Chapitre 61 : L'amour ou l'amitié?
Le baccalauréat avançait à grand pas et je me concentrai le plus possible sur mes études. Avec mon planning très chargé ces derniers mois, j'avais tout de même réussi à rattraper les cours que j'avais loupé quand j'étais sur mon tournage à L.A. D'ailleurs, en ce moment, le film faisait un carton en Asie et ce n'était pas pour me déplaire même si je n'avais pas envie de rejouer un rôle de si tôt.
Tout ce travail faisait que je voyais de moins en moins mes amis et Benoit. J'avais remarqué que nous étions de moins en moins proche et cela m'attristait légèrement sans pour autant gâcher mes journées.
Le samedi après-midi juste avant la semaine du baccalauréat, Sophie était venue chez moi pour que l'on révise ensemble. C'était assez pratique puisque nous pouvions nous échanger des exercices que l'une ou l'autre n'avait pas fait dans l'année.
"Jérémy m'a raconté votre petite discussion de dimanche soir. S'enquit-Sophie, alors que nous prenions le goûter.
- Ah! Et qu'est ce qu'il t'a dit au juste? Demandai-je, un peu perturbée.
- Que vous aviez mis les choses au point, qu'il s'était excusé et qu'il acceptait le fait que tu sois avec Benoit même si cela ne lui plaisait pas... Soupira-t-elle, amèrement.
- Oui, c'est à peu près ça. Dis-je, maladroitement.
- J'espère que tu vas lui pardonner... Lâcha-Sophie, avec prudence. Je sais qu'il n'a pas toujours été respectable avec toi mais honnêtement, il s'est déjà excusé plusieurs fois.
- Je lui pardonne mais j'oublie pas, lançai-je, tout bas. Puis, pour l'instant, même si je ne sais pas trop où l'on va, je suis avec Benoit.
- Comment ça? Releva-Sophie, intriguée.
- Je ne sais pas... Je sens que Benoit est distant avec moi, mais je le suis aussi. Tu sais avec le début des révisions, on a pas eu beaucoup le temps de se voir mais on ne s'est pas beaucoup parlé non plus. Expliquai-je, la tête ailleurs.
- Oui, c'est sûrement à cause des révisions. Sembla dire Sophie, sans grande conviction."
La semaine de révision avançait ainsi à grand pas et je n'avais toujours pas beaucoup de nouvelles de Benoit. On se parlait tout de même une fois tous les jours par sms mais cela s'arrêtait là. J'avais fait un grand planning de révision et pour l'instant, j'arrivais à le respecter du mieux que je le pouvais.
Nous étions mercredi après-midi et je venais tout juste de finir de réviser un chapitre de mathématiques sur les suites quand mon téléphone vibra. Je le pris, surprise de voir un message de Benoit :
On peut se voir?
Si tu veux! Envoyai-je comme réponse.
Je passe te prendre dans dix minutes. Répondit-il, par texto.
Je me changeai rapidement et descendis devant mon entrée. Quelques minutes plus tard, il était là. Je grimpai dans sa voiture et me penchai pour l'embrasser. Benoit détourna les yeux et démarra la voiture. Surprise, je m'adossai contre le fauteuil sans rien dire.
Le silence était pesant dans la voiture et je sentais que Benoit était assez nerveux. Il était aussi distant et encore plus distant que ces derniers jours. Il alluma la musique sûrement pour enlever le silence que confinait l'habitacle de la voiture.
Nous finîmes par arriver au parc le plus proche de chez moi. Dès que la voiture s'arrêta, j'en sortis immédiatement et commençai à marcher. Benoit me rejoignit quelques secondes plus tard et nous nous assaillîmes sur un banc.
Le silence s'empara encore une fois de nous et c'était tellement bizarre. D'habitude, Benoit et moi étions du genre à parler et à rigoler sans nous arrêter. À cet instant là, l'ambiance était morne et il n'y avait plus aucune étincelle de joie dans mes yeux. Je sentais déjà ce qu'il allait se passer alors que je portai le regard vers l'horizon.
"Je n'ai pas tout mon temps... Dis-je, totalement perdue, le regard fixé au loin.
- C'est que... Je ne sais pas comment te le dire ... Commença-Benoit, en baissant la tête.
- Me dire quoi? Répliquai-je, alors que ma gorge se nouait.
- Te dire que... Je... Ça ne marche plus entre nous. Avoua-t-il, en relevant la tête et en posant ses yeux sur moi."
Le silence se fit entre nous et ma gorge se noua encore un peu plus sous l'émotion. Mes yeux devinrent humides mais je me retins de laisser couler des larmes sur mes joues.
"Comment tu peux dire ça? Comment tu peux me dire ça après ce qu'on a vécu? Lançai-je, déçue.
- Je sais... Et justement... Dit-il, je sais ce qu'on a vécu. Au fond, on s'est aimé mais...
