunal environs une demi heure plus tard. Je repère rapidement Jace et Alec qui sont assis sur le banc où j'avais retrouvé mon compagnon un peu plus tôt dans la journée. Alec a la tête baissée et regarde ses pieds, tandis que son ami assis à ses côtés le regarde avec inquiétude. Je me dirige vers eux à pas rapide, suivi par Clary et Jace qui nous voit pose sa main sur le bras de mon amant pour lui signifier mon arrivée. Alec lève un regard triste vers moi, puis il se met debout pour venir vers moi à grandes enjambées. Je le réceptionne dans mes bras, le serrant de toutes mes forces tandis qu'il s'accroche à moi comme à une bouée de sauvetage.
— Magnus... souffle t'il, retenant à grand peine ses sanglots.
— Je suis là mon ange, tout va bien. murmuré-je à son oreille tout en caressant ses cheveux d'une main apaisante.
— Il... Il a été... Libéré... Je peux pas le croire... Imagines si... s'il s'en prends à nouveau à... à quelqu'un... bredouille t'il en s'écartant de moi pour me regarder.
— Je sais chéri, je suis désolé... dis-je en caressant sa joue.
Du mouvement à l'entrée du tribunal attire mon regard, Robert Lightwood est en train de sortir du bâtiment et il s'arrête en haut des marches pour serrer la main de son client. Ma mâchoire se contracte quand je vois le sourire triomphant qui orne leurs deux visages, et ma tension monte d'un cran quand je vois le père d'Alec tourner son regard vers nous. Il nous dévisage froidement, et ses yeux passent sur nos mains entrelacées avant qu'il ne marche dans notre direction. Alec qui a suivi mon regard pâlit en voyant son père approcher, mais il ne lâche pas ma main, resserrant au contraire son étreinte sur mes doigts.
— Alec, viens ici deux minutes, j'ai à te parler. déclare Robert une fois arrivé à notre hauteur.
PDV Alec
Mon père s'éloigne de nous, sans un regard pour Magnus, et va m'attendre à l'ombre d'un arbre, les bras croisés, et le regard noir. Je me tourne vers mon compagnon en quête de soutient, déjà terrifié à l'idée de devoir affronter mon père. Magnus m'offre un sourire d'encouragement, tout en me murmurant que je n'ai pas à y aller si je ne le souhaite pas. Je le remercie d'un sourire incertain, puis lâchant sa main, je pars rejoindre mon père. Une fois à sa hauteur, il ne daigne même pas lever les yeux vers moi, et regarde la façade blanche du tribunal avec insistance.
— Tu voulais me parler? demandé-je d'une petite voix, me maudissant intérieurement d'être aussi faible face à mon paternel.
— Tu me déçois chaque jour un peu plus Alexander. lance t'il en tournant ses yeux noirs vers moi.
Ses mots sont aussi tranchants que des poignards et font tout autant mal, mais je ne réponds pas, gardant les yeux baissés, et attendant la suite.
— Jamais je n'aurais cru qu'un jour tu puisse me faire aussi honte qu'aujourd'hui, pourtant tu y es parvenu en fuyant la salle du tribunal comme une fillette, puis en t'affichant aux côtés de cet homme... Si tant est que l'on puisse appeler ça un homme, puisqu'il porte probablement plus de maquillage qu'une prostituée!
L'insulte proférée à l'encontre de Magnus me fait lever vivement la tête vers lui. Ma mâchoire se contracte nerveusement, tout comme mes poings, tandis que ma respiration s'emballe. J'ai l'habitude que mon père me rabaisse de la sorte, voire même qu'il m'insulte, en revanche l'entendre parler ainsi de l'homme que j'aime me met dans une colère noire. Je lui jette un regard empli de dégoût, me retenant de le plaquer contre le tronc de l'arbre derrière lui pour enfin lui en mettre une.
— Je t'interdis de parler de Magnus comme ça. Tu ne le connais pas et tu n'as aucun droit de le traiter ainsi. sifflé-je d'une voix froide.
