Chapitre 10
— Hum... Je pense qu'on devrait penser à du bleu glacier très pâle, pour faire ressortir ses yeux.
— Et du vert d'eau, vous en dites quoi ?
— Un sous-corset de la taille en dessous, s'il vous plaît!
— La jupe fushia de la taille au dessus, je vous prie.
— Le corset bleu nuit brodé d'or est bien mieux, il apporte de l'éclat!
— Oui, mais celui brodé d'argent lui donne un air mystérieux!
Une phrase, un nouveau grommellement de ma part. Mais dans quel enfer me suis-je encore fourrée ?
De retour dans le quemo (cabine d'essayage), Ella m'enfile à présent une robe vaporeuse vert d'eau sans manches dont le haut est brodé de motifs de loups et de lunes argentées.
Miss Rossini me ceintre ensuite ensuite la taille d'un de ces fichus corsets couleur nuit. C'est définitif, je hais ces trucs!
Mon habilleuse ouvre le rideau après avoir enroulé mes mèches avant dans un peigne de diamant translucide serti de saphirs. Je m'observe dans le miroir de ma rangée. La robe est splendide, certes, mais je déteste que l'on joue à la poupée avec moi.
Je libère quelques-uns de mes cheveux. Je me demande ce qu'en penserait Jayden... Avant de secouer énergiquement la tête. Mais qu'est-ce qui me prend, d'un coup ?
— On la prend aussi, déclare Maëlys.
Je la regarde d'un air mauvais auquel elle répond d'un sourire innocent.
Si je ne trompe pas, c'est bien la soixante-dix-septième tenue que j'essaie et avec laquelle on va repartir.
— Bon. Ella, enfile-lui la robe de vie turquoise et partons. Je crois qu'Akeira est légèrement énervée par la longueur des essayages.
Alexander soupire d'un air dépité. Je lui jette un regard noir. Tu n'as pas intérêt à te plaindre, M. Mode!
Miss Je-Me-Prends-Pour-Un-Rossignol m'entraîne de nouveau dans le quemo en sifflotant gaiement. Sous-corset, chemisier, jupons, jupe longue, jupe courte, corset apparent...
— Humpf!
C'est possible de souhaiter la mort d'un vêtement ?
— Et voilà! s'exclame mon bourreau vestimentaire.
Je passe le rideau en promenant ma main sur mon étouffe-taille noir.
— C'est bien beau tous ces vêtements, mais... On paye avec quoi ? chuchoté-je à Maë en me rapprochant d'elle.
La pyrokinésiste éclate de rire.
— Payer? Mais l'argent n'existe pas, ici! On fait les études qu'on veut, même la populace en bas de la hiérarchie. Lady Rossini, par exemple : elle est bien loin de ne faire parti que de ne serait-ce que de la petite bourgeoisie et pourtant elle a fait voir le jour à la plus grande Maison de couture des Royaumes Astraux! Les gens travaillent pour le plaisir et non pour avoir un toit où dormir... Ou de la nourriture, même si elle ne nous est pas nécessaire pour survivre.
— Tu rigoles ? On a pas besoin de manger ?
— Ça fait neuf jours que tu n'as rien avalé et rien bu, je te rappelle, m'informe ma future belle-sœur. Je pensais que tu t'en serais rendu compte. Se nourrir est un plaisir et non une nécessité. C'est plutôt pratique. Allez, viens!
Elle m'attrape le bras et me fait descendre l'escalier à toute vitesse.
— À plus tard! nous crie Ella et Alexander.
Ma pauvre épaule, elle a à peine eu le temps de se reposer... Ça me fait d'ailleurs penser au fait que je n'ai toujours pas prévenu Maë de ma blessure.
Je repousse le tissu de mon chemisier et fronce les sourcils. Il ne reste qu'une fine cicatrice de la large coupure. Bizarre...
— On fait quoi, maintenant? demandé-je à mon amie.
— Hum... Tu es déjà coiffée et oh! N'avais-tu pas parlé de la bibliothèque? On pourrait aller y faire un tour! Et ensuite, on devrait aller à l'Akham principal. Oui, c'est un plan parfait! Et après, on pourrait se trouver de quoi grignoter. Je pourrais te donner des infos sur les royaumes Astraux, mon frère, le fonctionnement de l'aristocratie...
J'acquiesce vivement.
— Ça me va!
— Génial!
Je sourie et porte mon regard sur la ville.
C'est beau, il faut bien l'avouer. Les bâtiments sont tous collés les uns aux autres, un peu comme à Paris. Mais ici, la pollution n'existe pas. Les gens marchent, donc il n'y a aucune voiture et je ne vois pas de déchets au sol.
J'ouvre la bouche pour demander à ma future belle-sœur comment l'on peut réussir à maintenir une telle propreté lorsque je remarque une forme sombre ressemblant beaucoup trop à un requin dans l'un des chemins aquatiques bordant la rue.
— Euuuh... Maëlys ?...
Elle jette un coup d'œil dans la direction que je lui pointe avant de ricaner.
— Je t'ai déjà prévenue, Akeira! Les animaux dits « dangereux » par les Hommes sont libres, ici.
— Mouais... , marmonné-je, peu rassurée.
Mon amie lève les yeux au ciel en riant doucement.
— Arrête de faire ton satyre! me rabroue-t-elle.
— Je te demande pardon ? Ça veut dire quoi, ça ?
— Je crois que chez les Humains on dit « ne fait pas ta poule mouillée ».
— Les satyres existent ?
— Oui. Mais il ne doit en rester qu'une vingtaine seulement qui ne soient pas retournés dans la faille de l'Écho.
— Qu'est-ce que l'Écho ? Ana et Loïc m'en ont vaguement parlé...
— C'est un peu la version « créatures » des actions des Hommes. Tout comme il y a deux pays Astraux, il y a deux failles d'Écho. L'une, très petite, est l'incarnation des « bonnes actions ». Il en ressort des phœnix, des gnomes, des nains, des centaures, des archanges, des dryades... L'autre, d'une taille immense, symbolise leur côté obscur. Fées, dragons, trolls, ogres, sirènes, naïades, lutins, vampires et loups-garous... Il y a aussi ce que l'on appelle les Doubles: satyres, nymphes, métamorphes, etc. Ils peuvent sortir de l'Ombre comme de la Lumière et changer de Clan. C'est un peu compliqué et je vais laisser les livres t'expliquer le reste, puisque l'on est arrivé à la bibliothèque!
Je lève les yeux vers l'immense bâtisse de diamant noir.
Enfin, enfin vais-je peut-être avoir les réponses à mes questions...
Je pénètre dans l'endroit à la suite de mon amie.
Réponses, réponses, réponses...
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Hello! Comment ça va ?
Bon, j'ai du retard, je sais. J'ai quelque problème de publication qui ne veulent pas se régler, désolée 😐.
Alors ? Avez-vous hâte de découvrir la bibliothèque ? Moi, j'ai hâte d'en écrire le chapitre!
J'espère que ce chapitre vous aura plu!
Votez, commentez, dites-moi ce que vous en pensez!
xoxo,
Tianna
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