5. RAYMUNDO

– T'aime ça, oui t'aime ça. Réponds-moi espèce de salope, dis-moi que tu aimes ça.

Je roule des iris en donnant à Ray ma croute, sans faire un bruit, de toute façon il en fait déjà assez pour nous deux, on dirait un taureau.
Les coudes enfoncés dans les matelas bossus, surmontés d'un drap bordeaux et le visage pris en coupe dans mes mains, je réfléchis à ce que je dois faire de la journée, avec une moue concentrée.

Un : me faire un maximum de blé en envoyant les gangsters du coin.

Deux : rentrer chez moi récupérer mes affaires et prendre l'avion pour Reno.

Je ne dois pas oublier, je suis désormais Cercei et non Elvira Lawyer. Je suis une fille calme, timide, qui a le cœur sur la main et qui craint en matière de tenue vestimentaire.
Mon plus grand problème ce n'est pas tant les vêtements moyens âgés de ma jumelle, non mon problème c'est la vieille, j'ai horreur des marques d'affection, grand-mère ou pas. Si elle me fait le coup de la mamie gâteau, je craque.
Enfin, Cercei a été acceptée en Californie, je peux toujours prendre ça comme excuse et me barrer, j'ai toujours voulu voir la Cité des Anges, les quartiers de Bel-Air. Bordel, l'univers me sourit enfin. Mais qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire de ma vie là-bas ? Une célébrité, actrice porno ? Je pourrais faire fortune en vendant des photos de mes pieds sur OnlyFans ?
Une chose est sûre, pas question d'utiliser le diplôme de ma sœur qui, accessoirement, est le mien maintenant. Moi, en psy ?
Docteur, mon ex m'obsède, je n'arrête pas de l'appeler et de lui envoyer des messages.
Diagnostic ? Vous êtes atteint d'un manque de dignité sévère !

Non, je me ferai virer à la première séance !

Ray me claque les fesses, assez fort pour me faire sursauter. Juste après, il se met à s'acharner sur mon clitoris comme s'il passait la serpillère, déterminé à enlever une tache de plusieurs siècles. Je soupire, j'en ai marre de ces hommes qui sont persuadés que le plaisir de la femme se trouve dans la brutalité.
Mais bon, tant qu'il paye bien, je m'en moque, de toute façon le calvaire avec Ray ne dure jamais plus de 5 minutes.
Je ne suis jamais allée à Reno, j'espère que c'est aussi beau que Vegas, je vais pouvoir me faire un max de fric sur les machines à jeux, qui sait, avec un peu de chance, je vais rencontrer un milliardaire.
Bonjour beau black, je m'appelle Cercei Lowyer, ah non, mon prénom va tellement me manquer, Elvira ça fait caïd, alors que Cercei, bof...

– Non, mais tu te moques de moi, pourquoi tu es aussi calme ?
Parce qu'en plus de ça, je dois faire semblant de prendre mon pied. Je le regarde par-dessus mon épaule, Ray a stoppé ses ridicules coups de reins pour me fixer. Visiblement, oui !

Je lève les yeux au ciel, le client est roi, comme on dit.

– Oh bordel, oh Ray, plus fort, plus vite.

Termine, je t'en prie, je commence à avoir mal au dos. Le malheur quand on a un cul bombé, c'est que les hommes ne connaissent avec toi que la levrette. Purée, ma sœur avec sa croute de cheval va prendre cher, j'ai entendu dire que Damon est un amant... Étrange...

Il est brutal, mais pas dans le bon sens du terme, le genre pas de brutalité maîtrisée que les femmes aiment, non, Damon lui, quand il se lâche, il finit toujours par étrangler sa partenaire à mort.
Je soupire, j'aimerais ressentir de la culpabilité, mais ce n'est pas le cas. J'ai toujours été quelqu'un d'égoïste et seules comptent pour moi mes intérêts.

Je me suis liée d'amitié avec la sœur de Damon Rosalia dans le seul but de lui voler de l'argent, tout en sachant que j'allais la mettre dans la merde. Ray m'a confié que Rosa a été condamnée à mort par Damon, mais elle n'a pas obtempéré. À la place, elle s'est enfuie en Russie demander asile à son grand-père, qui est parrain de la mafia.
Je l'ai mise dans la merde, son frère a un caractère assez optionnel, autrement dit, il ne trouvera la paix que quand Rosalia et sa négligence seront mortes.
Je m'en moque, le monde entier peut disparaître tant que moi et mon joli cul restons en vie.

– Putain... C'est trop...

