Chapitre 22 : Les Mots qui glacent

Chapitre 22 : Les Mots qui glacent

Je me frottais les yeux et prenais ma tête entre mes mains. Le réveil à côté de moi affichait une heure de l'après midi.

Je ne me souvenais plus vraiment de comment la soirée s'était terminée. Je savais seulement que j'avais bu, et dansé. Une pulsation étrange tapait dans ma tête et mes yeux étaient gonflés par la fatigue.

Subitement, j'entendis un grognement me faisant ouvrir les yeux en grand. Je n'étais pas seule, il y avait quelqu'un avec moi, dans mon lit.

Ma première réaction fut de me regarder. Dieu merci, j'étais encore habillée de ma tenue de la vieille. Ensuite, mes yeux se posèrent sur un corps posé sur le lit.

"Pourquoi tu me regardes comme ça? Marmonna-Rosslan, la tête encore enfouie dans son coussin.

- Qu'est ce qu'on a fait? Demandai-je, commençant à me poser des questions.

- Je t'ai ramené chez toi, s'enquit Rosslan, en s'accoudant sur un bras. Tu étais complètement bourrée hier soir. Je ne t'avais jamais vu comme ça...

- Tu m'étonnes! M'exclamai-je, alors que cette phrase raisonnait dans ma tête.

- Tu te souviens de la soirée au moins? Lâcha- Rosslan, visiblement amusé."

Je réfléchis un instant et me rendis compte que je n'avais plus aucun souvenir de la soirée après ma discussion avec Benoît. Seulement quelques flashs où je dansais et buvais me revenaient en tête.

"Des bribes... murmurai-je, pourquoi?

- Tu es montée sur une table et tu as commencé à danser comme une strip-teaseuse, pouffa-t-il. Heureusement, ton ex et moi t'avons sorti de là. Des garçons commençaient à être un peu trop collants si tu vois ce que je veux dire.

- Que t'as dit Benoît? Pourquoi ne m'a-t-il pas ramené? Lançai-je, surprise qu'il m'ait laissé repartir avec Rosslan.

- Il le voulait, mais je lui aie promis que je le ferai bien, je n'ai pas eu de mal à le convaincre car son ami Samuel faisait des siennes, expliqua-Rosslan.

- J'ai mal à la tête...

- Dors encore un peu, ça te fera du bien, soupira-Rosslan, en me caressant les cheveux."

Sans rien dire, je posai à nouveau ma tête sur l'oreiller et le sommeil s'empara rapidement de moi.

Je me réveillais trois heures plus tard alors que le soleil commençait déjà à se coucher sur la ville de Paris. J'entendis des bruits dans le salon et sortis du lit, pied nu.
Je passai la porte de la salle de bain et me déshabillai prestement. J'entrais comme un zombie dans la cabine de douche et laissais l'eau couler sur ma peau et éliminer la saleté que j'avais emmagasiné durant cette soirée bien alcoolisée.

Une fois que mes pensées furent plus claires, je rejoignis Rosslan qui mangeait une pomme dans mon salon.

"Je t'ai fait des pâtes, j'ai pensé que tu aurais faim, dit-il, en me souriant.

- Merci, répondis-je, en filant à la cuisine."

Quelques minutes plus tard, j'étais assise sur le canapé à côté de Rosslan. Je me sentais bien mieux et peu à peu, des images de la soirée me revenaient en tête.
D'ailleurs, les paroles de Benoît tournait de nouveau en boucle dans ma tête.

"Qu'est ce que tu as? Demanda-Rosslan, alors que j'avais arrêté de rire à ses blagues idiotes.

- Je repensais juste à quelque chose que m'a dit Benoît hier soir, soupirai-je, en me mordant la lèvre.

- À propos de quoi? S'enquit-il, les sourcils froncés.

- C'est plutôt à propos de qui, déclarai-je, on a parlé de ce qui s'est passé avec Sophie.

- Et? Lâcha-t-il, surpris.

- Il m'a expliqué qu'il existait des logiciels et des moyens de remodeler des voix à l'identique... cela me fait douter de la responsabilité de Sophie dans la falsification de ma musique... Rosslan?"

Celui-ci avait le regard fixé dans le vide et ne semblait plus m'écouter. La nervosité emplissait son visage qui d'habitude était si paisible.

