La mort t'entoure
J'ai décidé de ne pas céder à la terreur. Je refuse d'être prisonnière de la peur. Mais je suis aussi perdue, complètement déphasée. Les dernières vingt-quatre heures ont chamboulé ma vie et ma perception des êtres qui m'entourent, et je ne sais plus quoi penser. Me serais-je trompée de monstre ?
Cette question me torture depuis que j'ai quitté la clairière du mémorial du brasier. J'y ai laissé Samuel et Liam, surpris et... Et quoi ? Honteux ? Déroutés ? Parce que je les ai vus faire cette chose innommable car oui, je ne suis pas parvenue à donner de nom à ce que j'ai vu.
Je n'ai jamais été le genre de fille qui se laisse emporter par son imagination mais ce que j'ai vu me hante depuis.
Tout ce dont je me souviens des heures qui suivent, c'est d'avoir couru comme une dératée pour rejoindre le bus, espérant y trouver le soutien des adultes. Mais visiblement, aucun d'entre eux ne s'était aperçu de mon absence. Lorsque j'ai déboulé comme une furie, j'ai eu droit à des remontrances pour m'être écartée du groupe.
J'ai alors cherché Gwen du regard, mais elle était accaparée par Nolan qui ne la lâchait pas d'une semelle. Le temps d'une réflexion et déjà, Samuel et Liam étaient de retour, le visage souriant. Samuel avait remonté sa capuche sur son crâne, sûrement pour dissimuler la plaie que je lui avais infligée à l'aide de mon arme de fortune. Ils ont posé sur moi leurs yeux de fous, l'air de me dire « qui donc croirait ce que tu as à dire ? ». Samuel s'est attardé sur moi, le visage à nouveau apaisé. Il n'a toutefois pas eu le culot de me sourire ou de s'approcher de moi.
Quant à Liam, il m'a tout bonnement ignorée, comme si je n'existais pas. Plus aucune goutte de sang ne perlait autour de ses lèvres. C'était vraiment comme si rien ne s'était passé et que j'avais rêvé.
Lorsque le chauffeur du bus ouvrit la porte, je me postai sur le flanc de mon professeur. Ici au moins, personne n'oserait s'en prendre à moi. Je montai dans l'engin en dernier, certaine à présent que personne ne pourrait s'imposer à mes côtés. Je choisissais une place près de Thomas, un élève studieux mais surtout, pas bavard.
En arrivant devant le lycée, je me précipitai dehors et courrai un second marathon jusque chez moi, la peur me rongeant les entrailles.
Je sautai par-dessus le petit portillon, terrorisée à l'idée que les garçons m'aient poursuivie jusqu'ici. Après tout, j'avais déjà été stupide au point d'inviter Sam à venir chez moi. Quelle idiote !
Je claquai brutalement la porte derrière moi et m'engageai dans le salon pour rejoindre ma mère. J'avais vraiment besoin d'elle mais je la découvris confortablement emmitouflée dans un plaid, à regarder la télévision. Je m'étonnai car elle n'avait jamais été une grande adepte du petit écran. Je me penchai pour l'embrasser et constatai qu'elle dormait déjà. Son visage semblait apaisé et il était hors de question que je ne la perturbe plus qu'elle ne l'était déjà en ce moment.
Le lendemain, je suis entrée directement dans le lycée, avec l'espoir de ne rencontrer ni Liam, ni Samuel. Je marche près de Gwen silencieusement quand Nolan apparaît au bout du couloir. Je vois mon amie se décomposer.
— Gwen, si Nolan t'a fait quoi que ce soit de mal, je t'en supplie, parles-en moi ! imploré-je.
Mon amie pâlit encore plus et détourne son regard de moi. J'insiste d'un regard scrutateur alors Gwenaëlle me répond :
— Je te jure que Nolan ne m'a rien fait de mal, Jaz. Jamais il ne s'en prendrait à moi, assure-t-elle.
— J'en doute. Depuis hier, tu agis bizarrement, comme si tu étais effrayée.