Je présume qu'il lâche enfin sa sauce, je me retourne et le repousse. Ray écarquille ses yeux avant de prendre son petit vert dans sa main pour y faire jaillir son sperme, mais il n'a pas été assez rapide parce que quelques gouttes tachent le drap. Je grimace de dégoût, tout en pensant au Sibérien.
Mon plan initial était de le séduire et de vivre de sa fortune. Mais Damon a réussi à faire ce qu'aucun avant lui n'a accompli, me faire douter de mon sex-appeal à chaque fois que nous nous rencontrons. Il agissait comme s'il ne me voyait pas, non, il ne me voyait vraiment pas. J'ai passé une soirée entière au box, tous les hommes bavaient sur moi, lui regardait ses pieds. Même les strip-teaseuses n'ont pas pu attirer son attention.
Soit il est gay, soit il est impuissant. C'est quoi ce type ? Il ne boit pas, ne se drogue pas, ne baise pas... Il est mon plus grand échec !
Je suis foutrement curieuse de savoir ce que contient cette clé pour que le Sibérien zigouille tout le monde, sa sœur y compris pour la recuperer.
Peut-être que c'est un truc comme Scylla dans Prison Break, ou une liste comme celle de Jeffrey Epstein contenant les noms de tous ceux qui viennent au château. Non, ça m'étonnerait d'un perfectionniste comme lui.

Je prends une douche rapide pour me débarrasser de toute trace de Ray avant de retourner dans la chambre.

– C'était quoi ça ?

– Quoi ? Je questionne en battant innocemment des cils.

– Tu m'as repoussé alors que j'étais sur le point de lâcher ma sauce ?

– Oh ça ? Tu m'as donné tellement de plaisir que j'étais sur le point de faire pipi, on ne va pas faire subir ça au drap.

Il se calme et un énorme sourire déforme son visage de con suffisant.
C'est tellement facile !
Ray, de son nom complet Raymundo, n'est pas seulement un homme incapable de donner du plaisir à une femme, ça, il y en a des tas, c'est commun.
Mais il est dans le trafic d'êtres humains, sa spécialité : vendre des vierges aux enchères à des prix exorbitants.
Mon père lui a d'ailleurs vendu ma virginité, depuis cette imbécile est tombé amoureux de moi. Ce qu'il ne sait pas, c'est que mon putain d'hymen a été perforé depuis que j'avais 9 ans et pour ce faire de l'argent, Adams a eu recours à une opération de reconstruction d'hymen de manière clandestine.

– C'est vrai ça ? Elvira, combien de fois t'ai-je dit de ne pas te retenir. J'aimerais que tu te lâches un jour.

– Ray, mon fric, je dois aller voir mon père à l'hôpital. En réalité, je ne compte pas y aller. Adams a fait sa part du marché, désormais, il ne me sert plus à rien. Au moins, à grace de son stratagème, il m'a débarrassée de Damon, merci, revoir !

– Tu ne changeras donc jamais ? Elvira, combien de fois devrai-je te le dire ? Il se planque devant moi avant d'écarter mes braids de mon visage.

– Si tu acceptes de me donner ton cœur, je te donnerai tellement de fric que tu n'auras plus jamais besoin de travailler.
Il est con ou quoi ? J'ai besoin que mon cœur reste dans ma poitrine et qu'il continue de pomper mon sang. En plus, je ne suis pas stupide, Ray n'est pas amoureux de moi. Même s'il l'était, il se passerait quoi si j'accepte d'être sa femme ? Moi, qui ai vendu mon corps à la moitié des hommes de la Nouvelle-Orléans, dont certains gèrent son trafic. Jamais il ne me respectera et à la moindre embrouille, il me ramènera mon passé au visage. Alors non merci.

Néanmoins, il a raison, j'en ai marre de faire la pute, je veux faire les choses par moi-même, avoir du pouvoir et surtout être respectée. Et pour ça, je dois commencer par quitter cette ville où chaque homme sait à quoi ressemble mon jardin secret.

– Un jour peut-être.

– Pourquoi pas maintenant ? Je serais ton Al Pacino et toi ma Elvira. Je veux que tu sois ma femme, avoir des gosses avec toi.

– Je ne veux pas de gosses !

– Pourquoi ? Mais c'est ridicule.
– Parce que...

En Californie, je vais changer de vie. Déjà, j'ai compris trop vite que je suis incapable de ressentir de l'amour. Au début, c'était bizarre, pendant que les filles de mon âge avaient un crush sur Justin Bieber, moi The Biebs, il me sortait tellement par les yeux avec sa coiffure ridicule que je voulais le voir mort !

Puis, je me suis dit que peut-être je suis attirée par les femmes, mais même Megan Fox dans Terminator m'a laissée de marbre.
À l'époque où j'avais des relations sérieuses, j'ai vite compris que quelque chose ne tournait pas rond avec moi. Je pouvais être en couple avec un homme, me donner à fond, mais s'il me trompait, ça me faisait ni chaud ni froid. S'il me quittait, je m'en moquais. Je passais de relation en relation sans jamais laisser un bout de ma personne derrière.
Ray continue de me caresser le visage, je fais l'effort de ne pas grimacer parce qu'il se sert de la main où a atterri son sperme.

