Chapitre 15 : Quand le Diable nous tend la main

Chapitre 15 : Quand le Diable nous tend la main

Les doigts tremblants, je me tins fermement à mon micro, essayant de me raccrocher aux paroles de la chanson.
Ma concentration, elle, battait de l'aile.

"Je te cherches quand tu n'es pas la
Dans une semaine je reviendrai
Je perds mon souffle quand tu t'en vas
Je m'imagine a tes cotes
Meme si j'essaie de l'ignorer
Tu es toujours la dans mes pensees
Trying to figure out the time zone's makin me crazy

You say good morning when it's midnight
Going out of my head alone in this bed
Quand je m'endors tu te reveilles
Et je compte les heures j'en perds le sommeil
and my heart heart heart is so jet lagged
heart heart heart is so jet lagged
heart heart heart is so jet lagged
so jet lagged"

Cette chanson nous correspondait tellement, pensai-je, l'espace d'un instant. Nous l'avions choisi sur un coup de tête avec les filles et comme par hasard Jérémy débarquait à ce moment là. D'ailleurs, alors que je chantai toujours, faisant tourner mon regard tour à tour sur mes amis, lui, avait toujours les yeux rivés sur moi.

"Je suis perdu sans toi
je t'attends encore
Je suis perdu sans toi
mais rentre il est tard
Je suis perdu sans toi
Et je veux vivre ton aurore
Je suis perdu sans toi
Et qu'on s'en sorte plus fort
And turn the hour hand back to when you were holding me

You say good morning when it's midnight
Going out of my head alone in this bed
Quand je m'endors tu te reveilles
Et je compte les heures
I miss when"

"Allez tout le monde avec moi, m'écriai-je, en essayant du mieux que je pus de sourire alors que diverses émotions passaient dans ma tête.
You say good morning when it's midnight
Going out of my head alone in this bed
Quand je m'endors tu te reveilles
Et je compte les heures j'en perds le sommeil
and my heart heart heart is so jet lagged
heart heart heart is so jet lagged
heart heart heart is so jet lagged
so jet lagged"

La chanson se termina sous les applaudissements et acclamations de nos amis.Nous descendîmes alors de notre scène improvisée et j'entrainai Sophie avec moi.

"Tu savais? Lui demandai-je, directement.

- Je te le jure que Lilian ne m'a rien dit! S'exclama-t-elle, sinon, je t'aurai prévenu.

- Je te crois, c'est juste que je suis un peu désemparée... Déclarai-je, légèrement affolée.

- Ne t'inquiète pas, ça va bien se passer, il n'y a pas de raison pour que cela se passe mal, me rassura-Sophie, en me souriant."

J'acquiesçai de la tête et Sophie me lança un regard insistant. Je me pivotai sur moi même  et découvris Lilian et Jérémy qui venait vers nous.

"Jérémy! Ne put s'empêcher de s'écrier Sophie, en le prenant dans ses bras."

Il lui rendit son étreinte avant de se tourner vers moi. Face à lui, je ne savais pas du tout comme réagir et le laissai donc prendre les devants. Il me prit par surprise et je me retrouvai dans ses bras. Sans rien dire, je le serrai contre moi à mon tour.

"Tu vas bien? Me glissa-t-il, doucement.

- Super et toi? Lançai-je, du tac au tac.

- Ça va, s'enquit-il, ça fait du bien de revenir ici et de revoir tout ce monde...

- Jérémy! L'interpella-Jonathan, avec un geste de la main."

J'en profitai pour m'éclipser et rejoindre Sophie qui discutait avec des filles de la danse. Nous restâmes un bon moment à papoter avant d'aller danser sur la piste, la piste qui n'était en autre que mon salon revisité en boite de nuit.

Quelques minutes plus tard, Lilian s'avança vers nous avec Jérémy et mon frère. J'en profitai pour danser quelques pas avec mon frère qui me regardait un peu inquiet. Je lui souris, comme pour lui dire que tout irait bien. Pourtant, mon sourire lui arracha une grimace et il s'en alla rejoindre Jenny, qui était un peu plus loin avec des amis.

Nous nous retrouvâmes donc tous les quatre : Lilian, Sophie, Jérémy et moi. C'était comme au bon vieux temps. Sauf que les temps avaient changés, pensai-je, amèrement. Sophie et Lilian vivaient toujours le parfait amour. Jérémy et moi s'étaient le chaos.

Jérémy me fixait intensément pendant que nous enchaînions les musiques sur la piste.
Son regard était comme une énigme pour moi. Je n'arrivais pas à comprendre son comportement, là, face à moi. On aurait dit qu'il était heureux de me retrouver. Pourtant, aux dernières nouvelles, il avait une petite amie, là bas, à L.A. et il ne se souciait plus de moi depuis longtemps.

