Chapitre 25 : Danse pour toi!

"Laisse moi juste te parler quelques minutes Camille, s'il te plaît, s'enquit-Rosslan. Je n'en ai pas pour longtemps.

- Tu nous rejoins, on t'attendra à la cafétéria avec les filles, dit-Mathéa, en apparaissant puis disparaissant à côté de moi."

Elle s'est défilée, merci Mathéa, elle va m'entendre, pensai-je, en reposant mes yeux sur Rosslan.

"Parle alors, je n'ai pas que ça à faire, lâchai-je, légèrement agressive.

- Je sais que tu n'as pas envi de parler et je sais aussi que tu es entrain de te demander si tu dois faire ou non le grand gala, seulement parce que tu es dans mon équipe pour ce projet, m'expliqua-t-il, plutôt nerveux. Je pense que tu sais très bien ce que représente le grand gala, pour les élèves, pour les professeurs et pour les gens de l'extérieur. Même si tu me détestes, même si tu me hais, tu devrais y participer. Je te laisse deux minutes de solo, une minute de plus. Tu pourras y faire ce que tu veux. Mes autres danseurs et danseuses seront aussi à ta disposition. Par contre, tu devras faire le reste de la chorégraphie avec nous.

- Pourquoi? Demandai-je, en le fixant.

- Parce que tu es talentueuse, et quoique tu veuilles penser, lança-t-il, je t'apprécie. Tu as ta place dans ce gala, et ce serait bien dommage que tu rates cette chance de te faire connaître auprès de compagnies et de personnes très influentes dans le monde de la danse."

Je restai stoïque face à ces paroles. Une partie de ce qu'il disait était tout simplement vrai et m'embrouillait l'esprit.

"Si je participe au grand gala, j'aurai vraiment le champ libre sur deux minutes de chorégraphie ? Répétai-je pour essayer en vain de gagner du temps de réflexion.

- Oui, déclara-t-il, tu pourras en faire ce que tu veux...

- Pourquoi tiens tu autant à m'avoir sur cette chorégraphie? Finis-je par demander, perturbée par son insistance. Je ne peux pas croire que je suis la seule élève talentueuse de cette école que tu pourrais prendre avec toi...

- Peut être, mais tu es celle que j'ai choisi, lâcha-t-il, et puis, c'est aussi ma manière de faire quelque chose pour toi après ce que j'ai pu te cacher...

- Comment puis-je être sûre que cette histoire n'est pas encore un coup monté de Maylee, m'écriai-je, en élevant la voix. Je ne te fais pas confiance, et à elle non plus. 

- Elle ne fait pas exprès d'être comme ça... Elle a juste été éduqué de cette manière là... Elle est fragile bien plus que tu ne le crois... C'est juste une facette pour elle ... rétorqua-t-il, puis ce n'est pas parce que je l'ai couverte que je cautionne ce qu'elle a fait. C'est pour ça que je l'ai dénoncé...

- Je n'arrive pas à croire que tu lui trouves des excuses... dis-je, dépitée.

- Parce que tu ne la connais pas... répliqua-t-il, avec vigueur. Je te laisse réfléchir jusqu'à demain. Envoie moi ta réponse par message, ajouta-t-il, en me regardant. "

Sur ces mots, je fis volte-face et me dirigeai vers la cafétéria où je retrouvais mes amies attablées et visiblement affamées.

"Vous ne m'avez même pas attendu pour commencer à manger! M'indignai-je, avec un sourire. Et toi, Mathéa, je te retiens... tu ne m'as même pas attendu, moi qui comptait sur toi pour me débarrasser de Rosslan...

- Il est encore venu te voir? S'enquit-Sophie, en fronçant les sourcils.

- Oui, il veut m'avoir avec lui au grand gala... il veut une réponse demain, expliquai-je.

- Il faut que tu acceptes, dit simplement Diem, une chance comme celle là, ça ne se refuse pas. Quoiqu'il t'ait fait... Pense à la danse et à ton avenir..."

Je jetai un coup d'œil à Sophie qui acquiesça de la tête comme pour montrer que Diem avait raison.

"Tu as vu la nouvelle collection stradivarius? Me demanda-Mathéa, quelques secondes plus tard. J'ai vu des petits hauts en dentelles magnifiques quand j'y suis allée ce week-end. Il faudra qu'on y aille, une après-midi si vous avez le temps...

- Je suis trop partante! S'engagea-Ivy, en toute excitée.

- Moi aussi, et vous voudriez venir demain  soir avec Sophie et moi, voir le groupe de Benoit que nous avions vu la dernière fois au Red Diamond, proposai-je, en souriant.

- J'en suis, lâcha-Ivy, une compétition de Break Dance, c'est toujours excitant!"

Le soir venu, nous entrâmes au Red Diamond avec le sourire. Rapidement, je retrouvai le groupe, bien visible avec leur tenue rouge sang.

"Benoit! L'interpellai-je, alors qu'il n'était qu'à quelques mètres de moi!

- Vous êtes là, je suis trop content que vous ayez pu venir, s'enquit-celui-ci, en nous souriant.

- Vous êtes prêts pour le show? S'extasia-Esma.

- Oui, et vous? Demanda-Sophie, ça n'a pas été trop dur les répétitions?

- Oh tu sais, avec John, c'est jamais une partie de plaisir, lâcha-Julie, en souriant.