– Elvira, tu n'as pas la moindre idée de ce que je ferai pour toi, je mettrai le monde à tes pieds.

– Ray, tu n'arrives pas à me mettre à tes pieds, et c'est le monde que tu peux plier. Fils-moi mon fric.

Son regard change, ses narines frémissent et la seconde d'après, sans surprise, son poing s'écrase dans mon ventre.
L'avantage d'être une pute, c'est que tu te fais tellement cogner par des hommes qui te tiennent pour responsable de leur incapacité à bander dur que les coups, ça devient insignifiant.

– À qui tu crois causer comme ça ?

– À toi Ray, mon fric merde, et dernière chose, tu sais, il y a d'autres positions que la levrette, on dirait un gay refoulé, même mon chien innove de temps en temps, et le clitoris est un organe fragile, on l'astique pas comme si c'était de l'argenterie. Mon putain de fric !

Ray se déchaîne sur moi après ça. Les coups pleuvent et comme à chaque fois que ça arrive, je me déconnecte de mon corps pour me réfugier dans cette pièce secrète de mon cerveau. Où je me couche sur le dos en observant les aurores boréales, loin des hommes qui jalonnent ma vie.
Un coup de pied m'envoie sur le paquet, un coup de pied me défonce le visage. Pas une larme ne s'échappe de mes yeux, pas un son ne s'échappe de ma bouche.
Quand Ray a terminé de se vider de sa frustration, il se dirige d'un pas déterminé vers le siège sur lequel sont posés ses vêtements, il saisit rageusement son jean et y extirpe une liasse de billets qu'il laisse tomber sur moi.

Un énorme sourire étire mes lèvres, enfin !
Je m'assois en comptant l'argent sans lui accorder d'attention. Mille fucking dollars, je me fais une roarde trip d' enfer, je porte les billets à mes narines et les sniffe avec exaltation.

– Merci !

Pour toute réponse, il me traite de pute avant de disparaître dans la salle de bain. Quelques secondes après, j'entends l'eau couler.
Je suis sur le point de me lever, mais je me rappelle avoir vu quelque chose sous le lit quand Ray était occupé à me rouer de coups. J'avance à quatre pattes avant de tâtonner dans le vide. Juste quand j'ai trouvé une mallette, mais quand je la tire par la poignée, elle ne vient pas seule.

– Tiens tiens tiens... Un sac noir ficelé comme un jambon. J'ouvre la mallette tout en surveillant la porte de la salle de bain. Elle est remplie de billets, je prends autant d'argent que peut contenir mon sac à main, je me rhabille avec des mouvements si rapides que je mets mon tee-shirt à l'envers, mais rien à foutre !
Je prends la tangente, sourire aux lèvres, je suis dans la cage d'escalier quand je fais demi-tour pour aller chercher le sac plastique qui contient de la drogue.

Quand j'arrive chez moi, Amanda est dans le salon, occupée à nourrir son fils qui fait des caprices. Je ne peux pas le voir en peinture, ce gamin. Il est choyé par ses parents et il fait constamment des caprices. Moi, à son âge, Adams remplissait ma chambre de sextoys, et Amanda était trop occupée à se faire fourrer par le caïd du coin pour intervenir.

– Elvira, tu es allée voir ton père à l'hôpital ?

– Pourquoi faire ? Amanda semble vraiment surprise. C'est à cause de cette femme que je ne veux jamais entendre parler d'amour. Elle est tellement obnubilée par Adams qu'elle lui pardonne tout.

Amanda est une femme belle, mais effacée. Adams a aspiré sa beauté, son énergie et son charisme. Voilà ce que les hommes font aux femmes.
Pour moi, les choses sont simples : je suis belle, jeune et intelligente. Je vais les manipuler et les saigner jusqu'au dernier.

– Eric m'a confié que le Sibérien l'a mutilé. Je me fige sur le haut des marches. Damon est un monstre, il n'a d'empathie pour personne, mais tout le monde sait qu'il est contre le viol. D'après ce que j'ai réussi à glaner auprès de sa sœur Rosalia, ça a un rapport avec son passé. Il castre toujours ceux qui osent s'en prendre aux filles qui travaillent pour lui. Alors si Adams se retrouve sans quéquette, c'est juste parce qu'il l'a plongée là où il ne fallait pas.

– Il l'a mutilé, il lui a coupé les parties intimes, tu te rends compte ? Amanda a étouffé un sanglot avec sa main. Il est vraiment dommage qu'Adams ait utilisé des balles à blanc et du faux sang quand il lui a tiré dessus. Si ça ne tenait qu'à moi, elle serait vraiment morte.

