Fureur inexplicable

Après la première heure passée à nous expliquer pour la troisième année consécutive que notre avenir se joue entre ces murs et qu'il n'appartient qu'à nous de faire le nécessaire, les cours ont repris comme si l'été n'était pas passé par là. Les mêmes élèves, les mêmes cours, la même routine. Le seul petit changement a lieu en dernière heure, pendant le cours d'anglais.

Alors que la porte est fermée, depuis au bas mot dix minutes, nous entendons un tapotement ferme et léger. L'attention collective se reporte immédiatement sur la porte. Les deux retardataires entrent à pas feutrés. Il s'agit de la fille aux cheveux si longs et au regard fuyant, ainsi que du garçon aux yeux noircis qui l'accompagnait à sa descente du bus.

Je sens un courant d'air traverser mon corps : Gwen vient d'expulser l'intégralité de l'air concentré dans ses poumons. Je me retourne vers elle en affichant une mine désapprobatrice, les lèvres pincées :

— Oublie, Gwen. Il est hors de question que je passe l'année à te regarder baver devant ce gars bizarre !

— Change de place alors ! Allez, lève-toi ! ajoute-t-elle en me poussant.

Lorsqu'elle est dans cet état, ma meilleure amie n'est plus la même et je pense que l'amour décuple réellement ses forces parce que je glisse de ma chaise et me rattrape de justesse avant d'embrasser le sol.

Je me relève sous le regard réprobateur de Miss Chaine, notre professeur d'anglais. Toute l'attention se fixe sur moi et je ne souhaite qu'une seule chose : creuser un trou et m'y terrer jusqu'à la fin des temps. Ou au moins jusqu'à la fin de ce cours. Le nouveau m'observe avec attention et je ne sais quoi penser de son regard maquillé de noir. Je me détourne rapidement.

Évidemment, notre classe est chargée à bloc et nous n'avons plus la moindre place assise à proposer aux arrivants. Je redoute que Gwen insiste pour me chasser de mon siège et me rassois rapidement.

Nous manquons d'une table et de chaises pour les nouveaux alors notre professeure sélectionne deux élèves pour aller quémander du matériel supplémentaire dans les salles de classe à proximité. Je fuis du regard et focalise mon attention sur les inscriptions gravées au stylo ou au compas sur le bureau que je partage avec Gwen.

Apparemment, Ali et Christelle, c'est pour la vie. Même chose pour Elia et Antoine. Ah non, il y a eu du changement au programme et c'est Elia et David (le prénom d'Antoine est barré désormais, mais depuis quand ?).

Malgré mes espoirs, je sais que Miss Chaine ne laissera pas passer mon affront. Après tout ce temps à nous baratiner sur la nécessité de respecter l'enseignant et son cours, je me suis permise, –ô extrême offense !–, de faire l'idiote pile au moment de l'arrivée des nouveaux !

— Jazia Kayes, je vois que tu es en forme aujourd'hui, déclare-t-elle d'un ton à la fois méprisant et revanchard. Accompagne donc les nouveaux et aide-les à trouver le matériel nécessaire.

— Je peux y aller aussi ? s'écrie une voix tout près de moi en me faisant sursauter.

Gwen. Évidemment. Je grogne et la regarde avec colère.

— Cela ne sera pas nécessaire, refuse l'enseignante en haussant les sourcils. Hâtez-vous Miss Kayes !

Je me résigne à rejoindre les nouveaux vers la porte d'entrée. Ils quittent la pièce à ma suite, silencieux. Super. Me voilà à errer dans les couloirs avec deux inconnus visiblement pas motivés à se sociabiliser.

Je frappe à la première porte et passe ma tête par l'entrebâillement avant d'expliquer la raison de ma présence ; je me fais méchamment rembarrer par le professeur. Grrr. Visiblement, notre salle n'est pas la seule à être sur-occupée et pourtant, les autres ne se permettent pas d'interrompre les cours des collègues. Je referme un petit peu trop brusquement la porte et me tourne face aux arrivants.

Ils restent muets et me regardent. Je ne sais pas vraiment comment faire connaissance avec les gens alors, je me torture l'esprit pour trouver un sujet et lancer la conversation.