"Je t'écoute, lança-t-il, distant.

- Non, tu ne m'écoutes plus et... d'ailleurs tu n'as pas l'air surpris... lâchai-je, en fronçant les sourcils.

- Qu'est ce que tu dis, bien sûr que je savais que ça existait... pardon, je veux dire, je ne savais pas que ça existait... se reprit-Rosslan, visiblement de plus en plus nerveux.

- Arrête, je te connais! M'exclamai-je, suspicieuse. Est ce que tu sais quelque chose sur cette histoire?

- Non... répondit-il, avec hésitation. 

- Rosslan! M'écriai-je, dis moi la vérité!"

Ma tête se décomposait peu à peu. Je connaissais bien trop ce regard qu'arborait Rosslan. Il se sentait coupable, coupable de quelque chose et j'en étais certaine.

"Je... oh et puis,... Je voulais pas ça Camille, je n'étais pas d'accord avec ce qu'elle a fait, mais c'est mon amie et je ne pouvais pas la dénoncer... balbutia-t-il, de manière incompréhensible."

À ce moment là, la vérité commença à faire surface.

"Qui? Rétorquai-je, simplement, la voix enrouée.

- Maylee... s'enquit-Rosslan, dans un son à peine audible.

- Dis moi, dis moi tout! Tu savais, hein? Tu savais et tu ne m'as rien dit? Criai-je, la haine emplissant ma voix.

- Calme toi Camille, s'il te plaît... je ne pouvais pas dénoncer Maylee, ses parents et les miens sont des amis de longue date. Je la connais depuis toujours, m'avoua-t-il. Je ne savais pas que c'était elle quand ta clé USB a été trafiqué. Elle ne me l'a dit qu'après, au moment où elle a cherché à te retourner contre Sophie et à t'éloigner de tes amies... je voulais te le dire mais...

- Sors! Sors d'ici Rosslan, lançai-je, le regard vide.

- Camille, essaye de me comprendre... commença-t-il, en se levant du canapé.

- Quoi? Essayer de te comprendre? Mais tu es complément fou, c'est pas possible! Répliquai-je, ahurie. Tu m'as menti! Tu ne m'as rien dit. J'avais confiance en toi Rosslan... Sors, sors! Répétai-je, en criant."

Rosslan attrapa son manteau et se dirigea vers la porte. Après un dernier regard vers moi, il ferma la porte derrière lui. Pendant quelques secondes, je n'entendis plus un bruit. L'immeuble semblait étrangement silencieux.
Puis, j'entendis les marches des escaliers craquaient, me signalant le départ de Rosslan.

C'est à ce moment là que des larmes silencieuses vinrent décorer mes joues. Anéantie et trahie, je me laissais alors aller contre le canapé, attrapant mon plaid et le serrant contre moi.

Encore une fois, quelqu'un avait trahi ma confiance. Encore une fois, c'était dans le monde de l'art.

Cette scène m'en rappelait une autre que j'avais vécu l'année dernière à la même période. J'étais à L.A. et Mike Grant, le chanteur que je haïssais aujourd'hui le plus, m'avait trahi pour gagner en popularité. J'avais failli perdre Jérémy, la personne que j'aimais.

Aujourd'hui, c'était une fille que j'avais voulu croire qui m'avait poignardé dans le dos avec l'aide d'un homme que je pensais être bien plus qu'un simple ami. J'y avais perdu Sophie, la personne en qui j'avais le plus confiance.

Je me rappelais alors de la phrase que m'avait dite Madame Ferion il y a quelques semaines :
"La danse est un milieu difficile... faites attention à vos amis, il se pourrait bien qu'ils ne soient pas ceux que vous croyez."

Là, à cet instant, cette phrase prenait tout son sens.

J'étais maintenant seule, aveuglée par la confiance que je n'avais pas su donner à la bonne personne.


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#Etes vous surpris par la révélation de Rosslan? Pensez vous qu'il aurait dû tout dire à Camille depuis le début?

#Comment Camille va-t-elle pouvoir regagner la confiance de Sophie à votre avis?

J'espère que ce chapitre vous aura plu et vous aura emmené avec lui dans ces révélations.

Merci beaucoup à tout ceux qui continuent de lire cette histoire, de l'aimer et de voter pour elle! Merci!

À bientôt, je vous adore!

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