- Au moins, on est sûr d'être parfaitement prêt, avoua-Samuel, en tapotant l'épaule de John, qui ruminait dans son dos. "

Nous les suivîmes jusqu'à leur loge, qui était identique à la dernière fois où nous étions venus. Lilian ne semblait visiblement pas si mal avec les membres du groupe. Il était plutôt froid avec Benoît mais assez souriant avec les autres.

"Alors, à l'école ça se passe bien? Me questionna-Esma.

- Très bien, on s'en sort pas mal, avança-Ivy, même si c'est parfois assez compliqué.

- C'est ça que j'aime avec le groupe, rien n'est compliqué, lâcha-Julie. On passe dans quinze minutes, vous nous suivez à l'extérieur?"

Nous nous installâmes autour des barrières, tout prêt de la scène qui avait été installé pour la soirée. Quelques minutes plus tard, les groupes commencèrent à passer. J'eus beaucoup de plaisir à regarder les reggae men, un groupe d'homme, très bien bâti, qui mélangèrent du Hip-Hop et du Zouk.

Les Matrix firent comme à chaque fois une prestation de folie. Les bras qui battaient l'air, les pieds qui tapaient le sol et les mouvements aériens étaient au rendez-vous.
La manière dont ils dansaient montrer toute leur liberté. Ils étaient là parce qu'ils aimaient ça. Ils étaient là parce qu'ils vivaient pour ça, pour la danse.

Cette liberté qui émanait d'eux créa une vague de frissons dans tout mon corps. Je la ressentis jusqu'au bout des pieds et un sourire de vainqueur traversa mon visage.

Ils adorent danser, pensai-je, tout comme moi. J'adore la danse, je vis pour la danse, je danse... Je danse pour moi, finis-je par me murmurer à moi-même.

"Oui, danse pour toi, répéta-Sophie, dans mes oreilles. "

Je lui souris. Elle me fit un clin d'œil avant de se jeter sur Julie pour la féliciter. Je fis de même, me réveillant de ma rêverie momentanée.

Tard dans la nuit, je finis par rentrer chez moi. J'avais mal au ventre, et cette fois-ci, c'était les rires que j'avais eu toute la soirée et non l'alcool qui l'avait déclenché.
L'esprit apaisé, j'envoyais un bref message à Rosslan en lui disant explicitement que je participerai avec lui au grand gala.

Soulagée, je retirai mes chaussures et enfilai un jeging. Je m'assis sur le sol de ma chambre en face de mon grand miroir. Je regardai mon reflet, mes yeux cernés et mes cheveux bien attachés.

Je fis un mouvement sur le côté, puis un second, puis un troisième et mes bras se décollèrent de mon corps pour attraper le ciel. Libérée, mes sens me poussaient dans mes retranchements et affinaient mes pas. Doucement, mes pieds se mirent à bouger et à suivre la fluidité de mes bras. Fouettant l'air, je sautais et atterrissais sur mon lit où mes mouvements ne s'arrêtèrent pas moins d'une seconde.

Il était finalement cinq heures quand j'arrêtais de danser. J'étais accoudée sur la fenêtre de mon appartement et je regardai le ciel étoilé. J'avais l'impression d'être chez moi, alors que j'en étais à des kilomètres. J'étais juste bien. J'étais là. Je dansais et c'était tout ce qui comptais.

Danse pour toi, pensai-je, alors qu'un grand sourire décorait mon visage.

Je refermai alors la fenêtre après un dernier coup d'œil aux étoiles et me couchai sur mon lit.

Une pensée pour mon père me traversa l'esprit et je repensai à cette fois où petite, il était venue me chercher à mon cours de danse.

Je n'avais que dix ans ce jour là, mais comme Sandrine, ma professeur de danse me le répétait souvent, j'étais déjà une petite étoile de la danse. Mon père soutenait d'ailleurs beaucoup cette activité artistique et même plus que ma mère qui pensait que les études étaient primordiales sur les activités extra-scolaires. Mon père avait regardé toute la fin du cours. C'était assez rare qu'il vienne me chercher et j'étais très heureuse qu'il soit là.

"Papa, papa, tu as vu ce que j'ai fait? Le saut à la fin? M'écriai-je, en courant vers lui.

- Oui, ma chérie, c'était fantastique, dit-il, en me faisant un bisous sur la joue."

Nous étions alors sortis de la salle de danse et nous marchions main dans la main vers notre voiture.

"Dit papa, tu crois que je serai un jour une danseuse étoile comme celle que l'on a vu au ballet?

- Je ne sais pas, le temps nous le dira, s'enquit-il, en me souriant. Mais, ce que je suis sûr c'est qu'il faut que tu continues à danser, mais aussi à aimer et à vivre de ce que tu aimes quoiqu'il arrive, d'accord?

- Oui, papa, répondis-je, en montant dans la voiture. "

Les yeux à moitié fermés, cette dernière phrase s'incrusta à nouveau dans ma tête.

Danse, danse, danse, aime et vie, répétai-je, avant que je ne tombe enfin dans les bras de Morphée.

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#Que pensez vous de ce nouveau chapitre ?

#Avez vous compris la dernière phrase? Si vous ne l'aviez pas remarqué, c'est le titre de la Tome 2 en français.

#J'espère que la dernière partie de ce chapitre vous aura plu, car j'y ai mis beaucoup d'amour.

N'hésitez pas à me donner votre avis sur le chapitre et à voter si il vous a plu.

Il ne reste plus que quatre chapitres avant la fin de cette Tome!

Je vous adore!