Rien ne vient. Ils ne sont pas très coopératifs : la fille baisse continuellement la tête et le garçon me regarde avec ce que je pense être du mépris.

Je décide de les ignorer et poursuis mon porte-à-porte.

À la quatrième tentative, j'obtiens enfin ce que je recherche. Les deux autres ne se sont pas montrés évidemment, la honte, c'est pour moi. Je me sens l'âme d'un héros et je soulève à bout de bras une table, mais je bloque au niveau de la porte et m'affale sur le meuble. J'entends des ricanements à l'intérieur de la salle. Pfff, une classe entière de matheux qui se moque de moi dès le premier jour, je ne sais pas si j'aurais pu faire pire, même en le voulant. Furieuse, je décide de ressortir :

— Ça vous dérangerait de me donner un coup de main ? Non parce que je ne voudrais pas importuner vos altesses mais c'est lourd !

La fille marmonne quelque chose, probablement des excuses, mais je n'arrive pas à en saisir le moindre mot. Elle fait mine de s'approcher, mais le garçon la repousse et se poste face à moi. Il esquisse un sourire moqueur dans ma direction et soulève un côté de la table et l'attire vers l'extérieur. Il tend ensuite son bras dans ma direction pompeusement pour m'inviter à sortir et je le fais en relevant bien haut le menton. Il ne pouvait pas jouer les gentlemen AVANT que je ne m'humilie ?!

Nous déposons le bureau dans le couloir et le garçon pénètre à nouveau dans la classe. Il en ressort rapidement avec deux chaises qu'il me tend tout en refermant la porte derrière lui. Il est hors de question qu'il décide pour moi, alors je repousse les sièges. Je me place d'un côté de la table et j'invite la fille à prendre l'autre extrémité.

— Moi, c'est Jaz. Et toi ?

—Yasmine...

Je tends l'oreille : cette fille parle vraiment trop bas. Elle répète à peine plus haut :

— Yasmine.

Je ne sais pas quoi dire de plus et elle ne m'a pas forcément l'air bavarde. Tant pis, nous avancerons en silence.

Quelques minutes plus tard, nous entrons dans notre salle. Tous les regards sont tournés vers nous. Mince, je déteste ça ! Je dépose rapidement la table au premier rang, pratiquement collée au tableau, et m'empresse de rejoindre ma place. La professeure laisse le temps aux nouveaux venus de sortir leurs affaires avant de les prier de se lever pour les habituelles – et parfaitement inutiles – présentations face à la classe.

— Nous avons le plaisir d'accueillir deux élèves qui passeront cette année scolaire avec nous. Je vous laisse le soin de vous présenter.

Le garçon, que je vois de dos depuis ma place au fond de la classe, inspire puis expire bruyamment. Il ne doit vraiment pas aimer prendre la parole de cette manière, mais j'avoue que moi aussi, je serais tellement gênée à sa place. Après tout, avec le reste de la classe, nous nous connaissons depuis un an au moins et chacun sait comment agir et avec qui.

Avec moi par exemple, il faut me laisser tranquille dans mon coin. Je fais le nécessaire pour m'assurer d'avoir des notes correctes, je réponds lorsqu'on s'adresse à moi, mais je ne cherche pas non plus à me lier avec qui que ce soit. Gwen par contre, c'est tout l'inverse. Elle a longtemps donné de sa personne pour s'intégrer mais elle est si particulière qu'elle a subi pas mal d'échecs, sans pour autant renoncer. Elle a vraiment foi en l'homme !

Le garçon se décide finalement à se lever. Il se retourne vers la classe et se présente d'une voix monotone :

— Je m'appelle Liam et elle, c'est Yasmine. Voilà, c'est tout ce qu'il y a à dire.

Wow ! Le ton tranchant avec lequel il a terminé sa phrase est sans appel : il n'en dira pas plus. La fille ne semble pas perturbée par le fait que son compagnon s'exprime pour elle. Personnellement, j'aurais vraiment détesté cela.