- Mais quoi? Rétorquai-je, les larmes débordant peu à peu de mes yeux.
- Je veux pas te faire de la peine Camille, me confia-t-il, mais je veux être honnête avec toi et avec moi même. J'ai rencontré une autre fille. J'ai eu comme un coup de foudre, Camille. Et là, je me suis rendu compte qu'en réalité on n'était pas vraiment amoureux.
- Et tu ne t'en rends compte que maintenant? Après tout ces mois... Murmurai-je, simplement.
- Tu le sais toi aussi au fond de toi Camille qu'on était pas fait pour être ensemble. Ajouta-Benoit, maladroitement. Même si tu ne veux pas l'admettre, je sais très bien que tu aimeras toujours plus Jérémy que moi... Je viens tout juste de comprendre pourquoi... La vérité c'est qu'on a de l'attirance l'un pour l'autre... Une forte attirance même... Mais ce n'est pas le véritable amour...
- Ne dis pas ça... Lachai-je, émue. Je t'aime et je t'ai aimé.
- Oui... Moi aussi je t'aime Camille, avoua-t-il, en tournant son visage vers le mien, mais pas comme il le faudrait... Pas autant qu'elle...
- Je vois... Dis-je, tout bas."
Le silence se fit alors que j'assimilai petit à petit ses paroles. Benoit avait eu un coup de foudre, il avait rencontré quelqu'un et il l'aimait.
Et moi, dans tout ça, je n'étais qu'une barrière entre lui et cet amour, un fort rempart qui tentait de résister face aux sentiments.
"Je te raccompagne? Osa dire Benoit.
- Oui, ramène moi, s'il te plaît. Finis-je, par lui répondre."
On se leva ensemble avec des mouvements parfaitement synchronisés. On monta dans sa voiture toujours dans le silence et quelques minutes plus tard, nous étions devant chez moi.
"Alors, on se quitte comme ça? Lançai-je, la main sur la poignée de la voiture,
- Je suis désolé Camille, mais j'en suis sur qu'avec le temps tu comprendras que j'avais raison. Dit-il, confiant. Puis, je serai toujours là si tu as besoin de moi.
- J'ai besoin de temps pour digérer tout ça. Finis-je par dire, en sortant de la voiture."
Lorsque j'entendis la voiture démarrait et que je passais le pas de la maison, les larmes commencèrent à dévaler sur mes joues. Je me dirigeai vers ma chambre et m'enfermai dans celle-ci.
Bizarrement, au bout d'une heure, alors que Julian toquait à ma porte depuis un bon moment, j'étais déjà calmée et un peu plus sereine même si cela me faisait mal d'admettre qu'il m'avait à nouveau quitter.
"Qu'est ce que tu as? Demanda-Julian, en me prenant dans ses bras alors qu'il venait d'entrer dans ma chambre.
- Vous aviez raison... Benoit m'a quitté. Dis-je, tout bas.
- Pourquoi? Lança-t-il, peu surpris.
- Il a juste rencontré quelqu'un d'autre. Avouai-je, lentement. Je ne peux même pas lui en vouloir. Le pire, c'est que j'ai de la peine mais ça ne me fait pas plus de mal que ça."
Julian se tut quelques instants et resserra son étreinte autour de moi alors que je me laissai bercé par ses bras.
"Je savais que ça n'allait pas durer car je savais que vos sentiments n'étaient pas très forts. Soupira-t-il, en se détachant de moi.
- Tu avais sûrement raison, lachai-je, mollement.
- J'ai toujours raison! Grogna-t-il, ce qui m'arracha un petit rire."
Après le repas, je montai dans ma chambre et allumai doucement la musique. Je commençai à danser dans tout les sens. Mes mouvements paraissaient grands et légers. Ils étaient fins et détaillés. J'aimais beaucoup ce que je faisais alors que la tristesse m'envahissait.
Épuisée, je finis par m'allonger sur mon lit. J'aurai du écouter Sophie et ma famille, voilà qu'elle était ma conclusion. Ils avaient tous eu raisons, tout simplement parce qu'ils me connaissaient un peu trop bien. Ils savaient que dans tout les cas cela ne marcherait pas.
Au fur et à mesure de mes réflexions, je me rendais compte que Benoit me manquait déjà mais pas au sens amoureux, il me manquait en temps qu'ami. Sa perte en tant que petit copain ne m'affectait pas tant que ça et je n'avais plus pleuré depuis cette après-midi.
Peut être que finalement Benoit avait raison? Peut être que finalement nous n'étions fait que pour être des amis attirés l'un par l'autre?
Finalement, notre amour n'était peut être pas du beau et grand amour mais un amour simple et amical. Tout simplement.
La question que je me posais tout le temps me parut soudain beaucoup plus claire : il n'y avait qu'une seule façon d'aimer véritablement et c'était la façon dont j'avais aimé Jérémy.
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