Chapitre 6 : Révélations
Chapitre 6 : Révélations
Les jours passaient et les cours aussi. Au fur et à mesure, je commençai à bien connaître les personnes de ma classe et celles de l'école. Plusieurs fois, j'avais à nouveau croiser dans les couloirs le garçon qui n'avait cessé de me regarder lors du cours de danse. Je l'avais observé discrètement et Sophie aussi. Après lui avoir tout raconter, elle était en effet partie à la chasse aux informations, car elle essayait de me caser à nouveau pour me faire oublier Jérémy. Mais dans ma tête, malheureusement, seul les amours du sud subsistaient.
Aujourd'hui, c'était enfin le dernier jour de cours avant les vacances. Je savais que dès demain je retrouverai le sud, le soleil et les gens que j'aime, ce qui avait le don de me faire sourire inlassablement.
Je marchai ainsi dans les couloirs, seule et souriante, cherchant désespérément les filles qui avaient filées rapidement à la sortie du cours de Candice Ferion. Il était vrai que j'avais perdue un peu de temps à la fin du cours pour discuter avec madame Ferion. Au fil du temps, j'apprenais malgré moi à l'apprécier. Elle était peut être dure, excentrique et sévère mais elle était aussi très pédagogue et talentueuse. J'essayais de prendre tout ce qu'elle pouvait me donner et lui demander des conseils étaient toujours très bien vu.
Pour les vacances, nous devions réaliser une petite séquence de pas en danse jazz et je lui avais demandé plus d'informations.
Nous devions trouver un costume, un thème et même un accessoire pour faire notre chorégraphie. Ce n'était pas très compliqué, mais ça prenait du temps et il fallait avoir des idées.
"Ah Camille! S'écria-Sophie, en me votent la première, vient là! J'ai des tas de choses à te dire!
- On s'est vu il y a une heure et tu ne m'as rien dit? M'enquis-je, assez surprise.
- C'est vrai, mais c'est parce que j'ai discuté avec une des filles du groupe, Anna, à la fin du cours et elle m'a raconté pleins de trucs..."
Ah, Sophie et ses ragots! On ne pourrait pas la changer!
"Vas-y, raconte moi tout! Dis-je, en m'asseyant sur un banc dans le couloir.
- Tu as raison, asseyons nous! Lâcha-t-elle, en sautant sur la place à côté de moi. Bon, tu es prête?
- Quoi? C'est vraiment un truc de dingue? Lançai-je, surprise.
- Tu sais, la fille de notre classe qui se croit tout permis, Maylee? Commença-t-elle, les yeux grands ouverts.
- Oui, je vois bien de qui tu parles, je ne la supporte pas. Répondis-je, assez intriguée.
- Apparement, elle aurait intégré l'école grâce à son compte en banque, m'expliqua-t-elle, son père détient une grande entreprise dans le nord de la France. C'est une petite bourgeoise pourrie gâtée qui fait tout pour obtenir ce qu'elle souhaite...
- Cela ne m'étonne pas, tu sais... De nos jours, tout passe par l'argent de tout façon...
- Apparement, c'est l'une des filles stars de l'école, annonça-t-elle, c'est à dire, qu'elle est prête à tout pour avoir ce qu'elle veut et que l'école lui donne tout ce qu'elle souhaite avoir...
- Je sentais bien qu'elle avait une certaine manière d'être, elle me faisait penser à Eva, avouai-je, peu étonnée.
- Du coup, je sens que ça va pas être facile de se faire une place pour le gala de fin d'année, il va falloir faire deux fois plus d'efforts qu'elle pour y arriver, souffla-Sophie, dépitée.
- Après elle n'est pas vraiment excellente, elle sait bien danser mais ça s'arrête là. La dernière fois, elle s'est tout de même bien fait remontée les bretelles par madame Ferion, soit disant en passant, lui rappelai-je.
- Oui, tu n'as pas tord, de tout manière l'argent ne fait pas tout... Puis..."