Miss Chaine prend place au tableau et toussote, ce qui signifie pour nous que c'est la fin des paroles en français et pour le restant de l'heure, je reste silencieuse, boudant volontairement Gwen qui me fait passer au moins un millier de petits mots pour me demander ce que j'ai pu apprendre sur les nouveaux dans les couloirs. Je la laisse dans l'ignorance, elle l'a bien mérité.

La sonnerie retentit et en un coup de vent, la salle se vide. Il est midi et mon ventre crie famine. À peine le temps de déposer mon sac-à-dos dans mon casier et me voilà dans la file d'attente avec Gwen. Nous nous installons à notre place habituelle, celle située dans un coin de la salle, le plus à l'écart possible du reste de l'Humanité. J'aime manger tranquillement sans entendre les élucubrations de mes congénères sur la dernière soirée de programmée et à laquelle ni Gwen ni moi ne seront conviées, ou des dernières tendances textiles, et encore moins les paroles insultantes à l'égard des parents respectifs des élèves.

— Allez Jaz ! insiste mon amie.

— Quoi ?! réponds-je, fatiguée de ses supplications.

Elle lève les yeux au ciel et me répète :

— Dis-moi de quoi as-tu parlé avec mon âme-sœur ?!

Je soupire ostensiblement.

—Ton âme-sœur ? Vraiment ? Si je t'avais écoutée depuis qu'on se connaît, tu aurais déjà un harem d'âmes-sœurs !

Nous rions de bon cœur. Les coups de cœurs intempestifs de mon amie d'enfance vont vraiment me manquer quand... Non, pas de nostalgie anticipée. J'ai décidé de profiter pleinement de cette dernière année, et je vais le faire.

— Franchement, ton Roméo n'a pas pipé le moindre mot, et sa copine a à peine marmonné son prénom. Je ne pense pas qu'ils soient commodes à aborder.

Elle semble de déçue et fronce les sourcils.

— En même temps, tu n'es pas forcément la personne la plus sociable qui soit donc...

— Eh ! riposté-je, toutefois consciente qu'elle a raison.

Je reporte mon attention sur le gratin de choux-fleurs qui me supplie de l'avaler sans attendre davantage. Je prends une première bouchée et sens une goutte de sauce béchamel me couler sur le coin de la lèvre. Je relève la tête en quête de ma serviette en papier lorsqu'apparaît dans mon champ de vision le quatuor de ce matin.

Je repère rapidement Yasmine et Liam. Les deux autres, la rousse et le deuxième garçon, s'installent dos à moi. Je constate que la fille a dénatté ses cheveux et que son abondante crinière rousse glisse sur son dos au rythme de ses mouvements. Mon regard croise celui de Liam et je sens peser sur mes épaules un poids énorme. Je ressens des picotements sur le bout du nez et une chape de plomb s'affaisse sur mon estomac. Je secoue la tête et reprends mes esprits lorsque Liam sourit et mime s'essuyer le coin de la lèvre. Je remarque qu'il n'a pas encore mangé et un éclair de lucidité me ramène à la réalité. Je saisis ma serviette et essuie la goutte de sauce qui a pratiquement atteint mon menton. Quelle idiote !

Gwen suit mon regard, relève la présence de Liam, et se tourne vers moi :

— Lui, il est à moi. Je te laisse son copain ou même ses copines, mais Liam, il est à moi.

Je secoue la tête ; ce garçon m'intrigue, mais je suis loin d'être le genre de fille à tomber amoureuse en un seul regard. Je souris à Gwen pour la rassurer et j'engloutis mon repas en vitesse. Gwen s'agite sur sa chaise : elle tourne le dos à l'objet de son attraction et ne tient plus en place.

— On y va ? proposé-je.

— C'est parti.

Nous passons en vitesse devant la table qui est désormais le centre d'intérêt de bien des filles. Je n'ose pas me retourner pour répondre enfin à la question qui me taraude depuis ce matin : les yeux de l'ami de Liam sont-ils verts ou gris ?

Non, je ne suis pas ce genre de fille. Je ne perdrai pas mes moyens devant un regard aussi beau soit-il !