Subitement, le décompte me sortit de mes pensées et je commençai moi aussi à crier , comme nos amis : 5... 4... 3... 2... 1...

"Bonne année! Criâmes-nous en coeur alors que je prenais Sophie dans mes bras."

Juste après cela, la musique repartit plus forte que jamais et tout notre petit groupe se remit rapidement à danser.

Voilà, une nouvelle année commençait. L'année dernière, elle avait quasiment commencé avec mon départ pour Los Angeles qui m'avait créer pleins de problèmes. Aujourd'hui, elle commençait par un jour de l'an, un jour de l'an où le passé revenait tiraillé mon esprit.

La suite de la soirée se déroula sur le rythme de la musique. Mon frère était au platine avec un ami alors que nous dansions comme des fous. Au bout d'un moment, la musique se fit plus douce et je me retrouvai dans les bras de Lilian qui était le plus proche de moi. Nous enchainâmes quelques pas de danse sur une musique proche du slow, avant que Lilian ne m'échange contre Sophie à Jérémy.

Après un moment d'hésitation, j'accrochai mes mains autour du cou de Jérémy et projetai ma tête sur son torse. Jérémy, lui, avait déjà délicatement déposé ses mains sur mes hanches.

Quand la musique changea à nouveau, je restai dans ses bras jusqu'à ce qu'il se sépare légèrement de moi. Je reculai ma tête et l'interrogeai du regard. Il prit ma main et m'entraîna à l'étage. Il m'emmena jusqu'à ma chambre et je fus surprise qu'il se rappelle encore comment y aller.

"Ça fait bizarre d'être ici, avoua-Jérémy, en regardant autour de lui. Tu as changé la déco à ce que je vois.

- C'est juste que j'ai emmené pas mal de choses à Paris pour pouvoir un peu décorer mon appartement, expliquai-je.

- Ah, j'ai fait pareil quand je suis parti à Los Angeles, s'enquit-Jérémy, même si mon appartement est vraiment très petit.

- Pourquoi ne m'as tu jamais donné de nouvelles? Lançai-je, abruptement."

Le visage de Jérémy changea d'expression et la surprise s'empara de ses yeux. Quant à moi, je ne regrettais pas mes paroles. J'en avais plus que marre de tourner autour du pot depuis des mois.

"Je pensais que c'était mieux qu'on ne se parle plus, ça aurait été plus facile... Soupira-t-il.

- Peut être pour toi, lâchai-je, sans filtre.

- Au final, ça n'a pas marché, ça n'a pas été plus facile pour moi de moins penser à toi, ajouta-t-il, très sérieusement.

- Ah bon? Demandai-je. Pourtant, tu avais l'air de bien t'amuser avec tes nouvelles copines à L.A.!

- Qui? Reprit-il, perdu.

- Ne me prends pas pour une idiote, j'ai vu les photos que ton amie ou ta copine a posté sur Facebook. Tout le monde les a vu, d'ailleurs, annonçai-je, en lui lançant un regard noir.

- Kimberley? Ce n'est qu'un amie, expliqua-t-il, surpris. "

Je ne dis rien et me contentai d'essayer de cacher au mieux mes sentiments, après les avoir déjà trop dévoilés. Au fond de moi, j'étais rassurée aprés tous ces mois dans l'incompréhension. Je ne pus m'empêcher de sourire ce que ne manqua pas de remarquer Jérémy.

Il s'approcha un peu plus de moi alors que nos visages n'étaient plus qu'à quelques centimètres l'un de l'autre.
Finalement, la distance entre nos lèvres devint de plus en plus faible et finit par ne plus exister. 

Ses lèvres étaient douces comme autrefois. J'avais l'impression de retomber un an en arrière quand nous nous étions rencontrés. Son odeur était restée intacte. Ses mains épousaient toujours parfaitement mon visage. Les miennes posées sur sa nuque ne semblaient pas l'avoir quitter.

C'était comme toujours une passion dévorante et enivrante. Comme toujours, il n'y avait que dans ses bras que je me sentais bien.

Alors que l'ambiance devenait de plus en plus chaude et intime, alors que nos regards devenaient de plus en plus brillants et que nos souffles devenaient de plus en plus lourds, je me laissai finalement aller.

Je profitai simplement de cette magnifique parenthèse sans penser à ce qui arriverait le lendemain. Je profitai de ses lèvres sur mon corps. Je profitai de ses baisers et de ses mains.

J'étais enfin moi, ici, avec lui, dans ses bras.





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À bientot mes loulouuuuuusss❤️

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