— Tu peux parler ! Tu es partie en descendant du bus comme si les flammes de l'enfer étaient à tes trousses, hier. Et tu ne m'as même pas téléphoné en rentrant pour me raconter ton tête-à-tête avec Samuel.
J'offre à mon amie un léger sourire et prie intérieurement pour qu'elle n'en saisisse pas le manque d'honnêteté. Je sais qu'elle a déjà ses propres soucis à gérer, alors je décide de ne pas partager les miens. Pas avant d'avoir émis mes propres hypothèses sur ce que j'ai vu. Ou ce que je crois avoir vu.
Nous avançons lentement et nous approchons du bout du couloir du rez-de-chaussée. Un angle mort, une fille stressée, un choc. J'ai foncé tout droit contre Liam. Ce dernier m'entoure de ses bras en arborant un air scrutateur. Je me liquéfie littéralement sur place et reste paralysée.
— Jaz ! se réjouit-il, un sourire accroché à ses lèvres roses. C'est justement toi que je cherchais !
Je reste immobile, les yeux prêts à bondir hors de leurs orbites, muette. Liam se tourne alors vers Gwen et s'adresse à elle :
— Gwen, il faut vraiment que je parle avec Jaz. Permets-tu que je l'accompagne jusqu'à notre salle de classe ? Il y en à peine pour cinq minutes.
Gwen hésite. Je la supplie intérieurement de refuser, encore incapable de formuler la moindre parole. Liam sait parfaitement comment faire fondre Gwen ; il se rapproche dangereusement d'elle et lui répète mot pour mot ce qu'il vient de dire. Ma meilleure amie hésite et me consulte du regard. J'ai envie de lui hurler de dire non, de rester avec moi, de ne pas partir, mais je redoute ce dont est capable Liam pour se débarrasser d'elle. D'un geste de tête, je rassure Gwen et elle s'en va.
Je décide de prendre les devants et me lance la première :
— Il est hors de question que je te suive à l'écart des autres, menacé-je. Je veux plein de témoins cette fois-ci !
Liam pince les lèvres, réfléchit pendant une minute qui me parait durer des heures, et me répond enfin :
— Et si nous faisions exactement ce qui était prévu ? Allons en cours, nous parlerons sur le chemin.
— Je ne suis pas certaine d'avoir encore envie d'en apprendre sur ton copain et toi. Niveau violence et bizarrerie, j'ai donné, ça ira. Merci.
— Jaz, ce que tu as vu hier... commence-t-il avant de s'arrêter, hésitant.
— N'essaie même pas de me dire que j'ai rêvé Liam, je vaux mieux que ça. N'insulte pas mon intelligence.
Comment lui avouer que moi-même, je ne suis pas sûre de ce que mes yeux ont rapporté à ma tête ?
— Procédons autrement : demande-moi ce que tu veux savoir.
Je prends le temps de la réflexion. Je dois correctement formuler ma demande, de peur qu'il ne l'élude comme l'a fait Samuel avant lui.
— Est-ce que tu appartiens à une secte sataniste ?
— Non, du tout, s'amuse-t-il.
Oh non, je ne suis pas là pour te divertir Liam, et tu vas me répondre, je te le garantis !
— Est-ce que tu vas être honnête avec moi ? m'enquis-je. Parce que sinon, ne me fais pas perdre mon temps.
— Tant que tes questions me concernent, je te promets de te dire la vérité.
— Te concernent toi uniquement ?
— Oui. Rien sur Sam. Rien sur Anna et Yasmine, juste moi.
— Très bien, approuvé-je. Alors explique-moi ce qui s'est passé hier.
— Raconte-moi plutôt ce que tu as vu.
La sonnerie retentit et je n'ai aucune envie de rejoindre le cours d'anglais. Liam est disposé à me parler, je dois en profiter. Il doit remarquer mon hésitation car il me propose :
— Tu vois le banc en face des bureaux administratifs ?