– Oui, et ?

– Comment ça, et ?

– Mais...

– Ce n'est pas parce que je me prenais sa queue matin, midi et soir comme un antibiotique que je vais pour autant pleurer parce qu'elle n'est plus. Tu me casses la tête avec tes larmes à deux balles.

Je me précipite à l'étage pour prendre mes valises que j'avais déjà préparées. Il faut que je me mette en route avant que Ray ne remarque la disparition de sa drogue.
J'espère qu'il viendra ici, par contre, et qu'il tuera Amanda et surtout le petit.

– Où est-ce que tu vas ?
Je ne prends pas la peine de répondre. Je ramène la capuche de mon pull sur ma tête et je jette mon sac sur la banquette arrière, direction le QG du baron.

***

– Elvira, qu'est-ce que tu as fait ici ? Je te rappelle que tu dois faire profil bas. Eric, le bras droit du baron, démarre dès que je pénètre dans son SUV aux vitres teintées.

– Ne t'inquiète pas, j'ai juste une proposition à te faire, puis j'irai à l'aéroport.

– Tu pars en Californie ?

– Non, à Reno. Il ne faut pas éveiller les soupçons. Il cligne des yeux en signe d'approbation. Eric et mon père sont amis d'enfance : l'un a gravi les échelons jusqu'à devenir le bras droit du roi de cette ville, et l'autre est un pédophile constamment endetté.

– Ton père...

– Ne me parle pas de ça. Je le coupe sèchement. Je viens parler affaires. Il éclate de rire, le genre de rire moqueur que me dédient les hommes avec qui j'ai couché quand ils me voient à la messe du dimanche.

– Affaires ? Toi, Elvira, qu'as-tu à me proposer ? Et je t'arrête tout de suite : ton cul ne m'intéresse pas.

– Ce n'est pas mon cul qui t'intéresse, mais ce qui peut en sortir. Je sais que tu es scatophile. Bien, maintenant on va continuer à parler affaires ou chacun va humilier l'autre ?

Eric s'est figé. Moi, mon sourire s'est élargi. Un jour, quelqu'un en aura marre de moi et me foutra une balle dans la tête, mais putain, je mourrai avec un énorme sourire pour avoir fait chier tout le monde.

– Qu'est-ce que tu as à me proposer ?
Je fouille dans mon sac et y extirpe la drogue que j'ai dérobée à Ray.

– Où as-tu trouvé ça ?

– Quelle importance ? L'essentiel, c'est que c'est de la pure. Dubitatif, Eric saisit sa clé de voiture et perce le sac. Il goûte la came, émettant ensuite un sifflement.

– Tu l'as volée à Ray.

– Affirmatif. Alors, tu me l'achètes ?

– Oui. Mais Elvira, il faut que tu dégages d'ici. Damon a fait la misère à ton père, alors même que je lui ai dit qu'Adams est sous la protection du baron. Je ne veux même pas savoir ce qu'il nous fera s'il apprend qu'on l'a doublé.

Je frissonne en me passant la langue sur la lèvre inférieure. Il a vraiment cru protéger Adams en brandissant l'étendard du baron. Ce n'est pas pour rien qu'on le surnomme le roi de l'anarchie.

– Aucune chance qu'il le sache. Tu as vu Cercei ? On se ressemble comme deux gouttes d'eau.

– Parce que je l'ai vue, je peux te garantir que vous ne vous ressemblez pas. Elle a quelque chose... Je ne sais pas comment l'expliquer, mais on a envie de la protéger. Toi, tu agaces tout le monde.

– C'est une idiote. Bref, file-moi mon fric, j'ai des gangsters à fuir.

Voyager en avion avec un sac rempli d'argent non déclaré n'est pas une bonne idée, raison pour laquelle j'ai opté pour le train.

J'arrive complètement fatiguée et transpirante. En plus, j'ai partagé ma place avec une dame portant un chihuahua. Cette mocheté n'arrêtait pas de m'aboyer dessus.

Alors je l'ai giflé, résultat : j'ai été virée du train et j'ai dû en prendre un autre, d'où mon énorme retard.

– J'ai quand même été virée à cause d'un chien !

Je remonte mes lunettes sur mon nez et me dirige vers l'hôtel en tirant mes valises. Je vais dormir et me préparer mentalement avant d'aller rejoindre la vieille.

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HELLOOOOOOOOO

MA SOEUR À ACCOUCHÉ ELLE A EU DES JUMEAUX !!!!! SHUI TATA ( ENCORE IL FAUT QU'ELLE SE CALME)

Va y je vais faire comme Les autres je vais partager mes réseaux.

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