CHAPITRE HUIT - Une déclaration d'amitié
Il me regarde intensément, je frissonne, il pose sa main sur ma joue et l'a fait glisser le long de ma poitrine. Je tremble quand il me serre tous contre lui.
- Morgan...j'ai...
Il m'interrompt, en mettant son doigt sur ma bouche.
-Chut, n'ai pas peur, tu es belle, tellement belle.
J'ai chaud, je déglutis quand il retire son haut lui allant pourtant si bien, mais ce qui s'offre à moi est plus beau encore. Je ne peux retenir un gémissement quand de ses doigts il s'aventure dans des contrées plus humides. Dans ses yeux de braise je me revois belle pour la première fois depuis longtemps. Il caresse du bout des doigts mes cicatrices qui ne me font désormais, plus hontes. Il remonte jusqu'à mon cou...
- Je ne respire plus... tu me fais mal !
J'ouvre brusquement les yeux. Ce que je trouve en face de moi est une vision différente de celle que je vivais dans ce qui n'est plus qu'un rêve. Je ne distingue aucuns visages mais je sens les mains me tenant et les doigts pressant fortement ma gorge.
- Tu ne l'aura pas.
- AU SECOURS !
Manque de peau pour eux, la personne m'étranglant laisse passer un filet d'air, me permettant de crier et espérer que cela suffira. Je réuni le peu de force pour tenter de me dégager quand je distingue trois silhouettes. Rien n'y fait. A trois contre une.
- Ferme ta gueule salope.
- AU SECOURS !
Mon louveteau retient les deux autres en grognant mais n'est pas encore assez grand ou fort pour nous défendre.
- AU SECOURS !
Je lève légèrement le regard et remarque la porte ouverte, mes trois agresseurs partent aussi tôt.
- Eden !
- Salie je ...
Ma tête tombe au sol, je sens la chaleur de sa main sur ma peau avant de fermer les yeux.
***
Je me lève brusquement, En sursautant Salie lève les bras en l'air.
- Calme toi, il n'y as que moi.
- On a essayé de me tuer ! Ce sont ces catins, elles ont essayés de m'étrangler !
Salie fronce les sourcils, serait-elle en train de douter ?
- Tu es sur de ce que tu avances ?
Je prends un visage plus grave.
- Oui j'en suis sûr ! c'était des voix féminines.
- Mais tu ne les as pas vues ?
- Non, il faisait noir. Mais toi, en ouvrant la porte, tu as du les apercevoir ?
- Non en fait.
- Mais pourquoi tu n'as pas essayé de les attraper ?
Je perçois un ton moqueur, serait-ce un reproche ? Il est vrai qu'il est encore jeune mais sans lui, je n'aurai pas pu me dégager et ainsi crier à l'aide. Il est élevé par une humaine et non par sa mère ou la meute, il ne faudrait pas que je fasse l'erreur de le dresser comme un chien. Mais comment préserver son instinct sauvage tout en lui apprenant à faire la distinction entre des personnes mal intentionnées et sa maîtresse ?
Salie croise les bras sur sa poitrine.
- Mais c'était bien trois femmes.
Je sais ça, je ne suis pas folle. Mais faudrait aller plus loin dans l'analyse des choses.
- Tu as vu leur couleur de cheveux ?
- Blondes.
- Les trois ?
- Différentes nuances mais oui.
Super ça va nous aider.
- Tu penses pouvoir les reconnaître ?
- Des cheveux ? (en souriant)
- Entre autre...
- Je pense oui.
- Voilà ça va mieux ?
- Oui, oui, j'ai eu de la chance qu'elles ne me plantent pas. Mais j'ai encore mal à la gorge.
Salie plisse les yeux et me regarde intensément. Qu'est-ce qu'elle veut ? Qu'est-ce qu'elle as vu ?
- Tu devrais aller voir Morgan, pour qu'il soulage tes douleurs.
Pour si peu ? Petite je me cassais souvent la figure et il n'y avait pas de remède magique contre les bobos, juste un pansement et la journée était repartie.
- Pourquoi faire ? Je ne vais pas mourir.
- Il ne s'agit pas de mourir, mais de douleur, tu as mal.
- Oui mais dans quelques jours tout au plus ça aura disparu.
- Tu vois ? Tu es cassé de partout !