J'approuve en levant le menton.
— Allons nous y asseoir. On pourra parler tranquillement et tu seras certaine d'être bien en vue. Ça te convient ?
Je suis Liam sans répondre et nous empruntons la petite porte de l'issue de secours pour accéder plus rapidement à cette partie du lycée. Nous nous asseyons calmement et Liam me laisse tout mon temps pour prendre la parole.
— Je t'ai vu mordre Samuel jusqu'au sang hier. Et... et je crois que tu l'as bu. Je ne sais pas si c'est un jeu tordu ou...
—Tu veux que je t'explique ou tu préfères y répondre toi-même.
Je lève les deux mains en signe de reddition.
— Ce n'était pas un jeu, mais plutôt une question de besoin, commence-t-il.
— De besoin ? répété-je.
— Jazia, penses-tu qu'il existe des forces surnaturelles dans ce monde ?
J'éclate de rire en postillonnant généreusement sur mon interlocuteur.
— Tu veux me faire croire que tu es une sorte de buveur de sang ? me moqué-je.
Liam reste stoïque, il semble même vexé.
— Tu rigoles ? insisté-je.
Il plaisante, n'est-ce pas ?
— Ça y est, je dois avoir pété un câble ! Après m'être faite agresser deux fois par l'autre taré, voilà que toi Liam, tu veux me faire croire que tu es un vampire. C'est une caméra cachée ? Une télé-réalité ?
Toujours aucune réaction de Liam. Il attend que je reprenne le contrôle de moi, ce qui n'est pas près d'arriver. Je me lève et me plante face à lui, les mains sur les hanches.
— J'ai l'air si bête ? Je t'ai surpris en train de mutiler ton pote, alors tu veux me faire gober tes bobards et me faire passer pour une dingue à enfermer, c'est ça ?
— Non, réfute calmement Liam.
— Et puis déjà, les vampires ne sortent pas en plein jour ! argué-je.
— C'est vrai, confirme Liam. Mais je suis le seul à pouvoir le faire.
Je lève mes mains au ciel, espérant que cet extravagant jeune homme cesse enfin de me prendre pour une quiche et me dévoile la vérité.
— Jazia, je te jure que je ne te mens pas.
— Et l'autre fou de Samuel, c'est aussi un suceur de sang ? ironisé-je.
— Je t'ai dit que je ne répondrai qu'aux questions qui me concernent directement Jaz, rappelle Liam en roulant nerveusement ses nombreuses bagues autour de ses doigts.
— Ok, ok, cédé-je. Mais alors comment tu te nourris ? Je n'ai jamais entendu parler de disparition, de morts vidés de leur sang... En tout cas pas ces dernières semaines.
— Tout simplement parce que je ne chasse pas, je ne suis plus un prédateur.
— Tu es une sorte de vampire végétarien qui se nourrit d'animaux ? me moqué-je. J'ai déjà entendu ça quelque part, alors il va vraiment falloir innover si tu veux que je te croie.
— Beurk ! s'offusque-t-il. Je n'ai jamais bu le sang d'un animal et crois-moi, ça n'arrivera jamais. C'est trop dégoûtant. Même si je dois admettre que le sang de Sam est loin d'être parmi les plus goûteux que j'ai bu, il n'est pas aussi écœurant que celui des bêtes.
— Mais alors... Ce que j'ai vu hier...
J'écarquille les yeux, horrifiée par ce que je viens de comprendre.
— C'est bien ce que tu penses, confirme-t-il.
— Samuel... C'est lui qui te nourrit ?
— Oui, depuis longtemps.
— Et Yasmine et Anna aussi ? m'enquis-je.
— Oh non ! C'est impossible, je les tuerai.
— Et pas Sam ?
— Il est toujours debout ?
Oui, Samuel est toujours vivant. Même que lorsque je relève les yeux vers le bâtiment, pensant halluciner et espérant me réveiller bientôt, j'aperçois le concerné nous observer depuis la fenêtre du deuxième étage.