— Fais attention Alexander, j'ai été gentil jusqu'à maintenant, mais je pourrais l'être un peu moins si tu continues à me parler sur ce ton. réplique t'il d'un ton glacial en me foudroyant du regard.
Si ordinairement ce regard et cette voix m'auraient figé de peur, cette fois-ci, je sens comme un tsunami d'émotions en moi. La frustration, la colère, la déception, la tristesse que m'inflige mon père depuis mon enfance se heurtent à l'amour, la tendresse, la joie et le bonheur que me procure Magnus depuis que je le connais. Mes pensées vont aussi vers ce groupe d'amis incroyable qui me fait me sentir libre, et c'est en pensant à eux et à mon amour pour Magnus que je me décide enfin à tenir tête à mon père, à ne pas m'écraser devant lui.
— Et qu'est-ce que tu vas me faire? Me virer de la maison comme tu l'as fait avec Izzy? Me couper les vivres? Me rabaisser encore comme tu l'as toujours fait depuis que je suis né? Vas-y je t'en prie! Quoi que tu fasse, tu pourras jamais m'enlever ce que j'ai aujourd'hui: le respect et l'amour d'un homme exceptionnel. Et tu sais quoi? Je suis même fier et profondément heureux d'être en couple avec lui, parce que lui au moins me montre à quel point il m'aime, plus que tu ne l'as jamais fait! Lui n'a pas honte de moi, au contraire, il me laisse vivre ma passion, au lieu de me dire que c'est un truc de fillette!
Au fur et à mesure que je parle, je vois le visage de mon père rougir de colère, et son regard s'assombrir. Quand enfin je finis de déverser ma colère sur lui, il me saisit violemment par le bras, me faisant mal.
— Tu vas immédiatement cesser de me parler comme ça Alexander, tu vas me suivre à la maison et tu n'en sortiras plus sans mon autorisation ou pour venir travailler, et surtout tu ne reverras plus jamais ce détraqué! siffle t'il en commençant à me tirer derrière lui.
Je me débats pour échapper à sa poigne de fer, malheureusement mon père possède encore une force étonnante pour son âge. Du coin de l'œil, je vois Magnus amorcer un mouvement dans notre direction pour me venir en aide, mais je lui fais signe de ne pas intervenir.
— Lâche moi! Il est hors de question que je rentre avec toi! crié-je en parvenant enfin à desserrer la poigne de mon père. D'ailleurs il est hors de question que je continue de travailler dans ton cabinet ou que je poursuive des études que je hais. Je pars m'installer chez Magnus, ne t'en fais pas, tu ne me reverras plus et je ne te ferais plus honte! A partir d'aujourd'hui considère que tu n'as plus d'enfant. finis-je froidement avant de faire volte-face.
Je rejoins Magnus à grands pas, et une fois arrivé devant lui, je l'empoigne par sa chemise pour le ramener contre moi, je prends possession de ses lèvres et je lui offre un baiser enflammé. J'entends à peine l'exclamation de dégoût de mon père, tout mon être est concentré sur Magnus, ses lèvres contre les miennes, ses bras autours de moi, et ma sensation de liberté. Ce n'est que quand je le relâche que je prends enfin conscience de ce que j'ai osé faire. J'ai tenu tête à mon père, je lui ai dit tout ce que j'avais sur le coeur, et je lui ai avoué que j'aime Magnus. Ce dernier me regarde avec fierté, puis se mordant la lèvre, il se rapproche doucement de moi.
— Et si on rentrait chez nous? Te voir aussi sur de toi m'a donné tout un tas d'idées, si tu vois ce que je veux dire. susurre t'il en faisant courir ses mains depuis mon torse jusque sur mes flancs puis mes fesses.
— Oui, rentrons, j'ai très envie de voir quelles sont ces idées. dus-je avec un sourire mutin en lui prenant la main.
*****
Coucou! Voici le chapitre 25, et je n'ai qu'une chose à dire: enfin libéré! Je pense que vous étiez nombreux à attendre ça! Les projets de danse qui avancent également grâce à Clary!
Croyez vous que Robert va jeter l'éponge? Que pensez-vous des idées de Clary pour la mise en scène des chorégraphies? J'attends vos avis avec impatience!
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