La sonnerie retentit et nous nous dirigeâmes vers notre salle de cours pour l'après-midi. Nous étions en cours d'histoire de la danse réalisé par monsieur Lévèque et je n'arrivais pas trop à suivre, irritée par les rires de la fameuse Emeline et ses sbires derrière nous.
"Le terme "Hip-hop" a plusieurs significations et étymologie, expliquai monsieur Lévèque, il est né dans les lieux de fêtes, de brassage musical et d'innovations de DJ, dans le Bronx des années 1970.
Le contexte socio-économique dans le Bronx à cette époque, avec les problèmes de précarité des populations afro-américaines a aidé à la création de ce style de danse. En effet, des mouvements identitaires se sont formés et ont été réprimé comme par exemple, par l'assassinat de Martin Luther King en avril 1968 ou pour le mouvement des Black Panthers. De plus, les emplois industriels se sont implantés dans les banlieues, là où la violence était omniprésente. C'est donc au milieu de cette violence, de la drogue et de la pauvreté, que d'autres idées comme l'état positif et créatif émergea, et notamment la musique et la danse. La culture hip-hop est donc née des revendications et des tensions sociales, politiques et économiques..."
Sophie me donna un coup de coude soudain et je perdis toute mon attention sur le professeur qui avait déjà continuer sur sa lancée.
"Regarde, là-bas, souligna-t-elle, en me faisant un signe de tête."
Je levai les yeux de ma copie et regardai dans la direction qu'elle m'indiquait. Mes yeux se portèrent immédiatement sur une grande silhouette blonde. Ce n'était d'autre que le jeune homme que j'avais surpris la dernière fois à épier le cours de madame Cryon.
"C'est lui, dis-je, en détournant mon regard vers Sophie.
- C'est bien que ce que je pensais, lâcha-Sophie, et c'est pourquoi j'ai mené ma petite enquête.
- Vas-y, dis moi tout, lançai-je, en cachant ma curiosité.
- Il est en troisième année et il s'appelle Rosslan Delor, m'expliqua-t-elle, en jetant un coup d'œil au professeur qui continuait à débiter son cours. Apparement, il est en charge des premières années.
- Comment ça?
- Si j'ai bien compris, chaque groupe de première année à une sorte de tuteur qui n'intervient qu'au second semestre. Ce tuteur est en général un troisième ou quatrième année. Les tuteurs donnent des cours et apportent leur expérience du monde de la danse et des spectacles à travers des thèmes ou des chorégraphies plus ou moins compliqués. À ce que je sais, ajouta-t-elle, Rosslan est l'un des plus talentueux de la promo des troisièmes années et il est très apprécié dans l'école, si tu vois ce que je veux dire..."
J'hochai la tête, en enregistrant toutes ces informations dans ma mémoire. L'heure suivante, je n'arrivais alors plus à me concentrer, totalement perdue dans mes pensées.
Rosslan. Voilà, le prénom qui trottait dans ma tête depuis que Sophie m'avait dit ce qu'elle savait. Dès le premier regard, j'avais su qu'il avait quelque chose. Son charisme en disait long sur sa personnalité de leader et la persévérance se lisait sur son visage. Malheureusement, il n'y avait pas que cela qui me troublait. Son visage, ses traits et ses muscles avaient le don de mettre mes sens en alerte. J'avais l'impression qu'il dégageait une sorte d'aura mystérieuse autour de lui et qu'il n'était pas totalement digne de confiance.
Pourtant, alors que la cloche retentissait, signalant le début des vacances, nos regards se croisèrent et un sourire honnête se dessina sur ses lèvres. Je rougis, baissai la tête et suivis Sophie dans les couloirs.
Elle m'emmenait loin de l'école, loin de Maylee, loin de Rosslan, loin de madame Ferion et surtout loin de Paris, alors que le soleil du sud n'avait jamais été aussi proche de moi depuis des mois.
#J'espère que ce chapitre tardif vous plaira, en tout cas, je vous ai laissé plusieurs indices sur la suite dans ce chapitre. Qu'avez vos penser de ce chapitre? Des révélations sur ces nouveaux personnages?
Merci de me donner vos avis et n'oublier pas de voter si vous avez lu. Des bisous!
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