— Pourquoi est-ce qu'il fait ça ? Je veux dire... si tu ne me prends pas pour la dernière des idiotes et que ce que tu racontes est vrai, pourquoi Samuel se mettrait en danger pour toi ?
— Jusqu'où es-tu prête à aller pour empêcher Gwen de se faire du mal ou de blesser des gens ?
— Je suis prête à tout, avoué-je à demi-mot. Quitte à me mettre en danger.
Je me rassois près de Liam, un petit peu calmée. Je respire profondément pour encaisser. Liam me laisse le temps de reprendre mes esprits sans parler. Je ne suis pas adepte des blancs alors je poursuis :
— Hier, près du mémorial, tu t'es nourri ?
Il acquiesce.
— Tu as pensé que c'était le moment idéal pour un casse-croûte ?
Liam ricane de mon ignorance. Je me lève pour partir : non seulement il me raconte des balivernes mais en plus, il se moque de moi. C'en est trop, je m'en vais. Liam me rattrape par la main et me supplie de revenir et j'accepte.
— C'est Samuel qui m'a demandé de le faire.
— Un vrai taré, j'en étais sûre !
— Ne le juge pas trop vite (je hausse les sourcils et lève deux doigts pour lui rappeler les deux agressions). Samuel m'a raconté avoir perdu le contrôle et t'avoir fait très peur, Jaz.
— Perdu le contrôle ?! Il a carrément pété un câble ! J'ai vraiment cru qu'il allait... qu'il allait...
— Qu'il allait te tuer ?
Je confirme d'un signe de tête.
— Samuel n'est pas ce genre de garçon, fais-moi confiance. S'il m'a demandé de boire son sang, c'était pour me permettre de décupler rapidement mes sens car je n'avais pas mangé depuis un certain temps, et te retrouver. Il te pensait perdue.
— Sérieux ?! Cet idiot m'a demandé de le conduire dans les bois et il a pensé que j'allais me perdre juste parce qu'il n'était pas avec moi ? Mais c'est une blague !
— On voulait te protéger, s'excuse Liam.
— Le seul danger pour moi, c'est Samuel. Je te jure que je ne suis pas une pauvre créature fragile et sans défense, Liam, sauf quand il est dans les parages.
— Tu es encore furieuse contre lui ?
— Oh que oui. Mais je ne me ferai plus avoir par ce crétin, crois-moi.
Liam reste silencieux alors je reprends en plaçant mes mains de chaque côté de mes tempes, la tête penchée sur mes genoux :
— J'ai l'impression de nager en plein teen-drama.
Liam rit de bon cœur alors je poursuis :
— Regarde-toi ! ajouté-je. Tu t'habilles comme si tu arrivais tout droit des années 80. Ton ami est un fou furieux lunatique. Ta copine est un coup une petite fille fragile, un coup une bombe atomique. Et Yasmine qui chuchote à peine !
— On en parle de ta copine hystérique qui sort les griffes dès qu'on s'approche un peu trop de toi ? Et de toi, alors ! Une fille de dix-sept ans qui invite chez elle le garçon qui l'a mal traitée quelques jours plus tôt avant de le suivre tranquillement dans les bois ? Qu'est-ce que tu trouves de normal là-dedans ?
Nous rions de bon cœur face à l'absurdité de la situation. Je me sens détendue, beaucoup plus à l'aise.
— Tu me crois ? demande finalement Liam.
— Quoi ? Que tu es un vampire qui bouffe son meilleur pote en guise de quatre heures ?
— À peu près ça, oui.
— Si tu ne t'en prends pas à moi, je veux bien te croire. Mais juste une dernière question.
— Dépêche-toi, la sonnerie de la prochaine heure de cours va bientôt retentir et je ne veux pas être en retard. Ta mère va déjà me prendre la tête pour celle-ci, pas la peine d'en rajouter.
— Ah oui, c'est vrai ! Mais dis-moi... Est-ce que tu as des pouvoirs magiques ?
