Chapitre 3 : Danse et Stade

Le mois de novembre avait fait son apparition et le premier mercredi, je n'avais pas cours de la matinée. Mon professeur de géographie était en sortie avec notre professeur d'économie tandis que le professeur de maths n'était tout simplement pas là, on ne savait pourquoi.

J'avais donc accepté de participer à un cours de danse hip-hop et de remplacer Sandrine, la directrice de mon club de danse. Je la considérais un peu comme ma seconde mère, puisque c'était elle qui m'avait tout appris de la danse aussi bien en classique, en Street dance ou encore en jazz. Elle avait toujours été là pour moi dans les moments difficiles comme joyeux et m'avait toujours soutenu. Aujourd'hui, j'avais l'honneur d 'être l'une de ses meilleures élèves ce qui me donnait quelques petits privilèges comme celui de donner des cours.

Julian m'avait donc emmené au club de danse dans sa golf noire alors qu'il se rendait à son club de foot.
Le football était un sport que j'appréciais. J'aimais beaucoup regardé le football à la télévision avec mon frère lorsque j'en avais le temps et l'envie. Non seulement, je pouvais ainsi admirer de beaux garçons, tout en appréciant un jeu de haut niveau.

Tous les danseurs et leurs parents attendaient devant la salle. L'air était doux et faisait voleter les cheveux de mes petites danseuses. Lorsque j'ouvrais les portes de la salle, les danseuses se précipitèrent à l'intérieur pour se protéger du vent. Je me présentai et je déclarai ouvert l'échauffement après avoir minutieusement fait l'appel et essayer ainsi de retenir quelques noms, ce qui ne fut pas très difficile.

Les danseuses commencèrent ensuite à danser et je les guidai au mieux dans leurs pas.

"Clarisse, ton pied est trop en pointe ... Toi aussi Eglantine, Barbara écarte un peu plus les jambes ... "

Pendant plus d'une heure, je les entrainai, les coachai et les aidai à mieux disposer leurs pieds ou à avoir une meilleure définition de leur mouvement. La chorégraphie qu'elle travaillait était magnifique, du Sandrine tout crachée! Elle était très développée et riche en mouvement ce qui la rendait difficile à mémoriser pour des enfants.

Je trouvais que ces petites travaillaient déjà beaucoup pour leur âge et qu'elles n'étaient pas beaucoup dissipées ce qui m'impressionnait beaucoup. Sophie et moi étions de véritables monstres quand nous étions enfants à la danse. Je ne pourrai vous raconter le nombre de bêtises que nous avions pu faire, sinon on n'en aurait pas fini encore.

J'adorais travailler avec les enfants, en général, j'en gardais pendant les vacances d'été pour quelques dizaines d'euros de l'heure et je me faisais ainsi de l'argent de poche pour une bonne partie de l'année. Enfin, seulement pour quelques mois, puisque j'étais de nature très dépensière surtout quand il s'agissait de chaussures, d'habits et de sacs. De tout façon, quelle fille économise son argent de poche, hein? Ça n'existe pas ces filles-là!

Je sortis de mes pensées et continuaient d'aider les petites tranquillement. À la fin du cours de danse, je fermai la salle et partis toute seule en ville. Je m'arrêtai à la mie câline pour prendre un cookie aux pépites de chocolat, mon préféré, tout en marchant vers le stade où je devais rejoindre mon frère qui sortait de son entraînement de foot.

Le trajet fut rapide et quand j'arrivais sur place, je me postai directement sur les gradins pour prendre de la hauteur. J'admirai les garçons jouaient tout en relisant la chanson que les filles et moi avions écrite pour le concours du lycée. Mais en réalité, je n'arrivais pas à me concentrer à la vue de tous ces beaux garçons devant moi. Quoi? J'étais-là, j'avais donc bien raison d'en profiter!
Ils portaient tous le même uniforme de football de la ville et semblait fier de le porter.

En regardant de plus près, j'aperçus Lilian dans l'équipe de mon frère, mais c'était surtout le capitaine de l'autre équipe qui attira mon attention. C'était Jérémy. Oui, Jérémy Cooper. Je l'observai quelques minutes étudiant ses mouvements puis prise de remords, je me replongeai dans la lecture de la chanson. Mais cela fut évidemment de courte durée.

" you're always be mine, singing to the world, always be my boy, ... always be your girl..."

En rougissant, je décrochai mon téléphone alors que la plupart des regards étaient maintenant posés sur moi.