- Ça ne date pas d'aujourd'hui.
- Je sais, tu as mal...tu as mal depuis que tu es arrivée ici, depuis que pour toi ta liberté c'est envolée.
- MAIS ELLE C'EST ENVOLEE !
- POUR L'INSTANT EDEN ! Mais si tu fais ce que je te dis de faire, si tu prends mes conseils, tu retrouveras ta liberté, l'amour, l'amitié, le bonheur et bien plus encore.
Je lis la sincérité sur son visage et pourtant je n'ose y croire. Je suis esclave, une esclave contrainte d'appeler son supérieur maître alors comment tout cela pourra changer ?
- Pourquoi tu ne me crois pas ?
- Tu pleurs pour ça ?
Je ne suis pas choquée mais étonnée qu'elle verse des larmes de désespoirs pour moi.
- Non, je pleures parce qu'en toi j'ai trouvé une amie, une sœur, une famille. La première fois que je t'ai vu, j'ai su que tu serais la plus sincère. Tous ce qui t'ai arrivée, je l'ai vécu comme un échec, parce qu'en plus d'être mal à l'aise, tu t'ai retrouvé confronté à la perte de ce qu'une femme a ici de plus chers, sa beauté, alors oui, c'est tellement compliqué de devoir séduire un homme que tu ne connais pas, un homme différent de l'être humain. Mais le monde que tu connaissais avant n'existe plus. Aujourd'hui, la seule peur que tu devrais avoir, c'est celle de ne pas être l'élue.
Ce qu'elle me dit me touche énormément. Bien plus qu'elle ne le pense, j'en suis sûr. Elle a raison une fois de plus, et comme toujours d'ailleurs. Le monde que je connaissais autrefois a disparu c'est cette vérité qui me fait mal. Devrais-je baisser la garde pour autant ? Peut-être bien... . Mais vais-je le faire ?
- Je sais qu'il ne te laisse pas insensible (en souriant)
- Et bien... (je lève le regard au ciel) il est vrai, qu'il est plutôt bel homme.
Elle rit un instant.
Mais comment ? Salut, j'aimerai... enfin si vous le voulez bien faire en sorte que je ne souffre plus ou moins, c'est possible ?
- Par contre, il faudrait que tu m'accompagne je ne sais pas où le trouver.
- Dans sa chambre.
SA CHAMBRE ? Elle est sérieuse ? J'écarquille les yeux.
- Mais je ne veux pas... pas dans sa chambre.
- C'est facile à dire mais ça se trouve il va me violer.
- Non il va d'abord t'analyser, te parler puis voilà.
- Comment je serai que j'ai réussi mon numéro de charme ?
Elle rit
- Eh bien, je ne sais pas à vrai dire. Il t'invitera à revenir certainement, je pense.
***
Je suis encore un peu faible physiquement, je m'appuie légèrement sur Salie le temps de traverser les couloirs qui n'en finissent plus.
- On est bientôt arrivé ?
- Ça ne va pas ?
- Et bien je suis faible...
- C'est loin ?
A ses yeux je devine que ce n'est pas la porte d'à côté.
- C'est dans un lieu différent de celui-ci.
Je plisse les yeux, différents de celui-ci ? Nous ne cessons de marcher. En temps réel, sans douleurs je n'aurai pas remarqué le trajet. Mais, là, chaque pas est un supplice, j'ai mal partout. L'air de rien, nous passons d'un couloir avec des murs en béton à un couloir en pierre, jusqu'au plafond, éclairé par des lambeaux. Sur ces murs des dessins, comme au temps de la préhistoire. J'aime l'histoire, et j'oublie la douleur, pour ralentir la cadence et contempler un peu plus chaque dessin. Cela ressemble bien à des scènes d'histoires qu'il faudrait que je prenne le temps de décrypter. Au fond une seule et unique porte totalement en or. J'entre ouvre la bouche quand je vois les détails sculpté avec une telle précision.
Cependant je ne comprends pas pourquoi il n'y a qu'une porte... et celle de Priam ?
Je regarde mon amie.
- Priam n'est pas dans le même couloir ?
- Non il est dans une autre aile du bâtiment. Mais c'est totalement identique.
Celle-ci se retourne, je lui souris.
- Tu es ma meilleure amie.
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