— Ha ! Nous y voilà !
— Est-ce que tu peux porter des poids ou faire des choses extraordinaires ?
— Comme voler, sauver les jeunes filles en détresse et défendre la veuve et l'orphelin ? Non, je laisse ça à Superman.
Je plante mon poing dans son épaule et un frisson me parcours.
— Wow ! Tu es costaud sous ta chemise, toi.
— Je suis fort et rapide, mais surtout, je ne peux pas mourir.
Je mordille mes lèvres, impatiente de lui poser une dernière question.
— Si tu es si rapide, pourquoi tu ne m'as pas rattrapée dans la forêt ? J'étais à ta portée, j'en suis certaine.
Liam se lève et en un coup de vent, il s'en va et revient sous mes yeux ébahis. Il me rapporte un sandwich tout droit venu de la cafétéria.
— Effectivement, confirme-t-il, hilare. Une fois rassasié du sang de Samuel, j'aurais pu te rattraper mais à part t'effrayer encore plus, je n'aurais rien eu à y gagner.
— Tu n'as pas eu peur que je rapporte ce que j'ai vu ?
— Selon Anna, tu n'es pas ce genre de fille et je la crois.
— C'est ce qu'elle t'a dit ? Et comment le sait-elle ?
— Moi, moi, et moi, rappelle-t-il.
— Je ne l'aurais pas fait, avoué-je. Je sais que des choses étranges se passent autour de vous quatre mais même si j'ai hésité à le faire, je suis certaine que je ne t'aurais pas trahi.
— Je le sais, confirme Liam.
Nous nous levons et nous dirigeons d'un pas assuré vers notre prochaine salle de cours. Dans le couloir, nous croisons Yasmine, seule, le visage tourné vers la fenêtre. Son corps est parfaitement immobile, ce qui me pétrifie. Pas un sursaut, pas une respiration, rien du tout. Liam suit mon regard et s'approche à pas feutrés de son amie. Je le rejoins et me place sur le côté opposé. Je sursaute en voyant que ses yeux sont révulsés : aucune de ses deux pupilles n'est visible.
— Oh mon Dieu ! hurlé-je.
— Chhhuuuutttt ! m'ordonna Liam.
Je lui obéis et observe à nouveau Yasmine. Tout à coup, un courant d'air froid me frigorifie. Yasmine tourne la tête vers moi et je tremble de la tête au pieds, me sentant comme prise à l'intérieur d'un film d'épouvante. La jeune fille écarte les lèvres, ses globes oculaires toujours nacrés, et annonce à mon attention :
— La mort rôde autour de toi. Prends garde à ce qu'elle ne t'emporte pas !
La sonnerie retentit, nous tirant tous les trois de cette situation irréelle. Sans prévenir, Yasmine secoue la tête et ses pupilles se remettent en place. Son visage, si inexpressif il y a quelques secondes, reprend des couleurs. Elle m'accorde même un sourire timide avant de me chuchoter un bref :
— Salut, tu vas bien ?
Je ne réponds pas, encore sous le choc. Liam me prend par le bras et pousse vers l'intérieur de la classe. Il me conduit jusqu'à une place au fond de la pièce et dépose mon sac sur le bureau.
— Tu commences à peine à ouvrir les yeux, Jaz. Alors je t'en supplie, prends le temps d'avaler toutes ces informations et reviens vers moi quand tu veux.
Un sac à dos apparaît dans mon champ de vision : Gwen vient de le jeter sur la table et elle pousse brutalement Liam pour s'asseoir.
— Je me suis inquiétée, Jaz, annonce-t-elle. J'ai cru que Liam t'avait kidnappée ou un truc du genre.
Je tourne lentement la tête dans la direction de ma meilleure amie et je parviens à peine à lui sourire pour la rassurer.
Liam ne m'a pas kidnappée : il vient juste de prendre mon monde, de le froisser, d'en faire une boulette en papier, et de l'envoyer à l'autre bout de la galaxie.
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