"Allo! Allo! M'enquis-je, en parlant doucement pour éviter de me faire à nouveau remarquer.

- C'est Sophie! S'écria-celle-ci, enjouée. Tu es où en ce moment?

- Au stade! Soupirai-je, en souriant. À cause de toi tout le monde m'a remarqué!

- Mais... je croyais qu'on se voyait ce soir pour les répétitions... Vous avez encore tout changé! S'exclama-t-elle, avec un ton de reproche.

- Oui, on a reporté à demain. C'était Carla qui devait te prévenir! Ajoutai-je, en serrant mon téléphone contre mon oreille.

- Elle a du encore oublié cette folle! S'empressa-t-elle de dire, ironiquement.

- Comme d'habitude! Rétorquai-je, en riant.

- Oui... On la changera jamais! Rit-elle à son tour. Comment ça tu t'es fait remarqué?

- le portable a sonné et tout le stade s'est retourné vers moi! Expliquai-je, en souriant. Je te jure, la honte!

- Désolé! Je savais pas moi, oh... S'enquit-elle, en riant. Bon, je te laisse! On se voit demain et... embrasse mon Lilian de ma part!

- Pour de vrai? Demandai-je, d'une voix coquine.

- Très drôle Camille! S'exclama-t-elle, avant de raccrocher brutalement."

Elle était folle ma Sophie, mais qu'est-ce que je l'aimais! C'était une amitié hors du commun qu'on avait toutes les deux et j'espérais qu'on vivrait encore de belles années ensemble à rire et à s'amuser.

Après cette conversation, je me replongeai finalement dans la chanson pour la troisième fois, finissant tant bien que mal à mémoriser quelques paroles. L'entrainement des garçons se terminait et Lilian s'approcha alors de moi.

"Lilouuu ! M'écriai-je, avec entrain.

- Qu'est ce que je t'ai dit sur ça, Camille? Demanda-t-il, les sourcils foncés. Arrête de m'appeler comme ça, là!

- Lilouuu! Criai-je, à nouveau en riant.

-Ah oui? Tu te la joues comme ça? Bon... Tu l'auras mériter! S'exclama-t-il, en me souriant d'une manière qui ne me laissait aucun doutes sur ses intentions."

Deux secondes plus tard, je me retrouvai en sac à patate sur son dos alors que je lui criai déjà de me reposer au sol. Je lui tapai dessus pour qu'il m'écoute mais rien à faire, il ne me lâchait pas. Je ris de joie et lui aussi.

Il finit par m'emmener en bas des gradins juste devant mon frère et ses potes. Il regarda Julian avec un petit sourire taquin puis me lâcha en arrière et je tombai bien évidement sur les fesses devant les rires amusés des amis de mon frère.

"Tiens je te ramène ta sœur! S'écria-t-il, en riant."

Passé le choc et la honte, je remarquais que j'étais entourée de plusieurs garçons qui se moquaient de moi en riant. Même mon frère s'y était mis, quelle poisse!

"Couuuuurs lilian, cours! Je te jure que je vais te tuer ! Lançai-je, en me relevant d'un seul coup."

Lilian s'était déjà mis à courir alors que je tentai de le rattraper. Arrivée à son niveau, je le poussai fortement et étonnement, il tomba lourdement au sol. On explosa de rire ensemble et je me couchai à mon tour sur l'herbe. On commença à se chamailler et à jouer dans l'herbe comme deux gamins de cinq ans, mais à vrai dire, ce petit moment de rigolade m'avait fait beaucoup de bien.

Après quelques petites claques amicales échangées, on rejoignit finalement mon frère et les autres garçons dont Jérémy et Alexandre, mon ex. Génial, il ne manquait plus que lui! Je le saluai tout de même par politesse mais surtout parce que Julian ne savait pas ce qu'il s'était passé entre nous.

Les garçons continuèrent de parler durant un bon moment avant de se décider à rentrer. Il commençait à faire froid et je tremblai malgré la veste que je venais d' enfiler. Julian le remarqua et me sourit.

"On y va. S'enquit-il, en souriant."

J'aquiescai et suivis mon frère jusqu'à sa voiture. En vérité, je pensais qu'il ne me parlait qu'à moi. Mais lorsque je vis que Jérémy, Lilian et Alexandre nous suivaient de près, je compris que nous n'allions pas être seuls pour le trajet.

Tout cela s'annonçait bien mouvementé!