Une fois dehors, nous nous rendons immédiatement devant notre salle de classe : la pluie a commencé à s'écouler et je ne tiens pas à friser ici, au milieu du lycée. J'ai passé trop de temps à me lisser les cheveux hier soir pour laisser quelques gouttelettes mettre à bas tout mon travail.

À dix-huit heures, la sonnerie libératrice retentit entre les murs de l'établissement. Enfin libres ! Sans attendre, plusieurs troupeaux se dirigent vers la sortie. Je n'habite pas très loin du lycée, alors je ne me presse pas. D'autant plus que le bus de Gwen est toujours le dernier à se montrer. Nous sortons lentement en riant. Cette journée s'est montrée à la hauteur des attentes de mon amie : elle est amoureuse pour l'éternité ! Pour moi, rien n'a changé, mais cela ne me dérange pas vraiment.

À peine ai-je posé un pied au bas des escaliers que j'aperçois Liam. Ses amis sont tournés face à moi et je constate à quel point la rousse est séduisante. Elle a un regard bleuté digne des plus belles images de l'océan et je m'y perdrais presque. Ses traits ont l'air d'avoir changé depuis ce matin : la fille assez enfantine et enjouée avec des nattes a laissé place à une femme fatale pleine d'assurance. Mon regard glisse vers sa droite et mes yeux se plongent dans ceux de son voisin.

Ils ne sont pas verts, seulement gris. Il me regarde, mince ! Il m'a vue le dévisager, oh mon Dieu quelle honte ! C'est étrange, il ne me quitte pas du regard. Je zieute à droite, puis à gauche avant de revenir sur lui, mais il semble figé. Sa mâchoire est serrée, ses lèvres pincées, et je remarque qu'il a les poings serrés. Il me fixe en fronçant les sourcils. Il ne doit vraiment pas aimer être ainsi scruté pourtant, je le trouve très beau. Ses cheveux caramel foncé sont coiffés en bataille et le vent leur donne un air désordonné qui me plaît. Comment peut-il être si séduisant et irradier tant de... De quoi en réalité ? De curiosité ? Non, de colère, je pense.

Je suis gênée par l'intensité de son regard et j'ignore ce qui peut le mettre dans cet état. Je ne suis pas non plus le genre de fille qu'on peut qualifier de beauté, alors son comportement m'intrigue. Je déglutis difficilement. Ce garçon est si étrange.

Brusquement, il paraît reprendre le contrôle de son corps. Il marche dans ma direction avec assurance et je remarque qu'il doit bien faire dix centimètres de plus que moi. Liam pose son bras sur son épaule avec douceur et lui murmure quelque chose, mais le garçon le rejette brutalement. Il repousse son ami avec une telle force que Liam termine les fesses au sol. Le brun doit bien faire un mètre quatre-vingt-dix alors je suis surprise de la force que l'inconnu a mis pour obtenir ce résultat.

Les traits de son visage se tordent et je remarque que ses sourcils se rejoignent presque entre ses yeux. Je regarde autour de moi : c'est bien vers moi qu'il se dirige. Je ne comprends rien à ce qu'il se passe. Je reste figée alors qu'il vient droit sur moi.

En un éclair, il place chacune de ses mains sur une de mes épaules et me plaque contre le mur de la façade du lycée. Je sens chaque partie de mon corps frissonner alors qu'il approche son visage du mien. Je sens son souffle chaud contre ma peau et je voûte mes épaules en tournant ma tête sur le côté. J'ai peur. Il pose sans douceur sa main sur ma joue et me ramène face à lui. Je le fuis du regard, espérant qu'il me laissera partir. Pourquoi a-t-il fallu que je sois obsédée par un psychopathe ? La poisse ! Je crois que j'ai oublié de respirer car l'air commence à me manquer.

Le fou me regarde avec une haine incommensurable, de la foudre semble s'échapper de ses yeux. Il a entrouvert ses lèvres et je vois ses dents du haut s'écraser contre celles du bas. Il plisse le nez et j'aperçois, près de sa tempe, une veine sur le point d'exploser. Le temps semble s'être arrêté. Je manque d'air, tout se passe au ralenti.

Il m'entoure toujours de ses bras et je ne sais pas comment m'échapper. J'ai peur d'esquisser un mouvement et qu'il prenne cela pour une provocation, alors je reste immobile pendant ce qui me semble être des heures.

J'aperçois du coin de l'œil Gwen qui se jette sur lui et lui assène de son mieux des coups de poings en le traitant de dingue, de taré et de toutes sortes de noms d'oiseaux. Amies pour un jour, amies pour toujours. Je la remercie du regard de m'aider.

De loin, j'aperçois Liam, figé par la stupeur. Yasmine lui secoue le bras et le supplie d'intervenir. En tout cas, c'est ce que j'espère qu'elle fait.

En un éclair, alors que le souffle me manque et que je sens une violente pression me monter à la tête, je vois Liam venir se placer près de nous. Il pose une main sur le torse de son ami et le repousse lentement.

— Lâche-la, ordonne-t-il sur un ton sans appel.

Le garçon hésite et tourne son regard vers Liam sans pour autant relâcher sa pression.

— Lâche-là tout de suite ! répète Liam, plus fort.

— Elle... C'est elle !

— Pars d'ici ! hurle Liam en frappant violemment le bras de mon agresseur.

Ce dernier reporte son attention sur moi et je lis une moue de dégoût sur sa bouche. Il desserre son étreinte et recule enfin. Je défaille sous le poids de mon corps et m'écroule au sol. Je toussote lorsque l'air entre à nouveau dans mes poumons. Je n'ai même pas eu besoin de lui pour me priver d'air, quelle idiote !

Gwen se jette à mes côtés et m'ordonne de reprendre calmement mon souffle. Lorsque le sang circule à nouveau normalement et que je respire plus ou moins bien, je lève mon regard vers le fou furieux. Je déglutis avec difficulté et des larmes me montent aux yeux.

Sans un seul mot d'excuse ni même un regard, il se détourne de moi, trotte jusqu'à son bus et disparaît, comme si rien ne s'était passé, sans un regard en arrière. Liam reste auprès de moi et m'aide à me relever avec le soutien de Gwen.

— Ça va aller ? demande-t-il.

— Bien sûr que non, le rabroua violemment Gwen. Ton taré de copain a bien failli la tuer ! Mais il lui manque une case ou quoi ?!

— Il... je... ce qu'il a fait est impardonnable... je... je ne comprends vraiment pas, ce n'est pas son genre, balbutie Liam.

— J'espère bien que ce n'est pas son genre ! C'est un psychopathe ou quoi ? On vous a jamais appris à... éructe Gwen, hors d'elle.

— Gwen... articulé-je avec difficulté, encore sous le choc.

— C'est la première fois que... reprend Liam, encore stupéfait.

Les deux filles arrivent enfin près de nous.

— Comment vas-tu ? chuchote Yasmine d'une voix à peine audible.

Je ne réponds pas, encore paralysée par la peur.

— Raccompagne-la chez elle, ordonne avec autorité la rousse à Liam.

—Waw ! J'hallucine ! s'écrie Gwen. Tu crois sincèrement que je vais laisser ma meilleure amie repartir avec l'un d'entre vous ?! Occupe-toi plutôt de calmer ton dégénéré de copain ! Jaz, je m'en charge. Non mais tous des tarés !

Gwen repousse les bras de Liam et je me retrouve totalement en appui sur son épaule. Je commence à reprendre mes esprits et tente de contrôler mes mouvements.

— Je vais venir avec vous, propose Liam.

— C'est ça oui ! Et après, tu vas directement allez dire au taré où elle habite pour qu'il vienne finir le boulot ?

Je reconnais bien ma meilleure amie, prête à tout pour moi, quitte à renoncer à son amour éternel pour un parfait inconnu.

Liam esquisse un sourire et je ne peux m'empêcher de l'imiter : la quantité immensurable de films qu'a visionnés mon amie a une influence véritablement néfaste sur sa paranoïa !

— Laisse-le venir, déclaré-je, calmée.

— Parfait, annonce Liam pour mettre un terme aux négociations. Je viens avec vous.

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